Sa famille était donc très riche et protégée quand Diane, à 7 ans, a vu le crash de 1929 faire planter l'économie pour l'ensemble des années 30. Mais elle a déjà un regard différent de la moyenne. Et est marquée par les effets de la dépression.
Diane a un grand frère qui sera poète et une plus jeune soeur qui sera sculptrice. Son père, quand il se retire des affaires, devient lui-même peintre. Les arts sont omniprésents dans la famille.
Sa mère a d'atroces chutes de dépression et Diane ressemble beaucoup à celle-ci.
Quand son père engageait Timothy O'Sullivan, Mathew Brady, Paul Strand. Bill Brandt ou Eugene Atget pour des photos publicitaires pour le magasin, Diane s'intéressait beaucoup à leur talent. Mais surtout à ce qu'ils faisaient tous, hors des commandes de magasins. Son art à elle sera la photo. Elle épouse elle-même un ami de longue d'enfance, lui-même photographe, Alan Arbus, dès ses 18 ans. Photographe militaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, il lui montre ses photos et elle est exposée à des images parfois atroces. Ensemble, Diane & Allan, lancent leur propre studio de photos. Diane est la directrice artistique, Allan, le photographe. Allan est tout le contraire de la parfois très taciturne Diane. Il est très dynamique, enjoué, toujours allumé et bon vivant. Il sera comédien dans M*A*S*H, la série télé, jouant presque son propre rôle pendant la guerre.
Allan & Diane détestent tous deux le monde de la mode, mais y contribuent largement pour les magazines Vogue, Glamour, Seventeen ou Harper's Bazaar. Leurs photos sont jugées de qualités moyennes par l'ensemble du milieu de la photographie publicitaire.
Diane et Allan ont une fille, Doon, qui deviendra écrivaine, et une seconde fille, Amy, qui deviendra elle aussi, photographe. Amy n'a que 2 ans et Doon, 10, quand Diane choisit de quitter la boutique pour faire de la photo comme pigiste. Elle a de réguliers contrats avec Harper's Bazaar, Esquire et le Sunday Times Magazine. Allan et elle se séparent en 1959.
Le style de photo de Diane se précise. Elle aime le côté glauque de la vie. Les gens dits étranges. Les imperfections. Les gens différents. Les laissés pour contre. Les gens qui pourraient faire peur. Les erreurs de la nature. L'insolite. Elle troque son appareil Nikon 35 mm pour une rolleiflex à double lentille.
En 1963, elle applique pour une bourse de la Guggenheim Fellowship et l'obtient pour un projet appelé "Rites Américains, Manières et Coutumes". Le succès est tel que la bourse est renouvelée trois ans plus tard.
À partir de 1964, Diane utilise aussi une Mamiya, mais surtout, établit des relations très personnelles avec ses sujets, dont plusieurs accepteront d'être rephotographiés par elle au travers des années. Elle enseignera la photographie à la Parsons School of Design, à la Cooper Union de New York et à la Rhode Island Scholl of Design à Providence.
En 1967, sa première exposition d'importance a lieue au Musueum of Modern Art de New York. L'exposition, du curateur John Szarkowski, présente aussi le travail de Garry Winogrand et de Lee Friedlander dans un bouquet de nouveau talents, une nouvelle génération de photographes documentaire.
Pour Esquire, en 1968, elle a beaucoup de succès avec une commande sur les métayers de la Caroline du Sud. Arbus adore le travail de son collègue Arthur Fellig qui se faisait appeler Weegee. Quand Szarkowski la réengage en 1970 pour une exposition photojournalistique appelée From the Picture Press, elle y inclut plusieurs des photos de Weegee, qu'elle admirait tant et qui est décédé il y a deux ans.
Elle a comme bons amis, Marvin Israel et Richard Avedon.
Elle fait une série sur les handicapés mentaux qui la bouleverse. Elle utilise une lumière plus douce pour cette série de photos, qu'elle trouve belle, lyrique et tendre avant de les détester quelques mois plus tard.
Ses humeurs changent violemment et un soir d'été 1971, elle ingurgite une quantité importante de barbituriques et se tranche les veines des poignets avec un rasoir. C'est Marvin Israel qui la retrouve morte dans son bain deux jours plus tard. Elle avait 48 ans.
Ses photos offrait un regard cru qui défiait celui qui la regardait. Certains se demandent encore aujourd'hui si les photos de Diane Arbus avaient pour but d'humilier le sujet photographié ou celui qui regarde la photo.
Elle fait réagir. Et c'est le propre d'un(e) artiste.
Sa photo des jumelles de Roselle au New Jersey reste sa plus célèbre et a inspiré Kubrick et bien d'autres.
Steven Shainberg (qui aime aussi les sujets tordus), a tourné un film, tout ce qu'il y a de plus fictif, sur ce que lui inspirait Diane Arbus et mettant en vedette Nicole Kidman et Robert Downey Jr.
Diane Arbus commettait l'irréparable aujourd'hui, il y a 45 ans.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)