Satelitte's gone, up to the sky...
Né à Brookdale, Brooklyn et élevé à Freeport, Long Island, Lou Reed a appris à jouer de la guitare à l'oreille.
D'abord intérressé par le rock'n roll et le rythm'n blues, Reed jouera dans des bands de doo-wop dans les années 50. À 14 ans, il confesse à ses parents des désirs bisexuels. Ceux-ci répondent en tentant de le "soigner" lui faisant subir des électrochocs. Reed s'en ouvrira dans son œuvre, 18 ans plus tard.
À l'université de Syracuse, il étudie le journalisme, la direction cinématographique et la création littéraire mais surtout, il anime une émission de radio qui le fait explorer Ornette Coleman à qui il pique des techniques qu'il applique à sa guitare.
À l'université, il se lie d'amitié avec un enseignant le poète Delmore Schwartz. Il écrira deux morceaux sur lui au cours de sa carrière. Il dira que c'est Schwartz qui l'a inspiré à écrire "The great american novel mais en musique".
À 22 ans, il travaille comme compositeur pour la compagnie de disque Pickwick Records. Il y fait la rencontre de l'écossais John Cale et Reed lui fait découvrir un morceau que Cale adore. Les deux habiteront ensemble dans le Lower East Side. Ils y composent de la musique ensemble et bientôt, Sterling Morrison, un guitariste et ami du collège de Reed, se joint à eux. Maureen Tucker, la petite sœur d'un ami de Morrison devient la quatrième roue (à la batterie) de ce qui allait devenir les Velvet Underground.
Andy Warhol les fera naître et mourir. Quand Reed quitte le band et l'univers de la Factory, le groupe des Velvet ne fait pas d'argent. Il est même sans-le-sou. Toutefois, avec les années, le groupe aura une influence culte et non négligeable sur tout l'univers de la musique. Et Lou Reed en aura été le grand architecte. Architecte confus et éparpillé mais architecte tout de même.
En 1972, Reed lance sa version de pièces qu'il avait composées pour le Velvet. Avec Steve Howe à la guitare et Rick Wakeman aux claviers, tous deux de la formation Yes. Reed est mis en contact deux ans avant avec Bowie et lance, aussi en 1972, Transformer, son second album solo, co-écrit avec Bowie, et produit par Bowie et Mick Ronson. Ils obtiennent un énorme succès avec un morceau nostalgique sur les transgenres et les travestis intelligemment déguisé en chanson grand public mais qui aurait dû alerter les censeurs de 1972.
Après une tournée chaotique avec un band inexpérimenté, Reed lance un album concept fabuleux qu'il voulait être "un album sombre, grandiose et décadent", ce que l'album est, avec ses parfums allemands, ses arrangements orchestraux (produit par Bob Ezrin, 5 ans avant The Wall de Pink Floyd) et ses sujets de consommation de drogue, de prostitution, dépression, violence domestique et de suicide. Avec des thèmes du genre, malgré la grande qualité musicale de l'album, les ventes sont tout aussi déprimantes que les sujets abordés.
À partir de maintenant les ventes seront toujours modestes. 1974 lui est toutefois bon.
Il lance un album d'expérimentations sonores en 1975, puis un autre la même année pour ne pas s'aliéner son public. En 1976 il lance une nouvelle galette. En 1978, il tente de s'inspirer du punk mais se trouve trop littéraire pour la chose. Il fait le morceau-titre avec Patti Smith et Bruce Springsteen qui enregistrent dans le studio d'à côté. En 1979, il lance un album où participe Don Cherry puis avec Chuck Hammer comme invité sur l'album suivant.
Il fait un bout de cinéma pour Paul Simon puis épouse la designer britannique Sylvia Morales. En 1982, il lui écrit l'une de ses belles chansons sur un très bon album. En 1983 et en 1984, il obtient de modestes succès avec deux albums plus pop et devient porte parole pour les motos Honda. En 1986 il lance un album aux ventes discrètes.
À la mort de Warhol en 1987, il collabore pour la première fois depuis 22 ans avec John Cale pour un hommage musical (voir lien plus haut). En 1989 va paraître avant cet hommage, l'album le mieux vendu de Lou Reed. Un essai rock'n roll politique simplement appelé de la ville qu'il commente, critique et habite depuis toujours: New York.
Le meilleur de Lou Reed est derrière lui. Il enregistre, joue et expérimente, avec sa nouvelle épouse, Laurie Anderson entre autre, musicalement jusqu'à son dernier souffle. Il met en musique Edgar Allen Poe et Bowie collabore avec lui pour la première fois depuis 1971. Ornette Coleman, Christopher Walken, Elizabeth Ashley, Steve Buscemi, Willem Dafoe, Amanda Plummer, Fisher Stevens et Kate Valk collaborent aussi à ce projet musico-poétique.
Photographe à ses heures, Reed lance un album de photo en 2003.
En 2007, il ose la méditation et la musique ambiante.
Il est largement impliqué un peu partout, dans la Jazz Foundation of America ou les films d'animation de Luc Besson entre autre chose.
L'une de ses dernières collaborations sera avec Metric en 2012.
En avril 2013 il subit une difficile transplantation du foie.
"J'ai essayé de boire pour m'empêcher de consommer de la drogue, raté" dira-t-il.
Pasolini du rock, il meurt hier, à 71 ans.
Et me fait verser une larme en ramassant les feuilles d'un automne qui m'aura fait perdre beaucoup trop d'êtres chers.
Merci la vie pour Lou Reed.
Walk on the peaceside now, dark poet.
You just keep me hangin' on,
you just keep me hangin' on.
This is the beginning of a great adventure.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)