vendredi 6 juin 2014

C'est Maintenant Terminé! (Saturday Night Live)



La télévision en direct a ses bons et ses mauvais côtés. Du côté des bons, l'action, la réaction sans filtre. Mais ce "bon" côté est tout aussi pervers quand l'événement en direct dérape et prend une tournure inattendue et surtout non bienvenue.

Saturday Night Live est une émission d'humour où le sketchs sont scénarisés par un groupe d'acteurs réguliers ainsi qu'un nouvel invité, qui en sera aussi l'animateur en direct le samedi en direct des studios de New York. Un invité musical vient aussi jouer 2 morceaux.

Lorne Micheals est le génie derrière ce grand succès toujours en ondes depuis 1975 et qui a (entre autre) révélé Dan Aykroyd, Chevy Chase, David Spade, Adam Sandler, John Belushi, Mike Myers, Eddie Murphy, Jimmy Fallon, Will Ferrell, Amy Poehler, Julia Louis-Dreyfus, Chris Rock, Jane Curtin, Bill Murray, Tina Fey, Kristen Wiig, Chris Farley & Dennis Miller.

Voici 15 personnalités qui ont animé en direct cette émission et mais qui en ont aussi été bannies.
Et pourquoi.

15. Chevy Chase.
Bien que de l'équipe originale d'acteurs récurrents de l'émission, quand il est de retour comme artiste/hôte invité en février 1997, il peine tant à s'entendre avec la nouvelle génération d'acteurs que ceux-ci approchent Micheals pour s'assurer que Chase ne sera plus jamais invité. Micheals y va d'un léger "bannissement" puisque 10 ans plus tard, non seulement Chase est de retour, mais il l'est de manière récurrent avec un numéro qu'il a mis au monde avec SNL: les week-ends updates.

14. Louise Lasser.
L'ex-amoureuse de Woody Allen sera la première bannie à vie de SNL. Elle est si incohérente et confuse en juillet 1976 que tout le monde la croit stone en direct. Ce qu'elle était peut-être puisqu'on la retrouve à plat ventre sous les bureaux en arrière-scène, à la recherche de drogue. La politique est claire depuis toujours avec Lorne Micheals: jamais de drogue, d'alcool ou d'influence de l'un et de l'autre sur son show.

13. The Replacements.
Ben voilà justement, les auteurs de la chanson-thème de Friends ne connaissaient pas cette règle d'absence de substances. Ils se pointent parfaitement saoûls en janvier 1986 et le tout s'envenime quand le chanteur dit des profanités en direct au micro. Micheals voit rouge. Bannis! Ce qui n'empêchera pas ce même chanteur, Paul Westerberg, de revenir  en 1993, alors artiste solo, mais cette fois, sobre (et plate).

12. Martin Lawrence.
En février 1994, le comédien teste les censeurs des États-Unis et se lance dans des diatribes racistes et misogynes. Il jase entre autre de l'hygiène négligée des femmes des années 90 et est d'une vulgarité qui choque tant que Micheals en efface les traces dans les reprises et les archives de l'émission. Lawrence est persona non grata à SNL.

11. Cypress Hill.
En octobre 1993, la tolérance zéro de Lorne Micheals pour la drogue et l'alcool n'est pas bien expliqué au band latino-étatsunien de la Californie et DJ Muggs s'allume un joint en direct en ondes pendant leur chanson "I Ain't Goin' Out Like That". C'est plutôt le contraire qui se produit. Ils sont expulsés manu militari à jamais. Like that.

10. Rage Against The Machine.
En avril 1996, le multi-millionaire et potentiel candidat à la présidence républicaine Steve Forbes est l'hôte de la soirée. Le band de Los Angeles choisit de placer des drapeaux des États-Unis à l'envers sur scène, un sur chaque membre du band (ils sont 4) avant leur premier numéro de musique (les artistes musicaux en font 2). Le geste a pour but de rappeler que le band ne veut pas être associé aux États-Unis, tel que perçus par Steve Forbes. Des techinciens se précipitent sur scène pour à la fois enlever les drapeaux, et aussi pour faire déguerpir le band qui ne jouera jamais de second morceau. Jamais plus de SNL pour Rage Against the Machine.

9. Elvis Costello.
En octobre 1977, avec son band The Attractions, Costello, à qui on avait interdit de jouer sa chanson Radio, Radio, critique des médias de l'époque, interrompt son interprétation de Less Than Zero et commence Radio, Radio qu'il jouera en entier, quand même. La punition est momentanément levée en 1999 quand il interrompt une prestation des Beastie Boys en direct pour jouer encore le morceau maudit, Radio, Radio.

