Elle avait le prénom d'un adjectif qui pouvait vouloir dire faveur accordée à une personne.
Son prénom voulait aussi dire Charme, élégance de quelqu'un.
Elle incarnerait les deux définitions divinement.
Troisième enfant d'une famille de quatre, elle voit le jour tout de suite après le krash boursier, en novembre 1929 à Philadelphie.
Papa est un ancien athlète olympique (triple médaillé d'or en rame aux olympiques de 1920 et de 1924) et maman deviendra la première femme à devenir chef du département d'éducation physique de la Pennsylvanie. C'est une famille sportive, saine et en santé qui entoure la jolie Grace.
Quand elle annonce à sa famille qu'elle aimerait faire du théâtre, ses parents sont déçus, convaincus que c'est la toute dernière étape avant la prostitution. De plus, un des oncles de la famille, artiste, est tenu à distance de par son homosexualité. C'est toutefois lui, puisqu'il est un auteur à succès de théâtre à New York, qui forcera la main des sélectionneurs de l'American Academy of Dramatic Arts pour faire accepter la jeune fille parmi les étudiantes. Elle travaillera comme mannequin afin de payer ses études.
Elle fait un peu de théâtre mais, bien qu'exceptionnellement belle, sa voix porte très peu. Toutefois la naissante télévision, avec ses micros, est tout à fait pour elle. Les performances sont filmées en direct, c'est donc du théâtre filmé et Grace Kelly s'y sent chez elle. Elle aura toute sa vie un très bon rapport avec la télévision. Elle joue dans plus de 60 émissions au début des années 50.
En 1951, Gary Cooper la remarque et la trouve particulièrement distinguée par rapport à toutes les starlettes Hollywoodienne en manque d'attention. Il la recommandera au producteur Stanley Kramer un an plus tard pour jouer avec lui dans le fabuleux film High Noon. John Ford la fait voyager à Nairobi en Afrique pour tourner avec Clark Gable dans Mogambo, film qui lui vaut une nomination aux oscars dans la catégorie du meilleur second rôle féminin.
Quand Josephine Baker, est refusée d'accès au Stork Club de New York simplement parce que sa peau est noire, Kelly, sans la connaître, est si outrée qu'elle lui prend la main devant tout le monde, quitte le fameux restaurant et fait une scène contre les racistes. Son amitié avec Baker sera durable, l'aidant financièrement partout où Baker en aura besoin dans le futur.
En 1954, Alfred Hitchcock, rarement insensible face aux belles blondes, la fait tourner dans l'adaptation de la pièce à succès de Broadway Dial M For Murder. Cette année-là est importante pour Kelly. Elle y tourne coup-sur-coup quatre films. Sur le tournage de The Bridges of Toko-Ri, elle développe une belle amitié avec le comédien William Holden. Sur le plateau de Dial M For Murder, Hitchcock lui parle beaucoup de son prochain film, qu'il lui réservera finalement aussi auprès de James Stewart et finalement cette année dorée sera couronnée d'un oscar pour son rôle de femme souffrante d'un mari alcoolique et désabusé (Bing Crosby) dans The Country Girl. Ce dernier film est aussi tourné avec son ami William Holden.
En Avril 1954, elle avait aussi tourné une désastreuse expérience en Colombie. Afin d'exorciser ce mauvais tournage à l'extérieur, elle accepte le tournage en France d'une dernière collaboration avec Alfred Hitchcock. Ce film sera hanté. Non seulement fera-t-elle la connaissance de son futur mari à Cannes, mais c'est exactement dans le décor de To Catch a Thief que Kelly trouvera la mort, 27 ans plus tard.
Ironiquement, avant même de le devenir à la ville, Grace Kelly joue une princesse dans le film The Swan aux États-Unis. Quand le couple Kelly/Prince Rainier de Monaco devient officiel, MGM s'arrangera pour lancer le film le même jour que le marriage princier.
Kelly tourne son tout dernier film avec Bing Crosby à nouveau en 1956.
Le prince Rainier, un pou, l'épouse cette année-là. Il élabore une liste de réglements très stricts par rapport aux visites faites à la nouvelle princesse de Monaco. Elle ne doit plus jamais signer d'autographes, ne plus être exposées aux photographies (ou le moins possible) et ne doit jamais accorder d'entrevue radio ou télé sans son aval. Personne n'a le droit de quitter une pièce sans que la princesse ne l'ai fait elle-même en premier.
Contraignant mais Kelly semble s'y faire. Elle devenait la faveur princière.
Elle doit aussi bien entendu abandonner sa carrière et faire des enfants. Ce qu'elle fait dès 1957 donnant naissance à Caroline. Puis Albert, un an plus tard. Stéphanie arrive en bébé-bonus, 7 ans plus tard.
En 1962, Hitchcock lui offre le rôle-titre de Marnie, qu'elle accepte, mais la perspective de jouer une cleptomane déplait tant aux gens de Monaco qu'elle doit y renoncer. Hitchcock ironisera, sans trop se tromper, en disant que Kelly a trouvé un rôle de statue pour la vie. C'est le prince Rainier qui tient fermement la laisse. Quand Herbert Ross dit à Kelly qu'il a un rôle qui pourrait lui plaire pour son film The Turning Point en 1977, c'est Rainier qui court-circuite le tout. Kelly se contentera, au cinéma et à la télévision, de narration dans des documentaires.
Le 14 septembre 1982, la princesse Grace est au volant de sa Rover pour conduire sa fille Stéphanie, 17 ans, à un stage artistique. En temps normal c'est un chauffeur qui aurait dû faire cette tâche. Mais nous ne somme pas en temps normal.
La voiture quitte la même route en serpentin que son personnage empruntait dans To Catch a Thief en 1955 et plonge dans le vide 50 mètres plus bas. Stéphanie a le visage ensanglanté et crie que sa maman est morte. D'après le premier homme arrivé sur les lieux, alerté par le bruit, Grace Kelly avait été projetée sur la banquette arrière, la jambe horriblement tordue et le visage absolument livide. Elle décède le jour même.
Grace Kelly, qui avait eu mal à la tête les deux jours précédents, serait morte suite à un accident provoqué par un autre: un accident vasculaire cérébral. Elle avait 52 ans.
Ça se passait aujourd'hui, il y a 30 ans.
James Stewart dira d'elle ceci:
Vous savez j'aimais Grace Kelly. Pas parce qu'elle était une princesse, pas parce qu'elle était une actrice, pas parce qu'elle était mon amie, simplement parce qu'elle était la femme la plus aimable que je n'ai jamais rencontré. Grace a apporté à ma vie, tout comme elle a apporté à la vôtre, une douce et charmante et chaleureuse lumière chaque fois que nous l'avons rencontrée. Et toute les fois que je l'ai vue ont été des vacances en soi.
Des mots magnifiques comme l'avait été Grace Kelly.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)