En janvier 1972, Gordon Liddy, conseiller en chef du comité de réélection de Richard Nixon présente à des proches du président un plan d'activités illégales afin d'infiltrer les bureaux de l'hôtel du Watergate à Washinton ou se trouvent les bureaux-chefs du parti rival, le Parti Démocratique.
On accepte le plan filou, Liddy en devient le chef responsable et sera assisté de E. Howard Hunt, un ancien agent de la CIA, et James McCord un responsable de la sécurité.
Après deux tentatives ratées d'inflitrer le complexe hôtellier, le 17 mai, l'équipe de Liddy réussit tout de même à placer des micros dans certains téléphones. On exige donc une autre opération de nuit.
Ça se passera dans la nuit du 16 au 17 juin. Peu après 1 heure du matin, l'agent de sécurité Frank Wills remarque que de nombreuses portes du complexe du Watergate ont du papier collant afin de les empêcher d'être barrées. Il les enlève sans en faire une grosse affaire mais quand le papier collant réapparaît au mêmes endroits, il appelle du renfort (la police) et 5 hommes seront trouvés et arrêtés sur les lieux: Virgillio Gonzalez, Bernard Barker, James McCord, Eugenio Martinez et Frank Sturgis. Ils seront tous accusés de tentative de vol, d'entrée par effraction, de tentative d'interception de moyen de communication et de pose de matériel d'espionnage. Hunt et Liddy sont aussi sacrifiés par les républicains. Leurs noms sont vite trouvés dans les carnets d'adresses de Barker et Martinez.
Nixon étouffe l'affaire en prétextant qu'il s'agit d'une tentative de vol de la part de petits cirminels sans envergure et souligne que son administration n'a rien à voir là-dedans.
On apprend toutefois que 25 000$ avait été versé dans les comptes des "petits criminels sans envergure" et que ses chèques étaient signés du Comité de Réélection du Président (CRP). Le CRP paie aussi étrangement tous les frais de logement et de voyagement des 5 hommes dans les mois précédent leur méfait. Comme les 5 "petits criminels sans envergure" avaient un lien avec le CRP, on a vite conclu à un scénario dont les ficelles étaient tirées par des échelons supérieurs.
Le président et ses complices étouffent toutes les rumeurs et Nixon est réélu à la tête du pays le 7 novembre avec une écrasante majorité face à un étonnament mauvais George McGovern.
Les jeunes journalistes Carl Bernstein, 31 ans, et Bob Woodward, 32 ans, du Washinton Post héritent tous deux d'un dossier auquel les éditeurs ne croient pas beaucoup. Avec flair, tenacité et brio, il metteront à jour tout le scandale (magnifiquement mis en images dans le film d'Alan J. Pakula en 1976) aidé grandement par William Mark Felt, le # 2 du FBI qui se cachait sous le pseudonyme de délateur Deep Throat. Felt voulait faire mal paraître le #1 du FBI qui avait eu le poste à sa place et ça a fonctionné car il aura éventuellement sa tête suite à la mise à jour du scandale.
Avec toutes les menteries autour de la guerre du Viet-Nam, la confiance du public envers les médias est presque nulle. D'autant plus que Nixon lui-même fait taire, avec l'aide du FBI bien des journalsites trop inquisiteurs. Toutefois, bien que ça passe inaperçu pendant un certain temps, les informations de Bernstein et Woodward sont très précises et mènent vite au président lui-même.
En mars 1973, James McCord avoue au juge qu'ils ont tous subit d'énormes pressions afin de ne rien réveler du plan initial. Nixon, afin de se protéger, fait le ménage et limoge une part importante de ses conseillers afin de jeter (à nouveau)un voile sur toute l'affaire. Nixon annonce même la fin de la guerre du Viet-Nam afin de faire diversion et bien que cette nouvelle soit immense, on le questionne principalement sur les rumeurs autour du Watergate.
Toutefois une commission indépendante mettera à jour un élaboré système de micro permettant d'enregistrer à peu près toutes les conversations, partout à la maison blanche. Quand Nixon utilise "le privilège du Président" et refuse de rendre les cassettes enregistrées au juge, il est menacé de destitution et ordonne de faire mettre tous ses gens à la porte. L'étau se resserre autour de lui.
La critique publique devient ciblée vers le Président lui-même. Il se sent alors obligé de dire une chose au public et de prétendre le contraire du regard et par le non-verbal de son corps en novembre 1973.
En mars 1974, 7 ex-conseillers de Nixon ont identifiés le président comme architecte de toutes les manigances. Une demie-tonne des proches de Nixon sont accusés de parjure et de tentative d'enterrer l'affaire et de noyer le poisson.
Nixon accepte finalement de rendre public les transcriptions des enegistrements du bureau oval. On le découvre dépourvu d'humour au point d'en être inhumain, déviant, instable, vulgaire, toujours prêt à se faire embarquer dans des combines, plutôt porté sur l'argent, paranoiaque, extrèmement méfiant de ses propres associés, largement ignorant et d'une loyauté minimale. Le feeling national est celui d'un Président malpropre.
La cour suprême oblige Nixon a livrer les cassettes et non seulement les écrits des conversations. Nixon se plie à la demande mais fait effacer des passages.
En juillet 1974, pour obstruction de la justice, abus de pouvoir et mépris du congrès, la chambre des représentants des États-Unis vote pour sa destitution.
Un nouvel enregistrement rendu public le 5 août 1974 ne fait plus aucun doute que Nixon is a crook.
Trois jours plus tard, Nixon quitte ses fonctions dans la honte. Gerald Ford, vice-président, le remplace aussitôt.
Il sera le seul président à avoir été destitué de la sorte dans l'histoire des États-Unis.
Une honte dont ils se seraient bien passé.
Le scandale trouvait sa source dans la nuit du 16 au 17 juin il y a exactement 40 ans.
Le journalisme d'enquête n'a jamais plus été le même grâce à Woodward* & Bernstein.
*Qui était/est encore republicain lui-même, comme Nixon.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)