Il lui enlève le collier du cou. Il sait que ceci aura peut-être de la valeur. Mais pas elle. Plus elle. Elle n'a plus de valeur pour lui. Il lui enlève du cou. À elle. qui a la tête penchée sur le côté. Le regard vide. Elle était en sous-vêtements. Il prendra le temps de la rhabiller. La soulève sur son épaule. Elle est parfaitement inerte. Il la transporte sur son épaule jusqu'au fond de la maison. Le moment, dans une certaine frustration, devient brouillon.
Un camion circule sur la route 132, route bordée de la précoce neige de novembre. La fumée se dégageant du camion trahissant le froid extérieur. C'est l'automne, mais le décor goûte l'hiver. La maison vers laquelle le camion se dirige est aussi isolée que son propriétaire. C'est une grosse boîte, installée sur un diable, qu'on traîne vers la porte.
Le livreur qui se rend à la porte est trop stylé. Ses pantalons jaunes, son manteau 3/4 et ses lunettes noires à épaisse cadrure trahissent un artiste. Si ce moment avait une trame sonore, il en aurait composé la musique. La boîte semble lourde. La buée sortant de sa bouche confirme le froid. Il sonne à la porte. Le résidant lui ouvre la porte. Avant de le laisser partir, il lui donnera 50$ de type. Le résidant est un homme seul, mais riche. Il referme la porte en regardant dehors comme on s'assurerait que personne ne nous surveille.
fragile. Ce n'est pas la première fois qu'il fait ses gestes. Il semble content de ce qu'il voit dedans. Une poupée de femme de taille humaine. Il la trouve tout de suite belle dans sa belle robe courte. Elle est toute montée. Il la soulève et la transporte dans le salon. Il s'assoit dans le divan d'en face et en sort la télécommande. En appuyant dessus, la poupée penche la tête sur le côté et lui sourit. Monsieur est content. Il se prend en auto-portrait avec elle.
Monsieur est satisfait. Mais il pourrait aussi être dubitatif. Il s'applique à délicatement ouvrir le boîte sur lequel est inscrit
Il se sert un whisky et elle a la main tendue pour contenir son verre. Elle fixe le vide. Il travaille à son ordinateur et converse au téléphone toue ne buvant de temps à autre. Il fait des affaires internationales. Il sort de sa bulle et remarque sa poupée, sort sa commande et lui fait faire un sourire, la tête penchée sur la droite.
Il l'assied dans le salon, ses belles jambes croisées, et lui lit Lolita de Nabokov. Il remarque qu'elle a la main gauche croche. La replace. Dans son bain, plus tard, il l'assied à ses côtés et lui tend le bras gauche afin qu'il serve de porte-serviette. Il lui parle, la fait sourire, lui sourit à son tour, lui embrasse une main.
Il la change de robe et lui met le collier de sa précédente poupée. Il l'installe bien droite devant lui, à table pour souper et active son sourire, celui avec la tête penchée vers la droite. Il la reprend en photo, les reprend en auto-portrait, se sert et se ressert du blanc. Il plonge dans le blanc. Profondément. Il y nage. Bientôt, il sera gris.
Il l'amène au lit. Lui avait choisi le plus joli des déshabillés. Lui en dégage une épaule de sa bretelle. Enlève sont gilet à lui, se met en torse.
Elle est stoïque. Trop stoïque. Il connait ce regard vide. Il prend sa commande. Tente de l'activer. La poupée reste stoïque. Si belle et si stoïque. Elle ne lui sourit même plus. Il connait trop ce film. S'en choque. Il lance la commande au bout de ses bras. La commande se brise. La poupée se désincarne. La tête vers la poitrine. Il la gronde. Elle ne répondra jamais.
Il la saisit sur son épaule, se redirige vers le fond de la maison comme il a trop souvent fait. La lumière du garage est vascillante. Il la dépose au sol. Sur les autres. Elle était si belle. Dommage.
La lumière vascillante laisse tomber des éclats électriques. Un de ses éclats tombe sur la dernière poupée. Puis d'autres éclats. Trop d'éclats. Qui finissent par faire l'effet d'un ranimateur cardiaque.
Monsieur réfléchit au salon. Prend sa douche. Se sert un pain aux confitures.
