jeudi 28 novembre 2013

L'Accès

C'était ce type de bar au Texas, dans la petite ville de Del Mar Heights, avec tout juste 294 habitants. Le genre de région où vraiment tout le monde se connaît.

C'était un mardi tranquille et Pete et ses potes prenaient une bière toute aussi tranquille quand la conversation s'est animée.

"T'as vu encore la tuerie dans une école de Pittsburgh? Fuck man, faut vraiment faire de quoi avec nos guns..."

"Le pays s'est bâti à coups de fusils, Mike, contrôler les armes à feu ça serait rendre les armes: no can do" dit Sam

"Personne ne va m'enlever le droit de tirer des cannettes dans ma cour arrière, de chasser le chevreuil, de me défendre en cas d'introduction par effraction chez nous..." a commencé Pete.

"C'est quand la dernière entrée par effraction chez vous, Pete? tout le monde se connait ici " a demandé Mike

"C'est quand son ex est revenue chercher ses affaires" a dit José faisant rire Mike et Sam. Pete a enchaîné.

"On travaille dix heures par jour, Mike, on se fait chier sur le chantier, on sue comme des cochons, on travaille vraiment intensément, pendant 10 jours avant d'avoir une journée, des fois deux quand on est chanceux, de congé. Pis on aurait pas le droit de se défouler sur des cannettes dans la cour en arrière de chez nous en fin de journée?"

"C'est pas juste du défoulement, c'est aussi récréatif! J'aime ça moi améliorer ma précision quand je tire dans la backyard" dit Sam.

"Brigitte est très excitée par le gun de Sam parce que le gun de son jean est trop mou" dit José, parti sur une dérape comique. Pete et Mike rirent cette fois. Mexicain d'origine, José avait toujours utilisé l'humour afin de s'intégrer à des groupes d'amis. Il s'en servait ce jour-là afin de désamorcer un sujet houleux.

"On peut pas tous se branler dans son char comme toi, José" a dit Sam, déclenchant quelques nouveaux rires. Pete en rajouta.

"Ah! c'est ça la drôle d'odeur..."
"Branle-toi sur une photo de Candy, José parce qu'elle s'est fait refaire les boules pis c'est big en viarge!"
"Faut que t'aime les coussins gonflables par exemple!!!"
"Moi Candy, c'est moi qui lui lècherait le bonbon"

La suite allait être plus vulgaire encore avant que Mike ne revienne avec le contrôle des armes à feu.
"Jamais je ne me débarrasserai des armes que j,ai chez nous, ça fait partie de ma patrie, de mon pays, de mon être, c'est mon DNA" dit Pete fièrement.

"Désolé les boys mais les tueries sont tellement devenues banales chez nous, moi je me dis qu'il faut qu'il y ait une certaine forme de contrôle afin de limiter les dégât" ajouta Mike.

José voulut faire une blague mais Pete ne lui en laissa pas le temps.
"Mes fusils sont ma protection contre la méchanceté de ce monde, personne mais alors là PERSONNE au monde ne m'a encore convaincu que ce sont les armes le problème, ce sont ceux qui les possède! et moi je n'ai rien à me reprocher! ON A DES DROITS Jesusmotherfuckingchrist!"

"Tu erres Pete, c'est l'accès aux armes qui est le problème! C'est trop facile d'avoir accès aux armes"

Ceci ne paru même pas faire réfléchir Pete qui pris une nouvelle rasade de bière.

Malgré la chaleur texane et le rayon de soleil qui passait par une fenêtre du bar où le quatuor se tenait pour aller faire un arc plongeant au sol près de leur table, un courant d'air très froid passa chez les quatre seuls clients du bar à Bud. Quelques uns accusèrent mentalement la bière qu'ils buvaient pour le frisson.

La porte du bar à Bud s'ouvrit et une ombre apparu, armée de deux fusils. L'ombre ne dit rien et tira à l'aveuglette dans le bar tuant sur le coup Bud au bar, brisant pratiquement toute les bouteilles et assassinant aussi les 4 buveurs autour de la seule table occupée cet après-midi-là.

Sam eût le visage de Brigitte dans la tête pendant une fraction de seconde avant de mourir.
Mike eût le temps de penser à ses parents.
Pete, qui faisait dos à la porte ne vît rien arriver et mourru le premier d'une balle derrière le crâne.
José pensa à une blague pour désamorcer la scène et perdu la raison en s'exprimant hystériquement en espagnol disant n'importe quoi, le cerveau parfaitement déréglé. Il mourut le dernier.

Le tueur se nourrit d'une balle en pleine bouche.
Ce tireur était un incapable, mais de ça, il était capable.
Parce qu'il avait accès aux outils de travail.

C'était simplement une autre journée dans les États-Unis d'Armérique.


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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)