mardi 17 septembre 2013

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable*********************Sketches of Spain de Miles Davis (& Gil Evans)

Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatre mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.

Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création.

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.

C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.

Ce que la musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.

SKETCHES  OF SPAIN de Miles Davis (& Gil Evans)

1959/1960.

Gil Evans et Miles Davis collaborent ensemble depuis déjà un bout de temps. L'intention n'était pas de faire un album espagnol en soi. Simplement ce morceau, Concierto de Aranjuez, pièce existante sur une seule galette et dont les tablatures n'existent pas. Evans compose donc en copiant à l'oreille les partitions. Tout en faisant cet exercise, Evans et Davis écoutent en parrallèle toute une série de musique folklorique espagnole. Un projet prend naissance.

Ma mère est du type Françoise Hardy, Beatles, Rolling Stones (les ballades) ou The Mama's & the Papa's dans ses goûts musicaux. Je partage beaucoup de ses intérêts musicaux et vice-versa. Toutefois mon goût du jazz, elle ne le partage pas tellement. SAUF avec cet album, dont les arrangements classiques en font un album beaucoup plus mélodique qu'improvisé. Et pas entièrement jazz.

Ma mère et moi, là-dessus, on chill, comme dirait mon fils.

L'album sera enregistré successivement à la mi-novembre 1959 et au début de mars de l'année suivante. Il sera ensuite mis sur le marché en juillet 1960.

Davis joue du bugle sur le puissant morceau d'ouverture qui fera presque la moitié de l'album. Il enchaînera sur le même morceau à la trompette. Ce morceau est inspiré du concerto pour guitare espagnol de Joaquin Rodrigo. Davis dira que de cette mélodie, plus on joue le morceau doucement, plus fort il devient. Inversement, plus on le joue fort, plus il est faible. Sketches of Spain est condidéré comme l'album le plus accessible de Miles Davis. C'est très peu jazz et encore moins "guitare" mais Joaquin Rodrigo s'en moquait pas mal, car ce morceau l'a rendu riche avec les simples droits d'auteurs.

La seconde pièce est une chanson tirée du ballet El Amor Brujo de Manuel de Falla. Le morceau est d'origine Andalouse et du dialecte espagnol utilisé par les gypsies Andalou était à l'origine inclus dans la pièce. La musique est d'une remarquable beauté et reste fort originale pour l'époque (1960). Elle inclut Le rituel de la danse du feu, le feu-follet et la danse de la terreur. Symphonique et exotique à la fois.

The Pan Piper a été adapté d'un morceau traditionnel folklorique espagnol. Brillant morceau. 19 artistes jouent sur ces morceaux, des joueurs de basse-clarinette, de clarinette, de tuba, de cor français, de flûte, de bugle, de basse, de batterie, de trompette, de clarinette, de trombone, de hautbois, de basson, de percussions et de harpe et un chef d'orchestre (Evans).

Saeta est un morceau de Gil Evans. L'intro est presque britannique et royale. La pièce est construite sur le rituel d'une procession spirituelle. Une fanfare entre dans la ville et annonce la mort du Christ. Une femme se pointe à la fenêtre, une incarnation de la vierge Marie, et chante son tourment. Bouleversant.

La pièce qui clôt l'album est une précieuse et brillante collaboration Evans/Davis. L'album ne prend que 41 minutes d'une journée et les transforme en signes de beauté.

Pour amateur de flamenco-jazz, symphonies sud-américaines, de third stream, de jazz fusion, de musique classique européènne, du grand Miles, du fabuleux Gil, de jazz et de musique de Monde.

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)