mardi 12 juillet 2022

1980: Année Magique

Petit retour en arrière.

Après un léger passage au Festival d'Été de Québec, mercredi, jeudi, vendredi et samedi dernier, j'ai forcément revisité plusieurs quartiers de mon enfance. Notre maison se situait en haut de la pente douce, la toute dernière en haut, là où le Chemin St-Louis devient la Grand Allée. Tout, au Centre-Ville, sur les Plaines, se faisait à pieds. C'est sur le chemin du Festival.

Je me suis rappelé l'impact intense de l'année 1980 dans ma vie. J'ai semblé complètement naître en 1980. À 8 ans. 

erreur c'est Serge Savard

J'ai pris conscience de plein de choses, cette année-là. On me faisait passer un second test, après celui de la maternelle, de Q.I.. On me plaçait dans les classes de surdoués, au final. Hyperactif intellectuel serait plus juste. Mes parents me changeraient d'école en cours d'année. Des amitiés pour la vie allaient se nouer. 

J'y ai développé mes premières grandes passions intenses:

Je vous en présente 5:

Les cartes:

-De hockey et de baseball O-Pee-Chee: Mon père est enseignant en éducation physique dans l'une des deux seules écoles primaire anglophone de la région de Québec (il passera le reste de sa carrière au même poste dans l'autre quand St-Patrick's ferme ses portes) est mon pusher de cartes. Il est très efficace. Il a tous mes doubles, que je lui refile, et avec ses élèves, il fait des échanges. Ainsi, j'aurai les collections complètes des cartes de hockey de la LNH des saisons 1979-1980, 1980-1981, 1981-1982 et 1982-1983. On fera la même chose avec la saison de 1979-1980 de baseball, toujours O-Pee-Chee. Ce sera, celle-là, mon unique collection complète de cartes de baseball. Grande valeur sentimentale pour moi, qui les ai encore, et qui simulait des matchs avec les cartes en questions. Qui n'ont plus de valeur ailleurs, car un peu usées. Je n'ai jamais compris pourquoi, pour le baseball, les nombre de cartes par équipe était si inégal. Il y a pourtant 9 positions très claires. 9, 10, 11, cartes par équipe aurait été simple. Mais non, je pouvais avoir 5 cartes des Mariners de Seattle, mais 21 des Orioles de Baltimore. 

On verra aussi Star Wars pour la première fois, en 1980, un programme-double, en première partie Star Wars de 1977, et en seconde partie, The Empire Strikes Back. Des cartes de ces films sont aussi disponibles et j'en collectionne beaucoup. Dont la convoitée Lando Carlisian: ami ou ennemi ?

Les films

Je serais menteur de vous dire que j'ai vu ces 3 films dès 1980, mais voici trois chef d'oeuvres (selon-moi) lancés en 1980.

The Shining de Stanley Kubrick: Kubrick n'a pas connu de succès avec Barry Lyndon, 4 ans auparavant. Il a besoin de quelque chose d'aussi populaire pour le public qu'enrichissant pour lui. Il veut faire de l'horreur. Il s'enferme dans son bureau et lit des tonnes de livres d'horreur, tirant sur les murs ceux qui le déçoivent. On entend soudainement plus le bruit d'un livre contre un mur. Kubrick est absorbé par le livre du jeune écrivain Stephen King. Il est fasciné par le côté sombre du personnage. L'être humain peut être un monstre et il veut le montrer. Il réussira brillamment. Un merveilleux film d'hiver. À écouter la nuit. Vous comprendrez bien des memes de nos jours. 

Stardust Memories de Woody Allen: WA a longtemps été un cinéaste que je ne lâchais pas. Entre 1972 (même avant) et 1992, il est presque sans fautes dans ce qu'il offre comme films. Son 10ème film, et son dernier avec United Artists avant de passer chez Warner, offre un clair hommage au grandiose 8 1/2 de Federico Fellini, une idole avouée à lui (et à moi). Tourné dans un splendide noir & blanc, il raconte la vie d'un réalisateur que tout le monde aurait aimé (rappelant beaucoup lui-même) et qui serait potentiellement haï, si on le connaissait vraiment intimement. Fameuse anticipation du WA qu'on connaitra 12 ans plus tard. La trame narrative évoque même des infidélités bien à lui.

 

Elephant Man de David Lynch: Encore dans un magnifique noir & blanc, le réalisateur de Eraserhead y va de son second film, son premier avec un grand studio, ce qui ne plaira jamais entièrement à Lynch. Il s'agit de l'adaptation en film de la pièce racontant la triste vie de John Merrick, qui a aussi été adaptée au théâtre avec,  intelligemment, David Bowie dans le rôle titre. Plus narratif que plusieurs de ses films, Lynch y étudie la dignité humaine avec brio.  

La musique: (là aussi, je ne le découvre pas, à 8 ans).

