lundi 16 août 2010
William & Joan
William S. Burroughs a toujours aimé les armes à feu.
Malheureusement sa femme Joan en a payé le prix de sa vie le soir d'une solide et malhabile beuverie.
Burroughs a dit de cette mort absurde que c'est ce qui l'a forcé à devenir écrivain. Afin de chasser les mauvais esprits qui l'ont hanté pour le restant de ses jours suite à cet évènement. "I have had no choice except to write my way out." dira-t-il
Sa relation avec sa femme était des plus étranges. Il ne cachait pas son homosexualité, ni son état d'homme marié et elle ne cachait pas non plus son statut de femme mariée. Ils se parlaient toute la nuit. Elle l'aimait aveuglément, buvait toutes les paroles qu'il lui disait. Du moins au début de leur relation. Peu de minouchage, mais un lien intense et profond qui les unissait. Son ami Jack Kerouac en était estomaqué. "Love is all. Joan was never more than ten feet away from Bill and never missed a word he said." dira-t-il d'eux.
Quelque chose de curieusement antipathique et froid les unissait et c'était une forme d'humour qui créait entre eux une subtile vibration toute personelle et intime qui semblait les connecter par des fils souterrains.
Joan Vollmer était une jolie cynique dans la jeune vingtaine et une femme qui avait du caractère. Allen Ginsberg et peut-être même Kerouac les avaient présenté l'un à l'autre. Vollmer et Burroughs étaient intellectuellement et emotivement liés et leur relation était devenue sexuelle au printemps de 1945. Leur intelligence allumée s'affrontait dans des jeux télépathiques. Sa relation avec Vollmer était pour Burroughs la première avec une femme avec laquelle il pouvait se sentir en confiance. Dès l'automne, Vollmer était divorcée de son mari revenu de la guerre. Peu de temps après, à Mexico, Burroughs obtenait la même chose d'avec sa femme.
De retour à New York, Vollmer et Burroughs étaient tous les deux complètement esclaves des narcotiques. Vollmer avait une fille, Julie, et c'est en compagnie de la fillette qu'on l'a retrouvée parfaitement incohérente, assise sur le trottoir, ravagée par la drogue. Elle fût hospitalisée à l'institut psychiatrique de Bellevue. C'est à cet endroit que William S Burroughs l'a demandée en mariage.
Une fois sortie de l'institut, elle tomba enceinte de Burroughs. Ils se trouvèrent un endroit à Houston où Burroughs pourrait faire pousser ses plants de marijuana. Deux amis, Elvins et Huncke, vinrent les aider dans leur "culture", Huncke prenant même la peine d'apporter des caisses pleines d'inhalateur de Benzedrine pour Vollmer.
Bien qu'enceinte elle inhala à profusion. Huncke l'a retrouvée une nuit en train d'enlever la peau avec un canif sur un lézard vivant sous la pleine lune.
Avec les multiples drogues ingérées est arrivée une recrudescence de sa libido. Visiblement en désintégration suite aux inhalations de Benzedrine et buvant de la tequila toute la journée, il n'y avait rien pour séduire William S Burroughs qui lui, était de plus en plus attiré par les (très jeunes) hommes.
Vollmer s'est sentie abandonnée et devint vindicative. Sa condition déclinait de jour en jour, elle en perdait ses cheveux. Son alcoolisme devint plus sévère et son inhabileté à s'occuper d'un enfant devint évidente. Déçu par Burroughs, elle se mit à en rire publiquement et à vouloir l'humilier devant ses amis. Choisissant fermement de l'esmaculer quand il se lançait dans de longues diatribes verbales.
Le soir de la beuverie à Mexico en 1951, Burroughs, en compagnie de deux amis parlait de son idée de déménager sa famille en Amérique du Sud et de survivre en mangeant des animaux sauvages. Joan intervint en disant que si William allait être leur chasseur ils mourraient tous de faim.
Burroughs pris ceci comme un défi, il lui demanda de placer un verre à whisky sur sa tête afin qu'il puisse montrer de quel bois il se chauffe. Ils joueraient à Guillaume Tell. Elle en rit tout en s'éxécutant et dit qu'elle devait fermer les yeux car la vue du sang ne lui convenait pas. Burroughs, trop fier et très saoûl, s'exécuta avant que deux de leurs amis présents n'eurent le temps de protester.
Il tira.
La tête de Vollmer parti par l'arrière puis revint sur sa poitrine. un filet de sang rouge lui sortait du crâne.
"I think your bullet has hit her, Bill" dit l'un d'eux avant que Burroughs, inconsolable, ne se lance sur elle en criant son nom sans arrêt.
Joan Vollmer Burroughs a poussé son dernier souffle cette nuit-là.
William S Burroughs, petit-fils de l'inventeur de la calculatrice, était protégé par le statut des familles très riches.
Après 13 jours de prison au Mexique, sa famille a "acheté" sa liberté.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)