samedi 3 mars 2018

Cinema Paradisio*******************Dead Poets Society de Peter Weir

Chaque mois (dans les 10 premier jours) comme je le fais pour la musique (vers le milieu) et pour la littérature (vers la fin), je vous entretiens d'un film qui m'a beaucoup touché.

Je vous en parle parce qu'il m'a séduit pour sa facture visuelle, son atmosphère, son approche narrative, ses interprètes, ses trouvailles, ses couleurs, ses sons, sa créativité, son flair, son inspiration, ses personnages, l'adresse de sa réalisation, son esthétique, son histoire, son originalité, sa capacité de m'amener ailleurs ou là où je me reconnais tant. Je vous parle d'un film dont j'ai aimé tous les choix. D'un film qui a eu un fort impact sur ma personne et qui, bien souvent, se trouve dans ma Vievliothèque de DVD.

Voir un film, c'est voyager à très peu de frais. Un luxe parfois extraordinaire.

DEAD POETS SOCIETY de PETER WEIR

Je vous parle encore d'un film de mes 17 ans. Âge béni.

Inspiré de sa propre expérience au Montgomery Bell Academy à Nashville, au Tennessee, en 1959, Tom Schulman a écrit ce scénario en hommage à l'enseignant ayant bouleversé sa vie, Samuel Pickering.

L'histoire raconte l'arrivée du nouveau professeur Keating de lettres, incarné par Robin Williams, et de l'arrivée simultanée du nouvel élève, Todd Anderson, incarné par un jeune Ethan Hawke. Todd se lie rapidement d'amitié avec Neil, son co-chambreur, Knox, Richard, Steven, Gerard et Charlie. On y découvre les méthodes extrêmement peu conventionnelles d'enseignement de l'enseignant Keating et l'effet qu'il a sur les jeunes étudiants, tous mâles, car c'est une école pour garçons. Ceci ne les empêchera de fuir, un weekend afin de côtoyer des filles, d'une école de filles non loin, et vivre leur adolescence pleinement.
Les étudiants découvrent que Keating, alors étudiant, avait lancé par le passé le Cercle des poètes disparus, un regroupement d'étudiants qui se rassemblait clandestinement pour se lire les poètes interdits par la censure ou encore pour créer ses propres vers. Ils choisissent de repartir le cercle entre eux. Keating les encourage vivement à se développer comme individus. Tous feront craquer leur coquille d'isolement et déploieront leurs ailes. Neil décroche le rôle de Puck, rôle formidable dans Songe d'Une Nuit D'Été de Shakespeare, contre l'avis de son rigide père. Knox trouve le courage de parler à celle qu'il désire. Todd crève la timidité qui le freine dans tout et créé spontanément un poème, poussé par Keating, devant toute la classe.

Mais tout ces beaux élans progressistes sont, petit à petit, freinés par le conservatisme et la peur (souvent partenaires) de l'époque.

Quand un des élèves suggère dans le journal étudiant que les filles soient acceptées dans leur école, on accuse l'ouverture d'esprit de Keating d'être à l'origine de tout ça. Le retrait de l'école du père de Neil, quand il voit que son fils joue la première de Songe d'Une Nuit D'Été, et l'engagement militaire forcée qui attend Neil par la suite sont à l'origine du renvoi de Keating de l'établissement scolaire.

Des moments forts touchants nous font demander, mais qui coupe des oignons dans le coin?

J'avais vu de Weir ses deux films précédents: Witness et The Mosquito Coast.  J'avais aimé les deux qui s'intéressaient surtout aux bouleversements du non-conformisme dans le conformisme. L'intensité du personnage d'Harrison Ford (jouant dans les deux films) m'avait beaucoup impressionnée.

L'intensité est d'ailleurs le thème principal de Dead Poets Society. L'équilibre de son calibrage.

La musique trahit quelque peu l'époque et vient appuyer certaines scènes un peu trop, avec le recul. Et l'absence de la mention du mouvement de la Beat Generation, qui sévissait à cette même époque, qui était la plus censurée, et qui aurait dû être au coeur du cercle des poètes disparus reste aussi une énigme. Mais Schulman pourrait toujours se défendre en disant que le Cercle s'intéressait aux disparus, que ceux qu'on essaie de bâillonner ne disparaissent pas complètement. Mini-bémols dans le choix.

Mais Williams, connu principalement comique et excessif,  y trouve ici le rôle de sa vie, hyperactif fameusement en contrôle et posé. Touchant. Et cet univers ado faisait écho à l'intensité de mon adolescence en 1989. La ligne "Carpe Diem. Seize the day boys to make your lives extraordinary" est alors devenue ma ligne directrice de vie.

La mort de Williams depuis, laisse ce rôle encore plus hantant qu'anticipé.

Nous enterrons mon cousin aujourd'hui, à Kitchener.
J'y suis depuis hier.
J'avais 17 ans la première fois que je l'ai connu
(sa famille de 9 enfants habite l'Ontario).

C'était le plus vivant de mes cousins.
Mais si consumé par en dedans en même temps.


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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)