La Mort de Steven Sotloff (ou L'Appétit pour la Destruction)

Un lâche masqué à l'accent britannique dit tout juste avant de commettre son acte à la fois pornographique et barbare sur Steven Sotloff:
"Je prends cette opportunité pour aviser les gouvernements qui entreront dans cette vilaine alliance Américaine contre l'État Islamique qu'ils devront faire marche arrière et nous laisser tranquille".

L'État Islamique a envoyé cette autre snuff movie où un pleutre décapite un journaliste attaché, sous l'effet de plusieurs barbituriques et agenouillé. Ces gens croient que ceci fera cesser les États-Unis de contre-attaquer sur leur territoire.

Ils auraient envoyé un film implorant Obama d'envoyer PLUS de bombes encore que l'effet aurait probablement été le même.

Les États-Unis répliqueront. Ils l'ont toujours fait.
Nagasaki, Hiroshima, c'était hier et ce sera demain.
Vous vous souvenez de la réplique?
Les japonais, oui.

L'historien Prusse, Claus von Clausewitz a dit que la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. Ce qu'il voulait dire c'est que la guerre est toujours mise en place afin de faire avancer des idées politiques. Von Clausewitz nous dit aussi que la violence est un instrument utilisé pour faire avancer les objectifs politiques.

Mais quelque fois tuer trompe la politique.

Pendant la guerre en Irak, Al-Qaïda publiait régulièrement sur le net des vidéos de leurs meilleurs mission suicide explosive. Un caméraman aidé d'un chauffeur se rendait quelques minutes avant l'explosion à une certaine distance de celle-ci, baissait sa fenêtre, l'explosion avait lieue, les cadavres se propulsaient à gauche et à droite, on entendant quelqu'un dire Allahu Akbar et on faisait un montage de 7 à 8 scénarios du genre pour les diffuser sur le net avec les mots "greatest hits" en titre.

Quel était le but de ces vidéos? La propagande, c'est certain. Mais le cameraman et son chauffeur, quelques secondes avant le massacre, exultait, comme on exulte devant une femme qui se donne à vous. Tel que mentionné plus haut, c'était et c'est encore de la pornographie.

On est loin de la politique.

Quand Abu Musab Al-Zarkawi a fait sauter un camion plein de TNT dans un Sheraton, il expliquait dans l'intro de son "film" de la chose sur le net qu'il s'agissait d'une attaque afin de prévenir une guerre civile. C'était aussi pour faire triompher les forces islamistes. Mais c'était aussi pour jouir d'une sadique, malsaine, perverse et terrible destruction.

"if the ennemy wins, we will burn everything" disait-il.

C'est presque impossible de penser à la mort grotesque de Steven Sotloff sans penser que l'objectif de rendre l'État Islamique plus sécuritaire ne soit pas rangé loin derrière l'appétit pour la destruction du blanc journaliste.

Dans un autre vidéo moins populaire parce que franchement trop insupportable, ce sont des douzaines de têtes décapitées que l'on brandit accrochées à des lances dans un clip qui ne précise rien de ses objectifs et qui rappelle plus une fête obscène et macabre qu'un programme social.

Von Clausterwitz dit aussi ailleurs que le courage, par dessus tout, est la première qualité du guerrier.

L'assassin de Sotloff et de James Foley portait un masque.

Est-ce le masque d'un guerrier ou celui d'un lâche qui sait au fond de lui-même qu'il devrait avoir plutôt honte de lui?

Poser la question c'est y répondre.