La poupée reprend conscience. Prend aussi conscience de l'état des lieux. Qui sont toutes ses femmes couchées au sol? Inertes? Elle se prend une corde qu'elle s'enroule dans les mains. A le regard vengeur.
Monsieur devait être à son ordinateur, se commandant un nouveau modèle de poupée avant de mourir. C'est du moins les images qui étaient encore sur son ordi portable.
On l'a retrouvé au sol, visiblement étranglé par une corde. De la confiture et du sang lui sortant de la bouche.
Les traces dans la neige n'ont jamais mené à la poupée.
Encore recherchée.
vendredi 30 novembre 2018
jeudi 29 novembre 2018
Georgie & Benny Étaient de Bons Marionnettistes
Alors que les États-Désunis ont célébré, la semaine dernière leur fête la plus importante de l'année, l'action de grâces, fête décrétée pour la première fois au pays de l'Oncle Sam par George Washington, en 1789, penchons nous sur l'importance qu'aura été la déception dans la fondation de leur pays tendant, de nos jours, vers le merdique.
L'art sombre a une large part dans la création des États-Unis. Pays bâti à coups de fusils. Et à coups de mensonges. George Washington, Benjamin Franklyn sont rappelés à nos mémoires comme de nobles frères qui ont fait naître une toute nouvelle démocratie. Mais leurs fourbes manipulations ont plutôt été passées sous silence dans les livres d'histoire.
L'inhabilité de George Washington de conter une menterie est en soi, une menterie. La légende voulant que GW, à 6 ans, incapable de dire une menterie, aurait avoué avoir encoché à la hache l'arbre à cerises préféré de papa a été inventée par Mason Locke Weems en 1806, afin de mousser les ventes de son livre sur GW.
Pour dire vrai, Washington était un avide maître du faux, avec un talent pour la fourberie et le contre-vérité, qui ne trouverait d'équivalent que 150 ans plus tard.
Pendant la guerre menant à la révolution, c'était même ce talent à être naturellement espion, qui a été mis à contribution, alors qu'on le connaissait sous le nom de code de 711, utilisant de nombreux codes chiffrés pour communiquer, et aurait même fait usage de l'encre invisible dans ses missives. Développant du même coup, un réseau de contact avec les Britanniques (l'ennemi), avec lesquels il partageait des informations sur les traîtres Étatsuniens.
Ses stratégies militaires étaient davantage cérébrales que sportives.
Après un été de batailles autour de Boston, ses soldats n'avaient plus de poudre à fusil. Les troupes de Washington n'en avait plus que pour 9 tirs par soldats. Afin de cacher cette faiblesse potentiellement fatale, aux britanniques, il avait fait commander de fausses munitions, pleines de sable, et s'était organisé pour que les espions Britanniques voient les livraisons leur passer sous le nez, afin de faire croire à un inépuisable rechargement.
Il remplissait de nombreux faux rapports sur ses propres troupes, afin de les présenter comme meilleurs qu'ils ne l'étaient vraiment, conscient que les espions voleraient ces mêmes rapports. Et seraient intimidés par leur contenu. Lors du brutal hiver de 1777-1778, les troupes de GW crevaient de faim, gelaient, et périssaient à vue d'oeil. Ils perdaient la guerre. Ce sont les faux rapports de George qui ont sauvé la peau des troupes, car ils s'est assuré qu'on les vole.
Les boulangeries françaises étaient la source d'alimentation principale des soldats étatsuniens. En en installant plusieurs boulangeries françaises, au New Jersey, il masquait les réels déplacements de ses troupes (ailleurs, en Virginie). Pendant que Washington obligeait Lord Cornwallis à se rendre, à Yorktown, Benjamin Franklyn dupait les Français en créant des alliances, en se costumant en virtueux paysan, victime abusée des Britanniques, épousant pleinement les valeurs françaises. Ce qui le rendit très populaire chez les Frenchies.
Caché en France, et éditeur de métier, il se chargeait de la propagande et des communications dans les journaux. Comment bien manipuler? Contrôler la presse. Ce qu'est incapable de faire Donald Trump. Et le castre tous les jours.
Certaines de ses publications étaient de pure mensonges. Comme cette fausse lettre du prince allemand, écrite aux commandants des mercenaires luttant contre les britanniques, les implorant de laisser mourir les blessés car les Anglais les trichaient financièrement. Ou cette histoire que le gouverneur britannique du Canada payait très cher ceux qui lui ramenait des scalps, encore plus ceux qui ramenaient des scalps de femmes et d'enfants, qu'il vendait ensuite à des intéressés en Inde. C'était faux. Mais ça éveillait la colère publique avec succès.
