jeudi 31 octobre 2024

Musiques Gothiques

Le mouvement gothique est né du punk, mais a surtout créé le post punk. aaaaaah! ces étiquettes... 

J'était tout à fait enfant pour vivre pleinement le punk en direct, mais tout à fait adolescent pour entendre mes parents me prévenir de ne pas le devenir comme les leurs leur disaient de ne pas se laisser pousser les cheveux ni se comporter comme les Beatles et les Rolling Stones à leur époque. Punk était associé à "peur générationelle". Ça marquait une distance, traçait une ligne, entre nos parents (boomers) et nous (X). 

Il restait risible de s'inquiéter de White Riot de The Clash et d'ensuite entendre s'enchainer Train in Vain, Stay Free ou Lost in The Supermarket du même band. Le seul qui comptait alors. Punk était un mot associé à la peur et si on pouvait faire peur à notre tour aux parents qui nous avaient fait peur: Wow! be it ! On a remplacé ça aujourd'hui par woke pour faire peur aux vieux.

J'étais donc punko-gothique-prepo-jock-nerd. Un vampire, ça se métamorphose. La musique populaire, inspirée du punk, du new wave et du séduisant expressionisme allemand, a fait naître toute une série de bands et de chanteurs/chanteuses, qui ont pu se faire étiqueter, un temps, gothiques. 

Voici 10 de ceux-ci qui m'ont tous tant séduit qu'ils ont tous une liste de lecture sur mon téléphone. 

(durée entre parenthèses

Gavin Friday (2h10)

C'est en fait lui qui m'a donné l'idée en lançant son 6e album, son premier en 13 ans, vendredi dernier. Leader du band post punk The Virgin Prunes, je le découvre à l'aveugle en 1995, alors chanteur solo. J'ai 23 ans et je travaille dans un magasin de disques. Pour s'assurer qu'on assiste aux réunions, on nous promet de pouvoir piger dans une boîte de copie promo de CD. Je prends à l'aveugle Shag Tobacco de Friday, dont je ne fais qu'aimer l'esthétique de la pochette.  Je ne connaissais rien de lui. Je tomberai en bas de ma chaise. J'écouterai cet album parfait de bout en bout jusqu'à nos jours. J'apprendrai ensuite que le chanteur à voix suave est un ami d'enfance de Bono, un irlandais comme moi. Son dernier album est très bon.  

Depeche Mode (2H18)

Actifs principalement entre 1984 et 1997 dans l'ère dite "populaire" c'est justement à 12 ans, dans mon entrée au secondaire, que je les découvre et qu'on détermine alors si on est "guitare piano" ou "guitare électrique". C'est trop con, je serai les deux. DM ce sont 3 claviers et un guitariste. Larry Wilder, le guitariste (Martin Gore le sera aussi au final) quittera le band et Andy Fletcher décèdera trop tôt. Mais trame sonore importante d'entre nos 12 et 25 ans, la voix grave, le ton Kraftwerk croisé avec Joy Division, le look sombre, tout est dans le ton gothique d'une orchidée née sur une pointe de charbon. 1986, sommet de mon intérêt pour le band.

Joy Division (1h09)

Toujours une insulte de penser que le Dave Fucking Matthews Band soit au Temple de la renommée du rock'n roll alors que Joy Division/New Order n'y soit pas. Alors que presque personne n'a fait du rock'n roll inspiré du DMB et que des dizaines et des dizaines de groupes ou d'artistes se sont dit influencés par leur style sombre aux racines punk, où la batterie n'est pas l'horloge du band, mais la base et la guitare qui s'effaceront peu à peu sous les claviers de New Order, du moins un temps. Joy Division n'aura eu que 2 albums studios, mais une influence immense sur le futur musical, braise gardée vibrante pas New Order, qui, entre 1977 et 1980, donnait du coup de poing dans le trop mou musical. 

Bauhaus (1h08)

Dub, punk, glam rock, psychédélique, funk, underground, la formation comprenant Peter Murphy, Daniel Ash, David J et Kevin Haskins n'aura que 5 albums entre 1980 et 2008. Mais leur influence reste encore, majeure. L'auteur de Fight Club, Chuck Palahniuk, dit avoir écouté du Bauhaus pour écrire son roman Haunted, lancé en 2005. Le groupe joue aussi Bela Lugosi's Dead dans le film The Hunger, un film de vampire mettant en vedette David Bowie, dont Murphy copie un peu le style et la voix. Pas surprenant qu'ils aient aussi repris Ziggy Stardust. Très Ziggy peut être ce band. 

