mercredi 25 mai 2011

Sale et Humide

La piscine a été très fortement occupée ce week-end.
Samedi surtout.

11 qu'on était.
9 complètement à l'eau. 2 jusqu'aux chevilles. L'eau était à 61.
Des enfants qui crient, qui pleurent, qui rient, du BBQ, de l'alcool, des filles qui fument en cachette de leurs enfants. Du gros bonheur sale.

Toutefois quand tout le monde, des gens qui ont tous couché à la maison sans exception, a fini par quitter le dimanche, c'est une saine quiétude imprégnée de fatigue qui nous as habités. On ne réalise pas toujours qu'on est dans un cyclone avant d'en sortir.

J'étais à nettoyer la piscine tard en soirée alors que les deux mousses étaient au lit. Passer la perche afin d'y ramasser les cochonneries (comme les restes de ballounes, vestiges de la guerre de ballounes d'eau) est un passe-temps qui, tout comme racler les feuilles sur un terrain, me détend complètement. D'autant plus que ce soir-là c'est Tom Waits qui peuplait mes oreilles.

Je prendrais du Tom Waits en tout temps, n'importe quand.
Dans ma vie, il y a Dieu, Beckett Bowie, Bukowski, Camus, The Cure, Carver... enfin...
Donnez moi une lettre de l'alphabet et je vous trouverai trois idoles... mais Tom Waits est facilement dans le top 10.

La soirée était dangereusement humide. J'avais enlevé mon t-shirt pour effectuer ma tâche et je me sentais observé. Je m'apprêtais à effectuer un appel téléphonique à Istanbul sans trop savoir pourquoi, quand j'ai surpris l'amoureuse avec des yeux affectueux aux milliards de cils qui m'observait depuis la verrière. Qu'est-ce que cette femme est belle dans le quotidien mais dans une certaine lumière, elle resplendit encore davantage. L'éclat de la lune lui tombait dans l'oeil vert et le regard qu'elle posait sur ma personne commandait une approche.

Elle prétendit trouver "son employé de piscine" pas mal sexy avec son wet look en bedaine. Je lui ai répondu que les employés forcent davantage pour leurs belles clientes, ça leur fait des muscles. Elle a joué avec la mêche blonde qui me tombait sur le visage, elle a prétendu que j'étais un beach boy. Elle m'a trainé vers elle et, flattant mes modestes pectoraux, a caréssé de ses lèvres les miennes avant que nous embrassions passionément, le Ipod est tombé au sol.
J'avais travaillé le terrain un peu afin de le remettre sur le sens, je me sentais sale pour me livrer à des rapprochements sur une charmante jeune femme tout en parfum.
"Tu fantasmes, chérie, je ne plante même pas un clou dans la maison et là tu t'excites sur l'image du gars que je ne suis pas, full travaileur de la construction qui gosse sur sa maison les week-ends..."
"T'es un artiste, fantasmer pour toi c'est vivre, laisse-moi au moins vivre avec les miens" m'a-t-elle répondu échappant une main le long de mes fesses.Ça m'a automatiquement inspiré à lui saisir la cuisse et à la lui relever à la hauteur de ma hanche. On a glissé vers le tapis de la verrière l'un sur l'autre.

Elle m'a demandé si ses cuisses valaient celles que je croise les soirs de semaines humides, sur les terrasses de Westmount quand je reviens de mes cours d'universités. Je lui ai répondu que les siennes étaient vraies alors que celles que je croise du regard les soirs de semaine relève justement du fantasme. "Fantasme-moi pour vrai" m'a t-elle chuchoté. J'adore quand elle disgresse tandis que je lui mords une fesse.

Le Ipod était tombé sur les hauts-parleurs et Tom nous offrait la trame sonore parfaite pour faire s'entrechoquer deux corps consentants dans la moiteur d'un été pas encore pleinement arrivé mais qui brûle passionément.  Nous n'écoutions que l'élan de nos désirs.

Je prendrais des moments comme ça en tout temps, n'importe quand.
Any male would actually.

"Maman? papa? c'est vous dans la verrière?..."

La voix de Monkee provenant d'à peu près le salon.

"Er...c'est moi Monkee je...je répare la chaise... ai-je dis toujours dans mon rôle d'homme de la maison qui répare des choses, y a-t-il quelque chose qui ne va pas?"

"Nonon j'entendais du bruit c'est tout, maman es-tu là?" a-t-il continué des escaliers.

"N...non, elle est dehors veux tu que j'aille la chercher? ça va ?". La belle a souri, tendue sous mon poids.

"Ah c'est correct d'abord je pensais, l'avoir entendu s'étouffer je vas aller me recoucher, Bonne nuit 'pa!"

"Bonne Nuit, Monkee!"

Je pense que c'est là que j'ai pêté.
Un moment brisé c'est un moment brisé non?

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)