Leurs mensonges étaient déployés afin de gagner du temps en temps de guerre. Mais le mensonge n'est jamais un succès à long terme. La délégation française de Franklyn, en France, était largement infiltrée par des agents secrets britanniques.
La leçon que Georgie et Benny était aussi que jouer de la vérité était un dangereux animal et doit être utilisé avec délicatesse, grâce, et habileté.
La différence entre la manipulation de la vérité d'il y a 150 ans et celle de nos jours, est majeure.
George & Ben s'en sont servi pour gagner une guerre et ne jamais vivre sous le joug d'un roi.
Ding Dong s'en sert dans le but de faire naître la servilité et qu'on lui serve la déférence que l'on réserve généralement à un roi.
Vous sentez ce vent? c'est la planète qui soupire toute en même temps.
Le coq est roi sur son fumier.
So is Don.
À la fois coq et fumier.
L'art sombre a une large part dans la création des États-Unis. Pays bâti à coups de fusils. Et à coups de mensonges. George Washington, Benjamin Franklyn sont rappelés à nos mémoires comme de nobles frères qui ont fait naître une toute nouvelle démocratie. Mais leurs fourbes manipulations ont plutôt été passées sous silence dans les livres d'histoire.
L'inhabilité de George Washington de conter une menterie est en soi, une menterie. La légende voulant que GW, à 6 ans, incapable de dire une menterie, aurait avoué avoir encoché à la hache l'arbre à cerises préféré de papa a été inventée par Mason Locke Weems en 1806, afin de mousser les ventes de son livre sur GW.
Pour dire vrai, Washington était un avide maître du faux, avec un talent pour la fourberie et le contre-vérité, qui ne trouverait d'équivalent que 150 ans plus tard.
Pendant la guerre menant à la révolution, c'était même ce talent à être naturellement espion, qui a été mis à contribution, alors qu'on le connaissait sous le nom de code de 711, utilisant de nombreux codes chiffrés pour communiquer, et aurait même fait usage de l'encre invisible dans ses missives. Développant du même coup, un réseau de contact avec les Britanniques (l'ennemi), avec lesquels il partageait des informations sur les traîtres Étatsuniens.
Ses stratégies militaires étaient davantage cérébrales que sportives.
Après un été de batailles autour de Boston, ses soldats n'avaient plus de poudre à fusil. Les troupes de Washington n'en avait plus que pour 9 tirs par soldats. Afin de cacher cette faiblesse potentiellement fatale, aux britanniques, il avait fait commander de fausses munitions, pleines de sable, et s'était organisé pour que les espions Britanniques voient les livraisons leur passer sous le nez, afin de faire croire à un inépuisable rechargement.
Il remplissait de nombreux faux rapports sur ses propres troupes, afin de les présenter comme meilleurs qu'ils ne l'étaient vraiment, conscient que les espions voleraient ces mêmes rapports. Et seraient intimidés par leur contenu. Lors du brutal hiver de 1777-1778, les troupes de GW crevaient de faim, gelaient, et périssaient à vue d'oeil. Ils perdaient la guerre. Ce sont les faux rapports de George qui ont sauvé la peau des troupes, car ils s'est assuré qu'on les vole.
Les boulangeries françaises étaient la source d'alimentation principale des soldats étatsuniens. En en installant plusieurs boulangeries françaises, au New Jersey, il masquait les réels déplacements de ses troupes (ailleurs, en Virginie). Pendant que Washington obligeait Lord Cornwallis à se rendre, à Yorktown, Benjamin Franklyn dupait les Français en créant des alliances, en se costumant en virtueux paysan, victime abusée des Britanniques, épousant pleinement les valeurs françaises. Ce qui le rendit très populaire chez les Frenchies.
Caché en France, et éditeur de métier, il se chargeait de la propagande et des communications dans les journaux. Comment bien manipuler? Contrôler la presse. Ce qu'est incapable de faire Donald Trump. Et le castre tous les jours.
