jeudi 17 avril 2014

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable*******************A Love Supreme de John Coltrane


Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps, vous sera offert sur ce site.

Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.

J'ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.

Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan.
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.

Par ordre de création.

Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.

C'est aussi la terminaison du mot habibi quien dialecete irakien veut dire Mon amour.

Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.

Ce que le musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.


A LOVE SUPREME de JOHN COLTRANE

Décembre 1964.

Depuis 2 ans, le saxophoniste John Coltrane est le leader d'un quartet fabuleux composé de Jimmy Garrison à la basse, Elvin Jones à la batterie et aux multiples instruments exotiques et de McCoy Tyner au piano.

Le quatuor joue un jazz guidé par la recherche spirituelle, la musique comme un état d'esprit. Harmoniquement statique et encline à l'improvisation rythmique et aux mélodies accrocheuses, la musique en studio est excessivement produite tandis que sur scène, elle se rapproche plus des standards jazz plus accessible à tous. 

En trois albums, Duke Ellington & John Coltrane, Ballads et John Coltrane & Johnny Hartman, il était passé d"expérimentateur du saxophone pour amateur de jazz pointu" à "Jazz pour tous". Il avait aussi, après des années auprès de Monk et de Davis, il avait investi ses gains dans une maison au vaste terrain de Dix Hills dans le secteur d'Huntington, dans l'État de New York.

Habité à un tel point par les sons indiens qu'il baptisera un de ses enfants Ravi, Coltrane se permet donc deux albums plus risqués, le premier plus improvisé et l'autre plus audacieux Le dernier album enregistré en avril 1964, sombre et moins accessible sera suivi par un été riche en inspirations pour le quartet qui composera dans la pièce située au dessus du garage de la demeure de Dix Hills, un bijou musical. Le précieux album sera produit par une sommité du métier, co-auteur de grands succès immortels

Laissez-vous guider par l'amour suprême de Coltrane & Friends.

La rumeur veut que la spiritualité soit entrée dans la vie de Coltrane suite à une overdose presque fatale subie en 1957. Depuis, il aurait été convaincu qu'une force suprême l'aurait sauvé de la mort. Une force dont son talent au saxophone aurait été le galvanisateur. L'ode en la foi et l'amour de Dieu commence avec un premier mouvement, Aknowledgement, s'ouvrant sur un bruit claire de cymbale de Jones, évoquant de l'eau, comme on se serait lavé les mains, purifié la peau avant d'entrer dans l'Église, et contient un mantra à la contrebasse de Garrison qui, mis en mots, donnera le titre à l'album. 


Le second mouvement fait la part belle à McCoy Tyner au piano. Ce morceau contient des passages jazz des plus mélodieux de toute l'histoire du genre.

Le dernier mouvement est probablement le meilleur. Il est composé en deux parties, Pursuance & Psalm et s'ouvre sur un éboulis à la batterie de la part d'Elvin Jones et se termine sur le même son de cymbale claire qui avait ouvert l'album. Le mantra de la contrebasse de Jones est ici chantée par Coltrane (en huit pistes vocales superposées) et confirme le titre de l'album. 

Et ce que Coltrane veut nous inculquer, l'amour suprême,  tel un prédicateur musical.
Certains ont d'ailleurs dit, en pleine ère pré-negro-power aux États-Unis, que cet album était un hommage aux sermons des prédicateurs afro-américains.

Dans mon cas, bien qu'agnostique, ça a marché.
Pour mes oreilles en tout cas.

Pour amateur d'avant-garde jazz, d'improvisations jazz, de spiritisme musical, pour gens zen, pour amateurs de parfums d'orient, de jazz modal et de post bop .

L'enregistrement de cet album aura 50 ans le 9 décembre prochain. Le saxophoniste Yannick Rieu lui rendra hommage au Festival de Jazz de Montréal cet été le lundi soir, 30 juin.     


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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)