Né en 1894 (bien que sa tombe indique erronément 1895) John Martin Feeney dans le Maine, de parents d'origine irlandaise, il est le 10ème de 11 enfants et le dernier quand le 11ème (et la 9ème) décèdent en bas âge.
John Feeney suivra son frère, de 12 ans son aîné, Françis, qui a adopté le nom de famille Ford, dans le monde du cinéma. John se fait appeler Jack et assiste son frère comme doublure (Françis est comédien), Jack sera comédien dans quelques 500 films muets à partir de 1909. À partir de 1912, il passe derrière la caméra et tournera autour de 200 films muets. Harry Carey Sr sera acteur de 25 de ses films. Comme acteur, John Ford sera membre du Ku Klux Klan dans le Birth of a Nation de D.W.Griffiths. Il est encore adolescent quand il tourne ses premiers films et fera jouer un jeune technicien du nom de John Wayne dans ses films muets. Il devient vite un spécialiste des "opéras à chevaux", les westerns.
En 1923, il change son nom, comme son frère pour Ford, John Ford. À travailler à la 20th Century Fox, il commence une carrière formidable qui le placera favorablement dans l'histoire du cinéma des États-Unis. Il travaille avec Shirley Temple et Will Rogers, les deux plus grandes stars des années 30. Gagne son premier Oscar comme meilleur réalisateur pour son film The Informer en 1935. Jusqu'en 1960, aux États-Unis, on s'entend pour dire que ce film sera le meilleur film jamais tourné aux États-Unis. Ironiquement, le film sera délogé par la suite par Citizen Kane, dont Orson Welles disait qu'il écoutait Stagecoach, un autre des incontournables de Ford, avant de tourner son film, afin d'en garder les meilleurs trucs visuels.
Extrêmement fidèle, il collabore souvent avec les mêmes acteurs/actrices, et les mêmes équipes techniques. Will Rogers, John Wayne, Henry Fonda, Maureen O'Hara, James Stewart, Woody Strode, Richard Widmark, Victor McLaglen, Vera Miles, Jeffrey Hunter, Ben Johnson, Chill Wills, Andy Devine, Ward Bond, Grant Withers, Mae Marsh, Anna Lee, Harry Carey Jr, Ken Curtis, Frank Baker, Dolores Del Rio, Pedro Armendariz, Hank Worden, John Qualen, Barry Fitzgerald, Arthur Shields, John Carradine, O.Z. Whitehead et Carleton Young seront tous de plusieurs de ses films et considérés informellement comme la John Ford Stock Company.
Il travaillera aussi souvent et longtemps avec le producteur et associé Merian C. Cooper, les scénaristes Nunnally Johnson, Dudley Nichols et Frank S.Nugent, les directeurs photos Ben F. Reynolds, John W. Brown et George Schenidermann (dans la période muette) et Joseph H. August, Gregg Toland, Winton Hoch, Charles Lawton Jr, Bert Glennon, Archie Stout et William H. Clothier.
Connu principalement pour ses westerns, Ford tournera aussi des comédies et des films de guerre ou d'équipées mâles.
Dans les années 40, il gagne coup sur coup l'Oscar du meilleur réalisateur pour The Grapes of Wrath, adapté de John Steinbeck et pour How Green Was My Valley, adapté des mémoires de Richard Llewllyn.
N'ayant pas participé à la Première Grande Guerre, il participe à la seconde, y tournant du documentaire lui faisant gagner deux autres Oscars dans le genre.
En 1946, My Darling Clementine fait fureur. Fort Apache est aussi brillant. She Wore a Yellow Ribbon confirme aussi John Wayne comme une incontournable icône. La trilogie de la cavalerie se termine par Rio Grande. Ford créé, sur grand écran, le mythe Étatsunien. Il offre une narration dramatique à l'histoire du pays de l'Oncle Sam. Il ose aussi montrer des héros faillibles. Des anti-héros.
Bien qu'il soit principalement associé aux westerns, dans les années 50, il ne tourne qu'un seul western. Mais un bon. Mais un de ses meilleurs de cette décennie n'en est pas un.
Il épouse Mary Ford en 1920 et aura 2 enfants d'elle. Malgré plusieurs écarts de conduites sexuelles, ils seront mariés 53 ans.
Quand un jeune Jean-Luc Godard, journaliste des Cahiers du Cinéma, lui demande ce qui l'a amené à Hollywood, il répond juvénilement "un train".
