lundi 30 décembre 2013

Frédéric Back (1924-2013)

Pendant que nous fêtions Noël en famille, que certaines le faisaient à la chandelle, sans électricité, que les déneigeuses s'activaient dans les rues, Frédéric Back s'éteignaient doucement auprès des siens.

Né à Sarrebruck en Allemagne, ses parents sont Alsaciens.

Il étudiera le dessin à l'école de dessin de la rue Madame à Strasbourg, puis à l'École Régionale des Beaux-Arts de Rennes. Il débute une carrière de peintre et expose ses oeuvres. Il se lie d'amitié avec ses condisciples Joseph Archepel, Jeanne Baglin, Jean Brand'honneur, Geoffroy Dauvergne, Roland Guillaumel, Jean-Marie Martin, Roger Marage, Guillemette Lelardoux-Chanu, Henry Thomas qui resteront des amis toute sa longue vie. À 18 ans, il avait illustré un roman largement autobiographie écrite par le récipiendaire du Goncourt en 1934 Roger Vercel. Il illustrera un autre de ses livres 4 ans plus tard.

Émigré à Montréal après la guerre, il enseigne à l'école du meuble succédant à Paul-Émile Borduas et à l'école des Beaux-Arts où il fait le rencontre d'Alfred Pellan.

La naissante Société de Radio/télévision Radio-Canada l'engage en 1952 comme illustrateur, créateur d'effets visuels, concepteurs de décors et de maquettes pour de nombreuses émissions. Dans les années 60, il réalise de nombreuses verrières d'église et dans les lieux publics. On lui doit, assisté de René Derouin, tout le décor de la station de métro Place-des-Arts à Montréal.

En 1968, il rejoint l'équipe d'animation d'Hubert Tison au studio d'animation de Radio-Canada. De 1968 à 1993, il réalisera 10 courts-métrages tout en poursuivant son travail pour les différentes émissions culturelles, éducatives, scientifiques et parfois de fiction.

Son premier film, Abracadabra, est lancé en 1970 et fait sensation. L'année suivante, il fait encore tourner les têtes avec Inon, ou la Conquête du Feu. Pédagogue dans le sang, il réalise La Création des Oiseaux en 1973 puis le lyrique Illusion l'année suivante. Trois ans plus tard ce sera Tarata La Parade. Puis, en 1978, Tout Rien est nommé aux Oscars dans la catégorie du meilleur court-métrage d'animation. Il ne gagne pas mais ses oeuvres font le tour du monde et il est de plus en plus reconnu et admiré. L'Oiseau de Feu est lancé en 1979.

En 1981, il est à nouveau nommé aux Oscars et cette fois la rumeur est favorable. Surchargé de travail, angoissé par rapport au résultat des Oscars et travaillant très tard une nuit, il s'asperge par erreur une canne d'aérosol directement dans l'oeil droit. Il en perdra bêtement l'usage. Il rafle l'Oscar.

Le cinéma est un moyen pour lui de passes ses messages écologistes, une cause qui lui est à coeur. Humaniste jusqu'au bout des ongles, il devient aussi végétarien et militant pour les droits des animaux. Il cite Yourcenar en disant "Les animaux sont mes amis et je ne mange pas mes animaux".

Il adapte une nouvelle de Jean Giono en 1987 en français narrée par Phillippe Noiret et en Anglais par Christopher Plummer. Non seulement rafle-t-il alors son second Oscar mais ce film à lui seul gagne plus de 40 prix à travers le monde et le consacre pour les restant de ses jours. Le film est tout simplement magistral à tous les niveaux. Un chef-d'oeuvre.

Le grand respect de Back pour l'environnement ne se reflète pas seulement dans ses films mais au quotidien aussi. Il s'engage facilement dans les causes qui luttent contre la pollution, Eau Secours! et la Société pour vaincre la Pollution entre autre chose. Il sera aussi membre fondateur de la Société Québécoise pour la Défense des Animaux.

Il illustre des livres pour enfants pour lequel il reçoit le prix du Gouverneur-Général.

En 1993, il lance son dernier film, un hommage au Fleuve Saint-Laurent, et est à nouveau nommé aux Oscars (qu'il ne remporte pas cette fois).

Dans les années 2000, sa fille s'assure de préserver son oeuvre en gérant un site internet visant à mettre en valeur le travail de son illustre père. Plus de 5000 oeuvres s'y trouvent.

Les Mosaïculutre de Montréal lui rendent un splendide hommage.

À l'âge de 89 ans, le 24 décembre dernier, Frédéric Back a poussé son dernier souffle vaincu par le cancer.

Impérissable resteras-tu Frédéric.
Allez trainer à la station Place-Des-Arts pour l'honorer.

Merci la vie, pour Frédéric Back.

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)