Certaines de ses publications étaient de pure mensonges. Comme cette fausse lettre du prince allemand, écrite aux commandants des mercenaires luttant contre les britanniques, les implorant de laisser mourir les blessés car les Anglais les trichaient financièrement. Ou cette histoire que le gouverneur britannique du Canada payait très cher ceux qui lui ramenait des scalps, encore plus ceux qui ramenaient des scalps de femmes et d'enfants, qu'il vendait ensuite à des intéressés en Inde. C'était faux. Mais ça éveillait la colère publique avec succès.
Leurs mensonges étaient déployés afin de gagner du temps en temps de guerre. Mais le mensonge n'est jamais un succès à long terme. La délégation française de Franklyn, en France, était largement infiltrée par des agents secrets britanniques.
La leçon que Georgie et Benny était aussi que jouer de la vérité était un dangereux animal et doit être utilisé avec délicatesse, grâce, et habileté.
La différence entre la manipulation de la vérité d'il y a 150 ans et celle de nos jours, est majeure.
George & Ben s'en sont servi pour gagner une guerre et ne jamais vivre sous le joug d'un roi.
Ding Dong s'en sert dans le but de faire naître la servilité et qu'on lui serve la déférence que l'on réserve généralement à un roi.
Vous sentez ce vent? c'est la planète qui soupire toute en même temps.
Le coq est roi sur son fumier.
So is Don.
À la fois coq et fumier.
mercredi 28 novembre 2018
Attentats de Beyrouth de 1983
C'est con que je sois obligé de précisé le moment.
Ça en dit long sur la récurrence de la chose.
Là. Au Moyen-Orient.
6 juin 1982:
Israël mène l'opération paix en Galilée qui fait prendre le contrôle du Sud du Liban à l'armée Israélienne dans le but de faire cesser les attaques de l'OLP lancées depuis l'endroit.
23 août 1982:
Bachir Gemayel est élu nouveau président du Liban.
25 août 1982:
Un déploiement militaire comprenant 440 militaires français, 800 soldats italiens et 800 Marines des États-Unis, se déplace à Beyrouth dans le but de maintenir la paix et faciliter l'évacuation des guerillas du PLO (le Palestine Liberation Organization).
10 septembre 1982:
Le PLO se retire sous supervision et les États-Unis se retire après coup.
14 septembre 1982:
Le président Bachir Gemayel est assassiné.
Du 16 au 18 septembre 1982:
La tension culmine dans les massacres de Sabra et Chatila.
21 septembre 1982:
Le frère de Bachir Gemayel, Amine, est élu à sa place.
29 septembre 1982:
Les Marines des États-Unis reviennent sur les lieux, joignant 2200 soldats français et italiens déjà sur place.
30 Octobre 1982:
On change la 32ème division de la Marine pour la remplacer par la 24ème.
15 février 1983:
La 32ème division de la Marine est rebaptisée la 22ème et retourne sur place afin de relever la 24ème.
18 avril 1983:
Un bombardement contre l'ambassade des États-Unis fauche la vie de 63 âmes, dont 17 Étatsuniens.
17 mai 1983:
On signe l'accord du Israëlo-libanais du 17 mai 1983 qui stipule qu'Israël se retire des territoires libanais occupés, en échange d'un meilleur contrôle des frontières de la part du Liban afin que des attentats terroristes contre Israël ne surviennent plus chez eux.
30 mai 1983:
La division 24 de la Marine relève la 22ème.
La Syrie ne veut pas de l'accord du 17 mai. Les militaires Syriens occupent aussi largement une partie du Liban. Les États-Unis sont dans leur chemin. Tout l'été, des factions rivales se tirent dessus ou du mortier atterrit entre Marines et miliciens arabes. Deux marines son tués fin août et deux autres meurent aussi le 4 septembre. Le 25, un cessez-le-feu est rendu nécessaire car maintenant, les États-Unis se défendent. Et même de la mer. Mais le 19 octobre une bombe placée dans une voiture sur la route d'un convoi des États-Unis blesse 4 Marines.
Vers 6h22 du matin, le 23 octobre, un camion Mercedes-Benz de 19 tonnes, devant contenir de l'eau, quitte l'aéroport de Beyrouth en direction du building logeant le premier bataillon de la 8ème division des Marines. Il n'y a pas d'eau dans le camion. Mais plutôt 21 000 livres de TNT. Le camion réussit à entrer sur les lieux, croyant qu'on livre de l'eau. L'édifice qui explosera était anciennement occupé par les services secrets syriens. On connait bien les lieux comme le fond de sa poche. Le camion fonce sur l'édifice et explose. L'édifice de 4 étages se soulève entièrement du sol avant de retomber. 241 Étatsuniens y trouvent tout de suite la mort. 58 Français. 6 Libanais.
