Dans sa première année comme Président, Barack Obama avait donné un discours au Caire.
Dans ce discours, il offrait un message de paix et de coopération entre l'occident, le Moyen-Orient et le monde musulman. Cette vision optimiste du futur nourrie de respect mutuel, de tolérance, de développement social et de démocratie jurait complètement avec les lignes directrices de son prédécesseur George W. Bush. Les membres du jury du Prix Nobel de la paix allait en être aveuglé et tellement heureux de croire que la planète se sortait de la noirceur post-11 septembre qu'ils offriraient leur fameux prix à un Obama qui ne le méritait pas tant que ça.
Il le savait tant que lorsqu'il a fait son discours de remise de prix, il a souligné, à même son discours, l'un de ses meilleurs à vie, pourquoi il ne le méritait pas. La fin des interventions Étatsuniennes en Irak et la fin des politiques de torture, l'absence d'intervention ferme lors des conflits en Égypte, en Syrie et en Iran, n'ont pas créé l'espace pour qu'un réel partenariat entre les États-Unis et le monde musulman se créé.
Les Européens adoraient Obama surtout parce qu'ils avaient détesté Bush. Ils leur ont remis le Nobel, mais en cours de discours, ont peut-être changé d'idée.
Obama a livré un discours de guerre en recevant son Nobel pour la paix.
...Dans un monde qui s'effondre, la force et le mal qui l'accompagne sont quelque fois inévitables.
Il s'est identifié comme le commandant-en-chef de son pays. un pays qui est venu en aide sans cesse au monde entier depuis la Seconde Grande Guerre. Il a enchaîné avec un curieux paradoxe:
...Les outils de la guerre ont un rôle à jouer dans l'installation des processus de paix. Cette vérité existe. Peu importe comment elle doit être justifiée, la guerre promet la tragédie humaine. Le courage d'un soldat et son sacrifice sont glorieux tout comme son dévouement pour son pays, pour la cause et pour ses frères d'armes. Mais la guerre en soi n'est jamais glorieuse et ne devrait jamais être honorée ainsi...
C'est là qu'Obama a été honnête. c'est là qu'il a fait regretter aux juges de Norvège l'attribution de ce prix. Ils leur disait : nous serons toujours en guerre demain.
C'était en somme un discours tragique pour le monde musulman. Ça annonçait les difficiles échanges, les complexités morales, les conflits insolubles, les sensibilités inégales et le fossé grandissant qui se creuserait entre les Américains, les européens et les musulmans du monde entier d'alors et maintenant. Le flou n'en aura été que plus florissant de part et d'autre depuis. Barack a les cheveux blancs maintenant.
Le discours d'Obama la semaine dernière qui reprenait sensiblement les même thèmes qu'en 2009, concluait que les États-Unis avaient sous-estimé la montée de l'État Islamique. C'était un autre discours dirigé au monde Musulman mais cette fois, teinté de la réalité dure et annihilante d'entre 2009 et nos jours.
Il est tout à fait légitime d'en vouloir à Barack pour avoir sous-estimé la montée de ces néo-nazis religieux. Si la stratégie militaire d'Obama a toujours été obscure, une chose a toujours été claire, Obama ne veut pas faire intervenir son pays en Syrie, encore moins en Irak, et ne veut pas voir de drones dans leur ciel. Il ne voulait même pas entendre parler de cette montée terroriste, nouvelle incarnation de la terreur mondiale. Pendant que les États-Unis tirent "défensivement" à l'aveugle, l'État Islamique dicte le ton et multiplie ses agressions.
Le bon musulman dans tout ça est coincé entre la pourriture qui décapite en son nom et les pays d'alliance qui frappent dans le désordre, liquidant plusieurs des leurs et entretenant les préjugés défavorables sur ce mot le mot de 8 lettres:
M-U-S-U-L-M-A-N.
Bien que nous nous plaisions (même aux narcissiques États-Unis) que ce sont bien la bande à Bush qui aura tout commencé, l'agonie actuelle du monde musulman est aussi nourrie de l'intérieur par des composantes destructrices.
L'extrême violence et la fracture sociale qui s'opèrent en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, au Timor,dans le sud et en Asie Centrale a d'abord comme genèse de très mauvais gouvernements, autocratique et corrompus. marginalisés, sous-éduqués, économiquement déstructurés, et souvent pollués par des idées religieuses douteuses qui ont fait de l'islam une centrale de l'assassinat et un rituel obligatoire de la validation de la foi.
Barack ne devrait pas se sentir coupable.
Sinon d'avoir reçu un prix Nobel pour de vagues idées utopistes non réalisées.
Alors qu'au bout du compte, ce seront les musulmans eux-mêmes, tout seuls. qui devront d'abord faire le ménage dans leurs têtes.
Elle est là la vraie nature de la tragédie musulmane.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)