Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.
Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan.
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.
Par ordre de création.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en dialecete irakien veut dire Mon amour.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que le musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
FANTAISIE MILITAIRE d'ALAIN BASHUNG.
Quand Bashung est décédé en mars 2009, pour une rare fois dans ma vie j'ai ressenti le départ d'un artiste comme celle d'un ami. Une réelle douleur à la poitrine, un sentiment de mélancolie, un deuil à vivre. La seule autre fois que c'est arrivé c'était pour Lou Reed et quand ce jour arrivera pour Pierre Foglia, je pleurerai carrément.
J'apprenais coup sur coup qu'il se mourrait du cancer depuis au moins un an et qu'il perdait son combat ce triste jour-là. C'est fou ce que la France peut nous paraître si loin sur notre territoire à tête de chien.
Mon père allait mourir sans avertir 9 mois plus tard.
Le trou laissé par ces départs de cette horrible année sont encore à boucher.
Sa Fantaisie Militaire lancée 10 ans plus tôt restera un chef d'oeuvre dans mes oreilles endeuillées.
On ne savait juste pas encore que les marais dans lequel il trempait sur la jaquette de l'album allait l'engloutir dix ans plus tard à l`âge de 61 ans.
L'Ingénieur de son et réalisateur anglais Ian Caple, qui avait au préalable travaillé avec Simple Minds, Anne Clark et les Tindersticks est partout sur cet album et son empreinte se trouve dès le premier morceau, aussi planant que mystérieux.
Le second morceau est la pièce pour laquelle il raflera une demie tonne de récompenses. Bashung est d'ailleurs l'artiste français le plus récompensé de Victoires de la musique dans son pays. Cet album ne fera pas exception gagnant le prestigieux trophée de l'album de l'année 1999. La pièce traite de la résistance, la collaboration, les mensonges. Bshung y fait la rencontre de celle qui deviendra son épouse et collaboratrice lors du tournage du (récompensé aussi) vidéo tourné par Jacques Audiard. Un bijou.
La chanson titre est un excellent rock marquant une intensité admirable. Un de mes morceaux favoris de l'album.
Bashung ne verra jamais 2043, mais il en jase ici sur les mots de Jean Fauque qui signent les paroles de toutes les chansons avec Alain. Le bidouillage électronique vient de Caple et de Joseph Racaille, arrangeurs hors pairs. Entre la musique de cirque et l'épopée spatiale.
Chacun sa prison, Bashung nous narre les siennes sous la guitare lourde d'Adrian Utley, guitariste et arrangeur de la formation britannique Portishead.
Ode à la Vie est un beau poème habilement mis en musique ambiante où le divorce d'avec la Grande Ourse ne nous empêche en rien de voir les étoiles.
La chanson suivante est plus mélancolique et est toujours supporté musicalement par la formation les Valentins qui seront pratiquement de tous les morceaux. Un autre de mes morceaux préférés.
Rodolphe Burger et le dramaturge et traducteur français Olivier Cadiot y mettent beaucoup du leur sur ce vieux classique country, popularisé par Johnny Cash, et donc le style country a été évacué au profit de la saveur électronique. Morceau retravaillé par Bashung et les mots de Jean Fauque.
Deuxième extrait à avoir été envoyé aux radios après La Nuit Je Mens, la pièce est bercée par d'évanescent claviers. J'adore. Il y a quelque chose de cinématographique dans ce morceau. le cinéma aura été une large partie de la vie d'artiste de feu Bashung.
Les arrangements de violons (de Joseph Racaille) rappellent ceux de Jean-Claude Vannier sur un fameux album de Gainsbourg, ami et collaborateur de Bashung. Sur ce morceau, c'est criant.
Sommes Nous sera le dernier extrait tiré de cet album qui rendu là, n'avait plus besoin de publicité. Bon morceau guidé par un bel équilibre entre les instruments.
L'album se ferme sur une lune se couchant pour faire place au jour. Un beau morceau, doux, agréable.
Une belle manière de clore un sapré bon album. aussi doucement qu'on l'avait entamé.
Pour amateurs de chanson franco, de textes plus récités que chantés, d'accent bretons, de timbre à la Cohen, de propos imagés, de musique entre l'avant-garde de demain et le rock'n roll d'antan et pour dynamiteurs d'aqueduc.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)