Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.
Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan.
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.
Par ordre de création.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en dialecte irakien veut dire Mon amour.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que le musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
FLOWERS des ROLLING STONES
Bon, je sais, voilà au moins deux fois que je vous place les Rolling Stones dans mes incontournables de l'oreille. Ça ne veut pas dire que j'ai fait le tour du jardin (Oh que non!)c'est plutôt que je les aime beaucoup.
Et celui-là, c'est la genèse de mon amour pour eux. Et mon intéret certain pour mon homonyne, aujourd'hui outre tombe.
Les Stones avaient, autour de 1984, déjà 20 albums studios à leur actif. C'est à cette époque que je me procure leur cassette. Le groupe a sévi à une époque où il n'était pas encore obligatoire d'avoir un album entier à offrir, tant que vous auriez du 45 tours très vendeur à lancer. Une fois par mois au possible. Les Stones ont donc diffusés du single en masse à leurs débuts.
Entre 1964 et 1967, la diffusion de leurs disques en Amérique restait confuse. Les chansons n'étaient pas toujours les mêmes, les pochettes différaient beaucoup, nous avions bien souvent, seulement, le single.
Flowers, regroupait 12 singles qui couvrait la période entre 1965 et 1967. Juste des bons morceaux. Je suis rarement fans des compilations, sauf quand c'est moi qui les produits sur playlist.
Celle-là par contre, je l'ai usée dans mon trajet d'autobus jusqu'à l'école (secondaire). Écoutant ses morceaux égarés qui trouvaient un confortable logis quotidien dans mes tympans adolescents.
Et quand je croise sa pochette noire, avec la fleur de Brian Jones sans feuilles, étant aussi le seul Stones au regard perdu dans la vague distance (annonçant un départ prématuré 2 ans avant l'heure), pochette noire devenue grise à force d'être exposée au soleil et maintenant bien seule dans le garage avec mes autres cassettes inutilisables, je revois encore un peu les visages des passagers de la 11 sur le Boulevard St-Cyrille, devenu René-Lévesque.
Et j'ai une petite émotion nostalgique.
Le morceau d'ouverture est une composition Jones/Richards mais ne sera jamais crédité de la sorte. Jagger ne le nie même pas. La beauté de la flûte à bec (jouée par Jones) donne une texture presque baroque à cette jolie mélodie composée pour Linda Keith, amoureuse de Richards, le quittant un mardi sombre, donnant naissance à cette jolie pièce.
La première composition Jagger/Richards comprenant des cuivres date de 1966 ne plaisait pas aux Stones. Il la lance tout de même et la pochette, montrant les 5 membres habillés en femme, ce qui en fera un gros hit. Mais la chanson?...bwuof!
Le scandaleux titre du troisième morceau est une rare chanson principalement guidée par le piano. La chanson, jugée trop suggestive a été bannie de plusieurs stations de radios qui préféraient jouer la face B du 45 tours (Ruby Tuesday). En Chine, la chanson est toujours bannie et au Ed Sullivan Show, Jagger a dû faire une légère concession dans la livraison du refrain remplaçant "the night" par "some time"...Absurde de nos jours...Mais c'était janvier 1967...
Lady Jane est créditée Jagger/Richards mais son style élizabéthain suggère une large participation non créditée de Brian Jones dans sa conception. Le fait que les Stones ne l'ait plus jamais jouée en spectacle suite à sa mort aussi. Jones y joue du dulcimer. Charlie Watts y joue du glockenspiel sur ce morceau. Neil Young emprunte la mélodie et le confesse même dans l'une de ses chansons en 1975 (2:25 à 2:45).
Out of Time honore les marimbas de Brian Jones et la guitare sèche de Keef. L'harmonie des jeux de voix en arrière scène sont fort agréables aussi. Loin d'un son de bad boys of rock'n roll.
la reprise d'un titre des temptations en fin de "face A" était tout ce qu'il y a de plus charmant. Enregistrée en 1965, améliorée un an plus tard avec un orchestre, apparu sur un album une autre année plus tard. Ensoleillé, pas un terme qu'on associerait souvent aux Stones.
Brian Jones au vibraphone, Jack Nietzsche au clavecin et Nick de Caro à l'accordéon pour ce doux morceau de 1967.
Brian Jones joue sa version de Mona de Bo Diddley sur une guitare tremolo. Il y joue aussi de l'oscillateur. Il faisait tout ce fou. (Jusqu'à ce qu'il ne fasse plus rien)
La popularité des valiums et des tranquilisants et la facilité de se les procurer pour les nouvelles mères de 1965 fait enregistrer cette chanson aux Stones en décembre de cette année-là. Brian Jones y joue un riff de slide guitar sur une 12 cordes, une rickenbacker 360/12 et Bill Wyman signe une large partie du morceau aussi.
Jagger et Richards signe le morceau suivant, Jones les arrangement. Jones y joue de la harpe, des percussions, du clavecin, du triangle et du koto. Décembre 1965.
Les 6 membres originaux, donc avec Ian Stewart au piano et Brian Jones à la harpe, aux marimbas, aux congas, à la rickenbacker et aux voix en arrière sont de ce morceau.
Le refrain du morceau suivant est encore chanté très souvent par l'auteur de ses lignes de nos jours (bien qu'il ne connaisse en rien l'ennui:) les voix arrières de Brian Jones font très 50's. J'adooooore.
Sittin' On a Fence clôt parfaitement cet album, laissant croire à nos 5 lurons, assis sur la clotûre à lorgner les belles filles sur la rue.
..comme moi en 1984...
Pour les nostalgiques, les boomers, les fans de Brian Jones et de sa diversité musicale, les amateurs de Rolling Stones plus harmonique que rauque et les romantiques en moto, enfin pour jeunes fleurs qui deviendront bientôt épineuses et qui ne quitteront jamais la roc(k)aille...:)
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)