samedi 11 décembre 2010

Construire la Bibliothèque

Pendant que l'escouade féminine de la maisonnée partait commissionner pour la Nouwell joyeuse, la belle était heureuse de me voir "faire l'homme".

Éprouvant autant de plaisir à jouer dans un garage que vous en éprouvez à vous faire taxer elle est restée étonnée que je lui dises: "Je reste ici, je dois construire la bilbliothèque".

Re-construire était plus approprié car elle était "déconstruite" depuis quelque temps, ce qui rendait probablement l'initiative encore plus suprenante aux yeux de la douce car rien ne m'obligeait à m'attaquer à la besogne.

Une raison plus réèlle c'est aussi que ma religon m'interdit de fréquenter les espaces commerciaux les week-ends, encore plus en décembre.

Je n'allais pas quand même pas gosser sur la bibli dans le garage mais bien dans le sous-sol. Un bon gin, du football à la télé, fiston chez un ami, de la musique et les conditions d'un bel après-midi dominical étaient réunies.

Il fallait donc s'attaquer d'abord au plus important: le gin. Le travail n'était pas si tôt commencé que l'on sonnait à ma porte. Une jolie jeune femme de mon âge, quelques disques à la main:

"Voilà nous faisons du porte à porte pour vendre notre cd, le groupe se nomme Your Favorite Ennemies, nous tentons de faire notre place dans le monde de la musique sans les maisons de productions..." elle me fait écouter un morceau ou deux sur un ipod. La pauvre est frigorifiée dans le froid de mon hall d'entrée. Je la fais rentrer, la réchauffe,  la frictionne...Enfin puisque j'ai plusieurs amis dans le monde de la musique qui crèvent de faim et dont les requins pullulent partout autour pour leur piquer l'argent de leur talent je comprends parfaitement la réalité difficile que se sont choisis ces gens et
lui paie 10$ le cd (et ai glissé 150$ dans son jean pour faveurs obtenues).

M'attaquant par la suite à ma bibli, je me tanne rapidement, musicalement, du groupe Your Favorite Ennemies qui aurait dû faire la même chose mais en français. Je crains que leur choix de suivre le courant fluvial anglophone ne sera pas aussi heureux qui si ils avaient choisi le ruisseau francophone. Là on y aurait vu le poisson. Vos Ennemis Préférés n'auraient rien à envier au indochine dernière mouture.
Je découvre soudainement un band que j'avais un peu oublié et dont la musique enchante soudainement mon sous-sol. Je remarque du même coup que j'ai tout Dylan. C'est fou, je n'écoute pas tout Dylan. Je dirais même que passé 1975 j'écoute l'équivalent de 15  chansons de Dylan sur 35 ans pas plus. Faudra que je me débarasse de certains titres.
Sitôt le travail commencé je me mets à jouer au DJ. C'est fou ce qu'il y a de la bonne musique dans le monde.  Le froid se prête à s'enfermer et à se mettre de la bonne zizik dans la peau. L'été les sons se perdent dans l'air et se prostituent dans des lieux perdus. Bon, Santana près d'un stand de hot dogs au festival des montgolfiers par super chaleur, c'est de circonstances, mais Nick Cave ailleurs que dans le confort de son chez soi?  Je dirais même que d'entendre certains artistes ailleurs que dans l'intimité entre amants reste inconfortables en public. Certaines chansons sont nées pour une l'intimité. D'autres pour taper du pied dans son sous-sol. D'autres pour danser comme un macaque. D'autres pour être chantées à tue-tête. D'autres pour jouer à Guitar Hero.

Comme je suis à faire tout ça en même temps en poussant de puissants "Whoo-hoo-hoo" arrivent la belle et la bête (notre fille, Punkee) un peu étonnées de mon état de grâce dans le sous-sol (tiens je n'avais jamais remis mon pantalon depuis tantôt...).

"Où en est rendue la bibliothèque?" me demande chérie d'amour.

Dans les "D" ai-je dit

M'ont regardé comme si j'avais parlé hongrois.

"Ben...là..." dis-je en pointant vers mon bureau.

"où là?" demanda Punkee

"Ben là dans mon ordi, j'en ai pour au moins pour trois quatres jours, ça se fera pas vite de même" insistais-je.

Devant leurs regards dubidatifs, je précise:
"C'est ma bibliothèque Itunes, temporairement perdue que je dois rebâtir pas autre chose!...et je vais faire durer le plaisir"

Les deux filles ont tourné les talons.
"Me semblait aussi" a lâché la (pas tellement)plus grande des deux.

"Hé c'est qui la fille attachée au lit?" J'entends tout à coup deux étages plus haut...

Faire durer le plaisir... meeeeeeeeeeeeerde, 'semblait que j'oubliais quelque chose...

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)