Peter Murphy (2h08)

En solo, Murphy, ex-chanteur de Bauhaus, garde cette voix de baryton qui fait son charme. C'est lui qu'on a choisi pour être assis dans un divan face un système de son qui le décoiffera si il utilise une cassette Maxell. Sa poésie sombre, ses musique exotiques, plusieurs l'ont qualifié de parrain du gothique.

Love & Rockets (2H04)

Quand Murphy choisi de partir en solo, Ash, David J et Haskins ne veulent pas rester derrière. Ils forment alors le trio Love & Rockets. Parfois inspirés de Motown, parfois inspirés de T.Rex, ils donneront dans le rock alternatif, indépendant, post-punk, néo-psychédélique et l'électronique. Ils lanceront 7 albums jusqu'en 1999, avant de tous partir en solo pour de bon.

The Cure (3h10)

Ce band, vu 2 fois en spectacle, et qui a suivi mon existence de 7* à 52 ans, lance un 14e album pas plus tard que ce soir, minuit. Le premier en 16 ans. Reeves Gabrels est désormais considéré membre du groupe. Qui comprend toujours Robert Smith, Simon Gallup et Roger O'Donnell qui ont marqué la  formidabilité du groupe dans les années 80. Morose, atmosphérique, très pop par moments, la formation a commencé à trouver son son quand il s'est imposé dans la production des ses albums. Longs crescendos, claviers parfaits et intemporel d'O'Donnell, base magique de Gallup, guitares de toutes sortes assez remarquables, ce band m'impressionne toujours. La durée de la liste de lecture le confirme.


  Siouxie & The Banshees (1h34)

Robert Smith, guitariste des Banshees en 1979 et de 1982 à 1984, afin de se réorienter mentalement sur la direction musicale à prendre avec The Cure, qu'il voulait punk Beatles, ou croisé d'Elvis Costello et The Buzzcocks, trouve le parfait équilibre dans ce band guidée par la voix de Siouxie Sioux et la basse de Steven Severin. Goth rock inspiré du punk, Siouxsie était une des filles autour des Sex Pistols qui ont fait virer Bill Grundy en 1976. Siouxsie et ses Banshees ont été actif entre 1976 et 1996 et en 2002.

The Cramps (1h35)

Jena Ortega, en Wednesday a présenté ce formidable band qui a peuplé mes oreilles en secondaire III quand j'étais amoureux de Christine Dion et vice-versa et qu'elle me les avait fait découvrir. Je ne pense plus à Cricri de nos jours, mais ce band, qui a existé dans le simple but de sauver le rock'n roll qu'il sentait mourir avec l'arrivée du New Wave, aura réussi l'exploit de faire naitre un style qu'on leur a collé: psychobilly. On leur a aussi collé l'étiquette de gothabilly. Les deux leur vont bien. Comme le couple Lux Interior et Poison Ivy était tout simplement extraordinaire. Lux nous as quitté le jour de mes 37 ans. Au même âge que mon père qui le suivrait dans la mort, 10 mois plus tard, sans prévenir, à seulement 62 ans.  

Sisters of Mercy (1h20) 

Bien entendu, le band le plus gothique possible dans le ton, dans le son, dans les vêtements strictement noirs. Des anciens membres de ce band ont formé par la suite les pas-moins formidables The Mission et Ghost Dance. J'ai des souvenirs de CEGEP de ce band, période où je les ai le plus écouté avec assiduité. J'ai même fréquenté alors une Marianne, comme partenaire amoureuse. Mais ne le dites pas à son chum. Ils n'auront que 3 albums, dont le dernier en 1990, qui me fera découvrir les deux autres d'avant, le groupe a cité, entre autres, les Psychedelics Furs, Lou Reed, The Velvet Underground et David Bowie comme influences. Je ne pouvais qu'aimer. 

Mentions honorables: Echo & The Bunnymen. David Sylvian, Christian Death, The Stooges, Pere Ubu, Suicide, The Birthday Party, The Fall, Dead Can Dance, Cocteau Twins.   

Bon Halloween sur une trame sonore du genre.

* Mais ne les découvre qu'à 12 ans.

mercredi 30 octobre 2024

Là-Bas, aux États-Unis

Là-bas, aux États-Unis, et dans tous les États, il y a des standards d'établis pour à peu près tous les sujets. Une floppée de leçons à faire apprendre aux jeunes dans les écoles et que les enseignants doivent faire apprendre à leurs élèves. Mais la meilleure leçon qu'on leur apprendra ne viendra jamais d'aucun syllabus. La plus grande leçon que les jeunes apprendront, les enseignants ne s'en souviendront même pas. 

