Michel Demitri Chalhoub est né en Alexandrie en Égypte de parents d'origine Libano-syrienne mais élevés dans la tradition catholique grecque. Son père, travailleur du bois, sous le règne du roi Farouk, est dans les bonnes grâces de l'empire et a des traitements de faveur. Sans être riches, la famille Chalhoub a des privilèges. Comme celui d'avoir le roi lui-même comme partenaire de cartes, ce qui ravit la mère du jeune Michel Demitri qui se sent de la "haute".
Toutefois à partir de 1952, après la révolution égyptienne, le pouvoir passe aux mains de Nasser ce qui donne du sérieux plomb dans l'aile à l'entreprise familiale. Après avoir obtenu des diplômes en mathématiques et en physique à l'Université du Caire, le brillant Michel Demitri travaille 5 ans pour l'entreprise familiale.
Ayant développé une passion pour le théâtre et le jeu en général (le bridge entre autre, domaine dans lequel il deviendra un expert), Michel commence une carrière au cinéma sous le nom d'Omar Sharif, Sharif voulant dire noble, ne serais-ce que pour faire plaisir à sa mère. Omar a 21 ans. Il fait la rencontre de l'actrice Faten Hamama, se convertit à l'islam pour elle et l'épouse en 1955. Il fera pas moins d'une vingtaine de films dans la langue arabe. D'une très vive intelligence, Omar parle aussi couramment le français, l'allemand et le grec.
Les années 60 seront intenses pour Sharif. En 1961, David Lean le choisit pour incarner un rôle déterminant dans sa carrière: celui du bouillant Sherif Ali, allié de Lawrence d'Arabie. Ce rôle lui donne une visibilité internationale et lui vaut un Golden Globe et une nomination aux Oscars.
Les rôles internationaux intéressants déboulent alors. Il incarne un prêtre espagnol, puis devient Genghis Khan avant de retrouver Lean qui en fait un remarquable docteur romantique dans la Russie de Pasternak. Tarek, le fils de Sharif et Hamama a 8 ans et il y joue le rôle de Yuri à cet âge. Omar sera un général militaire allemand, puis le Prince Rudolf d'Autriche, il joue un juif aux côtés de Barbara Streisand (ce qui ne plait pas du tout à l'Égypte en froid avec Israël) et rien de moins que le Che!.
Le régime de Nasser est extrêmement contraignant pour les déplacements des Égyptiens, alors Sharif fait le choix déchirant de rester à l'étranger pour toujours en 1966.Laissant femme et enfants derrière. Le couple se séparent. Sharif change de style de vie et devient un excellent joueur de bridge dans les casinos mondiaux.
Dans les années 70, il a aussi la passion de soccer et est un tel fan de l'équipe de Hull qu'il se dote (avant l'heure) d'une ligne directe (une application de nos jours) qui le tient au courant du déroulement des matchs en direct quand il est à l'étranger. Il tourne une douzaine de films dans les années 70, dont une reprise de son rôle dans une suite à Funny Girl.
Il tourne 16 autres films dans les années 80 dont quelques essais réussis en comédie. Il aime tant le bridge qu'il en écrit des livres sur le sujet. Il aide aussi à développer des jeux vidéos dans les années 90 axés sur le bridge. Il tourne dans 15 films dans les années 90.
En 2003, il est arrêté pour avoir frappé un agent en service dans un casino européen. 4 ans plus tard, il est soulagé de 1700$ après avoir brisé le nez d'un agent de stationnement à Beverly Hills. En 2011, il perd le nord et frappe une fan qui lui tombait sur les nerfs dans la ligne qui attendait pour avoir une photo à ses côtés. Malaise.
En 2005, il est récipiendaire d'un rare prix de l'UNESCO, La Sergei Eisenstein Medal, remise à une personne ayant fait des contributions jugées généreuses et importantes dans le monde du film et de la diversité culturelle. Seulement 25 personnes ont eut cet honneur depuis la création de ce prix il y a longtemps.
Omar obtient le César du meilleur acteur, en français, dans son rôle de Monsieur Ibrahim dans Monsieur Ibrahim & les Fleurs du Mal en 2003.
La seule femme qu'il n'aura jamais aimé décède cette année.
Omar a toujours de la lumière plein les yeux à 83 ans.
Âge qu'il obtient aujourd'hui même.
Bonne fête Chalhoub!
jeudi 30 avril 2015
mercredi 29 avril 2015
Frontières, Murs & Monde
Au moins 5000 migrants auraient perdu la vie l'an dernier, selon le Times, en tentant de traverser les frontières.
Depuis 1989, et la chute du mur de Berlin, on a créé 27 000 kilomètres de frontières additionnelles, sans parler de ceux qui tentent de redessiner les frontières, que ce soit les États-Unis, l'Irak, la Syrie, l'État Islamique ou la Post-Soviétie et Israël au jour le jour. Il n'y avait que 11 murs dans le monde quand celui de Berlin a croulé en 1989, il y en a depuis plus d'une cinquantaine. L'Ukraine étant le dernier pays en lice parlant de projet de mur afin de se protéger des Russes. La Grèce, la Turquie, la Bulgarie, l'Inde, tout le monde y prend goût.
À l'époque de la mondialisation, l'idée de la frontière devrait avoir perdu toute sa pertinence, mais au contraire elle revient, sous d'autres formes. en mur entre autre chose. La frontière la plus absolue. Le repli sur soi. Comme une face plongée sur son téléphone afin de regarder ses nombres de "like" sur ses dernières photos de Facebook.
L'érection de ces barricades, est-ce afin de se distancer de voisins auxquels on ne veut pas ressembler ou est-ce afin de se protéger des incursions potentiellement ennemies et indésirables? Un peu des deux. La situation du mur est devenue presqu'une nouvelle norme dans les relations internationales. La Corée du Nord n'a rien à voir avec celle du Sud? Mur. Rien de plus normal.