Scary Monsters (Super Creeps) de David Bowie. Je suis un immense fan de David Bowie. Le serai pour vrai, deux ans plus tard et encore plus 3-4 ans plus tard sur le one-two punch Modern Love (1983) et surtout Loving The Alien (1984). Plusieurs s'entendent pour dire que cet album est le dernier grand disque de Bowie. C'est aussi le premier qui met grandement le pied dans ce nouvel outil de promotion qu'est le videoclip. Ashes to Ashes sera un incontournable des premiers essais clips, largement réussi. Bowie sera toujours quelques pas en avant de tout le monde. Et la guitare acide et stridente de cet album ne fait pas exception. Il enterre quelques personnage de son passé sur cet album et ferme un chapitre tout en en ouvrant un autre, de sa carrière. 

Emotional Rescue des Rolling Stones. Je suis aussi un immense fan des RS. La chanson titre est celle dont on se rappelle le plus, avec la vois de falsetto de Mick Jagger et le ton disco. Mais elle fausse la représentativité de l'album qui reste très rock. Et très bon. Parce qu'aussi très axé sur le groove comme les chansons d'ouverture et de fermetures d'albums. Certaines sont parmi les meilleures du band à vie, selon moi. Excellent pour les fans du band.

The Wall de Pink Floyd. Ce sera l'un des 10 albums que j'aurai le plus écouté dans ma vie. Principalement 7 ans après sa sortie, quand j'aurai 15 ans. Waters compose deux albums dans un sommet de créativité, The Pros & Cons of Hitchicking et The Wall, deux albums concepts. Le premier est sur la crise de la quarantaine, la peur et la paranoia, le second est sur l'isolement, l'incapacité à communiquer et la guerre. Les deux projets sont présentés au band qui préfèrera The Wall. Chef d'oeuvre d'album double. Il fera de Pros & Cons...son premier effort solo.

Les Livres: (Je lis beaucoup, dès la maternelle -ce qui explique en partie le premier test de Q.I.- mais ne lit pas ces trois livres en 1980, surtout pas, j'ai encore 8 ans)

The Name of The Rose de Umberto Eco. L'auteur, essayiste sur la sémiotique, la communication de masse, la linguistique, la philosophie et qui est aussi traducteur, ne sera important pour moi que des années plus tard, dans ma profession de traducteur. Cette année-là, il devient populaire à travers le monde avec son roman traitant de l'esthétisme religieux et de ses multiples trahisons. Ce sera adapté en film à succès


Firestarter
de Stephen King. Le 5ème livre du jeune maitre de l'horreur sera retitré, avec le temps, Charlie. Stephen King sera le premier auteur dont je lirai les livres entièrement en anglais. (...) où étais-ce John Irving ? En tout cas, c'était autour de la même période. Quelques 4 ans plus tard. Ici, King traite de sa méfiance du gouvernement des États-Unis. Une jeune fille aux pouvoirs de pyrokinésie est poursuivie, elle et son père, par une agence gouvernementale voulant étudier son pouvoir. Stranger Things n'a rien inventé. 

The Bourne Identity
de Robert Ludlum. Au secondaire, je lirai plusieurs des livres d'espionnage de Ludlum, dont les autres Bourne. Mais pas à 8 ans. En 1980, c'est le premier roman mettant en vedette l'agent Jason Bourne. Celui-ci a d'impressionnantes habiletés, lui qui est victime d'une amnésie dégénérescente. Il doit se rappeler qui il est et dans quel monde il opère. On le découvre avec lui. Pistes et fausses pistes. Habile. Premier d'une série qui vendra des tonnes de copies.
 
Les Femmes:

Françoise Hardy: La bouche, les yeux, le ton, la voix, les cheveux, les jambes, les mélodies, sa grand-mère, parfaitement jalouse, qui la qualifiait ouvertement devant elle de jeune fille laide, Françoise est un amour que j'ai depuis toujours

Linda Carter: La Wonder Woman des années 70-80 était une tout aussi ravissante brunette que Gal Gadot, de nos jours. Ma passion des cuisses est totale. Je ne suis pas fervent des intrigues de la série télé, mais sa tenue m'émoustille beaucoup. Je suis de plus en plus attiré par mesdames. Serai précoce sur le désir féminin. L'exposition de tant de peau sur petit écran me rend tout chose.

Linda Harrison dans The Planet of the Apes. je vous en ai parlé ici. Le costume y est aussi pour beaucoup. Toute en jambes. Et encore brunette. Sexuellement, je commence à avoir des fixations. Je ne serai pas sexuellement actif encore avant plusieurs années, mais je deviens assez concentré sur mon pantalon que je ne veux pas voir gondoler quelques fois Comme quand je la vois à la télé ou au ciné dans son costume. 

Diana Rigg: Dans The Avengers ce qui a été très maladroitement traduit par Chapeau Melon & Bottes de Cuir (appel au fétichisme ?) celle qui joue l'espionne Emma Peel bouleverse mes sens. Je la trouverai toujours fascinante et pleine d'esprit dans son personnage. On la disait aussi très vive au privé.  

1980, année où je suis passionnément nouvellement né. 

4 de ses passions sont toujours très existantes chez moi. Je vous laisse deviner lesquelles...


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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)