Les jeunes, femmes surtout, n'ont plus le droit de dire, n'ont que le droit de retenir leur langue. Mais quelque part aux États-Unis, il y a un(e) jeune qui a en main une copie du chef d'oeuvre Catcher in the Rye, et les yeux et la tête dans ce brillant livre. Mais la démocratie meurt dans la noirceur. Et pas beaucoup plus loin, un(e) jeune du même âge a dans les mains un fusil. Mais une seule de ces deux choses a été bannie dans certains États des États-Désunis. Et ce n'est pas celle qui peut vous transpercer la peau et vous supprimer mais celui qui dit "fuck you" sur plus d'une page. 

Voulant devenir les surveillants d'eux-mêmes, contrôlant choses dites, choses pensées, on se bâillonne. 

Là-bas, aux États-Unis, il y a un(e) enfant assis(e) à l'ordinateur de sa mère, lisant une page de l'internet valorisant le Ku-Klux-Klan ouverte au grand public. Ce même enfant ne pourrait jamais lire To Kill a Mockingbird, depuis peu, depuis que le racisme est décomplexé. Parce que son école a banni ce chef d'oeuvre littéraire de Harper Lee pour son utilisation de mot en N. 

La brillante poète et essayiste Maya Angelou est bannie, bannie, BANNIE. Parce qu'elle parle de viol. Il est interdit de parler de viol à l'école. On leur apprend que si quelque chose arrive, il n'est pas nécessaire d'en parler. Ils construisent ce nouveau magasin à rayons afin qu'ils oublient ce pour quoi ils devraient vraiment se sentir digne. Ils les construisent avec la sueur hispanique, la sueur noire, la sueur esclavagistes, la sueur autochtone, à la sueur de ceux et celles qui se sont toujours battu pour simplement se faire entendre. 

Là-bas, aux États-Unis, ici au Canada, les routes transcontinentales ont été bâties par les camps de concentration japonais. Ces choses sont absentes des livres d'histoire. On leur apprend qu'il vaut mieux de se taire que de rendre les gens inconfortables. Là-bas, aux États-Unis, les filles qui graduent cherchent pendant des heures leur robe de bal. Pendant que dans le Sud, des jeunes du même âge cherchent dans les objets perdus, se magasinant un manteau d'hiver qu'ils n'ont pas le moyens d'acheter. États-Unis, pays de toutes les inégalités. 

Les jeunes sont en retard et fatigués en classe parce qu'ils ont travaillé tard en soirée, on donne des prix pour le moins d'absentéisme en classe, mais aucun prix pour sauver les finances de sa propre famille. Ils parleront de ta musique comme celle du ghetto, parce que pour chaque pauvre il y a un(e) plus riche. Les écoles font la promotion de s'aimer soi-même, mais parlent du pourcentage de gras très publiquement en éducation physique.

Là où le mot trans est banni, banni, BANNI. Aux États-Désunis.

Les filles doivent endurer les regards pervers dans leurs uniformes d'écolière, et supporter qu'un bon athlète, agressant une meneuse de claques, soit protégé par leur entraineur et l'école. Les femmes sont tuées pour avoir rejetée des avances. Ici, là-bas, partout. Mais aux États-Unis, ils ont un outil légal qui se décharge avec efficacité. 

Ce qu'ils apprennent de nos jours: ne voient pas, n'entend pas, ne parle pas, ne cours pas, garde les yeux bas, et sur ton bureau, glisses toi sous celui-ci, si tu crois que c'est un pétard ce bruit.

Les meilleures leçons, là-bas, aux États-Unis, ne sont pas celles qu'ils apprennent de l'école, ce sont celles qu'ils/elles se rappelleront privés d'apprendre.

Comme la vie commence à la naissance et Dieu n'existe pas. 

Dieu, c'est toi. 

Satan a été inventé autour du 16e siècle quand on a compris qu'on pouvait dominer les gens par la peur. Jusqu'alors, il n'était pas dans le roman de la Bible.  

Là-bas, aux États-Unis, on votera au prochain mardi, une femme de couleur ou un menteur agresseur raciste. Peu importe l'issu, le candidat raciste sera ou bien dans un pouvoir malsain pour l'humanité encore 4 ans, ou bien presqu'assuré prisonnier dans un costume orangé. 

