Les deux métiers ont des points communs. Ils parlent d'engagements et d'investissements au sens propre comme au sens figuré.
Et dans les deux cas, l'envie d'être aimé d'autrui est plus fort que si vous étiez, disons comptable, notaire ou simple commis.
Le métier de politicien est extrêmement impopulaire. Il n'est donc pas anormal pour les partis politiques de lancer la perche aux gens qui vivent du populaire: les artistes. Par nature le mot populaire rassemble le plus grand nombre. Les politiciens quand vient le temps de se faire élire cherchent à obtenir ce plus grand nombre.
Quand François Hollande a fait campagne en France, ils ont été des centaines d'artistes à avoir reçu un coup de fil de son équipe pour un appui public. Certains ont répondu, mais d'autres n'ont jamais donné suite.
Et quand vous appuyez, c'est nécessairement bon pour l'artiste?
Quand j'ai lu que des artistes appuient la candidature d'Alexandre Cloutier dans la course à l'investiture de la chefferie du Parti Québécor euh...Québécois, j'ai fait la moue. Les artistes ne sont pas toujours les mieux placés pour juger du quoi, du pourquoi et du comment de l'appareil politique. Certains le sont probablement un peu, mais en général, ils sont souvent d'un idéalisme naïf, qui, si élus, les font généralement déchanter assez vite.
Andrée Champagne, Jean Lapointe, Jean-Louis Roux, Lenore Zann, Lisa Frulla-Hébert, Pierre Curzi, Agnès Maltais, Lorraine Pintal, Sylvie Legault, Tina Keeper, Viola Léger, Gina Lolobrigida, Brigitte Bardot, Dieudonné, Ronald Reagan...des succès?
Pour un Vaclac Havel, on a tous ces essais plus ou moins convaincants.
Un(e) acteur/actrice est dans sa nature quelqu'un qui nous ment sur lui-même en jouant quelqu'un d'autre.
Vous croyez que la politique a besoin de meilleurs menteurs?
De plus, l'engagement public est une arme à deux tranchants. Un artiste qui s'engage volontairement amène son public, mais parfois il peut en repousser d'autres aussi. René Lévesque ne pouvait pas se permettre de le dire publiquement, mais il a surement regretté Pierre Bourgault et Lise Payette dans des moments cruciaux de son séjour au pouvoir.
Cette semaine, une enquête à la radio annonçait que sur 200 métiers présentés, les médias se classaient 200ème, donc bon dernier, en ce qui concerne les métiers auxquels on faisait confiance. Dans le conflit étudiant actuel, les étudiants ne veulent plus du tout faire affaire aux journalistes, surtout aux journalistes télé, qui mettent l'accent selon eux, sur ce qui est visuellement spectaculaire et non sur les enjeux de fond.
Le comédien Paul Ahmarani est un fier défenseur de Québec Solidaire. Sylvie Moreau, Céline Bonnier, Xavier Caféine, Joe Bocan fêtent tous avec Québec Solidaire en campagne. Québec Solidaire a aussi le programme le moins réaliste sur papier.
Emmanuel Bilodeau, René Richard Cyr, Armand Vaillancourt, en fait une quantité non négligeable d'artistes appuient le Parti Québecois. Parmi eux, l'actrice Lucie Laurier, appuyant le PQ en mars, bientôt candidate du Bloc 13 mois plus tard. Cette idée que les artistes, par nature caméléon, puissent passer d'un parti à l'autre comme on passe d'un film à l'autre n'est pas nécessairement bénéfique pour les partis. Cette idée que le PQ est truffé de trop d'artistes leur nuit en ce moment. Et l'arrivée prochaine d'un magnat des médias comme PKP dans le décor, ne pourrait que faire ouvrir les vannes. D'autant plus que Couillard vient de couper les vivres à la compagne de PKP. Un coup bas qui va probablement concentrer les artistes, déjà nombreux, chez les bleus.
Pascale Déry, ancienne journaliste/présentatrice télé. s'est récemment présentée comme candidate aux fédéral sous les couleurs conservatrices de Stephen Harper dans la circonscription Mont-Royal. Elle a été défaite. L'acteur Martin Laroche a aussi dû essuyé un revers alors qu'il se présentait pour le Bloc quand la vague orange a balayée le parti de Gilles Duceppe de la carte. Jocelyne Cazin a essuyé la défaite comme Péquiste contre Veronyque Tremblay, Libérale récemment dans des partielles à Québec. Les deux femmes sont d'ex personnalités de la télé et du Journal de Montréal.
Les artistes ont ils encore un capital de sympathie public en politique?
René Lévesque était issu des médias. Il a été grandement aimé.
PKP semble appuyé et aimé lui aussi.
C'est bon?...
Je ne sais pas.
Un coeur qui brûle peut inspirer ou s'incinérer.
Les artistes sont reconnus pour leur total investissement dans leur passion.
Puisse une telle chose se sentir chez quelqu'un en politique de nos jours?
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)