Alors qu'est-ce qu'une frontière aujourd'hui? Ce n'est plus une simple ligne sur une carte. Elle s'épaissit. Le discours national un peu partout dans le monde en est un axé sur la sacro-sainte sécurité, il est donc devenu habituel de "se protéger". On militarise donc la frontière. On montre des dents. Seulement aux États-Unis, la plupart des gardes frontaliers sont des anciens combattants en Afghanistan ou en Irak en seconde carrière. Ces gens sont réintégrés en société sans trop être démilitarisés complètement, donc encore sensiblement dans leur élément.
Steven Blaney, ce grand crétin devant l'éternel, a récemment annoncé que nous allions, nous, canadiens, co-popriétaire de la frontière la plus longue au monde et d'aussi la plus pacifique, laisser les gardes frontaliers des États-Unis venir mettre leur nez de notre côté de la frontière afin de venir brandir leurs armes et leurs gros sabots, et nous dire probablement comment travailler j'imagine. Puisque les Étatsuniens sont comme ça en général. C'est leur manière ou la guerre en général.
Notre frontière pacifique ne le sera peut-être plus. Et ce, à même les gardes frontaliers canadiens qui doivent l'avoir dans le cul, Blaney.
Le pré-dédouanement existe déjà dans les aéroports, nous les partageons avec les États-Unis, c'est de ça que l'on parle quand on parle de frontières qui s'épaississent.
Il existe une zone épouvantable au Vermont, tout juste passé les lignes canadiennes, sur 160 kilomètres, où vous pouvez être arrêté sans raison, fouillé, contrôlé, détenu, par un agent douanier comme si vous étiez à la frontière.
La frontière n'est donc plus une ligne. C'est un trait d'une couleur qui dégouline sous la pluie ou selon les humeurs du jour. Une variable malléable quoi.
La frontière est une contrainte, c'est une menace pour certains, mais c'est aussi un marché. On y fait beaucoup beaucoup d'argent sur le marché noir. 5000 dollars pour se rendre au Mexique, entre 10 et 15 000 pour se rendre en Méditerranée, etc. Le métier de "coyotes" (passeur) est risqué mais très payant.
La frontière est pourtant un grand malentendu, puisqu'on arrive jamais à considérer cette "ligne" comme une zone d'échange.
C'est le contraire de l'expression s'ouvrir sur le monde. On baisse plutôt les stores.
Il y a ce conte pour enfants populaire en Israël. C'est l'histoire allégorique de deux jeunes hommes qui veulent s'approprier le même pré. On ne s'entend pas vraiment. On finit par dresser une ligne dans le pré afin que chacun y ait sa moitié. Puis un mur. Puis, un jour le mur coupant la lumière de l'autre pour une moitié de la journée, on finit par défaire le mur. Mais on arrive jamais à se parler une fois le mur tombé.
Lorsqu'on fait tomber des barrières, il reste toujours des stigmates profonds, des cicatrices sociétaires, la preuve, on dit encore d'Angela Merkel qu'elle est née "de l'autre côté du mur".
En Afrique, 70% des frontières entre les pays ont été tracées sans l'accord des populations concernées. Ces frontières n'ont rien de naturel. La commune de Zermatt située entre la Suisse et l'Italie est un cas particulier. D'abord géolocalisée en Suisse, c'était le Matterhorn Glacier qui traçait la ligne frontalière, mais voilà que celui-ci a fondu avec le temps et il y a autant d'Italie en Zermatt qu'il y a de Suisse. La commune deviendrait peut-être une commune au statut binational.
Une rumeur veut qu'au Vermont, il y avait ce bar sur la frontière qui avait une porte aux États-Unis et une autre au Québec. Vous vous placiez les fesses aux états-Unis mais gardiez votre verre sur la table du côté du Québec puisque la loi vous permettait chez nous d'être servi plus tard dans la nuit.
Le 5 mai prochain, Anne-Laure Amilhat Szary y va d'un essai fort intelligent sur l'idée de la frontière dans le monde.
Depuis 1989, et la chute du mur de Berlin, on a créé 27 000 kilomètres de frontières additionnelles, sans parler de ceux qui tentent de redessiner les frontières, que ce soit les États-Unis, l'Irak, la Syrie, l'État Islamique ou la Post-Soviétie et Israël au jour le jour. Il n'y avait que 11 murs dans le monde quand celui de Berlin a croulé en 1989, il y en a depuis plus d'une cinquantaine. L'Ukraine étant le dernier pays en lice parlant de projet de mur afin de se protéger des Russes. La Grèce, la Turquie, la Bulgarie, l'Inde, tout le monde y prend goût.
À l'époque de la mondialisation, l'idée de la frontière devrait avoir perdu toute sa pertinence, mais au contraire elle revient, sous d'autres formes. en mur entre autre chose. La frontière la plus absolue. Le repli sur soi. Comme une face plongée sur son téléphone afin de regarder ses nombres de "like" sur ses dernières photos de Facebook.
L'érection de ces barricades, est-ce afin de se distancer de voisins auxquels on ne veut pas ressembler ou est-ce afin de se protéger des incursions potentiellement ennemies et indésirables? Un peu des deux. La situation du mur est devenue presqu'une nouvelle norme dans les relations internationales. La Corée du Nord n'a rien à voir avec celle du Sud? Mur. Rien de plus normal.
Alors qu'est-ce qu'une frontière aujourd'hui? Ce n'est plus une simple ligne sur une carte. Elle s'épaissit. Le discours national un peu partout dans le monde en est un axé sur la sacro-sainte sécurité, il est donc devenu habituel de "se protéger". On militarise donc la frontière. On montre des dents. Seulement aux États-Unis, la plupart des gardes frontaliers sont des anciens combattants en Afghanistan ou en Irak en seconde carrière. Ces gens sont réintégrés en société sans trop être démilitarisés complètement, donc encore sensiblement dans leur élément.