L'appui de certains riches comme Jeff Bezos et Elon Musk pour le candidat impossible confirme qu'ils veulent préserver une pyramide où ils seront toujours protégés, impunis dans la tricherie et adulés par l'immaturité Trump. 

Là-bas, aux États-Unis, qu'on lui dise fuck you sur plus d'un vote.

Par simple dignité humaine.  

Qu'il soit enfin banni de l'espace présidentiel. 

Sa simple présence restant toujours, tout simplement ahurissante. 

mardi 29 octobre 2024

À La Recherche Du Temps Perdu***************Frankeinstein de Mary Shelley

Chaque mois, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: La littérature.

Lire c'est aspirer à comprendre l'univers de quelqu'un d'autre, s'est s'ouvrir sur des mondes, des univers, des personnalités, des manières de penser, c'est concurrencer sa propre manière de penser. C'est apprendre er découvrir., voyager à peu de frais. C'est accepter de respirer sur le rythme de quelqu'un d'autre.

Et respirer, c'est vivre. 

FRANKEINSTEIN de MARY SHELLEY

La naissance de Mary Shelley provoque la mort de celle qui l'accouche. Elle se trouve donc très près de son père, si rapprochée que la seconde épouse de son père en sera jalouse. Le père de Shelley est un auteur britannique reconnu et estimé en fin de 18è siècle. À 17 ans, elle commence une liaison amoureuse avec un homme marié dont la femme se suicidera. Elle quitte avec lui en Italie et perdra une enfant de grossesse prématurée. En Angleterre, en raison de tout ça, elle est vite ostracisée et développe une haine des Hommes avec un grand H. Elle tricote mentalement son monstre. À 21 ans seulement, après un été passé en compagnie de Lord Byron et  l'écrivain italo-anglais John William Polidori, elle perdra deux autres enfants avant d'en avoir un dernier, survivant. Une fille. Mais son mari périt en mer pendant une tempête et elle se confine à élever sa ville, tout en développant son histoire née d'un pari avec Byron & Polidori de chacun écrire une histoire de fantômes. 

Contrairement aux films de laboratoires qu'on nous as présenté au cinéma, le roman est nettement plus riche. Et commence par une part épistolaire où un capitaine explorateur du Nord, écrivain raté, écrit à sa soeur le monstre géant qu'il a croisé englacé, sur une luge tirée par les chiens. C'est l'intro. C'est aussi la fin de l'histoire.

La suite redevient chronologique. On y suit Victor Frankeinstein, jeune italien issu d'une famille bourgeoise de Genève, qui, à l'université, se passionnera pour ses études en chimie et en sciences. C'est là qu'il travaille une sorte de réplique humaine de plus de 8 pieds auquel il a greffé des organes animales. Il essaie de créer quelque chose de beau, mais les yeux sont jaunis, la peau aussi, la créature est effrayante. Il l'abandonne. Il va boire son désespoir (sa mère est aussi morte de la scarlatine entretemps) et rencontre un ami d'enfance, Henri Clerval, qu'il ramène chez lui afin de lui montrer sa création. Mais la créature n'y est plus...

Les morts commencent à s'accumuler dans la vie de Victor Frankeinstein. Et faisant une marche en montagne pour se changer les idées, il tombe sur sa créature, qui lui confessera son mal. Et tentera de justifier son existence. Entre menaces malsaines et espoirs futiles. Il exige de son créateur une partenaire afin d'avoir droit au bonheur humain aussi. 

Vous raconter la suite, encore pleine de rebondissement, serait vous gâcher le plaisir de la lecture. Mais on termine bien en Antarctique.

Imagination poétique, horreur gothique, absurdité dégoûtante, humanisme et animaleries, le roman est un véritable chef d'oeuvre Halloweenesque. Le livre sera adapté, avec considérables modifications, au cinéma, au théâtre, à la télévision, dans les bandes dessinées, les dessins animés, partout dans le monde et traduit aussi dans toutes les langues. 

Avec misogynie d'époque, on parlera souvent de "la fille de William Goodwin" alors qu'écrire tout ça à seulement 21 ans, est un véritable tour de force. 

On dit que le nom de Frankeinstein a été directement inspiré de la visite qu'aurait fait Mary du château Frankeinstein en 1814, où l'alchimiste Allemand Joseph Conrad Dippel y aurait fait des expériences sur les corps humains. Le prénom de Victor est un lien direct avec Paradise Lost, de John Milton, une oeuvre fétiche qui était l'une des favorites de Shelley. On reconnaitrait aussi clairement le mari disparu de Mary dans le personnage de Victor. 

