Les Grands Frères

J’ai toujours souhaité avoir un grand frère.

Quelqu’un devant moi qui m’aurait montré le chemin au (presque) même rythme que je le défrichais moi-même. Mais non c’étais moi le grand frère. C’est avec moi que mes parents testaient tout et se réajustaient, plus expérimentés , avec les deux plus jeunes.

Je sais toutefois que je leur en ai appris beaucoup aussi. Sur eux surtout. C’est ma consolation.

Barrack sera à Ottawa aujourd’hui. Si il n’est pas nécessairement convenu de croire que les Etats-Unis sont le grand frère du Canada, il serait toutefois juste de dire qu’Obama est définitivement le grand frère de toute une génération d ‘Afro-Américains. Oh bien sur il y a eu toutes sortes de héros noirs aux Etats-Unis mais surtout concentrés dans le domaine sportif ou culturel. Et qui ont souvent mal tournés.
Bill Cosby a transformé la télévision et l’image que les noirs avaient d’eux-même. Son Cosby Show avec papa médecin, maman avocate et le luxueux condo avec toute la famille qui s’activait autour a contribué à donner aux noirs Américains une image positive de ce à quoi leurs rêves pourraient ressembler. Que ce soit dans la fiction de l’émission ou la réalité du quotidien, il était devenu possible de se redessiner un potentiel avenir aux travers des yeux des personnages de Cosby. Toutefois la fin de la carrière de Cosby a été assombrie par les accusations d’au moins deux femmes qui l’ont accusé d’avoir été droguée puis agressée.
Même chose chez Kobe Bryant, Barry Bonds et Michael Vick. Héros respectif de basket, de baseball et de football. Le premier a violé une jeune commis d’hôtel et a réglé hors-cours, le second est drogué aux amphétamines afin de faire gonfler ses statistiques et le dernier a organisé des combats de chiens le bannissant du football professionnel. Le prochain « role model » pouvait encore attendre.

Voilà que se pointe un jeune homme d’Hawaii, de Chicago, du Kenya. Un homme du monde qui devient l’homme le plus puissant du monde. intelligent, éloquent, lettré. Il a la même couleur de peau que 12% des Américains. Que presque toute l’Afrique. Le grand frère.

J’ai toujours détesté le rap. D’abord parce que je trouve que c’est un faux talent. Les lyristes sont souvent épouvantablement mauvais, les propos tenus sont excessivement rétrogrades, surtout à l’égard des femmes et la musique très souvent volée à d’autres ou tout simplement absente. Avec tous les préjugés que les gens ont sur les noirs ont a vraiment pas besoin d’associer le verbe « voler » à leur collectivité. Mais ce qui me fait ne pas aimer le rap d’abord et avant tout c’est l’image, le style Gangsta-rap qui fait tant de dommages aux noirs en général. Si les chanteurs de raps ne faisaient pas la promotion de ce type d’attitude de gangster, avec le costume du jeune voyou et le regard du bandit, bref si l’habit ne fait pas le moine faudrait cesser de porter l’habit. Freddie Vilanueva serait assurément vivant si cette tendance gangsta-rap n’existait pas. Tupac Shakur aussi. Christopher Wallace aussi and so on.

Barrack Obama donne une nouvelle vision du grand frère pour tous les gens à la peau noire de la planète. Et particulièrement ici.
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Dans un geste fort raisonnable hier Konrad Sioui, chef des hurons, a souligné «Si c'est pour être de même, si vous êtes pour vous tirer des roches et vous chicaner entre vous autres, il va falloir que le grand frère revienne vous dire comment on fait quand on a des chicanes».

Il parlait de cette chicane d’imbéciles entre les ignares qui se sont convaincus que le Québec a perdu quelque chose sur les plaines d’Abraham en 1759 et les mal avisés qui ont cru bon sabrer le champagne sur un sujet aussi mal interprété par tous et chacun.
Sioui a suggèré de planter un pin blanc, «arbre de la paix», dans un trou où l'on jette des tomahawks, des articles de guerre, des mauvaises pensées.Le grand chef tient à rappeler que les Hurons ont aussi pris part à la bataille des Plaines, et qu'un traité de paix a été signé avec les conquérants anglais.«L'esprit de ces traités est important et c'est ce qui viendrait peut-être ramener tout le monde ensemble, fédéralistes comme souverainistes» affirme le grand frère unificateur.
Sioui :Parlez-moi d’un bon grand frère.
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Sous le même thème je ne peux m’empêcher de faire une autre parenthèse sur ce qui se passe avec le journaliste Daniel Leblanc.

On parle beaucoup de la lutte à l’intimidation dans nosࡒécoles. Je crois que c’est une bataille extrèmement importante qui déterminera du caractère et du bien-être de nos futurs adultes. L’intimidation en tout genre est une tare qu’il faille éradiquer de toute façon.

Quiconque se sent le besoin d’intimider est d’emblée en général un/une impuissant(e).

Mais si d’un côté on lutte pour nos enfants contre l’intimidation, chez les adultes on semble en faire la promotion avec ce qui se passe avec Daniel Leblanc.

Notre justice : Parlez-moi d’un mauvais grand frère.