C'est que l'étrange bête est accusée d'assassinat, de multiple tentatives d'assassinat, d'incendie criminel et de possession illégale d'armes à feu.
Mais il fallait y penser avant Richard.
Avant.
Personne ne le retenait ce bougre de bougre, qui de toutes les idées qu'il avait en tête ce soir-là, a trouvé que le meilleur projet pour occuper un mardi soir était de quitter la Conception, de rouler en voiture jusqu'au centre-ville avec des bidons d'essence, quelques allumettes et armé comme aux États-Unis, et de soustraire à la vie quelques innocents.
Personne ne forçait Bain a habiter le Québec.
Ancien chef d'équipe dans une usine du secteur des métaux, Bain avait pris sa retraite en 2008, à l'âge de 58 ans. Hors des cadres régulés du travail, son attitude avait alors dramatiquement changée. Il était devenu légèrement paranoïaque. Il avait craint la maladie H1N1 et s'était bâti une sorte de refuge en cas de pandémie.
En 2009, à l'aube de ses 60 ans, Richard Bain a subitement quitté la femme avec qui il vivait depuis plusieurs années. Il a alors vendu son bungalow de Repentigny pour déménager dans les Laurentides. Il avait oublié dans la maison qu'il a vendue, deux fusils sur l'établi du sous-sol...
Il s'est ensuite mis à vendre des forfaits de pêche et de randonnées équestres à La Conception, près de Mont-Tremblant. Il se battait depuis pour obtenir des droits exclusifs sur un territoire entourant le lac Wade, situé sur des terres du gouvernement du Québec.
C'est là, fort probablement, qu'une crainte déjà ouvertement exprimée des "séparatistes francophones" s'était surement accentuée. Le délire paranoïde a pris le contrôle de ses sens. Homme difficile, les responsables de la ville de La Conception ont souvent répété que ses requêtes étaient lourdes, mal structurées et exigeantes pour les employés de la ville.
Amateur de kilts écossais et admirateur de Céline Dion, Richard Henry Bain conduisait un camion militaire arborant l'image de la souris Mickey, affublée d'un panache. Il s'en est servi pour conduire les enfants d'un camp de jour en pique-nique, à l'été 2011, et pour amener d'autres clients à son chalet - autrement inaccessible.
"Envoyez-moi dans une autre province!"
Fallait faire ça tout seul.
En levant les voiles si vous n'aimiez pas les gens à ce point.
Aujourd'hui, ils vous le rendent bien.
Les avocats du moins.
Payback time.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)