Extrêmement intéressant. 

Et très approprié cette semaine.

Un très bon film me semble encore à faire autour de ce livre.  En attendant, lisez-le. 

lundi 28 octobre 2024

Savoir C'est Qui, Rien Ne Pouvoir Prouver

Felipe Santos était un immigré illégal vivant en Floride, à Immokalee depuis 3 ans. Il envoyait de l'argent à sa famille au Mexique. 

Le 14 octobre 2003, vers 6h30 du matin, en compagnie de ses deux frères, il se rend au travail en voiture, mais conduit mal et fait un accrochage. Un policier du nom de Steve Calkins se déplace sur les lieux et lui lui demande ses papiers, Il n'a bien entendu rien. Pas de papiers d'assurances non plus. Les deux frères sont laissés sur place et il quitte en voiture au poste de police en compagnie de Steve Calkins. 

Plus tard dans la journée, son employeur appelle le poste de police afin de payer sa caution et le faire libérer pour qu'il travaille le lendemain. Mais il semble qu'il n'ait jamais été enregistré pour une être dans une cellule. Calkins se justifie en disant que puisqu'il était poli et coopératif, il avait changé d'avis et l'avait laissé à une station service. Toutefois en vérifiant la station service, ça ne reste pas clair pourquoi on l'a laissé à celle-là. Elle se trouvait franchement loin de son lieu de travail,  avec ses frères, en voiture, ils y étaient si près du boulot que leur employeur (le même) était même allé les chercher. De plus, la femme impliquée dans l'accrochage a témoigné que le policier était devenu très agité quand il avait appris que Santos était sans papiers. Et dans les heures prétendues, la station service est claire, aucune voiture de police ne s'y est présentée si tôt en matinée. 

Le 29 octobre suivant, deux semaines plus tard, ses proches ont fait déclarer une disparition à la police. Toutefois, un mois plus tard, sans jamais consulter la femme de Santos, on déclarer que l'enquête est fermée, que Calkins n'a rien à rajouter, qu'on arrive pas à trouver.

Le 12 janvier suivant, il y a 20 ans, à Naples cette fois, toujours en Floride, Terrance Williams, 27 ans, père de 4 enfants, récemment déménagé du Tennessee afin de se rapprocher de sa mère, disparait. Williams s'était rendu à une fête entre co-travailleurs et n'avait pas de permis de conduire valide. Il était non seulement suspendu car il devait passer en cours pour avoir conduit en état d'ébriété et il était aussi expiré. Sans moyens de se rendre à la fête entre amis, il avait choisi de conduire illégalement ayant peut-être bu un peu avant de s'y rendre, conduisant donc mal. Le 13 janvier, quand sa mère n'arrive pas à le rejoindre, ce qui n'arrive jamais, elle s'en inquiète. Sa famille et son co-locataire aussi. On le déclare disparu. La voiture a été remorquée par un policier: Steve Calkins. 

En vérifiant davantage, on découvre que Calkins n'a pas signalé de rapport d'arrestation ni d'incident. Williams travaillait au cimetière et les employés qui y avait fait la fête ont témoigné avoir vu Calkins intervenir auprès de Williams et l'assoeir dans sa voiture quand Calkins lui a demandé de s'identifier et qu'il n'avait pas les papiers pour le faire. Williams, en probable état d'ébriété, conduisait de manière erratique. Calkins leur a demandé si il pouvait laisser la voiture dans le cimetière. Ce à quoi ils ont dit oui. Mais on l'a vu un peu plus tard reprendre cette voiture et la stationner sur la route, hors du cimetière. Laissant les clés dans l'herbe. Quand la famille a tenté de rejoindre Calkins il a clamé ne pas se rappeler avoir été en contact avec Williams. Puis, après insistance, a cru se rappeler quand ses supérieurs l'on forcé à faire un rapport d'incident.

Mais son rapport ne fait aucun sens. Il prétend qu'il a rencontré Williams vers midi 15 alors que les employés confirment qu'il était 9 ou 10 heures du matin, heure ou Williams travaillait. Calkins dit aussi que Williams lui a demandé un transport pour la même station service que Felipe Santos, "car il était en retard pour travailler", mais ne travaillait pas à cette station service, était sur son lieu de travail. Depuis Santos, on avait fait installer des caméras à la station service et rien de ce qu'il déclare n'est vrai. On dépose une plainte contre Calkins. 