Moins de 10 minutes plus tard, une attaque similaire, visiblement coordonnée, survient contre la 3ème compagnie de régiment de parachutistes français et le premier régiment de parachutistes chasseurs. Les soldats français repèrent le terroriste et le tuent au volant. Mais le camion explose toute de même et le poste Drakkar, de 9 étages, est détruit, tuant 58 parachutistes. La plupart d'entre eux avaient couru et s'étaient agglutinés sur les galeries, alertés par les tirs contre le terroriste, et attendaient, en somme leur propre mort.
Dans le cadre du centenaire de l'armistice, on a tenu une conférence sur la paix.
Il était aussi fascinant que normal que les États-Unis n'y soit plus une voix très forte à cette conférence.
Ni importante.
Parce que la paix ne coule pas dans les veines des leaders actuels de ce pays en ce moment.
À Beyrouth, au Liban, la paix avec les États-Unis est d'une fragilité perpétuelle.
Depuis 35 ans cette année.
Hier c'est une vedette Britannique qu'on retrouve morte là-bas.
Hostile endroit. Il n'y a pas de doute.
Ça en dit long sur la récurrence de la chose.
Là. Au Moyen-Orient.
6 juin 1982:
Israël mène l'opération paix en Galilée qui fait prendre le contrôle du Sud du Liban à l'armée Israélienne dans le but de faire cesser les attaques de l'OLP lancées depuis l'endroit.
23 août 1982:
Bachir Gemayel est élu nouveau président du Liban.
25 août 1982:
Un déploiement militaire comprenant 440 militaires français, 800 soldats italiens et 800 Marines des États-Unis, se déplace à Beyrouth dans le but de maintenir la paix et faciliter l'évacuation des guerillas du PLO (le Palestine Liberation Organization).
10 septembre 1982:
Le PLO se retire sous supervision et les États-Unis se retire après coup.
14 septembre 1982:
Le président Bachir Gemayel est assassiné.
Du 16 au 18 septembre 1982:
La tension culmine dans les massacres de Sabra et Chatila.
21 septembre 1982:
Le frère de Bachir Gemayel, Amine, est élu à sa place.
29 septembre 1982:
Les Marines des États-Unis reviennent sur les lieux, joignant 2200 soldats français et italiens déjà sur place.
30 Octobre 1982:
On change la 32ème division de la Marine pour la remplacer par la 24ème.
15 février 1983:
La 32ème division de la Marine est rebaptisée la 22ème et retourne sur place afin de relever la 24ème.
18 avril 1983:
Un bombardement contre l'ambassade des États-Unis fauche la vie de 63 âmes, dont 17 Étatsuniens.
17 mai 1983:
On signe l'accord du Israëlo-libanais du 17 mai 1983 qui stipule qu'Israël se retire des territoires libanais occupés, en échange d'un meilleur contrôle des frontières de la part du Liban afin que des attentats terroristes contre Israël ne surviennent plus chez eux.
30 mai 1983:
La division 24 de la Marine relève la 22ème.
La Syrie ne veut pas de l'accord du 17 mai. Les militaires Syriens occupent aussi largement une partie du Liban. Les États-Unis sont dans leur chemin. Tout l'été, des factions rivales se tirent dessus ou du mortier atterrit entre Marines et miliciens arabes. Deux marines son tués fin août et deux autres meurent aussi le 4 septembre. Le 25, un cessez-le-feu est rendu nécessaire car maintenant, les États-Unis se défendent. Et même de la mer. Mais le 19 octobre une bombe placée dans une voiture sur la route d'un convoi des États-Unis blesse 4 Marines.
Vers 6h22 du matin, le 23 octobre, un camion Mercedes-Benz de 19 tonnes, devant contenir de l'eau, quitte l'aéroport de Beyrouth en direction du building logeant le premier bataillon de la 8ème division des Marines. Il n'y a pas d'eau dans le camion. Mais plutôt 21 000 livres de TNT. Le camion réussit à entrer sur les lieux, croyant qu'on livre de l'eau. L'édifice qui explosera était anciennement occupé par les services secrets syriens. On connait bien les lieux comme le fond de sa poche. Le camion fonce sur l'édifice et explose. L'édifice de 4 étages se soulève entièrement du sol avant de retomber. 241 Étatsuniens y trouvent tout de suite la mort. 58 Français. 6 Libanais.
