Le folklore est-il forcément ridicule?
Quand nous voyons nos représentants se déguiser avec des ceintures flêchée, ou que les canadiens se costument en police montée en se roulant dans l'hymne national, ne nous trouvons nous pas un brin gêné au bout du compte alors que le sentiment originalement recherché devait être la fierté?
Personellement j'ai le dos qui devient un peu plus rond et je me referme sur moi-même. C'est physique. Je me se sens si con que je voudrais me glisser sous le tapis d'un tapis.
Pour mon défunt père, la pire insulte était de traiter quelqu'un de zouave. Les zouaves sont pourtant une unité d'infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui se rapportait à la France et qui a entre autre été brillante dans la conquête d'Algérie, la guerre de Crimée et la première guerre mondiale.
Le loufoque des zouaves était leur costume. Même le capitaine Haddock dans les Aventures de Tintin traitait certains de ses interlocuteurs de zouaves dans ses excès de colère. L'uniforme des zouaves se distinguaient de celui des autres armées. Les soldats avaient un fez avec un gland coloré à la place de la traditionnelle casquette (qui cèdera sa place au casque avec les années). Les couleurs étaient vives, jaune, rouge, bleu ou vert. Ils avaient aussi un turban, une veste courte et ajustée sans boutons, une large ceinture de toile longue de trois mètres enroulée autour de la taille, des culottes (pffffffff!) bouffantes, des guêtres blanches et des jambières. La ceinture était la chose la plus difficile à mettre. Il fallait l'aide de quelqu'un pour la poser sur un soldat.
L'uniforme zouave était cependant bien adapté aux climats chauds et rudes de la montagne algérienne. Les culottes boufffffffffHAHAHA!antes permettaient une meilleure circulation de l'air que le pantalon, et la veste courte était plus fraîche que les longues chemises de laine de la plupart des armées contemporaines. Cette unité de l'armée était toujours plus petite que les autres, donc plus rare, car il y avait un coût supplémentaire pour ce fantasque costume. Il était donc facile de les remarquer, souvent en raison du costume, et difficile de ne pas avoir envie de rigoler.
Quand on veut inspirer l'aurtorité et qu'on fait rire...
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Dans une vie passée, je travaillais pour un poste de télévision qui diffusait les galas de boxe à la carte. Cette station le fait encore, je crois. J'avais donc régulièrement accès à des billets pour assister à des galas, gratuitement. Ce que je faisais quelque fois mais qui ne m'a jamais donné envie de dépenser un seul sou pour la chose. Je n'y allais pas trop souvent parce que j'avais un bébé naissant à la maison, mais surtout parce que le folklore du milieu de la boxe m'a tranquillement poussé vers la sortie.
Voir des jambons se taper sur la gueule pendant trois, quatre, cinq heures, ça donne envie de se lever et de marcher dans les allées. Ce que tout le monde fait. Le show se passe donc pas mal dans la foule. J'étais là le soir où Eric Lapointe s'est fait tapé sur la gueule dans les toilettes. Triste foule où la criminalité règne en roi et maitre, où les femmes sont moins des femmes que des filles, et là je suis gentil je devrais plutôt dire des pétasses. Les mêmes peut-être qu'au Grand Prix. Les pauvres filles qui tiennent les affiches entre les rounds font franchement pitié à voir. Oui elles sont tout à fait bandantes, mais habillées par une feuille de vigne pour faire le tour de l'arène avec un chiffre que personne ne regarde, elles semblent toutes avoir entre 13 et 16 ans. J'avais demandé à une si c'était payant au moins et elle m'avait fait un "non" de la tête avec une moue boudeuse, moue probablement apprise pour plaire sur webcam.
Je me souviens avoir pensé à l'époque que si ma fille se retrouvait là, sur scène, un jour, je serai en droit de m'accuser d'avoir échoué quelque part.
Et le sport comme tel. Tricher n'a jamais été aussi ouvertement accepté. Dès que ça se rend aux juges...on oublie ça.
La semaine dernière, Jean Pascal et Bernard Hopkins ont fait la traditionnelle conférence de presse en prévision d'un combat qui aura lieu en mai prochain. Les deux boxeurs, forts en gueule, ont joué aux adolescents. Un triste cirque où j'avais la très forte impression que deux enfants de troisième année essayaient de jouer à celui qui aurait le dernier mot.
Un exemple? Jean Pascal prend le micro, sort une suce et la donne à Hopkins en lui disant qu'il aurait besoin, malgré ses 46 ans, de beaucoup plus de maturité pour le vaincre. Hopkins saisit la suce et, tout heureux, annonce à tous que, justement, il sera papa prochainement en avril et que c'est un gentil cadeau de babyshower de la part de Pascal...
Puis quand un complice de Pascal crie du public de demander à Hopkins de faire un test anti-dopage, Pascal fait semblant que tout ça est spontané et hurle dans le micro obssessivement "Are you willing to take the test?". Hopkins ne répond pas et se lève pour quitter. Pascal veut l'encercler de ses bras et Hopkins le pousse, on s'échange des coups, des insultes, Jerry Springer appplaudit, et tout le monde fait semblant que ce folklore ne leur tentait pas du tout.
Je sais que des coups mulitpliés à la tête font d'irréparables torts au cerveau mais Pascal pousse la connerie un peu plus loin. Un journaliste lui pose une question:
"Pourquoi accuser soudaienement Hopkins d'avoir peut-être triché?"
"Attention je ne veux pas être mal cité, je l'ai pas accusé de quoi que ce soit..."
Hein?
Ce bachi-bouzouk voudrait que notre cerveau, non endommagé par des coups multiples à la tête, n'associe pas les phrases "Are you a fucking cheater?" hurlées maintes et maintes fois, images à l'appui par Pascal lui-même en direction de Hopkins et "Je ne l'ai pas accusé de quoi que ce soit, je ne voudrais pas être mal cité"?
À la radio, dans la voiture lundi soir, deux sérieux journalistes parlaient des grandes lignes de cette cour de récréation pour enfants quand l'un des deux journalistes à demandé posément à l'autre:
"Et Pascal, accepterait-il de passer ce test?"
"Nous avons récolté son commentaire là-dessus" de répondre l'autre sur son ton Radio-Canadien
Jean Pacal avec une voix très nasillarde, très agitée, clip sonore visiblement pris quelques instants après l'excitation de la conférence de presse:
(très vite)
"Je suis prêt à faire TOUTES les test, sang, pipi, CACA!"
Retour aux deux animateurs Radio-Canadiens.
PFFFFFFFFFFFFFHAHAHA!!!
Me voilà pris d'un incontrôlable rire qui ne m'a pas lâché du trajet jusqu'à la maison. Les deux animateurs radios aussi d'ailleurs.
Un vrai zouave.
Le folklore a ce côté un peu sénile qui fait frémir.
Et heureusement qui fait rire.
Ça aura au moins dilaté ma ratte un brin.
Mais le folklore?
Nouvelle branche humoristique?
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)