Une enquête fait découvrir que Calkins fait des blagues avec les remorqueurs afin de dire "Peut-être qu'il est au cimetière et que sa voiture disparaitra dans la nuit de l'Halloween". Il dira aussi que c'est une Cadillac de pauvre et "a piece of junk".  Il ment aussi que la voiture était incirculable sur la route parce que non réglementaire, ce qui est faux. Un membre de la famille a ramené la voiture à la maison, une fois remorquée. À 1h12 de l'après-midi, le jour de la disparition, on apprend qu'il a demandé une inspection du passé de Terrance Williams, ce qui contredit entièrement qu'il ne savait pas qui il était. Les suivis policiers de ses déplacements ce jour-là, sont "effacés par erreur" pendant deux heures. 

Trois test de polygraphe ont eu des résultats différents. Un concluant, un non concluant, et un affichant "décevant". 

La catégorie disgracieux et raciste n'existait pas. 

Le FBI s'est alors impliqué et, incapable de rien trouver car les policiers sont toujours en bonne position pour effacer toutes traces, on l'a promptement limogé et radié de son métier. 

Il a quitté la Floride en 2016. 

Une théorie soutient que les deux hommes auraient été victimes de la tournée Starlight. Une pratique subtile d'élimination humaine existante depuis les années 70.

dimanche 27 octobre 2024

Unique

C'est un fameux week-end qui se dessinait pour moi. Je ne suis vraiment pas difficile à contenter. Deux dvd commandés sur Amazon arrivaient pour moi ce vendredi, ce qui ouvrait le week-end à merveille. Mais ce n'était ni le film de Peter Bogdanovich ni le film d'Orson Welles que j'allais d'abord consommer, mais deux autres. Les deux qu'on voulait voir de toute manière avant que ce ne soit retiré. Des "bons" (c'est toujours selon) films ça reste pas aussi longtemps que des films populaires. C'est comme la musique. 

Il y a les populaires qui rejoignent beaucoup de monde et qui sont surdiffusés, et il y a les musiques plus nichées qui n'ont pas la même exposition publique. Avec l'âge, il devient toujours plus intéressant de les dénicher dans une série, dans un magasin, chez des ami(e)s, dans un festival, dans un balado. 

Mes fins de semaines, si j'étais célibataire, je les passerais à lire et à consommer des films. Je le fais dès que j'en ai la chance, là où un paquet d'hommes se réfugient dans une garage pour gosser des affaires. Je ne suis pas cet homme. Ceux qui me connaissent le savent. J'avais aussi, de la bibliothèque, à la maison, The Apartment, de Billy Wilder, avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine, film de 1960. Ce film m'a beaucoup plu. Vraiment. 

C'est ce que j'appelle une "croquée d'époque". Une sorte de présentation de ce qu'était les moeurs de 1959, aux États-Unis. Là où plusieurs conservateurs aimeraient revenir. Candide et probablement assez révélateur de l'époque. Voilà pourquoi il a été enregistré à la Librairie du Congrès des États-Unis puisque culturellement, esthétiquement et historiquement fidèle à ce qu'était le peuple des États-Unis, alors. 

10 fois, ce film a été nommé 10 fois aux Oscars suivants, remportant la moitié des nominations, dont celui du meilleur film, du meilleur scénario original et du meilleur réalisateur. Mais la vraie révélation (l'histoire reste très bien ficelée) aura été les deux principaux acteurs, Lemmon & MacLaine, tout simplement parfaits dans leurs rôles. Le premier dans le rôle d'un travailleur de l'assurance parmi tant d'autres, mais qui est aussi propriétaire d'un appartement du même édifice de travail, et qui sous-loue cet appartement pour des rendez-vous...de toutes sortes. Son patron l'apprend un jour et pensant être congédié pour cet appartement qu'il sous-loue à des employés supérieurs de la compagnie d'assurance, il se voit plutôt voir offrir une promotion, si le patron en question peu aussi en profiter pour y inviter des femmes pour des rencontres extra-conjugales. Parmi elles, celle qui s'occupe de l'accueil et des portes d'ascenseur, la responsable de la bonne humeur matinale, Fran, incarnée par MacLaine, personnage assez formidable pour l'époque, car ouvertement consciente qu'elle tombe amoureuse d'hommes mariés, et ça ne lui fait que du mal. 

