Il y a d'abord eu les nôtres, les boomers, probablement convaincus qu'ils nous avaient franchement ratés car ils ont imposés une réforme des écoles tout ce qu'il y a de plus épouvantable pour nos enfants.
IF IT AIN'T BROKEN, DON'T FIX IT!
Étions nous la génération brisée?
Un bulletin aujourd'hui incompréhensible qu'il faut demander de se faire expliquer plusieurs fois (et par plusieurs personnes car certains profs ne comprennent pas eux-même leur propre notation), un clivage important entre les prof de la première génération et les recrues. Les premiers, pas toujours enclins à faire des changements dans leur routine des 15-20 dernières années et les autres coincés dans un régime instable.
Des élèves encore plus coincés dans un système qui refuse de faire doubler les faibles élèves. Nivelant ainsi dangereusement les travailleurs de demain vers le bas.
Et on s'étonne de voir de jeunes professeurs dans la vingtaine arriver sur le marché sans savoir épeler.
Mais là, voilà que certains zoufs. Ne pensant probablement qu'à eux encore, répétant les erreurs de leurs prédécesseurs, suggèrent de couper les longues vacances d'été afin d'alléger le fardeau parental.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGHHHHHHHH!
Est-ce vraiment ça que l'on appelle le progrès?
C'est fou ce que le monde change. Au tout début de la scolarité en Amérique, les vacances d'été étaient nécéssaires afin que les enfants puissent aider leur parents sur la ferme, pendant la saison dite "payante". Les vacances en quelque sorte n'en étaient pas. Les gens mourraient à 50 ans aussi.
Après les grandes industrialisations des villes, l'été est petit à petit devenu période de farniente. Nos parents ont savouré ces mois d'été à vacher, flirter, s'amuser et se développer des passions. Nous aussi on en a profité, et on voudrait couper ça à nos enfants? Demandez aux profs si ils voudraient qu'on leur enlève ses deux mois d'oasis.
POURQUOI? Parce que papa et maman travaillent? Fallait pas faire des enfants si ça devient un handicap à vos loisirs, tristes sires.
Je soupçonne que ce sont les mêmes qui voudraient abolir les devoirs. Moi je demande à ses parents de monter sur l'échafaud et de se mettre la tête dans l'enclavure ronde. J'ai une belle guillotine bien affutée...
Je suis actuellement des cours d'été moi-même à l'université et il n'y a absolument AUCUNE circulation d'air dans les cours du mardi et du jeudi soir. On est de plus en plus habillés tout nus. Outre deux françaises, (probablement poilues je ne sais trop) qui sont habillées en jeans long, en bottes et en col roulé à manche longues (et qui "dégagent" un parfum...), les (3) gars sont en camisole ou en t-shirt et en bermuda et les filles à moitiés nues, vraiment. Pour des raisons évidentes de survie mentale et physique. Ces cours sont des fournaises!!! La prof elle-même abrège les cours par respect d'autrui (ou au premier évanouissement). Nos écoles ne sont pas équipées pour l'été!
L'été, je ne sais pas si je suis le seul à l'observer, mais tout fonctionne à moitié. Voilà une des multiples raisons qui me fait détester la saison. Sous prétexte de soleil ou d'humidité, on peut se permettre d'être moins efficace, plus rapidement à la maison le vendredi peu importe la tâche et accepter de rouler sur des routes qui donnent l'impression de se relever d'une attaque nucléaire (que l'on appelle depuis 2000 ans au Québec, l'hiver). Et souvent les hommes n'ont pas le droit d'avoir aussi chaud (sinon plus) que les femmes. Interdiction de pantalon court dans bien des (idiotes) business*.
On voudrait demander à des enfants déjà difficiles à sortir de la maison, des enfants difficiles à décoller de leurs écrans et les clouer sur des bancs d'école?
Si il y a une seule réforme à faire c'est celle-ci: accorder 5 semaines de congé par année pas 2! Les parents survivraient davantage à leur emploi.
Les emplois d'été n'existent pratiquement plus, ce que l'on appelait des emplois d'été sont devenus des emplois offerts à l'année, salaire de cul, jamais assuré et presque toujours nettement à l'avantage de l'employeur. Le concept se meurt aussi vite que le mot "retraite" a été effacé de la vie des gens de notre génération (qui ont attendu 10 bonnes années de plus que la génération précédente pour être en mesure d'entrer pleinement sur le marché du travail, plusieurs cognant encore aux portes de leurs parents afin qu'ils leur cède une toute petite place).
Depuis cette année on ouvre les magasins le 26 décembre et le 2 janvier.
Travaillez, consommez.
Je refuse de les envoyer dans ce caniveau.
Et s'amuser dans tout ça?
Les personnes qui proposent des réformes du genre oublient qu'ils ont été des enfants eux-même qui ont pleinement savouré ses mois de bonheur infantile/ados/ sur la route en famille.
L'été à tout a tout à fait le droit d'être un poème sans structure pour nos amours.
Zauront la vie d'adulte pour se faire chier et devoir respecter les marges.
Protégeons la vie de nos enfants.
Protégeons-les de leurs parents.
*de juin à septembre, personellement, je suis exclusivement en "genou" ou en mollet à l'air ou nu pieds tel Mowgli, sinon j'autoconbustionne.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)