lundi 2 novembre 2009
Sans queue ni tête
David Booth est vivant.
Et il est là le problème.
Quand j'ai appris à faire des mises-en-échec au hockey plus jeune on nous enseignait à baisser les genoux et frapper épaule contre épaule. J'étais un des meilleurs dans ce rôle. J'aimais beaucoup reçevoir des mises-en-échec aussi car souvent je les anticipais et les battait de vitesse d'une seconde sur leur mise-en-échec en les plaquant moi-même en premier ce qui les surprenait et les faisait perdre pied. Reçevoir une mis-en-échec était aussi un art que je maitrisais bien en absorbant le coup d'épaule par le durcissement de sa propre épaule et en amortissant l'arrivée de l'adversaire en me collant à la bande. Quand on savait bien la reçevoir le choc de l'impact était presque toujours inexistant.
Je devenais ainsi une cible, une "mission" pour l'autre équipe qui prenait des punitions sur moi et nous donnait la victoire.
Si on se demande encore pourquoi les batailles sur rendez-vous existent encore, frapper de son épaule ou de sa hanche fera toujours parti de ce sport.
Mais frapper du coude, sauter pour frapper quelqu'un ou frapper au niveau des genoux est toujours condamnable.
Toutefois frapper à la tête semble toujours le bienvenu. Des joueurs comme Zdeno Chara (6'9) des Bruins de Boston, John Scott et Derek Boorgaard du Wild du Minnesota (tous deux 6'8) ont la vie dure car leurs mises en échec sont presques toujours au niveau de la tête de par leur trop grande taille. Mais ils réussient quand même généralement à s'ajuster. Ils n'ont pas le choix.
Mike Richards s'est vu infligé par les arbitres 5 minutes de pénalité pour son geste et une extrême inconduite de partie (il a été expulsé du match). Les officiels en place ont traité la chose comme ils l'ont vue: un coup sournois et vicieux réprimandable.
Ils ont fait leur devoir et si le joueur avait à être suspendu c'est le comité de discipline de la ligue qui aurait à en choisir du châtiment.
Le lendemain Richards jouait contre les Sharks et la ligue passait l'éponge sur son geste.
Plus jeune on apprenait que si le joueur n'avait pas la rondelle il était interdit de le frapper. Booth n'avait plus la rondelle mais il est vrai qu'à cette vitesse il est difficile de freiner l'élan d'une mise-en-échec. Mais Booth ne regardait pas du tout du bon côté, il était donc plutôt facile d'imaginer qu'il ferait une passe de ce côté (ce qu'il a fait d'ailleurs). Une seule seconde passe avant que Richards n'impacte Booth. Il est impossible pour le gars en orange de ne pas le frapper. Toutefois le joueur des Flyers a , avec la tête de Booth tournée vers sa gauche depuis 2 secondes et la passe qu'il a fait, a le temps de réaliser qu'il frappera un joueur qui n'aura plus la rondelle. Ce qui est encore légalet incontournable puisqu'il venait à peine de s'en débarrasser. Et ce n'est pas le coude qui lui arrache la tête mais bien l'épaule.
Il est encore là le problème. Le coup est légal. Mais son résultat est terrifiant.
Si on parle strictement Hockey, ce jeu est habituel.
Si on parle humainement parlant, ces images sont insupportables.
Il existe un règlement dans la ligue que si la rondelle est frappée avec un bâton plus haut que la hauteur des épaules le jeu est arrêté. Si il est utilisé sur un adversaire plus haut que la hauteur des épaules, il écopera de deux minutes de pénalité.
Par respect pour l'être humain, même si le joueur a tort avec sa tête entre ses jambes, quand la tête est impliquée il faut sévir d'avantage.
Mais les dirigeants de la Ligue Nationale ont choisi de jouer selon le livre.
Même si ici ils ont choisi le contraire.
Mike Richards sera de l'Équipe Canadienne aux Olympiques de Vancouver en Février et
Pat Quinn et Brian Burke, deux molosses de la vieille école qui se croient des hommes alors qu'ils sont des minus, sont encore des figures influentes de cette ligue.
Ligue sans queue ni tête qui attend son premier mort pour réagir adéquatement.
David Booth est vivant.
Et il est là le problème.
Tout coup à la tête devrait entraîner une suspension automatique de 10 matchs.
RépondreEffacerAux dirigeants de la LNH de mettre leurs culottes et d'arrêter d'appliquer le deux poids, deux mesures soit un règlement pour les vedettes et un autre pour les "durs à cuire".