C'est dans cette semaine que le bouton de la sécheuse à choisi de casser, me forçant à utiliser des pinces pour jouer avec le mognon restant, ce qui ne me disait en rien combien de temps je venais d'afficher sur la sécheuse; m'obligeant aussi à rester tout près pour refaire le même manège toutes les 15, 20, 25, 30, 70 minutes.
Je me suis donc installé dans les marches tout près, pour lire.
Et penser. C'est la semaine de lecture/réflexion après tout.
Ma Grand-Maman irlandaise nous disait souvent:
"Les enfants c'est beau en photo mais en vrai c'est à tuer".
Elle le disait posément mais, même toute menue qu'elle était, comme elle avait posé des bombes pour l'IRA et peut-être déjà tué (ça n'a jamais été tellement clair), nous étions saisi et marchions droit quand ses propos assassins tombaient.
Mes enfants m'en font des tuables par les temps qui galopent.
Monkee nage en pré-adolescence (il a 12 ans versant sur le 13) donc, je suis naturellement aux aguets. Les propos incohérents, les rires déplacés, les gags incompréhensibles, les élans malhabiles, les écarts entre les moments d'extrème juvénilité et de grande maturité, j'étais prêt. J'en suis même quelques fois partisan et complice. Mais d'autres fois...
"T'es certain que t'avais pas de devoirs?"
"Oui"
"Passons les matières de tes cours de demain un par un pour voir...Maths?"
"Rien, je les ai faits en classe"
"Français?"
"Non...rien"
"Sports?"
"Ben là, papa!...non"
"Histoire?"
"Le prof est même pas là depuis deux semaines...il a la leucémie ou quelque chose"
"La leucé...?"
"NON! je sais pas, y est malade!"
"pas de devoir pareil ?"
"Non le remplaçant aime même pas l'histoire il nous l'a confié et il nous passe des films en classe"
"Ah...Bon...Éthique et Culture Religieuse?"
"Franchement papa, tu me dis toujours que mon cours de guerre mérite une attention particulière et je suis tellement appliqué que je les fais toujours en classe!"
"Donc rien?"
"Non rien"
Ce qui n'empêche pas que vers 23h50, alors que j'étais crevé et que je me dirigeais au lit est apparu le Monkee devant ma porte de chambre.
"Ah c'est vrai papa! j'ai un exposé à faire pour demain...je suis le troisième à passer, 400 mots...un superhéros à inventer..."
Nous avons donc créé, pratiqué, mémorisé SuperSensationnel Man dans la nuit, un indispensable déboucheur de toilettes (son-ideé...L'a-Do-Les-Cen-Se) surhumain. Heureusement que nous versions dans la comédie, je me serais tiré sous les pneus d'un dix-huit roues en marche quand il m'a annoncé son "Ah c'est vrai!".
Punkee n'est pas mieux.
De la hauteur de ses 8 ans elle me réserve ses surprises généralement vers la fin de la marche que je prends avec elle chaque matin vers l'école. Bon, l'école n'est pas tellement loin. 5 minutes à pied. Mais dans le froid de février, quand on vient de sortir de ses chaudes couvertes, pas 100% dégrisé de la veille et que son diminutif partenaire de marche lance de sa voix de gazou "Ah c'est vrai! j'ai de l'éduc. aujourd'hui mon linge d'éducation physique était dans le sous-sol! oh non!".
C'est qui ce plouc qui court dans le froid matin mal rasé, mal peigné, les jambes mal coordonnées et qui vient de glisser sur une plaque de glace comme un ivrogne? Mwââââââ.
Le même qui actionnera la guillotine en fin de journée. Parce que tout juste avant le dodo, la même Punkee répètera à sa mère, et en mon absence, "Ah c'est vrai! il fallait vérifier mon devoir dans le cahier Fine-Mouche!".
"Je te laisse le faire avec elle demain matin, c'est toi qui est bon avec les devoirs des enfants" se justifiera sa mère à moi en fin de soirée quand je reviens de mon cours de torture mentale. Je me retrouve alors en prolongation de ce cours dans une torture toute neuve.
Mais l'amoureuse n'est pas en reste. Elle, c'est vers 8h28 ce matin-là quand elle aurait dû avoir quitté depuis dix minutes déjà et qu'elle me lance du haut des marches: "Ah c'est vrai ma camisole est restée en haut des marches du sous-sol ! peux tu la mettre dans la sécheuse avec un "bounce"...ce que je fais en trombe avant d'entendre :
"Ah mon char est tout plein de neige je vas être en retard" ce que le traducteur que je suis comprend tout de suite en s'habillant en esquimau et en se fendant du travail de déblaiement pour la comtesse.
C'est là qu'elle sort et me rejoint alors que je viens tout juste de déneiger sa trop grosse voiture. Elle me dit alors:
"Coudonc, ma camisole, l'as tu vraiment chésé (sic)? ' est tellement fraiche, l'as tu vraiment mise dans la sécheuse avec un bounce?"
Et moi je lui répond alors:
"Ah c'est vrai...le bouton de la sécheuse...ce devait pas être assez longtemps..."
C'est elle qui a payé pour les deux autres.
Elle a travaillé dans l'inconfort cette journée-là .
(Mais n'est-ce pas souvent le cas de toute façon?)
Mais comme il y a un bon dieu pour faire payer les insolences faites aux belles filles, j'ai piqué une autre débarque en voulant revenir dans la maison.
Et je soigne mes bleus toujours près de la sécheuse au milieu de mon livre.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)