La triste journaliste de Sherbrooke nous disait à la télévision :
"On a reçu cet avant-midi un téléphone qui nous confirmait que des seringues..."
Là je n'écoutais plus. Je me posais la question à savoir si elle reçu un sans fil, un main libre, un téléphone à cadran ou un simple cellulaire. Je félicitais intérieurement le réalisateur des nouvelles de ne pas avoir choisi de nous mettre à l'image une femme reçevant un emballage cadeau contenant un téléphone...
Ça m'a découragé un peu .Mais pas autant que le miroir que je croisais dans l'entrée.
J'ai le peau sensible. Du moins je le crois.
J'ai été suffisament choyé dans ma vie pour ne jamais souffrir d'acné. Je donc pas eu à "péter un bouton" comme on dit. Je n'ai eu à négocier ce type de problèmes que depuis 5 ou 6 ans. Pas beaucoup de boutons. Souvent un seul. Toujours placé le long de ma tempe droite. Ou sur le nez. Blanc comme de la crême fouéttée. Dégueulasse. L'amoureuse me mettait beaucoup de pression pour que que je "pète ce bouton franchement dégueulasse". Et c'est vrai que très blanc c'est atrocement déconcentrant/déconcertant. Surtout sur le nez. 4 fois j'ai pété des boutons écoutant la suggestion de l'amoureuse. Les quatres fois je ne voulais pas le faire soupçonnant que ma peau ne s'en remetterait pas bien par la suite (
douuuuuuuuuuuuuuuche!). Et j'avais raison. J'ai une bien mauvaise peau sur la tempe droite à deux endroits. Une sorte d'ombre sur surface ondulée depuis 5 ans. Sur la tempe gauche, une sorte de cicatrice, comme si on m'avait donné un coup de piolet en pleine tempe depuis deux ans. Puis depuis février un point rouge en plein milieu du nez.
J'étais dans les dispositions mentales pour me taper un Pepsky*. Mais j'étais sans Pepsi.
Je ruminais tout ça en me rendant au dépanneur du coin. En me disant que seuls ceux qui me regardent d'assez près remarqueraient ce point rouge en plein centre de mon nez. Même moi je devais me pencher sur le miroir afin de pleinement réaliser que j'avais un point rouge sur le nez, probablement pour le restant de ma vie.
À la porte du dépanneur je croisai à ma grande surprise une revenante du passé: Sandra Goney- Danté. Il s'agissait d'une ancienne collègue d'une vie passée avec laquelle j'avais travaillé au Centre-Ville chez Peppermans & Colliques en 1995. Elle est lesbienne mais, outre quelques rondeurs, on ne le devinerait pas nécessairement. Pas que les lesbiennes soit lourdes...enfin...je n'aborderai même pas cette pente huileuse... Elle avait d'ailleurs pris du poids encore. Moi aussi depuis le temps anyway.
"Sandy!?! salut! Qu'est-ce que tu fais ici?" lui dis-je enjoué lui faisant la bise.
"Hey...hey...Hunter...T'habites...t'habites tu proche d'ici?"
"Ben oui juste de l'autre bord là-bas, toi? Ça fait longtemps qu'on s'est vus depuis Peppermans & Colliques!"
"Ouin ben j't'encore là...j'suis maintenant directrices des opération commerciales depuis Février..."
Je la félicite, on se parle de qui y est encore depuis 1995, qui n'y est plus, on ressasse deux ou trois anecdotes, elle me dit que cette promotion lui ont fait réaliser, elle et sa blonde, que leurs salaires communs pouvaient leur permettre de penser à l'achât d'une maison. Elles logeaient en ce moment en appartement dans mon coin dans l'attente de trouver la maison de rêves.
Tout au long de la conversation si moi j'étais très à l'aise, elle de son côté, je la sentais extrèmement inconfortable. Comme on le serait devant une personne qui nous intimide ou quelque chose. J'ai pensé à mon point rouge sur le nez mais c'était impossible, il fallait vraiment être concentré sur mon pif longtemps pour le déceler. Peut-être était-elle gênée de son surpoids depuis le temps mais bon sang je n'étais pas mieux qu'elle. Nous suivions tous les deux la courbe de la mort au même rythme. Nous avions pourtant de très bon rapports à l'époque. Comment nous étions-nous laissés donc?
J'ai pensé qu'elle avait peut-être oublié avec le temps que je savais qu'elle était lesbienne et qu'en me le révélant, elle se sentait nue. Mais non, elle était franchement inconfortable dès le moment où je l'ai vue jusqu'au moment où nous allions nous quitter nous promettant de nous revoir, puis j'ai compris.
En quittant, de sous son t-shirt est tombé sur le sol un Jos Louis.
A) Elle venait de voler un Jos Louis
B) Elle avait une rage de gâteau Vachon
A ou B, elle s'en trouvait honteuse.
"C'est Maxime Bernier qui va être fier de toi" ai-je eu le temps de lui dire avant d'exploser de rire une fois à l'intérieur dans le dépanneur. Je trouvais la situation trop comique. Mieux vaut la passion d'un Jos Louis que le vice d'un pepsky. Y a pas de quoi avoir honte.
Sa rencontre m'avait tout de même ramené ma bonne humeur. Au point de lancer de généreux et conviviaux sourires aux gens autour de moi que je ne connaissais pas. Et un clin d'oeil à un enfant qui était dans l'allée des Chips avec sa mère.
Pendant que j'achetais mon Pepsi j'entendis derrière moi le petit garçon dire à sa mère que je lui avait fait un clin d'oeil. Je me suis demandé une fraction de seconde si ce type de comportement est déplacé de nos jours. Il y avait deux autres hommes derrière moi.
"Lequel des monsieurs?" a demandé la mère à son enfant, je ne sais trop pourquoi, voulait-elle le sermonner?
"Celui avec le point rouge sur le nez" a-t-il répondu.
Calisse.
Heureusement j'avais déjà quitté avant que la mère....me fasses quoi juste?
'Parti noyer ma honte dans le Pesky.
J'ai pas fini...
Pensez que je vais repéter un bouton un jour?
Enjoy the white, batinsse!
*Whisky croisé de Pepsi. Mais tout juste un peu de Pepsi, pas trop. Quand même...
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)