Steven Blaney, ce grand crétin devant l'éternel, a récemment annoncé que nous allions, nous, canadiens, co-popriétaire de la frontière la plus longue au monde et d'aussi la plus pacifique, laisser les gardes frontaliers des États-Unis venir mettre leur nez de notre côté de la frontière afin de venir brandir leurs armes et leurs gros sabots, et nous dire probablement comment travailler j'imagine. Puisque les Étatsuniens sont comme ça en général. C'est leur manière ou la guerre en général.
Notre frontière pacifique ne le sera peut-être plus. Et ce, à même les gardes frontaliers canadiens qui doivent l'avoir dans le cul, Blaney.
Le pré-dédouanement existe déjà dans les aéroports, nous les partageons avec les États-Unis, c'est de ça que l'on parle quand on parle de frontières qui s'épaississent.
Il existe une zone épouvantable au Vermont, tout juste passé les lignes canadiennes, sur 160 kilomètres, où vous pouvez être arrêté sans raison, fouillé, contrôlé, détenu, par un agent douanier comme si vous étiez à la frontière.
La frontière n'est donc plus une ligne. C'est un trait d'une couleur qui dégouline sous la pluie ou selon les humeurs du jour. Une variable malléable quoi.
La frontière est une contrainte, c'est une menace pour certains, mais c'est aussi un marché. On y fait beaucoup beaucoup d'argent sur le marché noir. 5000 dollars pour se rendre au Mexique, entre 10 et 15 000 pour se rendre en Méditerranée, etc. Le métier de "coyotes" (passeur) est risqué mais très payant.
La frontière est pourtant un grand malentendu, puisqu'on arrive jamais à considérer cette "ligne" comme une zone d'échange.
C'est le contraire de l'expression s'ouvrir sur le monde. On baisse plutôt les stores.
Il y a ce conte pour enfants populaire en Israël. C'est l'histoire allégorique de deux jeunes hommes qui veulent s'approprier le même pré. On ne s'entend pas vraiment. On finit par dresser une ligne dans le pré afin que chacun y ait sa moitié. Puis un mur. Puis, un jour le mur coupant la lumière de l'autre pour une moitié de la journée, on finit par défaire le mur. Mais on arrive jamais à se parler une fois le mur tombé.
Lorsqu'on fait tomber des barrières, il reste toujours des stigmates profonds, des cicatrices sociétaires, la preuve, on dit encore d'Angela Merkel qu'elle est née "de l'autre côté du mur".
En Afrique, 70% des frontières entre les pays ont été tracées sans l'accord des populations concernées. Ces frontières n'ont rien de naturel. La commune de Zermatt située entre la Suisse et l'Italie est un cas particulier. D'abord géolocalisée en Suisse, c'était le Matterhorn Glacier qui traçait la ligne frontalière, mais voilà que celui-ci a fondu avec le temps et il y a autant d'Italie en Zermatt qu'il y a de Suisse. La commune deviendrait peut-être une commune au statut binational.
Une rumeur veut qu'au Vermont, il y avait ce bar sur la frontière qui avait une porte aux États-Unis et une autre au Québec. Vous vous placiez les fesses aux états-Unis mais gardiez votre verre sur la table du côté du Québec puisque la loi vous permettait chez nous d'être servi plus tard dans la nuit.
Le 5 mai prochain, Anne-Laure Amilhat Szary y va d'un essai fort intelligent sur l'idée de la frontière dans le monde.
mardi 28 avril 2015
Laurentie
Avec les nouvelles applications de Iphone, il y a cet icône carré blanc avec un coeur dedans appelé "santé". On y compte entre autre quotidiennement les pas marchés, la distance parcourue et les étages montés. On y calcule aussi une tonne de trucs comme le sommeil et les pulsations cardiaques, mais pour le moment je m'amuse beaucoup à regarder tout les jours comment je fonctionne avec mes pas, mes distances et mes étages.
Mon record est de 28 783 pas dans une journée.
18,4 kilomètres dans cette même journée.
14 étages*.
Ce jour-là c'était dimanche. Inutile de préciser que j'étais crevé et qu'en fin de soirée, rien ne m'aurait dévissé du divan devant le match Ottawa/Canadiens. Celui qui allait être le dernier des Sénateurs. Bien que crevé, je l'ai écouté debout presque tout le long. À me ronger les sens. Nerveux. Angoissé. J'ai dû rajouter une tonne de pas inutiles sur mon téléphone sans le réaliser, bien que la plupart du temps, je ne l'avais pas sur moi (nécessaire afin de bien compter les stats).
Même si crevé, je n'arrivais pas à me coucher pour dormir. J'ai saisi le film sur ma pile de films à visionner et l'ai écouté dans la nuit.
Le buzz d'après victoire. La défaite. À saveur de victoire.
Le film de Simon Lavoie et Mathieu Denis est un véritable bijou. Je l'avais aimé une première fois, je l'ai adoré la seconde. Je suis fort heureux de le compter dans ma vidéothèque. Le film est un magnifique coup de poing. MAGNIFIQUE. Les derniers mots du film sont de Hubert Aquin. Ça traite d'inertie. C'est à l'inertie que s'attaquent Lavoie & Denis. Deux brillants réalisateurs qui ne cèdent pas à la folie du montage de mongol à la Baz Luhrmann. Les plans durent en moyenne entre 5 et 9 minutes. Laissant le temps s'installer et le spectateur se porter nettement attentif à ce qui est à l'écran. Emmanuel Schwartz est à l'écran et il est tout simplement stupéfiant. Désorienté majeur, il négocie extraordinairement mal son rapport à l'autre. Surtout si il est anglophone. Lavoie et Denis nous offre un jab à ces idéalistes de 1960 qui voyaient en la Province, une république d'où le film tire son titre.
C'est drôle de constater que dans le mot désintégration il y ait le mot intégration. On voit les deux dans ce film. Un contraire de rapprochement entre un être pleinement réalisé et un autre en déroute. Il y a facilement 5 plans qui seront des tortures pour les amateurs de films moyens. La plan d'ouverture à lui seul nécessite l'assurance que les enfants soient couchés. Un autre plus loin dans la salle de bain du party du voisin est un total désoeuvrement. Le mot inconfortable se place facilement 5 à 6 fois.