Moins de 10 minutes plus tard, une attaque similaire, visiblement coordonnée, survient contre la 3ème compagnie de régiment de parachutistes français et le premier régiment de parachutistes chasseurs. Les soldats français repèrent le terroriste et le tuent au volant. Mais le camion explose toute de même et le poste Drakkar, de 9 étages, est détruit, tuant 58 parachutistes. La plupart d'entre eux avaient couru et s'étaient agglutinés sur les galeries, alertés par les tirs contre le terroriste, et attendaient, en somme leur propre mort.
Dans le cadre du centenaire de l'armistice, on a tenu une conférence sur la paix.
Il était aussi fascinant que normal que les États-Unis n'y soit plus une voix très forte à cette conférence.
Ni importante.
Parce que la paix ne coule pas dans les veines des leaders actuels de ce pays en ce moment.
À Beyrouth, au Liban, la paix avec les États-Unis est d'une fragilité perpétuelle.
Depuis 35 ans cette année.
Hier c'est une vedette Britannique qu'on retrouve morte là-bas.
Hostile endroit. Il n'y a pas de doute.
mardi 27 novembre 2018
Bernardo Bertolucci (1940-2018)
Bernardo Bertolucci est né à Casarola, une commune italienne de la province de Parme dans la région Émilie-Romagne en Italie.
Fils ainé du poète Attilio Bertolucci et frère d'un autre futur réalisateur (qui sera responsable de l'essor des carrières de Sabina Guzzanti et Roberto Benigni) Giuseppe Bertolucci, Bernardo commence à écrire dès l'âge de 15 ans et il est récompensé pour son travail peu de temps après. Il reçoit entre autres le Premio Viarregio, un prix littéraire italien fondé en 1929 dans la ville de Viarregio afin de faire connaître un talent dans la société littéraire italienne et construire autour de lui, avec prudence, une possibilité de rencontre et de reconnaissance avec force et à l'encontre de tous les témoignages qui ont subi la pression idéologique de la dictature. (alors Mussolinienne)
Jeune adulte, Bertolucci se rend ensuite à Rome pour ses études et devient l'assistant de Pier Paolo Pasolini sur le tournage d'Accattone . Son second film, Prima Della Rivoluzione, inspiré de La Chartreuse de Parme de Stendhal, est acclamé par la critique et marque le renouvellement du cinéma d'auteur italien des années 1960. Le thème de l'ambiguïté politique et sexuelle est illustré par une mise en scène baroque dans sa sophistication visuelle et son style chorégraphié. Il travaillera avec Sergio Leone et Dario Argento sur le scénario d'Il était une fois dans l'Ouest avant de tourner un clin d'oeil très réussi à Jean-Luc Godard inspiré du Double de Dostoievsky* pendant les manifestations de mai 1968 avec le toujours étonnant Pierre Clementi qui y passe ses journées à Paris dans les rues et arrive au tournage à Rome avec des lignes de dialogues qui sont les derniers slogans du jour. Les collaborations internationales seront toujours sa manière de mener à terme ses projets.
C'est même un passage obligé pour les jeunes réalisateurs italiens, la co-production, avec la Suède, la France, les États-Unis, l'Allemagne, car la récession ronge l'Italie et ses régions.
Dans les années 1970, il tourne pour la télévision La Strategia Del Ragno, d'après Borges. La même année il adapte Alberto Morovia avec brio et avec Trintignant dans Il Conformista.
Ultimo Tango a Parigi cause une légère commotion. Interprété par un désabusé Marlon Brando et une abusée Maria Schneider, le scandale éclate en Italie. La relation très sulfureuse entre un homme mûr et une jeune femme, incluant une scène de sodomie au beurre contre une Schneider non avisée ne passent pas. La scène de sodomie lubrifiée au beurre a été préparée par Marlon Brando et Bertolucci, à l'insu de Maria Schneider. Bien que l'acte soit simulé, les larmes de Maria Schneider sont bien réelles car elle fut extrêmement choquée par le jeu brutal de Brando. Des années plus tard, elle déclarera à ce sujet qu'elle s'était sentie violée pour les yeux du monde entier et qu'elle n'avait jamais pardonné à Bertolucci. Ce dernier, lors du décès de l'actrice en février 2011, dira avoir regretté ne jamais s'être excusé avant sa mort. Durant le tournage, Brando ne cesse de modifier les dialogues du personnage qu'il interprète car il trouve le texte de départ peu intéressant.
