mardi 21 juillet 2015

9 Minutes 37

Je vous disais que je ne savais pas comment je survivrais juillet.

Je ne le sais toujours pas.

Le niveau de stress éprouvé et géré depuis les trois dernières semaines, je ne vous dis pas mes amis.

Sans que ça ne paraisse pour vos yeux froids d'internet, je vous ai écrit à plat ventre dans un sous-sol sans tapis et sans meubles, de chez un ami, dans un autre code régional, le jour, la nuit, rarement dans des conditions idéales puisque mon sous-sol, mon bureau, mon royaume, mon temple, était entièrement dans un conteneur placé dans mon entrée.

La souffrance perpétuelle.

Pour rendre les choses plus insupportables, tous nos dvds, (3) sont décédés en même temps, m'obligeant à suivre une série commencée sur DVD sur Netflix. Mes moyens d'évasion étant brimés les uns à la suite des autres, vous pouvez imaginer le type de prison mentale dans laquelle je logeais.

Quand je revenais d'une nuit de travail plein d'abhoration, je refaisais face à l'horreur de mon sous-sol peuplé de rien sinon d'humidité, de travaux à mi-parcours et de mes lecteurs de dvds morts.

Tout n'est pas encore au poil, mais bon, on se remet peu à peu sur les rails.

Je vous l'avais aussi dit, la nuit, à la radio, dans l'entrepôt, la musique est magique.

Comme je venais d'écrire sur le Boss, j'ai tendu l'oreille quand j'ai entendu un de ses morceaux vers 4h39 du mat. Je ne connaissais pas ce morceau. J'ai dû le rechercher par la suite, morceau que j'ai envoyé sur une playlist toute personnelle avant même de l'avoir pleinement réentendu.

Je ne trouve plus de temps pour faire ce que j'aime. C'est comme ça tous les étés. L'hiver les gens sont moins exigeants.

L'amoureuse allait commencer à conjuguer le verbe falloir à la seconde personne du singulier du futur, mais je ne l'ai pas entendue commencer son monologue. Ou plutôt je pense avoir souhaité ne pas l'entendre. Je me suis lancé dans le sofa, j'ai placé mes écouteurs sur mes oreilles pour découvrir avec effroi que ma chanson de Springsteen ne me plaisait plus...
...jusqu'à la 4ème minutes et 36ème seconde, qui était aussi le moment où mon attention avait été saisie dans l'entrepôt du vieux port. (feu) Clarence Clemons was a friend of mine. Son saxophone avait encore cette saisie sur ma personne. La suite de la chanson allait me ravir comme elle l'avait une première fois fait. Le piano de la finale me ferait passer le même frisson dans le corps.

Bon...

Je vous écris tout ça comme si je l'avais écoutée tout d'un bout arrivant à l'orgasme à la fin, mais c'est faux.

Une mouche était tout ce qu'il y a de plus disposée à interrompre le coït.

L'amoureuse s'est bien assurée de me faire couper l'harmonie toutes les 14 secondes pour une nouvelle réquisition. Pour me parler du verve falloir au futur (trop) rapproché.

Je souhaitais être fermé. Dans la bulle du E Street Band.
Même pas 10 minutes.

Je ne demandais que 9 minutes 37 secondes, qui au final, n'arriveraient jamais à me séduire comme cette première fois à l'entrepôt entre deux caisses de Jack Daniels.

5 Jours plus tard je la supprimerais pour de bon.

(...)

NON!
pas l'amoureuse!
LA CHANSON! de ma playlist.

Rappelez la police tout de suite.




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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)