Montréal en Lumières.
Quel joli festival. Un festival axé sur la lumière et placé en plein hiver. Heureux mélange.
Et mené de manière fort adroite par ses organisateurs. Rétrospectivement, j'aurai aimé voir Antoine Gratton et Chloé Lacasse en spectacle. Une adorable amie m'a offert gentiment deux billets pour Arthur H au Club Soda. J'y ai donc été par un vendredi très enneigé, downtown beautiful Montreal.
J'ai recruté Wakaluk McSpuntz, un ami de longue date, on a mangé dans un resto vietnamien sur Ste-Catherine. Il est bien ce resto vietnamien. C'était le même que nous avions fréquenté avant d'aller voir Gogol Bordello, jadis naguère. Le soir d'Arthur H, c'est un malentendu qui nous as réunis là. On s'était donné rendez-vous ailleurs mais c'est là que nos têtes se sont reconnues.
Au Club Soda, nous nous sommes installés sur une banquette au balcon. Une banquette de côté. J'avais vu Arthur H autour de 1996-1997 (1995?) au cabaret du Musée Juste Pour Rire. En format trio, avec ses complices du Bachibouzouk Band. Peut-être y avait-il aussi un quatrième musicien. Chose certaine la formule était plus jazzée. Un piano-rolland, une contrebasse et une batterie. Jazz galactique pour mousser les ventes de son album Trouble-Fête. Cette fois, H, ce sympathique gaillard, se présentait avec un band plus jeune, une guitare électrique, un bassiste, un claviériste/bidouilleur électronique et un batteur. H au piano/rolland toujours. EX-CEL-LENT spectacle. Principalement mis en place pour mousser les ventes de son tout aussi excellent dernier album. Mais aussi pour son/notre plaisir. Un plaisir absolu mené par un très drôle animal. Une adorable bête.
Mais pendant le spectacle, notre position dans les balcons ne rendaient pas les choses faciles. Wakaluk est un grand gaillard, plus grand que moi, et il se penchait pour voir la scène ce qui me masquait la vue occasionnellement. Mais si il agissait ainsi c'est aussi parce qu'à ses côtés se trouvaient quatres boomers qui ne savaient pas s'amuser bougeant constamment sans égards vis-à-vis de quiconque, allant même jusqu'à demander (en beuglant des gradins) à multiples reprises des chansons déjà chantées à Arthur.
À force de me tendre le cou, je fûs naturellement forcé de me reposer de temps à autres et de regarder devant moi au lieu de fixer continuellement la scène. Mes yeux ont vite été attirés par une jeune femme se dandinant dans un halo de lumière près du bar au niveau du parterre. Je ne la cherchais pas des yeux autant que mes yeux la trouvaient tout naturellement quand je me reposais les nerfs du cou.
Quand Wakaluk et moi nous nous sommes placé sur la banquette au début du spectacle, il y avait une jolie jeune femme, seule, assise à mes côtés. Elle lisait Portnoy et Son Complexe de Philip Roth. Spontanément, j'ai voulu lui faire sentir mon plaisir à voir une fille si agréable, lire un auteur qui m'était si cher. Je ne sais pas si ça vous arrive mais quand je vois quelqu'un de branché sur quelque chose qui m'a allumé, tout de suite il y a comme une étincelle qui fait briller soudainement mon regard. Je n'ai pas parlé à la jeune fille aux cheveux attachés avant le spectacle et assez rapidement elle n'a pas supporté les quatres boomers qui nous bordaient et a quitté pour aller se placer ailleurs.
Mais quand mes yeux se sont posés sur la jeune fille du parterre, j'ai cru reconnaître la même. Les cheveux détachés, bientôt en camisole, sensuelle comme c'est interdit de l'être. Toujours aussi seule dans son halo de lumière. Seule en la musique d'Arthur et de ses complices. Seule avec nous tous. Dans l'énergie du moment.
Bien qu'Arthur était tout ce qu'il y a de plus exceptionnel sur scène, la jeune fille du parterre était beaucoup plus agréable à regarder. Bien assez vite, elle a senti mon regard sur elle et elle s'est mise à me le renvoyer. Coquine. Extrèmement jolie la demoiselle. Oh ma beauté suis-moi, Ça ne fait que commencer, Écoutes les bruits de la fête Les basses, les rires, les baisers... 0OohH je suis le carnaval, Ton idiot, ton fatal, Toi tu es la cannibale
Mon Brésil, ma papaye...
Puis...j'ai compris qui elle était...c'était CATHERINE MAJOR! J'ai discuté souvent ici de l'effet que cette femme a sur moi au travers de sa musique. Elle était là, en vrai, incarnant et confirmant davantage cet effet important qu'elle a sur moi. Peut-être souriait-elle comme elle le fait souvent à des fans qui croient la reconnaître. Si c'est le cas, ça me donnait une raison supplémentaire de la yeuter à distance. Arthur, pendant ce temps sur scène, nous faisait l'immense honneur de jouer le Tom d'Amérique. JOUISSANCE. Moon in the window, a bird on the pole, can always find a millionaire to shovel all the coal. Elle était là en bas et dansait au rhytme de la musique, regardant vers moi, échappant un autre sourire. Shine shine a Roosevelt dime...
Peut-être que je lui plaisais pour vrai, moi aussi...
Après le (fameux) spectacle d'Arthur H, Wakaluk a fait un arrêt aux toilettes et je l'attendais, seul, autour du vestiaire. J'ai revu Catherine passer tout près. J'ai eu envie de lui parler de Philip Roth, de l'effet de sa musique à elle sur ma personne à moi, j'ai voulu lui dire "Catherine, tu me plais". Mais bon...Ça aurait été légèrement effrayant pour elle. Je me suis contenté de lui sourire à distance. Sourire qu'elle m'a renvoyé et qui m'a presque fait plier les genoux. Toujours toujours les yeux qui me font craquer en premier. Toujours. Et ce regard qui transperce l'intelligence...
Quel jolie femme. Une femme axée sur la lumière et croisée en plein hiver.
Charmante et charnelle. Heureux mélange.
H nous as transporté
Catherine m'a fait fantasmer
Montréal enneigée s'en trouvait embellie.
La lune aussi.
J'étais con comme la lune.
Et baba d'amour.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)