(Sur un peu moins de 40 heures)
Samedi matin.
3h00 de la nuit.
La veille j'oublie mon ipod en recharge sur le réveil ce qui fait que je me réveille sur Frank Zappa.
Zappart mal la journée pour l'amoureuse qui voulait ne voulait pas la commencer, mais bien dormir. Elle n'aurait pas entendu l'alarme habituelle sur laquelle je tape aussi vite que Jean Pascal punch un adversaire. Mais l'alarme avait cédé les droits sonores à Frank.
Dans la douche, je sens la douloureuse présence de quelqu'un à l'étage. Ce n'est pas l'amoureuse, j'entends le bruit de tondeuse qu'elle produit avec son nez dans un sommeil déjà récupéré. Il s'agit de Monkee, mon fils de 15 ans. Il est 3h20 et avec un manque de jugement tout ce qu'il y a de plus adolescent, mon ado, qui se fera couper les cheveux dans 6h40 et qui dormira 5h40 si il s'endort dans la nanoseconde, a choisi de se lancer dans des tournois internationaux sur sa Xbox.
"Mais je les gagne papa! Je suis riche!"
"Couche-toi, jeune padawan, tu voudras mourir demain"
Je bosse de 4 à midi 30. L'amoureuse aussi travaille ce samedi-là. Sa banque lui exige un samedi par mois. Ce sera celui-là. À la fin de mon 8 heures de job, je fonce vers la maison où, en théorie, je prends les deux mousses et on se lance à 20 minutes de voiture de chez nous pour aller diner-spaghetti dans un sous-sol d'église.
L'équipe de hockey Midget de mon fils peine beaucoup à soutirer des sous aux parents des joueurs afin de payer le tournoi prévu dans le Nord du Québec en février prochain. Le gérant a donc improvisé, un peu tardivement, un diner-spaghetti à 13h samedi dernier, où les profits iraient en partie au club. J'avais dit à mes kids qu'on irait, afin de faire notre part. Même si je suis parmi les parents plus-que-modèles qui ont payé rubis-sur-l'ongle depuis le début de la saison et que notre part pourrait être largement considérée comme faite. Mais je trouve que le gérant fait pitié. Par trois fois, il a tenté cette saison de faire une réunion d'équipe et les trois fois personne, sauf moi et deux autres ne s'est pointé...Des parents de jeunes de 16-17 ans, ça semble adopter l'attitude irresponsable de son ado.
Crevé de ma nuit à l'entrepôt. Je demande à Monkee si il a envie d'aller au diner spag. Crevé de la sienne (Pff!) et les cheveux trop courts à son goût- il n'a pas eu le temps de s'y faire encore, il n'est pas prêt pour son close-up, Mr DeMille- n'en a pas envie du tout. De plus, il donne une autre rincée à un joueur de Xbox qui ne dort pas plus que lui en Angleterre à la FIFA.
Ça va alors, je les fais diner à la maison, je bouffe aussi, je me couche. Parce que je dois survivre à mon samedi soir. Si mon train est à contre-courant, le trois autres amigos de la familia s'attendent à honorer le jour de Saturne.
"J'ai acheté les billets sur le Iphone!" me dit l'amoureuse sans réaliser que je n'ai dormi qu'une 1h40.
Nous irons voir le nouveau volet des Hunger Games en soirée.
Resto suivi de ciné. L'amoureuse et les kids adorent. Je ne le dis pas, mais Montréal-Boston, dans l'hostile aréna des Bruins, m'auraient davantage excité, mais comme le match est diffusé à l'infect TVA Sports, la douleur est moindre.
Je ne me recouche pas, pas le temps. On file au resto. Pas de réservation, donc attente. On sera assez juste pour un film qu'il ne fallait pas aller voir trop tard car je travaille encore dans la nuit suivante. Je me lèverai donc encore à 3h du mat. Je me gave de liqueur afin de me garder éveillé. Effet secondaire, je ballonne et je...gaze...Discrètement, mais quand même. Le pet sonore honore, mais le pet sans bruit, trahit. Lâchement, je blâme hypocritement les choux de bruxelles pourris que j'avais acheté la veille qui étaient (peut-être) restés dans l'auto.
On voit le film. Je l'endure. Luttant contre le sommeil et la chaleur. 'Faisait chaud au resto, dans l'auto ("On gèle papa, monte le chauffage!") et maintenant au cinéma. Le dernier Hunger Games c'est deux looooongues heures trente de préparation de table pour un repas qui aura lieu l'an prochain. Je n'en retiens que Jennifer Lawrence jouant la stupeur devant la dévastation(Au moins 6 ou 7 fois).
Retour à la maison, Il n'est que 22h34 mais mon corps me dit qu'il est 1h du matin. En arrivant à la maison je m'endors presqu'en milieu de phrase alors que les trois autres sont forts animés.
Je dors mes minces 4 heures.
Je rebosse à l'entrepôt de 4 à 12h30.
Je suis obligé de mettre de la pression sur ma chérie car elle n'a toujours pas écouté le dernier épisode de la première saison de Breaking Bad que je dois retourner ce même jour. Je suis parti avec les deux Iphones parce que mon fils, qui a appris l'impatience en voiture, errait sur Facebook en fin de soirée la veille, et que j'avais alors récupéré l'autre. Comme mon cerveau est pseudo ralenti, je ne réalise pas que la veille j'avais repris le téléphone des mains de l'ado sans donner en retour, l'autre.
À mon retour à la maison, l'amoureuse était partie faire des commissions sans téléphone.
Fâchée.
Je ne peux pas me coucher parce que les Alouettes jouent à la télé.
Et après eux, les Canadiens manqués la veille, cette fois à New York.
De plus, je révise les devoirs avec Punkee.
Les cernes sous mes yeux sont des crevasses.
Mon fils à une pratique de hockey en soirée.
Il est crapou, je le suis davantage.
Je n'ai pas encore parlé de ma traduction à livrer pour jeudi.
Constat du coroner:
Mon style de vie ne fait plus de sens.
La vie est dans le chemin de mon travail.
Et le travail nettement dans le chemin de ma vie.
Mais je dors dur.
Ha! pour ça, je dors dur.
Mais le rouge dans mes yeux fait dur,
Ouai, ce sont des journées bien remplies ça Jones!
RépondreEffacerSeulement à vous lire j'en suis tout épuisé.
Faites gaffe, si cela continue bientôt vous allez être obligés de porter des lunettes de soleil et cela même la nuit. Comme les vedettes qui ne tolèrent plus la lumière. ;)
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