C'était pas fréquent, sur pellicule de cinéma, des femmes qui naviguaient avec ce type de conflit intérieur, aussi longtemps dans un long-métrage à la fin des années 50/début des années 60. Mais dans la vraie vie vraie, on sait qu'elles sont nombreuses, et trop souvent malheureuses. Cet écho social a parlé au public de 1959-1960 et parle encore de nos jours. L'envie d'être unique. Lemmon était le Tom Hanks des années 60. Dur de ne pas le trouver sympathique. Grand acteur, mais aussi meilleur humain encore. 

Shirley Maclaine avait 25-26 quand elle a tourné ce film. Elle est très jolie dans ce film. M'a rappelée une ami(e) à nous vraiment tout le film. Et son personnage imparfait et sentimentalement difficile à coordonner est un beau défi d'actrice qu'elle a relevé avec brio. La masculinité toxique de l'époque est clairement, doucement, mais clairement facile à repérer. Le personnage de Lemmon s'en trouve démarqué, d'un certain écart, même si il en profite de manière pécuniaire avec la location de son appartement, par rapport aux autres mâles du film. Les deux portent le film merveilleusement. Nouveau film "de Noël" pour moi.

Vendredi, nous allions, la belle et moi, voir The Apprentice, film sur Donald Trump, Ivana Zelnickova et Roy Cohn, dans les années 80. Cohn, rapace qui a "fait" Trump, jusqu'à ce que l'élève ne dépasse le maitre dans les même années 80. J'ai beaucoup aimé le jeu de Sebastian Stan qui, plus le film avançait, nous faisait vraiment croire à l'erreur présidentielle de 2016. Jeremy Strong et Maria Bakalova sont aussi excellents et JAMAIS je n'ai reconnu Martin Donovan dans la peau de Fred Trump, le très raciste pommier paternel de la famille T. J'ai aimé plusieurs choix dur réalisateur Ali Abbasi avant de réaliser qu'un autre de ses films était dans mon cahier de films à explorer. 

Je l'ai souvent dit, quand on fait quelque chose le vendredi, le week-end parait plus long. Le film qu'on voulait voir vendredi était Saturday Night. Mais ce film, pas assez vendeur je présumes, avait été exceptionnellement tassé ce vendredi pour une projection spéciale de Longlegs (qu'on avait aussi vu) en présence du réalisateur Osgood Perkins, fils de Tony Perkins. On pouvait ensuite lui poser des questions. Il y a une question qu'il doit être tanné de répondre: "Dans ce film où un sociopathe se travesti en femme pour tuer son monde, le clin d'oeil est volontaire envers votre célèbre père ?". La question est un peu bête car ça semble évident. 

Non, Saturday Night, avait été repoussé à saturday noon. Unique représentation dans ma région de morons. Comme l'amoureuse m'avait manifesté la non envie d'aller voir un autre film de jour, j'ai booké tout seul. 

Et tout seul j'aurai été pour vrai. Aurait-il projeté le film si il n'y avait eu personne ? 

Pas un seul autre spectateur. Projection 100% privée. Unique expérience de ma part. Ça ne pouvait pas mieux me ravir. Personne qui parle, personne qui fait du bruit avec son pop corn ou qui a des commentaires déplacés. Moi en plein milieu, les deux pieds sur le dossier du banc d'en avant. Film que j'ai beaucoup apprécié aussi car j'en avais lu le livre. Le film ne couvre que le soir de la première toutefois mais j'ai reconnu plusieurs témoignages Et ai même retenu des pleurs à chaque moment où on a montré celle qui incarnait Gilda Radner. Adorable personne qui a quitté nos vies trop tôt. Son personnage est atrocement sous développé d'ailleurs. J'aurais pu pleurer sans gêne, y avait personne, mais bon, il n'y avait rien de triste autour d'elle en 1975, encore. J'ai un frère attaqué par 2 cancers quasi condamné à moyen terme. Gilda est partie 10 ans avant l'âge que nous avons présentement. Si mon combattant n'habitait pas 273 kilomètres plus loin, c'est avec lui que j'allais voir ce film. Tout ça s'est entremêlé dans mes sentiments de visionneur. 

Je pouvais ensuite offrir mon samedi soir à l'amoureuse. 