Et c'est merveilleux.
La vie n'est pas toujours confortable, loin de là. Et le cinéma n'a pas le devoir d'être toujours confortable. Le spleen, le malaise Québécois ne pouvait pas être confortable.
Ce très brillant (bien que sombre) film pisse sur Dollard-des-Ormeaux, pirate malchanceux maladroit avec les barils de poudre, mais encensé par les autorités religieuses avides de héros et de martyrs propres à stimuler le sentiment patriotique.
Lavoie & Denis, avec Schwartz, nous offrent un martyr.
Le malaise existentiel tapisse le film de bout en bout et on est reste pour le moins bouleversé. La mort en sursis est partout dans ce deux heures. La crise identitaire. La poésie.
Je ne saurais recommander ce film à tous car les inconforts sont nombreux pour l'amateur de cinéma dit traditionnel, mais pour qui s'intéresse en son Québec, je le suggère très fortement. Schwartz dans le film c'est un peu Meursault chez Camus. Voilà pourquoi j'ai probablement tant aimé. Mais surtout, c'est l'intelligence avec laquelle on a appliqué l'ensemble qui me séduit beaucoup.
Lavoie & Denis me donnent beaucoup d'espoir en notre cinéma.
Tout en me décourageant des Hommes.
Étrange feeling.
Le manque de sens qui habite leur Louis Després et souligné par les auteurs chez leur protagoniste principal fait réfléchir.
Devrait en tout cas.
C'est à ça que sert aussi le cinéma des fois.
*moyenne quotidienne de 11 804 pas, 8,33 kilomètres et 8 étages.
Mon record est de 28 783 pas dans une journée.
18,4 kilomètres dans cette même journée.
14 étages*.
Ce jour-là c'était dimanche. Inutile de préciser que j'étais crevé et qu'en fin de soirée, rien ne m'aurait dévissé du divan devant le match Ottawa/Canadiens. Celui qui allait être le dernier des Sénateurs. Bien que crevé, je l'ai écouté debout presque tout le long. À me ronger les sens. Nerveux. Angoissé. J'ai dû rajouter une tonne de pas inutiles sur mon téléphone sans le réaliser, bien que la plupart du temps, je ne l'avais pas sur moi (nécessaire afin de bien compter les stats).
Même si crevé, je n'arrivais pas à me coucher pour dormir. J'ai saisi le film sur ma pile de films à visionner et l'ai écouté dans la nuit.
Le buzz d'après victoire. La défaite. À saveur de victoire.
Le film de Simon Lavoie et Mathieu Denis est un véritable bijou. Je l'avais aimé une première fois, je l'ai adoré la seconde. Je suis fort heureux de le compter dans ma vidéothèque. Le film est un magnifique coup de poing. MAGNIFIQUE. Les derniers mots du film sont de Hubert Aquin. Ça traite d'inertie. C'est à l'inertie que s'attaquent Lavoie & Denis. Deux brillants réalisateurs qui ne cèdent pas à la folie du montage de mongol à la Baz Luhrmann. Les plans durent en moyenne entre 5 et 9 minutes. Laissant le temps s'installer et le spectateur se porter nettement attentif à ce qui est à l'écran. Emmanuel Schwartz est à l'écran et il est tout simplement stupéfiant. Désorienté majeur, il négocie extraordinairement mal son rapport à l'autre. Surtout si il est anglophone. Lavoie et Denis nous offre un jab à ces idéalistes de 1960 qui voyaient en la Province, une république d'où le film tire son titre.
C'est drôle de constater que dans le mot désintégration il y ait le mot intégration. On voit les deux dans ce film. Un contraire de rapprochement entre un être pleinement réalisé et un autre en déroute. Il y a facilement 5 plans qui seront des tortures pour les amateurs de films moyens. La plan d'ouverture à lui seul nécessite l'assurance que les enfants soient couchés. Un autre plus loin dans la salle de bain du party du voisin est un total désoeuvrement. Le mot inconfortable se place facilement 5 à 6 fois.
Et c'est merveilleux.
La vie n'est pas toujours confortable, loin de là. Et le cinéma n'a pas le devoir d'être toujours confortable. Le spleen, le malaise Québécois ne pouvait pas être confortable.
Ce très brillant (bien que sombre) film pisse sur Dollard-des-Ormeaux, pirate malchanceux maladroit avec les barils de poudre, mais encensé par les autorités religieuses avides de héros et de martyrs propres à stimuler le sentiment patriotique.
Lavoie & Denis, avec Schwartz, nous offrent un martyr.
Le malaise existentiel tapisse le film de bout en bout et on est reste pour le moins bouleversé. La mort en sursis est partout dans ce deux heures. La crise identitaire. La poésie.
Je ne saurais recommander ce film à tous car les inconforts sont nombreux pour l'amateur de cinéma dit traditionnel, mais pour qui s'intéresse en son Québec, je le suggère très fortement. Schwartz dans le film c'est un peu Meursault chez Camus. Voilà pourquoi j'ai probablement tant aimé. Mais surtout, c'est l'intelligence avec laquelle on a appliqué l'ensemble qui me séduit beaucoup.
Lavoie & Denis me donnent beaucoup d'espoir en notre cinéma.
Tout en me décourageant des Hommes.
Étrange feeling.
Le manque de sens qui habite leur Louis Després et souligné par les auteurs chez leur protagoniste principal fait réfléchir.
Devrait en tout cas.
C'est à ça que sert aussi le cinéma des fois.
*moyenne quotidienne de 11 804 pas, 8,33 kilomètres et 8 étages.
lundi 27 avril 2015
Chasse Aux Ratons
"Ça ne fonctionnera pas" a dit l'amoureuse avec un soutien tout ce qu'il y a de plus solidaire après tant de temps en vie commune.
