C'est en voyant Elvis en 1956 à la télé alors qu'il n'avait que 7 ans, mais surtout en entendant Frank Sinatra, un héros local du New Jersey, endroit où grandissait Springsteen, que Bruce se convainc qu'il veut vivre de la musique.
Grattant la guitare avant l'adolescence, il a aussi une révélation à 14 ans quand les Beatles font le Ed Sullivan Show. Très peu intéressé par l'école, il abandonne ses études dès ses 16 ans et se concentre exclusivement sur la musique.
Inspiré principalement par la vie ordinaire des gens du New Jersey, Springsteen forme plusieurs bands qui formeront peu à peu le coeur du futur E Street Band. Ils se produisent principalement à Asbury Park et ses environs. à 18 ans, en âge de combattre au Vietnam, Springsteen échoue ses tests d'admission car il a eu une commotion en moto l'année précédente et honnêtement, ne tient pas à y aller. Il insiste sur le côté "italien" de sa mère pour se donner une personnalité extravertie en entrevue et pour paraître "étrange". Il est écarté des plans d'engagement dans le conflit. Déjà, Bruce hérite d'un surnom qu'il n'aime pas "The Boss". Mais il apprend à vivre avec. En 1972, il est passé en audition avec ses amis par John Hammond. Bruce Springsteen et son groupe jouent du blues, du rythm'n blues, de la musique d'église, du bon vieux rock'n roll et du soul. Bruce compose beaucoup.
Inspiré par l'homme qui avait signé Dylan 10 ans plus tôt (Hammond), Bruce et son groupe lancent leur premier album en 1973. Un succès critique certain, malgré de faibles ventes. En septembre de la même année, l'infatigable groupe lance un second album plus rythm'n blues et plus touffu. Même résultat, les critiques aiment de plus en plus, le public suit peu.
En mai 1974, le critique Jon Landau écrit "un soir où j'avais besoin de me sentir jeune, j'ai vu le futur et c'est nom est Bruce Springsteen". Il deviendra même son gérant. Offrant à Springsteen un budget beaucoup plus large en studio et l'accès à la technique du wall-of-sound de Phil Spector, l'enregistrement du prochain effort sera long et douloureux. On passe 14 mois en studio, dont 6 à travailler seulement la chanson Born to Run. "The Boss" s'en trouve très irrité et ne croit pas en l'album, il aurait préfèré au final l'enregistrer entièrement devant public, là où son band canalise toute son énergie.
L'album Born to Run sera un énorme succès. Le magazine Rolling Stones classera la série de spectacle sur le Jersy Shore pour promouvoir cet album dans les 50 moments qui ont défini le rock'n roll des années plus tard. Springsteen fait la une du Time et du Newsweek la même semaine en octobre 1975.
Bruce est en studio quand Lou Reed enregistre un de ses morceaux et y participe subtilement. Il compose aussi pour Patti Smith son plus gros hit. Patti est aussi du morceau de Reed.
Le band, qu'on appellera bientôt officiellement le E street band, fait beaucoup de tournée et le nouveau matériel est légèrement assombri par une bataille légale avec son ancienne équipe de gestion. Darkness on the Edge of Town est lancé en 1978 et offre des morceaux moins longs, plus fins dans les propos politiques et plus intellectuels de la part du col bleu qu'est The Boss.
Il participe à des concerts anti-nucléaire et enregistre un album en spectacle sur le sujet tout en participant à un documentaire sur le sujet. Nettement inspiré, c'est un album double traitant principalement de la classe ouvrière, que Bruce et The E street Band lancent en 1980. L'album connait un important succès critique et public. Le groupe part en tournée en Europe pour la première fois.
Comme plusieurs morceaux de l'album précédent semblent fonctionner mieux acoustiquement et en solo, Bruce lance un album acoustique en 1982 qui sera un énorme succès critique mais le public boude et ceci plonge Bruce dans une déprime qui lui fait composer l'album suivant qu'il veut sombre.
Mais qui changera sa vie de manière lumineuse.
Born in the U.S.A. sera enregistré en janvier 1982 et mars 1984. Quand il est mis sur le marché en juin, il est tant ua goût du jour qu'il reste au sommet des ventes aux États-Unis pendant presque deux ans. La chanson titre, dont on ne saisit pas complètement les paroles et qui est une sévère critique du traitement des vétérans du Vietnam, est interprétée à tort comme une ode aux États-Unis. Les politiciens la récupère, Ronald Reagan entre autre chose.
L'album produit 7 gros succès et lance la carrière publique de Courtney Cox. Brian DePalma et John Sayles tournent ses vidéos. Bruce a pour amoureuse la mannequin Julianne Phillips. Tout baigne pour le Boss au sommet de la planète pop en Amérique. Il aura une place importante dans la confrérie "We are the World".
Un album en spectacle couvrant les 10 dernières années du band sera mis sur le marché et sera un énorme succès aussi.
Il lance un album plus mature et plus sophistiqué en 1987 qui laisse entrevoir la fin de son union avec Phillips. Dès 1988, le divorce est prononcé quand est rendu public la relation de Bruce avec la membre de son band, Patti Scialfa. Ce seront 300 000 spectateurs qui iront les écouter en Allemage de l'Est.
En 1992, le col bleu du New Jersey se risque sur la côte Ouest et enregistre à L.A. deux albums qu'il lance coup sur coup. Plus introspectif, les deux albums parlent d'un bonheur à trouver sur ses premiers albums, suivi d'un bonheur craint sur les suivants et maintenant d'un bonheur enfin trouvé. En 1994, Hollywood lui fait une place dans son party d'hommage au cinéma lui offrant un Oscar.
Inspiré de John Steinbeck, il lance un de ses plus beaux albums acoustique en 1995. Mon préféré.
En 1997, Bruce revient au New Jersey. Les décisions qu'il a prises dans les années 90 lui pèsent et il a envie de créer mieux. Il est introduit au temple de la renommée du rock'n roll, ce qui lui donne l'impression que le meilleur de lui-même est derrière lui.
Ce qui n'est pas entièrement faux.
À partir de 1999, le succès de Springsteen est principalement local.
En 2002, il sent l'appel de retourner en studio commenter les attaques et les effets de l'assaut terroriste sur le World Trade Center. Aux grammy's l'année suivante, il rend hommage à Joe Strummer des Clash, récemment décédé.
Il flirte avec le roots, signant un album largement inspiré de Pete Seeger. Il revisite l'Americana à fond.
En ce 4 juillet, fête nationale des États-Unis.
Bruce Springsteen représente à mes yeux, l'Étatsunien moyen qui aura réussi big time.
Brilliant disguise, Boss.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)