Ce n'était que vendredi et samedi, si comblés qu'aujourd'hui est un bonus. Où je suis aussi censé recevoir mon costume d'halloween qu'on m'avait originalement promis autour du 12 novembre. (je ne m'en étais pas aperçu à l'achat)

Je vais racler les feuilles, chose que j'ai faites hier, mais que j'adore tant qu'il me fait plaisir de refaire aujourd'hui et demain, et l'autre demain encore. Mais surtout, je me promets d'écouter un des dvd que j'ai obtenu récemment, qui inclus aussi Dune 2 & Poor Things

Mais également je vais peut-être commencer Brothers, courte bio (226 pages) d'Alex Van Halen. 

Achetée jeudi après mon don de sang. 

Je sens que ce livre me donnera peut-être envie de pleurer aussi...

samedi 26 octobre 2024

La Laide Patate

La chaine de propagande Fox News a diffusé, en 2017, un reportage sur la hausse de la criminalité en Suède, dont un crime isolé issu d'un groupe d'immigrés. 

Ding Dong Donald a alors retenu ce que son cerveau prend pour des petites pincées d'irritants. Hausse... crime..immigrants... 

Alors au podium quelques jours plus tard comme président des États-Unis, l'ordinateur dans sa tête, lors d'un rallye, dans le gênant État de la Floride, lui a amalgamé un peu n'importe quoi et, emporté par la foule de minions sur place, il a lancé, parlant des crimes aux États-Unis, "...and look what's happening in Germany and look what happenning (sic) last night in Sweden, Sweden, who would believe this ?"

Qui l'aurait cru ? Personne. Car il ne le fallait pas.

L'Allemagne et la Suède sont restés les plus surpris. Que se passait-il chez eux ? Après vérifications: rien. Il avait en quelque sorte glané un titre de reportage qu'il avait écouté avec TDA, et en avait fait n'importe quoi. C'était en février 2017. Dans les deux premiers mois de sa présidence. Ce serait à son image.

Déconnecté du monde réel.

La semaine dernière, son mini me canadien, Pierre Poilièvre, a publié sur les réseaux sociaux une nouvelle indignation en disant ceci : Stupéfiant. 15000 personnes attendent des heures dans la pluie pendant des heures pour obtenir des patates "laides" rejetées. Des milliers retournerons bredouilles quand il n'y aura plus de patates à offrir. Sommes nous dans les années 30 ?

Et il a accompagné d'une photo la lignée de gens, qui ne semble pas plus surpeuplée qu'une lignée de gens en attente de l'ouverture des portes pour un spectacle de musique, attendant sous leurs parapluies. Le moteur du désinformateur était en marche. 

(...) premièrement aucun de ces chiffres n'est vrai, ni bon. 

Ce n'est pas non plus les années 30, c'est une fête calculée. Noble, même. Une initiative d'un compagnie de patates qui reconnait le 20% d'insécurité alimentaire parmi la communauté fermière et veut redonner à ceux et celles dans le besoin. Il n'y a d'ailleurs pas que des patates, il y a toutes sortes de produits fermiers. Tous les aliments qui ne sont pas "parfaits" pour ce qu'on veut offrir aux consommateurs n'est pas jeté mais ici récolté et offert. Des épiceries se joignent aussi à ceci car des aliments, ils en ont des tonnes. 

Mais pas de danger que PP l'imposteur ne vous offre la vérité. Pierre sait une chose sur les laides patates rejetées...et sur la désinformation afin de nourrir l'ignorance de ses ignorants partisans qui prendront la nouvelle et courront, crachoir au bec pour roter leur haine de Trudeau dans la vallée des égaré(e)s. 

Oui, ils en ont manqué. Et c'est formidable. Ça confirme que le besoin est réel. Contrairement à ce que Pignouf PoiLIEvre transforme en contrevérité. PP a chié cette fiente sur les réseaux sociaux afin de souligner l'insécurité alimentaire et tente de l'associer à Justin Trudeau. Mais ça existe depuis toujours et ce n'est pas de la faute du PM. Le capitalisme et les épiceries ont la main ferme sur le marché. 

C'était une tactique de frayeur crasse de Pierre-à-la-sale-face. Faire croire à la désolation alors que c'était de l'heureuse redistribution et support entre producteurs et fermiers locaux. 

Votez pour moi et vous ne ferez pas la ligne sous la pluie pour des patates laides.

Je ne ferai que me tenir en compagnie de patates laides. 

Et dire qu'il mène largement dans les sondages. 

Idiot pays. 

Prêt à élire de l'imposture.

Prêt à élire de l'ordure.

Pays plate.

Prêt à élire une laide patate. 

Ici, à gauche, PP ratant son photoshop. Impsosture rejetée.