Nous avons des bestioles sur notre terrain. Deux ratons qui ont survécu à l'hiver et qui logent en permanence semble-t-il sous ma verrière. J'ai bloqué les issus l'autre tantôt et ils ont tout simplement grimpé sur le petit cabanon et se sont logés sur le DESSUS de la verrière. Alors que je marchais sur la pointe des pieds afin d'aller épier les sons que j'entendais sur le côté de la maison, j'ai presque fait un arrête cardiaque en voyant les deux yeux bruns et la tête poilues qui me surplombait de 4 pieds sur le toit de la verrière. Là où je m'y attendait le moins. L'autre a vite suivi et l'a rejoint.
Ces ratons me tannent.
J'ai la chienne qu'ils aillent se loger sous mon autre cabanon beaucoup plus agréable selon moi puisque plus près du boisé et dont les issues sont beaucoup plus accessibles. Et sous ce cabanon, il y a sous terre et pas tellement creux, les tuyaux de ma piscine. J'ai la chienne qu'ils finissent par les gruger et me coûter une fortune de tuyauterie de remplacement.
JE VEUX ME DÉBARRASSER DE CES RATONS.
J'ai essayé le "fiche-le-camp", l'amoniac, la lumière, la farine, la pisse de coyote, rien n'y fait. Ils quittent temporairement, mais vont justement sous l'autre cabanon, dont les accès souterrain sont très difficiles à boucher sans enlaidir tout le paysage.
Je ne tiens pas à payer une fortune d'exterminateur puisque ce problème n'est pas que le mien, c'est aussi celui des voisins qui le chasse autant que moi avec autant d'insuccès. On a bien appelé une endroit pour obtenir une cage mais il est extraordinairement clair que l'ennemi, c'est nous. Ces gens veulent protéger les envahisseurs. Ces braves petite bêtes cutes qui vont nous coûter des milliers de dollars de réparation (Un moustiquaire, un dessous de verrière et une porte de cabanon pour moi à date, une clôture pour moi voisin. À date.). Les victimes ce sont les ratons du point de vue de ses gens. On aura pas de cages avant qu'il fasse doux et peu importe si entretemps ils brisent tout chez nous. Protégeons les terroristes.
Puisqu'on ne peut pas compter sur l'aide de personne, on va se débrouiller tout seul. Moi j'étais prêt à les assassiner mais les trois autres membres de ma famille ont posé leur droit de veto. (Et au bout du compte je ne crois pas que j,en aurais été capable, c'est vrai qu'ils sont adorables avec leur 'tite face.).
On a pas essayé le bruit pour les éloigner. Les ratons n'aiment pas le bruit. Je leur ai mis de la musique, mais ils l'ont aimé. Je soupçonne même qu'ils dansaient dessus. J'ai mis de la musique poche et ils ont aussi aimé. J'ai donc acheté un klaxon à air comprimé.
Comme je devais tester le klaxon et je voulais m'amuser un peu, je l'ai collé au mur (photo) de sorte que quand l'amoureuse entrerait dans la chambre, elle l'actionnerait. Ça lui apprendra à ne pas croire en son chum.
Toutefois, quand est venu le temps de dormir, elle n'a pas ouvert la porte tellement grand et n'a rien vu. Je me suis levé dans la nuit pour aller travailler à 3h00 du matin la tête dans les nuages. Quand j'ai ouvert la porte de la chambre pour aller prendre ma douche, j'ai déclenché le klaxon et toute la maisonnée à tressailli.
Quand je l'avais actionné dans le magasin où je l'avais acheté, le commis en avait perdu et sa perruque et son pantalon tellement le son avait été violent.
Personne ne m'a aimé cette nuit-là.
Plus tard en après-midi, j'ai changé le klaxon d'endroit, le scotchant là où on a pas le choix d'aller de temps à autre (photo)
Mais après mon dodo d'après-midi, je me suis encore levé avec la tête dans les limbes et suis aller sur le bol, me faisant exploser le coeur et tombant nu-fesse sur le sol.
Tabarnak.
Je n'avais pas commencé à chasser les ratons que c'était déjà 2-0 pour eux.
Je me suis rendu dehors et j'ai actionné le klaxon, là où ils sont.
Ils ont été si alertés qu'ils ont sorti sur-le-champs. Les voisins aussi. Ils ont déguerpi à toute vitesse. En direction du gros cabanon. Que j'avais bouché avec des moyens de fortune. Moyens qui n'ont été que graine dans le chemin de fuite des ratons. J'ai réactionné le klaxon sous l'autre cabanon et ils ont à nouveau fui. Les voisins eux, ont commencé à avoir des pointes de colère dans la voix. D'autant plus que les ratons fuyaient vers chez eux (mais ça, ils ne le voyaient pas, ils cherchaient un train en avant alors que j'étais sur le terrain derrière).
J'ai cru les ratons loin et j'ai bouché du mieux que j'ai pu toutes les entrées chez nous pour des ratons de merde. J'avais fait du bon boulot. Mais ils sont revenus. Ils ont creusé chez mon voisin pour revenir sous terre, sous ma verrière.
3-0 Ratons.
Je suis sur le point d'être éliminé moi-même...
Le steak empoisonné se concocte.
dimanche 26 avril 2015
Ces Choses Que Vous Ne Saviez Peut-être Pas à Propos de Breaking Bad
(possible spoilers pour ceux qui n'ont pas vu la série)
L'amoureuse et moi sommes sur le point de terminer notre marathon Breaking Bad de la première à la dernière saison.
J'avais vu la première saison déjà, mais seul. Je l'ai reprise en amoureux, ainsi que les suivantes et nous terminerons les 8 derniers épisodes de la saison 5 cette semaine, la belle et moi.
Voici quelques anectodes de la brillante série de Vince Gilligan qui a sévi à la télévision entre 2008 et 2013.
-Walter White existe.
