lundi 26 janvier 2009
Coen & frère
Il y a chez Joel & Ethan une envie certaine de s'amuser.
Les deux écrivent, les deux produisent, les deux dirigent de véritables farces cinématographiques digne des plus drôles Laurel et Hardy. Mais les deux frères n'en affichent pas les silhouettes. Ils sont frisés, binoclards, barbus, nerds si vous les croisiez dans la rue vous penseriez que ce sont deux employés d'épicerie.
Rien d'extravagant. Rien de criant. Rien de "loud".
Et pourtant leurs films sont extraordinairement drôles. "Extraordinairement" comme dans le mot "ordinaire", qu'ils saisissent et exposent magnifiquement chez le citoyen Américain (très) moyen. Et comme dans le mot "extra" où ils prennent cet ordinaire et le magnifie dans des situations des plus rocambolesques dignes de Charlie Chaplin.
Fargo, Raising Arizona, The Big Lebwoski, sont autant de films où se mèle le quiproquo, une platée de petits ratés d'Amériques au prise dans des situations qui tournent du cocasse au tragique en passant par le désopilant. Et toujours avec un sérieux coup de volant quelque part dans le scénario qui nous déstabilise en tant
Une mort extrèmement violente en plein milieu d'une scène comique, une réplique sordide dans une scène solennelle, une personnage grotesque chez les gens dignes (qui ne le sont jamais complètement). Les Coen nous dessine toujours une Amérique extrèmement débridée où les dentitions parfaites sont inexistantes et les personnages purs et sans défauts non bienvenus.
Hier je me suis étouffé dans mon souper en écoutant le splendide Burn After Reading. Il s'agit du dernier effort des frères Coen suivant leur excellent film oscarisé No Country For Old Men. Plusieurs réalisateurs auraient d'ailleurs choisis de faire suivre leur oeuvre oscarisée par un trip d'ego. Quelque chose de longuement refoulé que la carte blanche que leur offrait le duo d'oscar du meilleur film/meilleur réalisateur pouvaient maintenant leur permettre. Un fantasme. mais voilà c'est deux frères siamois réalisent depuis toujours des trips de jeunesse. Pas de place pour l'ego. A moins que ce ne soit pour en rire de sa démesure. Ils font en quelques sorte presque toujours le même film. Mettant côte à côte les petits et les grands ratés. Que ce soit dans The Hudsucker Proxy, O Brother Where Art Though ou Barton Fink c'est toujours pleins de tricheurs et de gens extrèmement naifs.
Et continuellement tordus.
Hier j'ai eu de sérieuses crampes au ventre en regardant John Malkovich, Brad Pitt, Frances MacDormand mais surtout George Clooney en paranoiaque lunatique me faire rire aux larmes.
Je me souviens d'une amie particulièrement tarte qui avait retourné déçue à l'époque le film Romy & Michelle's High School Reunion car elle n'y trouvait rien de drôle. C'est certain, avais-je pensé, que ce que nous trouvions drôle de ridicule dans ce film ne l'étais pas pour elle qui se reconnaissait surement un peu et ne se savait pas risible.
Je ne me surprend donc pas de lire ce matin des commentaires peu élogieux sur Burn After Reading en provenance de spectateurs Américains qui n'ont porbablement pas saisi le crétinisme exposé par les deux frères.
Après 8 ans de Bush, ils ce sont surement reconnus un peu et n'ont rien trouvé de particulièrement drôle.
Pour ma part Coen & Coen sont hallucinant de plaisir à l'état pur.
Vais aller m'acheter Blood Simple tiens.
Poulefun.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)