Dans le générique de la série télé Louie, il y a ce moment où un passant non identifié dans les rues de New York fait un finger subtil pendant que Louis C.K. mange sa pointe de pizza dans le cadre de porte d'une pizzeria.
J'ai eu l'impression d'être ce gaillard dans mon temps des fêtes. Celui qui se fait faire le finger. Sans toujours savoir pourquoi.
Un exemple? 13h34, je suis chez ma mère avec ma soeur, ses deux filles, l'amoureuse et nos deux enfants. Je demande à ma fille si elle a faim. Après tout nous quitterons bientôt le 418 pour Montréal, et en tant que parent responsable, il s'agit de choses importantes à planifier avant 2h30 de route. Ma fille me répond par l'affirmative et exige de manger sur-le-champs comme une petite mal élevée. Je la gronde sur le ton pourri qu'elle emprunte et lui dit qu'elle n'aura jamais rien demandé sur ce ton. Nous n'avons alors pas diné. Ma soeur, mais l'amoureuse surtout m'en veulent aussitôt toute les deux pour avoir soulevé la question qu'elles prennent toutes deux pour une attaque contre ma mère qui ne nous avais pas offert à manger.
Hard.
Viser le noir et tuer le blanc? Faut d'abord être armé de plus qu'un doigt.
Mon temps des fêtes a été comme ça pendant 10 jours. J'ai passé mon temps à sentir le besoin de me défendre sur des innocenteries d'une maturité plus que douteuse.
Bien entendu, entre femmes, c'était moi le problème et gnagnagna...
Not my game. J'avais plutôt hâte de retrouver mon sous-sol du 450. Je suis rendu trop vieux pour ce genre de batailles.
C'est justement ce que me reprochent mes proches. Ma famille. Pas l'amoureuse qui ne connait pas mon oncle Georges, mais mes soeurs et ma mère. Avec le temps, qu'elles ont peut-être trop souvent libres, et la distance entre Québec et Montréal se sont bâtis des idées sûrettes sur ma personne. Elles se sont convaincues que j'étais le fils illégitime d'un oncle prétentieux à nous qui se croit toujours au-dessus de la mélée, qui est convaincu de sa supériorité intellectuelle, qui est même passé à la télévision sur le sujet, comme un membre de la Mensa en témoignant que de vivre en société "parmi les gens moins intelligents" n'était pas de tout repos.
Je suis cet homme en rien. Je suis Louis C.K. qui mange sa pointe de pizz la nuit dans un cadre de porte afin de réinventer l'univers inomniaque. Avec des gens qui font quelques fois des doigts d'honneur pour rien autour.
Si quelqu'un m'avait demandé comment s'était déroulé mon temps des fêtes la réponse la plus franche aurait été hostile et irritant. La folle impression que tout le monde pensait avoir maigri, souhaitait se le faire complimenter, et quand ça n'arrivait pas, griffait quiconque autour. Hostile et irritant.
Et là, ma mère et mes soeurs auraient pensé il se croit tellement au dessus de tout ça. Après avoir échangé un regard complice et maternellement bienveillant. Peut-être même auraient-elles pensé Pauvre incompris, il doit être membre de la Mensa avant d'éclater de rire.
Elles ont raison, je suis parfaitement au-dessus, peut-être même en-dessous de tout ça. Parce que je ne sais pas du tout c'est quoi ça. Vraiment. Je ne comprends plus les Hommes avec un grand H. J'ai perdu le sens des codes sociaux. Je ne cherche même plus à les comprendre. Je démissionne avant.
De retour à Montréal j'étais le plus heureux des hommes car j'avais en main trois séries télés, deux nouveaux cd et 4 nouveaux livres. J'en ai même acheté un cinquième trouvé à 7,97$ alors qu'il était normalement à 30$ : 501 Artistes: peintres, sculpteurs, plasticiens.
J'ai voulu le feuilleter un peu afin de parfaire mes connaissances sur ces arts que je connais moins.
Mais j'ai pensé à Mononcle Georges, éllitiste de profession, et j'ai plutôt écouté la première saison de Louie au lieu de me renseigner sur la vie et l'oeuvre d'Andrea Pisano ou de Jean Arp.
Je suis beaucoup plus près de Louis C.K. que de Picasso dont le visage horne la jaquette du livre de références.
Picasso était une ordure.
Moi je suis une ordure qui s'ignore.
En tout cas c'est pas encore tamponné ordure dans mon passeport.
Je marche dans les rues, m'étonnant des fingers.
Et apprendrai un jour à ne plus les voir.
*accusateur **Whatever it is ***le finger
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)