Bien que personne ne soit encore devenu complètement Heinsenberg, si on vous dit que la télévision n'influence pas la vraie vie, rigolez bien fort, il n'existe rien de plus faux. En 2011, William Duncan, un professeur de chimie du Texas a été arrêté pour avoir fabriqué et distribué de la crystal meth fabriquée maison sur le site de son école. Une enseignante de mathématiques de 74 ans de Boston a aussi été épinglé car elle s'était construit un laboratoire maison de confection de crystal meth. Un assistant professeur de la Caroline du Nord a aussi été arrêté plus tôt cette année après avoir acheté tout ce qu'il fait pour confectionner de la crystal meth un enseignant de Boston, au stade 3 d'un cancer, a été arrêté en mai en train de distribuer de la crystal meth. Mais avant même que le show ne soit en ondes, en Alabama, un homme a fait la liste des 10 hommes les plus recherchés des États-Unis en raison de sa business illégale de crystal meth, son nom? Walter White. Ça n'est surement pas passé inaperçu à Vince Gilligan...
-Heinsenberg existe aussi.
Le pseudonyme que se donne le prof de chimie dans la série quand il devient le chef cuisinier de la crystal meth est emprunté à Werner Heinsenberg, l'un des plus importants physiciens du 20ème siècle. Il a gagné le Prix Nobel de physique après avoir développé la mécanique cantique.
-La série était surpeuplée d'humoristes.
"Si vous savez faire rire, vous savez jouer le drame aussi" disait Gilligan. Vrai. Si vrai que pas moins de 5 comédiens et demi sont/étaient des humoristes. Bob Odenkirk qui incarne l'avocat des pauvres Saul Goodman est aussi stand-up comique et co-créateur d'une émission de sketchs comiques. L'un des hommes de main de Saul Goodman est joué par Bill Burr qui lui est tout simplement d'abord et avant tout stand-up comique. Le massif homme de main qui joue au garde du corps pour Saul est Lavel Crawford, un humoriste.
Steven Micheal Quezada qui joue le sergent détective Gomez, toujours dans l'ombre de Hank, est aussi humoriste. Javier Grajeda, qui joue le patron de Gus Fring et qui place une tête sur une tortue à un certain moment, est aussi humoriste. Finalement Bryan Cranston, notre héros, avant de connaître le succès en tant que père de Malcolm dans Malcolm in the Middle et la consécration avec Walter White/Heisenberg, était, plus jeune, un stand-up. Il y est récemment revenu pour le plaisir avec son ami Quezada.
-Jesse Pinkman devait mourir au 8ème épisode et Hank dans la première partie de la saison 5.
Pinkman devait mourir au 8ème épisode de la première saison, mais son personnage et son acteur Aaron Paul, se sont avérés indispensables et une réécriture a été de mise. Pour Hank, c'est Dean Norris, qui l'incarne, qui avait demandé à être "tassé" afin qu'il puisse avoir plus de temps pour se préparer pour le pilote d'une comédie. Gilligan n'a pas pu honorer cette promesse puisque Hank était indispensable à la suite de l'intrigue.
-Gus Fring a terminé sa vie en zombie.
Le destin du personnage de Gus Fring incarné par Giancarlo Esposito a nécessité le recours de l'équipe de maquillage de la série The Walking Dead. Ironiquement, nous écoutions, (écoutons toujours) les deux séries en parallèle. C'est ainsi que j''ai remarqué que le personnage de Merle (dans The Walking Dead) parlait de la drogue que lui avait vendu Jesse Pinkman (de Breaking Bad) comme une sorte de clin d'oeil. Un ami à qui j'en discutais m'a aussi confessé qu'il a écouté les deux même séries en parallèle. Weird.
-Wendy la pute est beaucoup plus jolie que dans la série.
Non seulement Julia Minesci a de bien meilleures dents que celles qu'on lui a concocté dans la série, mais elle est aussi nettement plus saine ayant fait plusieurs compétitions de ironman et couru d'innombrables marathons.
-Gale et son Major Tom sont disponibles sur Youtube.
Avec sous titres Thaï, rien de moins. Très amusant. En bonus, le buddy de Jesse Pinkman, découvert en mascotte puis, redécouvert en lourdaud partenaire de crime peut aussi être redécouvert sur Youtube à la tête du band Twaughthammer dans un clip tourné par "Jesse Pinkman". Jesse Plemons, qui incarne Todd, aussi son style en musique.
-La maison familiale des White est une vraie maison familiale.
Elle appartient à une mademoiselle appelée Fran et elle lui appartient depuis 1973. À l'origine, on voulait couvrir entièrement la piscine, puis on s'est ravisé. La rumeur veut que l'évaluation municipale ait augmentée et que les curieux s'arrêtent nombreusement devant sa maison.
-Skinny Pete a travaillé comme un fou sur son 15 secondes de piano.
Charles Baker qui incarne le partenaire Skinny Pete de Jesse Pinkman était déjà un joueur de piano. Au début de la saison 5, il joue du piano dans un magasin d'instruments de musique. Pratiquant le Solfeggietto de Bach trois heures par jour pendant un mois, seulement 15 petites secondes se sont rendus à l'écran, à son grand désarroi.
-Bryan Cranston a déjà été suspect pour un meurtre.
Plus jeune, presqu'adolescent, alors qu'il travaillait dans les cuisines d'un restaurant avec son frère, Cranston avait un patron complètement tyrannique. Peu importe ce que vous faisiez, il vous détestait. Quand il a été retrouvé assassiné, les frères Cranston venaient de quitter le restaurant afin de faire le tour des États-Unis en moto. Quand on a questionné Bryan et qu'on lui a demandé si on avait déjà parlé d'assassiner le patron au resto, Cranston n'a pas trouvé mieux à répondre que c'était "TOUT ce dont ils parlaient".
-Les frères Salamanca sont de vraies terreurs.