Schneider déclarera que Marlon s'est aussi beaucoup impliqué dans la réalisation car Bertolucci semblait peiner à le faire. Devant la polémique subséquente que souleva le film, Brando reniera son personnage de peur que son image ne soit durablement dégradée auprès du public et de la critique. Il a, par la suite, toujours refusé de le revoir. Une autre séquence où le héros insulte le corps de sa femme défunte vient en conflit direct avec la morale italienne. De nombreux pays européens classent le film comme X, dont la France qui l'interdit aux moins de 18 ans. Les associations familiales et les critiques cinématographiques se déchaînent contre le film et le qualifient de débauche pornographique. En Italie, le film est tout simplement interdit de diffusion et le réalisateur est déchu de ses droits civiques.
Son cinéma à venir se veut fidèle à un certain regard politique. En 1975, avec Depardieu et Deniro, 1900 reflète en ce sens une vision épique et romanesque mais sans concession de l'histoire italienne. La Luna 4 ans plus tard évoque une relation difficile entre une cantatrice et son fils et La Tragedia Di Un Uomo Ridicolo est une fable pessimiste qui vaut à Ugo Tognazzi le Prix d'interprétation à Cannes en 1981.
En 1987, une co-production Italie/Royaume-Uni/France/Chine lui vaut la consécration internationale. The Last Emperor, tourné en grande partie dans la Cité interdite à Pékin, une première, évoque le destin tragique du tout dernier empereur chinois issu de la dynastie mandchoue : Pu Yi, placé sur le trône à l'âge de 3 ans. Triomphe international, le film obtient 9 Oscars dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario adapté, deux Oscars personnels pour B.B. Le film est le premier volet d'une trilogie spirituelle et orientale qui sera complétée par The Sheltering Sky en 1990 et Little Buddha en 1993.
Il tourne un film italo-franco-britanno-étatsunien avec Liv Tyler en 1995, un léger exercise de complaisance face à la beauté féminine, puis propose une adaptation d'une nouvelle du britannique James Lasdun trois ans plus tard avec Thandie Newton et David Thewlis.
Il tourne un brillant et sensuel film nostalgique en 2003 avant d'offrir un dernier film en 2012.
Il reçoit entretemps, des mains de Gilles Jacob, la palme d'or d'honneur à Cannes en 2011 pour l'ensemble de son œuvre.
C'est une sorte de poète débauché italien qui s'éteint hier, à l'âge de 77 ans, atteint du cancer.
*Fight Club de Chuck Palahniuk/David Fincher était aussi inspiré du Double de Dostoievsky.
Fils ainé du poète Attilio Bertolucci et frère d'un autre futur réalisateur (qui sera responsable de l'essor des carrières de Sabina Guzzanti et Roberto Benigni) Giuseppe Bertolucci, Bernardo commence à écrire dès l'âge de 15 ans et il est récompensé pour son travail peu de temps après. Il reçoit entre autres le Premio Viarregio, un prix littéraire italien fondé en 1929 dans la ville de Viarregio afin de faire connaître un talent dans la société littéraire italienne et construire autour de lui, avec prudence, une possibilité de rencontre et de reconnaissance avec force et à l'encontre de tous les témoignages qui ont subi la pression idéologique de la dictature. (alors Mussolinienne)
Jeune adulte, Bertolucci se rend ensuite à Rome pour ses études et devient l'assistant de Pier Paolo Pasolini sur le tournage d'Accattone . Son second film, Prima Della Rivoluzione, inspiré de La Chartreuse de Parme de Stendhal, est acclamé par la critique et marque le renouvellement du cinéma d'auteur italien des années 1960. Le thème de l'ambiguïté politique et sexuelle est illustré par une mise en scène baroque dans sa sophistication visuelle et son style chorégraphié. Il travaillera avec Sergio Leone et Dario Argento sur le scénario d'Il était une fois dans l'Ouest avant de tourner un clin d'oeil très réussi à Jean-Luc Godard inspiré du Double de Dostoievsky* pendant les manifestations de mai 1968 avec le toujours étonnant Pierre Clementi qui y passe ses journées à Paris dans les rues et arrive au tournage à Rome avec des lignes de dialogues qui sont les derniers slogans du jour. Les collaborations internationales seront toujours sa manière de mener à terme ses projets.
