jeudi 27 mai 2010

Nicholas & Theresa


Nicholas l'avait sortie de ses terres soviétiques il y a 12 ans.

Elle lui avait dit dans un français approximatif:
"Je vous ais simplement rencontré donc ma journée n'aura été que presque parfaite"

Ce à quoi il avait répondu:
"...presque parfaite?..."

"oui car je vous ai rencontré toute habillé et sans vous toucher"

Ce problème a été réglé assez rapidement dans un hôtel tout près peu de temps après.

Ils avaient ensemble été voir une gitane qui leur avait prédit que leur avenir allait se passer ensemble mais sur un autre continent. C'est tout ce que Tatyana avait eu envie d'entendre. Tout de suite elle pensa à l'Amérique, elle changea son nom pour Theresa. Mais Nicholas était Britannique et, correspondant étranger dvant rentrer au pays il voyait Londres dans sa soupe.

En trafficant quelques papiers il avait réussi à l'amener avec lui en Angleterre. Il y continuerais son travail de journaliste et elle tenterait de se trouver un travail. Mais sa seule expérience de travail avait été celui d'escorte. Rapidement, elle se rendit compte qu'elle ne pouvait garder ses emplois dans le cafés ou dans les boutiques sans flirter inlassablement avec la clientèle. Elle resta à la maison quelque temps pendant que Nicholas bossait à la BBC. Il ne la cachait pas mais la version officielle de sa présence dans sa vie était "Une jeune fille au pair qui travaillait chez ma voisine et duquel j'ai fini par tomber profondéemment attaché".

Afin de se tenir occupé elle avait commencé à se tenir au pub du coin de la rue. Elle s'y trouvait si souvent, belle femme au milieu de gentlemen légèrement désoeuvrés, on avait fini par lui offrir un emploi sur place. Flirter ici était devenu une qualité.

"Les beaux culs, ça vend" disait McPhee le patron du Pub.

Nicholas ne s'en trouvait que plus heureux. Elle se tenait occupé, elle semblait s'amuser et en plus elle ramenait un salaire à l'appartement.

Toutefois elle flirtait tellement avec les clients, qu'il était fréquent pour Nicholas d'aller la rejoindre et de la trouver en train d'embrasser un homme un peu saoûl ou d'être assise sur ses genoux.

"Ce n'est pas de l'amour chérie, c'est de la business" expliquait-elle.

Ça agaçait un peu Nicholas quand même. Il fumait longuement sur la galerie de son logement en regardant la ville qu'il lui avait offert et en pensant à celle qu'il lui avait fait quitter. Il se rendait compte qu'elle se reconstruisait ses repères soviétiques, ici, en Angleterre. Elle qui n'avait que pour seule famille ses employeurs et ses clients avait recréé tout ça au Pub du coin de la rue. Dans une langue qu'elle maitrisait de mieux en mieux et avec un accent qui la rendait plus attirante encore, plus exotique. Le pub vendait de la guiness servie par de la poupoune exotique. Pam la serveuse Austro-Hongroise, Juliette, la serveuse Tchèque, Inga, la serveuse Polonaise et Theresa, la serveuse soviétique.

Le plus drôle avait été que son patron avait essayé de la faire changer de nom pour Tatyana. Sans savoir que c'étais son vrai nom. Elle avait refusé, elle n'était plus cette femme.

Nicholas lui avait dit:
"S'il vous plait Theresa, n'essaie pas d'être une personne que tu ne serais pas. C'est tout ce que je te demande."

Leur relation était toujours bonne. Le sexe était plus intense, tout aussi régulier, sinon plus. Le sexe était plus intoxiqué, plus dur, plus physique, plus violent.

Si avec l'âge la plupart des gens ralentissent dans le rythme et l'intensité, ça semblait être le contraire pour Nicholas et Theresa.

Il baisaient de plus en plus fort mais ne se parlaient presque plus.

Comme deux érangers qui ne se voyaient que pour une chose.

Comme une escorte et son client.

Jusqu'au jour où elle ne revint pas du boulot.

Nicholas se doutait que quelque chose du genre se produirait. À s'offrir en spectacle tous les soirs elle risquait d'animer un esprit malsain qui lui voudrait du mal. Mais il rassurait toujours en se disant qu'elle connaissait cette clientèle mieux que lui depuis toujours.

Il n'aurais jamais pensé la trouver en pièces détachées dans les sacs de poubelles d'une allée.

Bouleversé, Nicholas cessa de travailler.
On ne retrouva jamais l'assassin.

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)