Quand on a demandé à Luis Moncado si il connaissait quelqu'un qui lui ressemblait et qui avait la même allure terrifiante que lui, muet, il n'a eu qu'à pointer vers son frère Daniel. Les Moncado ont été membres de gang et ils ont tous deux purgé du temps en prison. Luis a les lettre F & U comme dans Fuck U de tatoué sous les deux paupières. La seule manière de voir les tatoos est de placer un cuiller sur chaque paupière.
-Le premier rôle qu'a écrit Gilligan pour Cranston était plus désaxé encore que Walter White/Heisenberg.
En effet, alors qu'il écrivait pour The X-Files en 1998, Gilligan avait écrit pour Cranston un rôle de raciste déséquilibré qui devait être conduit en voiture vers l'Ouest à une vitesse folle afin d'empêcher que sa tête n'explose.
-Seinfeld était le club-école de Breaking Bad.
Ce clip explique tout.
-Laura Fraser a failli être mariée à Nicholas Brody dans Homeland.
Le pilote de Homeland avait été tourné avec Laura Fraser, qui incarne la nerveuse intermédiaire entre l'Amérique et l'Europe dans Breaking Bad, dans le rôle de l'épouse de Nicholas Brody que l'on croyait disparu à jamais au Moyen-Orient. C'est toutefois le créateur Alex Gansa, trouvant l'actrice Moreena Baccarin plus sexuelle (je trouve le contraire) qui a exigé que l'on retourne le pilote avec Baccarin au lit avec Brody. Décision qui fût considérée finale.
-Le Nouveau-Mexique est très reconnaissant et fier de Breaking Bad.
D'abord prévu en Californie puis déménagé pour des raisons fiscales.le tournage des 5 saisons a eu lieu à Albuquerque au Nouveau-Mexique, injectant plus d'un million de dollars par jour de tournage dans l'économie locale. Depuis, les produits dérivés et le tourisme ont eu un boom de plus 1000%.
-Kevin Cordasco, la star non révélée de Breaking Bad.
Le jeune garçon de 16 ans était un fan fini de la série. En lutte avec un féroce cancer lui-même, il a adoré la série et en a fait part à l'équipe de tournage qui a choisit spontanément d'aller lui rendre visite. Le petit Cordasco leur a alors fait part de sa propre vision de comment la série devrait se terminer, ce que les auteurs ont respecté en incluant ces propositions dans l'épisode final. Le jeune Cordasco a eût le privilège de voir l'épisode avant tout le monde, mais a refusé de le faire, voulant décrouvrir le punch en même temps que tout le monde (et sachant qu'il ne saurait tenir le secret).
Kevin Cordasco est décédé peu de temps après le dernier épisode de la série, heureux.
Amateurs de bonne télévision, si vous n'avez pas vu Breaking Bad, vous ne savez pas ce que vous manquez.
L'amoureuse et moi sommes sur le point de terminer notre marathon Breaking Bad de la première à la dernière saison.
J'avais vu la première saison déjà, mais seul. Je l'ai reprise en amoureux, ainsi que les suivantes et nous terminerons les 8 derniers épisodes de la saison 5 cette semaine, la belle et moi.
Voici quelques anectodes de la brillante série de Vince Gilligan qui a sévi à la télévision entre 2008 et 2013.
-Walter White existe.
Bien que personne ne soit encore devenu complètement Heinsenberg, si on vous dit que la télévision n'influence pas la vraie vie, rigolez bien fort, il n'existe rien de plus faux. En 2011, William Duncan, un professeur de chimie du Texas a été arrêté pour avoir fabriqué et distribué de la crystal meth fabriquée maison sur le site de son école. Une enseignante de mathématiques de 74 ans de Boston a aussi été épinglé car elle s'était construit un laboratoire maison de confection de crystal meth. Un assistant professeur de la Caroline du Nord a aussi été arrêté plus tôt cette année après avoir acheté tout ce qu'il fait pour confectionner de la crystal meth un enseignant de Boston, au stade 3 d'un cancer, a été arrêté en mai en train de distribuer de la crystal meth. Mais avant même que le show ne soit en ondes, en Alabama, un homme a fait la liste des 10 hommes les plus recherchés des États-Unis en raison de sa business illégale de crystal meth, son nom? Walter White. Ça n'est surement pas passé inaperçu à Vince Gilligan...
-Heinsenberg existe aussi.
Le pseudonyme que se donne le prof de chimie dans la série quand il devient le chef cuisinier de la crystal meth est emprunté à Werner Heinsenberg, l'un des plus importants physiciens du 20ème siècle. Il a gagné le Prix Nobel de physique après avoir développé la mécanique cantique.
-La série était surpeuplée d'humoristes.
"Si vous savez faire rire, vous savez jouer le drame aussi" disait Gilligan. Vrai. Si vrai que pas moins de 5 comédiens et demi sont/étaient des humoristes. Bob Odenkirk qui incarne l'avocat des pauvres Saul Goodman est aussi stand-up comique et co-créateur d'une émission de sketchs comiques. L'un des hommes de main de Saul Goodman est joué par Bill Burr qui lui est tout simplement d'abord et avant tout stand-up comique. Le massif homme de main qui joue au garde du corps pour Saul est Lavel Crawford, un humoriste.
Steven Micheal Quezada qui joue le sergent détective Gomez, toujours dans l'ombre de Hank, est aussi humoriste. Javier Grajeda, qui joue le patron de Gus Fring et qui place une tête sur une tortue à un certain moment, est aussi humoriste. Finalement Bryan Cranston, notre héros, avant de connaître le succès en tant que père de Malcolm dans Malcolm in the Middle et la consécration avec Walter White/Heisenberg, était, plus jeune, un stand-up. Il y est récemment revenu pour le plaisir avec son ami Quezada.
-Jesse Pinkman devait mourir au 8ème épisode et Hank dans la première partie de la saison 5.