C'est même un passage obligé pour les jeunes réalisateurs italiens, la co-production, avec la Suède, la France, les États-Unis, l'Allemagne, car la récession ronge l'Italie et ses régions.
Dans les années 1970, il tourne pour la télévision La Strategia Del Ragno, d'après Borges. La même année il adapte Alberto Morovia avec brio et avec Trintignant dans Il Conformista.
Ultimo Tango a Parigi cause une légère commotion. Interprété par un désabusé Marlon Brando et une abusée Maria Schneider, le scandale éclate en Italie. La relation très sulfureuse entre un homme mûr et une jeune femme, incluant une scène de sodomie au beurre contre une Schneider non avisée ne passent pas. La scène de sodomie lubrifiée au beurre a été préparée par Marlon Brando et Bertolucci, à l'insu de Maria Schneider. Bien que l'acte soit simulé, les larmes de Maria Schneider sont bien réelles car elle fut extrêmement choquée par le jeu brutal de Brando. Des années plus tard, elle déclarera à ce sujet qu'elle s'était sentie violée pour les yeux du monde entier et qu'elle n'avait jamais pardonné à Bertolucci. Ce dernier, lors du décès de l'actrice en février 2011, dira avoir regretté ne jamais s'être excusé avant sa mort. Durant le tournage, Brando ne cesse de modifier les dialogues du personnage qu'il interprète car il trouve le texte de départ peu intéressant.
Schneider déclarera que Marlon s'est aussi beaucoup impliqué dans la réalisation car Bertolucci semblait peiner à le faire. Devant la polémique subséquente que souleva le film, Brando reniera son personnage de peur que son image ne soit durablement dégradée auprès du public et de la critique. Il a, par la suite, toujours refusé de le revoir. Une autre séquence où le héros insulte le corps de sa femme défunte vient en conflit direct avec la morale italienne. De nombreux pays européens classent le film comme X, dont la France qui l'interdit aux moins de 18 ans. Les associations familiales et les critiques cinématographiques se déchaînent contre le film et le qualifient de débauche pornographique. En Italie, le film est tout simplement interdit de diffusion et le réalisateur est déchu de ses droits civiques.
Son cinéma à venir se veut fidèle à un certain regard politique. En 1975, avec Depardieu et Deniro, 1900 reflète en ce sens une vision épique et romanesque mais sans concession de l'histoire italienne. La Luna 4 ans plus tard évoque une relation difficile entre une cantatrice et son fils et La Tragedia Di Un Uomo Ridicolo est une fable pessimiste qui vaut à Ugo Tognazzi le Prix d'interprétation à Cannes en 1981.
En 1987, une co-production Italie/Royaume-Uni/France/Chine lui vaut la consécration internationale. The Last Emperor, tourné en grande partie dans la Cité interdite à Pékin, une première, évoque le destin tragique du tout dernier empereur chinois issu de la dynastie mandchoue : Pu Yi, placé sur le trône à l'âge de 3 ans. Triomphe international, le film obtient 9 Oscars dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario adapté, deux Oscars personnels pour B.B. Le film est le premier volet d'une trilogie spirituelle et orientale qui sera complétée par The Sheltering Sky en 1990 et Little Buddha en 1993.
Il tourne un film italo-franco-britanno-étatsunien avec Liv Tyler en 1995, un léger exercise de complaisance face à la beauté féminine, puis propose une adaptation d'une nouvelle du britannique James Lasdun trois ans plus tard avec Thandie Newton et David Thewlis.
Il tourne un brillant et sensuel film nostalgique en 2003 avant d'offrir un dernier film en 2012.
Il reçoit entretemps, des mains de Gilles Jacob, la palme d'or d'honneur à Cannes en 2011 pour l'ensemble de son œuvre.
C'est une sorte de poète débauché italien qui s'éteint hier, à l'âge de 77 ans, atteint du cancer.
*Fight Club de Chuck Palahniuk/David Fincher était aussi inspiré du Double de Dostoievsky.