Ce mois de juin est probablement le pire de l'histoire de ma vie de banlieue.
Je vous épargne les détails mais disons que les mots-clés seraient les suivants:
-Mur de soutènement
-Investissement inutile sur mur de soutènement dont je n'approuvais rien.
-Salaire annuel investi sur réfection de mur de soutènement.
-Une surprise par jour depuis 8 jours incluant bris multiple et nouveaux investissements sur bris multiple.
-Moufette venant s'ingérer dans l'aventure.
-Envahissement du voisin, de la rue (sans permis, stress a "on"), ENVAHISSEMENT de nos vies.
-Intimité nulle.
-Fatigue excessive parce je brûle la chandelle par les deux bouts au travail, le jour, la nuit et ailleurs aussi.
-14 personnes chez moi samedi dernier, sur un terrain en véritable chantier de guerre.
-Zéro sommeil de vendredi soir à dimanche PM.
Je ne vous donnes pas de détails mais vous avez l'essentiel pour comprendre l'état mental dans lequel mon été commence, saison qui, vous le savez, hante continuellement mes cauchemars.
Et je ne vous parle même pas de la verrière qui, lorsqu'il pleut dehors, est généreuse sur le passage de l'eau du ciel à l'intérieur de la maison, en passant par le bois des murs, qu'il affaiblit, autant que sur les $tores qui ont coûté une fortune.
Comment on épelle banlieueseries?
T-A-B-A-R-N-A-K
Mais il pourrait y avoir pire.
Je pourrais circuler en moto sur l'autoroute 30 avec ma fille et entrer en collision avec une voiture inexplicablement stationnée dans la voie de gauche afin d'attraper des bébés canards et y laisser ma vie ainsi que celle de ma fille.
C'est dans cet état d'esprit, où j'avais l'impression d'échouer en tant que père dans mes disponibilités, en tant qu'amoureux dans mes vues de l'esprit, en tant qu'hôte le samedi et en tant qu'Homme dans ma tenue de maison en général, que je me suis pointé au spectacle de fin d'année de ma fille de 5ème année.
Mon niveau d'immaturité avait atteint une telle hauteur que je critiquais mentalement la performance du petit gars qui jouait le petit prince dans la pièce. ("prononce et projette, petite pétoncle!!") Ma tolérance avait l'aiguille à zéro et je supportais mal ces enfants en bas âge dans le public qui ne comprenaient pas le concept de la bulle. Je souriais alors qu'au fond de moi-même, j'implosais. Mon impatience me rendait ignoble entre les deux oreilles. Si j'avais eu à publier un statut Facebook pour bien décrire le moment, il aurait fallu titrer "absolut piece of shit" pour être juste.
J'ai écouté un morceau qui me trempe dans le bonheur pour tenter d'équilibrer tout ça avant le show.
Ma fille était dans la chorale. Sagement debout derrière la scène, face au public tandis que les 4ème années jouaient la pièce sur scène et avaient des airs de monsieurs et de madames. C'est fou ce qu'elle tient de sa mère la Punkee. En taille, elle a encore son format de deuxième année (l'amoureuse fait 5'4 et enfant, on l'a crue naine un temps) alors que certaines autres de la chorale était déjà devenue femme. L'une d'elle était venue à l'anniversaire de ma fille il y a trois semaines et n'avait pas voulue se baigner car elle avait ses premières menstruations...
Ma fille n'en est tellement pas là...
Dans la mise-en-scène du Petit Prince, les enseignants avaient eu la bonne idée de faire danser la seconde vaniteuse que le petit prince rencontre avec deux garçons et deux filles. Tous d'origine indienne. Cette simple scène avec ces charmantes petites filles d'origine qui n'auraient peut-être jamais le même espace de plaisir en Inde, et ces deux grands garçons qui dansaient en chorégraphie latino pseudo-synchronisée ne peinait pas à nous arracher des sourires.
Puis, par un effet de magie scénique, le personnage du petit prince a été remplacé par une petite fille à la voix de gazou qui était tout simplement lumineuse. Sans parler de la chorale qui chantait haut comme seules les enfants de 5ème annèe (et moins) savent le faire, avec la frimousse de ma tendre chipie dans le groupe, et ses personnages qui, une fois qu'ils avaient fait leur tour de scène descendaient devant la chorale et jouait du xylophone accompagnant la musique; non vraiment, ce spectacle était tout à fait réussi et remettait du soleil dans les nuages.
Même cette jeune fleur qui s'est trompé dans son texte et qui a dit de la scène en regardant vers nous:
"OH NON MAMAN! je me suis trompée!!" a semblé être consolée du tonnerre de rire que sa spontanéité avait déclenché.
J'ai beau n'avoir que 4 épines pour me défendre dans ce monde, l'essentiel reste invisible pour les yeux.
J'ai félicité Punkee de son merveilleux travail et j'ai fermé les yeux une fois de retour à la maison.
N'en ayant que pour ma fille de toute façon.
Et ne serais-ce que pour oublier que mon terrain du 450 est source de déprime.
Parce que le pire du pire reste à circonscrire.
Le pire du pire est un peu trop dans ma mire.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)