Pinkman devait mourir au 8ème épisode de la première saison, mais son personnage et son acteur Aaron Paul, se sont avérés indispensables et une réécriture a été de mise. Pour Hank, c'est Dean Norris, qui l'incarne, qui avait demandé à être "tassé" afin qu'il puisse avoir plus de temps pour se préparer pour le pilote d'une comédie. Gilligan n'a pas pu honorer cette promesse puisque Hank était indispensable à la suite de l'intrigue.
-Gus Fring a terminé sa vie en zombie.
Le destin du personnage de Gus Fring incarné par Giancarlo Esposito a nécessité le recours de l'équipe de maquillage de la série The Walking Dead. Ironiquement, nous écoutions, (écoutons toujours) les deux séries en parallèle. C'est ainsi que j''ai remarqué que le personnage de Merle (dans The Walking Dead) parlait de la drogue que lui avait vendu Jesse Pinkman (de Breaking Bad) comme une sorte de clin d'oeil. Un ami à qui j'en discutais m'a aussi confessé qu'il a écouté les deux même séries en parallèle. Weird.
-Wendy la pute est beaucoup plus jolie que dans la série.
Non seulement Julia Minesci a de bien meilleures dents que celles qu'on lui a concocté dans la série, mais elle est aussi nettement plus saine ayant fait plusieurs compétitions de ironman et couru d'innombrables marathons.
-Gale et son Major Tom sont disponibles sur Youtube.
Avec sous titres Thaï, rien de moins. Très amusant. En bonus, le buddy de Jesse Pinkman, découvert en mascotte puis, redécouvert en lourdaud partenaire de crime peut aussi être redécouvert sur Youtube à la tête du band Twaughthammer dans un clip tourné par "Jesse Pinkman". Jesse Plemons, qui incarne Todd, aussi son style en musique.
-La maison familiale des White est une vraie maison familiale.
Elle appartient à une mademoiselle appelée Fran et elle lui appartient depuis 1973. À l'origine, on voulait couvrir entièrement la piscine, puis on s'est ravisé. La rumeur veut que l'évaluation municipale ait augmentée et que les curieux s'arrêtent nombreusement devant sa maison.
-Skinny Pete a travaillé comme un fou sur son 15 secondes de piano.
Charles Baker qui incarne le partenaire Skinny Pete de Jesse Pinkman était déjà un joueur de piano. Au début de la saison 5, il joue du piano dans un magasin d'instruments de musique. Pratiquant le Solfeggietto de Bach trois heures par jour pendant un mois, seulement 15 petites secondes se sont rendus à l'écran, à son grand désarroi.
-Bryan Cranston a déjà été suspect pour un meurtre.
Plus jeune, presqu'adolescent, alors qu'il travaillait dans les cuisines d'un restaurant avec son frère, Cranston avait un patron complètement tyrannique. Peu importe ce que vous faisiez, il vous détestait. Quand il a été retrouvé assassiné, les frères Cranston venaient de quitter le restaurant afin de faire le tour des États-Unis en moto. Quand on a questionné Bryan et qu'on lui a demandé si on avait déjà parlé d'assassiner le patron au resto, Cranston n'a pas trouvé mieux à répondre que c'était "TOUT ce dont ils parlaient".
-Les frères Salamanca sont de vraies terreurs.
Quand on a demandé à Luis Moncado si il connaissait quelqu'un qui lui ressemblait et qui avait la même allure terrifiante que lui, muet, il n'a eu qu'à pointer vers son frère Daniel. Les Moncado ont été membres de gang et ils ont tous deux purgé du temps en prison. Luis a les lettre F & U comme dans Fuck U de tatoué sous les deux paupières. La seule manière de voir les tatoos est de placer un cuiller sur chaque paupière.
-Le premier rôle qu'a écrit Gilligan pour Cranston était plus désaxé encore que Walter White/Heisenberg.
En effet, alors qu'il écrivait pour The X-Files en 1998, Gilligan avait écrit pour Cranston un rôle de raciste déséquilibré qui devait être conduit en voiture vers l'Ouest à une vitesse folle afin d'empêcher que sa tête n'explose.
-Seinfeld était le club-école de Breaking Bad.
Ce clip explique tout.
-Laura Fraser a failli être mariée à Nicholas Brody dans Homeland.
Le pilote de Homeland avait été tourné avec Laura Fraser, qui incarne la nerveuse intermédiaire entre l'Amérique et l'Europe dans Breaking Bad, dans le rôle de l'épouse de Nicholas Brody que l'on croyait disparu à jamais au Moyen-Orient. C'est toutefois le créateur Alex Gansa, trouvant l'actrice Moreena Baccarin plus sexuelle (je trouve le contraire) qui a exigé que l'on retourne le pilote avec Baccarin au lit avec Brody. Décision qui fût considérée finale.
-Le Nouveau-Mexique est très reconnaissant et fier de Breaking Bad.
D'abord prévu en Californie puis déménagé pour des raisons fiscales.le tournage des 5 saisons a eu lieu à Albuquerque au Nouveau-Mexique, injectant plus d'un million de dollars par jour de tournage dans l'économie locale. Depuis, les produits dérivés et le tourisme ont eu un boom de plus 1000%.
-Kevin Cordasco, la star non révélée de Breaking Bad.
Le jeune garçon de 16 ans était un fan fini de la série. En lutte avec un féroce cancer lui-même, il a adoré la série et en a fait part à l'équipe de tournage qui a choisit spontanément d'aller lui rendre visite. Le petit Cordasco leur a alors fait part de sa propre vision de comment la série devrait se terminer, ce que les auteurs ont respecté en incluant ces propositions dans l'épisode final. Le jeune Cordasco a eût le privilège de voir l'épisode avant tout le monde, mais a refusé de le faire, voulant décrouvrir le punch en même temps que tout le monde (et sachant qu'il ne saurait tenir le secret).
Kevin Cordasco est décédé peu de temps après le dernier épisode de la série, heureux.
Amateurs de bonne télévision, si vous n'avez pas vu Breaking Bad, vous ne savez pas ce que vous manquez.