Vous connaissez Shia LaBeouf?
Oui, oui, vous connaissez.
Si vous avez vu les films Disturbia, Charlie's Angels : Full Throttle, La Cloche et L'Idiot 2, Transformers I, II, III.
Si vous avez vu les clips de Sigur Ros ou de Sia.
LaBeouf a été élevé dans une famille nettement dysfonctionnelle. Ses parents ont eu beaucoup de difficultés à composer avec la vie en général. L'instabilité était constante, ce qui a amené le petit garçon de 10 ans à faire de la scène dans des lieux peu recommandables, parlant comme un pochtron de plus de 50 ans au micro trop jeune pour gagner sa vie.
Il a fait son chemin dans les rouages des enfants acteurs de Disney et connait une certaine notoriété au cinéma. Il est d'un des films lancés cette année que j'ai très envie de voir.
En 2013, on découvre que deux des trois nouvelles graphiques dont il se prétend auteur sont des plagiats de Bukowski et Benoît Duteurtre. On découvrira plus tard qu'il a aussi plagié Daniel Clowes. Il s'en excusera dans le ciel.
En 2014, une activité moléculaire différente s'est activée dans son cerveau. On ne sait trop si c'est cet ovni lancée sur le net de Rob Cantor, du Gay Men's Chorus of L.A., du West L.A. Children's Choir et du Argus quartet dans lequel il est non seulement le sujet mais aussi un volontaire participant, mais un goût de l'anomalie sociétaire naît en lui.
Lors d'une conférence de presse au Festival du film de Berlin, il insulte les journalistes et quitte les lieux. Le même soir, il se présente sur le tapis rouge avec un sac de papier brun sur la tête sur lequel est inscrit I Am Not Famous Anymore. La même année, il fait de son compte Twitter, de son propre aveu, un compte de performance artistiques métaphysiques. Il lance une campagne expérimentale sur Twitter appelée #IAmSorry qui fonctionne plus ou moins bien.
Il en fait même une exposition interactive où il est simplement assis dans une pièce, son sac sur la tête, pleure beaucoup, et offre au public de se servir d'objets au besoin qui sont rassemblés sur une table: un fouet, de petits chocolats Hershey, des tweet haineux imprimés sur papier de l'alcool.
Shia LaBeouf n'est pas cannibale, mais il devient étrange...et fascinant. Il apparaît dans 31 minutes de discours de motivation de la Central Saint Martins Art School de Londres où il gronde beaucoup plus qu'il ne motive et fait rire plus que quoi que ce soit.
On peut déjà sentir une nouvelle couleur dans son oeil.
Entre l'oeil de Charlie Sheen et celui d'Ann Coulter.
Il choisit de se filmer en train de regarder son entière cinématographie. Ce rapprochement avec des fans, invités à regarder les films avec lui, lui plait. Il tient à déconstruire le mythe de la star inaccessible. Il a envie de faire tomber le mur entre le fan et la star. Il veut "humaniser" son statut de vedette.
Puis, il lance le projet #touchmysoul, où il siège dans un centre d'appel où les gens peuvent l'appeler, échanger avec lui, ou lui demander ce qu'ils veulent.
En février 2016, il lance le projet #Elevate. Une randonnée en ascenseur en sa compagnie.
Toujours cette année, Shia propose, peut-être inspiré du film American Honey, (ou serais-ce l'inverse?) le projet #takemeanywhere. Pendant 4 semaines durant l'été, il fait le tour des États-Unis en voiture avec tous ceux qui le souhaitent.
La frontière entre le parasitisme et l'expérience artistique devient plus floue.
Son idée de "ne plus être fameux" reste aussi assez ténue. Si il n'était pas connu, tout ceci ne serait que du rien.
Et au fond, ça reste assez vide pour l'oeil extérieur. Le fan jubile, l'acteur s'amuse. L'étranger, visionnant la chose sur le net est plus ou moins intrigué.
Où ça mène tout ça?
À une certaine rédemption pour l'artiste qui ne veut plus être fameux, mais juste assez.
Juste assez pour se faire des amis.
Ailleurs que sur les plateaux.
C'est un laboratoire intrigant sur la célébrité, le net, et le vide de nos existences respectives.
Ça pique la curiosité.
Comme une barbe se collerait à votre peau en hurlant hostilement "JUST DO IT!"
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)