dimanche 18 avril 2010
Saint-Dominique-Des-Monts
Clara venait de terminer son quart de travail de nuit.
Elle portait toujours son costume d'infirmière quand sa voiture l'a lâchée sur la route 18.
Son téléphone cellulaire l'avait aussi lâchée. Elle avait besoin d'aide sur cette petite route isolée. C'est un effet très malsain que ressentais Clara. Elle regrettais avoir pris le vicodin sur les heures de travail. Si la drogue avait maîtrisée son mal d'estomac, les effets secondaires amenaient aussi la nausée et un certain désordre mental. Il était donc temps que son quart de travail se termine.
D'autant plus que, plus elle y réfléchissait, plus elle était convaincue que son collègue, Marc, avait souhaité la violer ce même soir. Il courait une rumeur à l'hôpital qu'il était peut-être au coeur d'une série de viol commis sur des patients la nuit. Comme elle était particulièrement jolie, comme il lui avait servi un thé glacé, comme elle s'endormait tranquillement elle devenait de plus en plus convaincue qu'il avait glissé la drogue du viol dans son drink et que son heure à elle était venue. Elle avait bien fait de quitter sans avoir saluer qui que ce soit.
C'est un petit autocar qui s'arrêta pour l'aider. Une dame aux allures viriles lui suggéra d'embarquer avec eux car c'est à peu près tout ce qu'il pouvait faire pour l'aider. Clara n'avait besoin que de faire un coup de téléphone, ne serais-ce que pour dire à son mari, le docteur Josh Applebaum, qu'elle rentrerais un peu plus tard. Toutefois le conducteur de l'autocar était si occupé sur son cellulaire, si agité par sa conversation en langue étrangère, qu'il ne remarqua jamais celle qui venait d'entrer dans l'autobus.
Clara commençait à être si confuse qu'elle oublia de demander où l'autocar se rendait. Elle eu tout juste le temps de se retourner et de remarquer l'autocar semblait rempli de femmes avec un uniforme semblable au sien. Des infirmières?
Elle s'endormit très rapidement dans un état de confusion total.
Lorsqu'elle se réveilla on la poussait en rang au beau milieu des passagers de l'autocar qui descendait vers une grande maison dans le bois. Clara tenta de se défendre mais elle était confuse. Sa bouche pâteuse avait peine à articuler qu'elle n'avait pas d'affaires parmi ses femmes. Une nouvelle femme, tout aussi masculine que la première coordonnait les arrivées. Le chauffeur n'était d'aucune aide ne la reconnaissant pas et ne parlant pas du tout la langue française.
Clara était désormais une patiente de l'institut Saint-Dominique-Des-Monts.
"Vous ne comprenez pas je n'ai pas d'affaires ici, je veux tout simplement téléphoner, c'est une erreur." répétait-elle.
Les femmes de l'endroit l'avaient toutes entendu celle-là. Il la regardait avec un air compatissant, lui donnait une tape sur l'épaule et la ramenait vers sa chambre. Elle aurait droit à des visites de temps à autres. Si elle était suffisamment gentille pour qu'on le lui accorde. Mais rapidement les surveillantes de l'endroit l'avait prise en grippe. Trop belle elle était, trop convaincue qu'elle n'avait pas d'affaire à être là. Ça irritait les femmes aux allures de lesbiennes de l'endroit. On l'avait prise comme bouc émissaire. Se plaisant à la passer à l'arrosoir pour un rien, à la mettre au "trou des fous" pour une nuit, à lui réserver la toute dernière visite du deuxième mois de séjour forcée dans lequel elle était engloutie.
Son appel à son mari l'avait un peu découragée. Il avait été très froid, convaincu qu'elle avait finalement choisi de le laisser pour un autre. Il avait fortement résisté à l'envie de la traiter de pute. Il ne goba pas son histoire d'asile mais finit par prendre l'adresse en note quand même et suggérer d'aller la voir. Il croyait à un guet-apens avec son nouvel amant pour le tabasser lui et le faire chanter sur ses propres aventures extra-conjugales à lui. Il n'était pas parfait mais il était riche et on pourrait facilement choisir de s'en prendre à sa fortune.
Et cette adresse perdue dans le bois de Saint-Dominique-Des-Monts...
Il se rendit et rencontra Clara. Elle avait maigri. Ses yeux étaient pochés. Elle avait l'air complètement déconstruite. Elle lui expliqua tout ce qui s'était passé. Elle lui supplia de faire quelque chose. Que tout ça était une horrible erreur.
Il saisit sa chance. C'était inouï tout ça.
Il assura au personnel qu'il lui rendrait visite une fois par mois mais qu'il fallait s'assurer qu'elle ne sorte jamais d'ici.
Le docteur Applebaum pût retourner à ses nombreuses maîtresses en toute tranquillité.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)