8. Charles Grodin.
Dans la troisième saison de SNL en 1978, la star des comédiens, Chevy Chase, vient de quitter l'équipe pour une carrière sur scène et au cinéma. Charles Grodin est à l'essai lors du premier samedi. Et c'est un désastre. Malgré des numéros scriptés en équipe, Grodin décide qu'il est meilleur en improvisation et choisit d'intervenir dans le numéro entre James Belushi et Gilda Radner, faisant croire qu'il ne réalise pas que tout ça est diffusé en direct. Toutefois ses lignes improvisées sont si peu comiques que tout le monde croit vraiment qu'il ne réalise pas que les sketchs sont en direct. Grodin répétera le numéro du gars perdu dans les sketchs des autres toute la soirée, ne faisant rire personne, comme un enfant perdu dans un monde d'adulte. Les comédiens deviennent hostiles en direct alors que leurs numéros sont continuellement interrompus pour rien. Micheals se fâche en le barrant à vie de son show.

7. Andy Kaufman.
Semi-régulier de Saturday Night Live, l'absurde Kaufman présente ses numéros qui font parfois rire mais qui plus souvent, laissent les gens pantois. En Novembre 1982, le niveau de plaintes s'accumule dans les bureaux du diffuseur NBC, mais Lorne Micheals ne veut pas limoger l'étrange animal. On fera donc voter le public via un numéro 1-800 (1-900 aux États-Unis) afin de savoir si Kaufman devrait revenir avec ses expériences humoristiques ou si il ne devrait pas en revanche être banni à vie. Le public vote pour le renvoi pour toujours.

6. Adrien Brody
En 2003, après avoir démoli des dizaines d'idées jugées bonnes par l'équipe de scénariste toute la semaine et fait chier pratiquement tout le monde, l'acteur choisit le soir de mai où est l'hôte invité, de sortir des plans originaux et d'improviser un déguisement de jamaicain, imitant piteusement l'accent rasta, pour présenter Sean Paul, avec une présentation frisant le racisme et pas drôle du tout. Lorne Micheals ne rit pas en tout cas et le condamne à vie.

5. Robert Blake.
À l'automne 1982, l'acteur ne s'entend avec personne dans l'équipe de SNL. À bout de nerfs, il lance au visage du comédien Gary Kroeger un script qu'il juge idiot. Il fera sa job comme hôte et comédien dans les sketchs, mais Micheals ne lui pardonnera pas le cancer qu'il aura été toute la semaine pour sa gang.

4. Milton Berle.
Comédien d'une toute autre génération, Berle n'avait jamais été habitué de partager la scène. La scène c'était lui et lui seul. Si bien que le samedi d'avril 1979, quand il est comédien dans les sketchs, il vole les lignes des autres, improvise, se lance dans des monologues de ses spectacles en solo et laisse planté tous les autres autour comme des faire-valoir. Il prend le contrôle absolu de toute la portion en direct de ce qui sera considéré comme "un gros accident de train au ralenti, en perpétuel continuité". Micheals ne le reprendra jamais près de son show.

3. Steven Seagal.
Un samedi d'avril en 1991, le peu sympathique et absolu control freak Steven Seagal s'insurge contre un sketch où deux membres de SNL, qui n'ont pas du tout le look du guerrier de Seagal mais plutôt le look du supernerd, prétendent pouvoir lui botter le cul au karaté. Il refuse de participer au sketch et est un telle merde pour tout le monde toute la semaine qu'il s'agira de la seule fois où Lorne Micheals considère présenter un SNL sans hôte invité. Seagal est relégué aux oubliettes. Lui et sa mauvaise attitude.

2. Frank Zappa.
À la fois hôte et invité musical un samedi d'automne en 1978, l'incorrigible Frank choisit de ne jamais se mêler à l'équipe durant la semaine de création des sketchs et de s'impliquer très mollement dans la livraison des performances de comédies en direct. Lorsqu'il présente les sketchs, ou encore ses propres morceaux musicaux, il s'assure que l'on comprend qu'il lit des "cue cards" aux côtés des caméras, qu'il insulte sans réserve. 100% de mauvaise foi, il fait de multiples références au pion qu'il est dans le marketing de l'émission. Micheals le banni dès sa première intervention et lors du salut de la fin, tout le monde s'entend pour ne pas communiquer avec lui.

1. Sinead O'Connor.
La troublée chanteuse irlandaise choisit sa tribune du mois d'octobre 1992 pour changer les paroles de la chanson de Bob Marley qu'elle interprète a cappella, en fait une chanson sur les agressions sexuelles portés contre les enfants, brandit une photo du pape Jean-Paul II, la déchire et déclare "Fight the real ennemy". Un tel coup d'éclat en ferait aujourd'hui une superstar mais aux États-Unis de Bill Clinton, ce geste éteint littéralement sa carrière. Et bien sur Sinead est envoyée dans les limbes des futurs invités de SNL.

Ce même samedi soir, L'amoureuse et moi nous nous rencontrions pour la toute première fois de notre vie.

Bannissant nos coeurs respectifs de la errance amoureuse pour toujours.

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)