vendredi 17 avril 2015

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable************************I'm Wide Awake, It's Morning de Bright Eyes

Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps, vous sera offert sur ce site.

Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.


J''ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.

"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.

Par ordre de création.


Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot habibi quien dialecte irakien veut dire Mon amour.

Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.

Ce que le musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable là où ça fait du bien.

I'M WIDE AWAKE, IT'S MORNING de BRIGHT EYES.

200X

un ami à moi, à son travail, a une bibliothèque Itunes partagée par tout le bureau. Une idée fameuse. Tout ce que vous aimez et souhaitez faire partager, vous le placer sur cette bibliothèque commune. Et vous découvrez de nouveaux sons que vous aimez ou son contraire.


Mon ami va alors chercher quelques morceaux, quelques bands qui piquent sa curiosité et me fait un album de ses découvertes. Des découvertes qu'il a à peine explorées lui-même. Parmi celles-ci deux qui resteront des favoris à moi pour toujours: Bright Eyes particulièrement qui, outre la filiation irlandaise de son leader partage le même côté "emo" de ma personnalité.

Conor Oberst est un petit génie du Nebraska. Mike Mogis est un multi-instrumentaliste, originalement producteur/bidouilleur de studio sous l'étiquette Saddle Creek duquel il est co-fondateur avec le frère de Oberst, Justin. (L'étiquette a depuis été achetée par Sony). 


Bright Eyes enregistre en studio depuis 1995. Le band tourne aussi ici et là. On ne vise pas la lune. On vibre au rythme du temps. 

Après 5 albums, dont le dernier de Noël, Oberst et Mogis font une place au compositeur arrangeur et multi-instrumentaliste Nate Walcott. Walcott est aussi un petit génie qui a travaillé auprès de talents que j'adore.  


Ensemble ils deviennnent tous les trois des regards brillants en 2005. 
Du moins pour mes oreilles.
Et mon âme.


Après une tournée en musique et politique en soutient démocratique en Amérique avec R.E.M. et Bruce Springsteen, Bright Eyes lance son 6ème album. 

Je ne me lasse pas de cet album magique.
C'est le matin au moment d'écrire ceci.
Et je suis tout ce qu'il y a de plus éveillé.
Le premier morceau s'ouvre sur une histoire qui m'a (plus que tardivement) fait apprendre la signification du mot "despondent" (une honte pour le traducteur (et l'emo) que je suis). Les paroles d'Oberst sont tout simplement brillantes. On y suggère beaucoup BEAUCOUP d'humanité. Comme proposer de parler au téléphone au lieu d'être avalé par le web, de regarder au fond des regards des crimninels afin de mieux se comprendre nous -même, de dévier des remparts pharmaceutiques et religieux, on y rit des anarchistes qui dorment sans rêver, on y parle de ne pas avoir peur de la mort ("it's a wonderful splash"), on y parle de mémorisation de chiffresn remplaçant les qualités humaines. On y parle aussi de nihilisme, mais dans la joie. We must sing, we must sing, we must sing. brillant morceau. ironiquement, le band de Jim James est très intime avec celui d'Oberst. Fait que j'ignorais. C'est aussi la voix de James qu'on entend sur ce morceau dans le refrain.

La deuxième pièce est une pièce sur l'alcoolisme extrêmement touchante avec un petit oiseau jaune comme signe d'espoir.

Références multiples et directes aux évenements du 11 septembre 2001 à New York. La phrase importante dans ce délicieux morceau est "They went (puis Go) wild". À savoir si il parle de l'équipe de George ou de celle d'Ossama, c'est à vous de décider. La trompette de la fin me touche beaucoup. Le dernier 30 secondes me bouleverse toujours.

Même si ça semble aussi être un commentaire social, sa ligne "and if you promise to stay conscious, I will try and do the same yeah me might die from medication but we sure killed all the pain"  me parait aussi extraordinairement honnête. Oberst a perdu une amie aux mains de la maladie mentale. Cette chanson en est le fantôme. Cette chanson c'est l'hiver le plus froid du monde enveloppé dans la tendresse la plus chaude.

Intime, avec des touches de guitare hawaïenne lui conférant un esprit country, jusque dans le titre utilisant un symbole de l'Ouest des États-Unis (le train), ce morceau rapproche mes goûts de ceux de mon père.

Le morceau suivant est tout simplement l'un des plus beaux écrits amoureux et l'un des plus simples à la fois que je connaisse. Facilement dans mes chansons préférées à vie. Tout, tout, TOUT, se passe dans le regard. J'en ai encore versé une larme à regarder le clip.


Sous des airs de chanson animée pleine de bonheur, cette randonnée en voyage parcourt les États-Unis afin d'en souligner les travers. 

La pièce suivante parle des îles qu'on se construit et de cette eau qu'on pourrait/voudrait atteindre au risque d'y trouver la mort...ou de nouveaux horizons.

Poison Oak parle de ces moments où on est une statue, paralysée, et qu'on choisit finalement de se libérer sous l'influence d'un être aimé. Le petit oiseau jaune est de retour ici.Très joli.


L'album tire son titre de ce dernier morceau. L'influence de  l'auteur Tom DeLillo y est importante. Il parle de cette Amérique qui a choisi le bruit afin d'affronter de nouveaux moulins à vents. Fin d'un album intense. Des fleurs qui dorment dans des champs négligés.

Je vous ai présenté un seul album de ce merveilleux band, mais comme trop d'entre eux, un seul ne rend pas justice au talent du groupe d'Omaha. Une playlist reste encore le meilleur de Bright Eyes.

Pour amateurs de Folk, de country, de propos d'Amérique, de spleen, pour emo, pour amoureux, pour amateurs d'interprétations senties.

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)