Ford considérait John Wayne "un grand idiot". Et avait une personnalité abrasive. On le placera souvent troisième plus grand réalisateur des États-Unis derrière Welles et Kubrick. Welles le considérant toutefois nettement meilleur que lui.
Il tournera souvent la mort d'un personnage, le faisant jouer au poker "la main de la mort" soit deux as, l'un d'eux, de pique, et deux 8, ce qui aurait été la dernière main jouée par Wild Bill Hickok, avant d'être assassiné. Il fera alors un gros plan sur cette main.
John décède à l'âge de 79 ans.
Aujourd'hui, il y a 45 ans.
vendredi 31 août 2018
jeudi 30 août 2018
Inconduites Présidentielles Étatsuniennes
En mai 1974, dans la foulée du scandale du Watergate, on a exigé une étude de tous les présidents des États-Unis précédents, afin de déterminer, ne serais-ce qu'une chose, Richard Nixon est-il le président le plus criminel à vie?
Le pire des pires ou politics as usual?
Un catalogue des inconduites criminelles des président serait produit, de tous les présidents entre 1789 et 1969.
Avec les deux condamnations récentes de gens très très près du président des États-Unis, Paul Manafort et Micheal Cohen, qui ont tous deux fait de Donald Trump un co-conspirateur de leurs crimes. Si Trump n'était pas président, il serait lui aussi, en direction de la prison. Tout reste à prouver autour de lui et il a la position et l'argent pour se protéger encore un peu. Encore un peu.
Est-ce que Trump est plus pourri que Nixon? Ce n'est pas la bonne question. Mais c'est l'inévitable. Quand on a alors mesuré tous les présidents de George Washington à Lyndon B.Johnson, on a divisé le travail entre 14 historiens de renom devant ignorer toute décision partisane ou idéologique et devant se concentrer sur l'aspect strictement légal de leurs gestes ou de leurs décisions.
Ils en ont trouvé des tonnes. Tous les présidents, sauf William Henry Harrison, décédé au pouvoir tout juste un mois après avoir été assermenté, étaient coupables de quelque chose. Que ce soit les petits arrangements financiers aux amis du parti ou le simple scandale du whisky de Grant et Orville, tous les présidents étaient coupables de quelque chose. Le Bureau de Poste, longtemps le département le plus gros de la Maison Blanche, a beaucoup été impliqué. James Monroe a été enquêté sur une histoire de meubles à la Maison Blanche. Deux fois. Andrew Jackson a accepté un lion en cadeau du Maroc. Plus gravement, James Buchanan avait la main lourde en faveur des Démocrates sur le truquage des élections de 1856 et 1858. Quand les Républicains ont mis à jour ses stratagèmes deux ans plus tard, il a nié, les traitant de parasites et de partisans. Mais les preuves ne jouaient pas en sa faveur.
Les historiens n'ont très certainement pas tout trouvé, mais ils ont trouvé beaucoup. Trois hommes de Warren G.Harding ont été envoyés en prison. Son secrétaire général et ancien directeur de campagne, a presque été en prison. Et avec le recul, aurait dû. Il vivait avec Jesse W. Smith, à qui il avait donné un bureau au département de justice. Celui-ci, sans formation du genre, posait comme un employé du gouvernement et transactionnait toutes sortes de choses secrètement, secrets qu'il a apportés dans sa tombe lorsque retrouvé mort.
Ils ont peu trouvé autour de Franklyn Delano Roosevelt, trouvé beaucoup autour de Truman. Les sérieuses inconduites légales débutent vers Andrew Jackson et atteignent un sommet avec Buchanan, mais deviennent moins pires avec Grant et Harding. Mais les historiens étaient unanimes. Les crimes des présidents étaient tous moins pires que ceux que commettrait Richard Nixon.
Aucun président, avant lui, n'avait été coordonnateur en chef de crimes, de délits, de méfaits, dont son administration a été trouvée coupable. Aucun président avant lui n'avait été trouvé coupable d'avoir obstrué et tenter de détruire des documents incriminant le concernant. Aucun président n'avait été trouvé coupable de malfaisance et de méfaits partisans ou idéologiques avec intentions subversives. Aucun président n'a été trouvé coupable de diffamation ou de subversion intensive en utilisant secrètement différents départements gouvernementaux afin de discréditer le parti adverse. Aucun président n'avait protégé des criminels ou privé des citoyens de leur simples droits et libertés.
Ces "Jamais vu avant" auraient dû devenir des "Jamais plus". Mais non.
Trump est déjà coupable de tout ça. Et il s'en vante et s'en gargarise.
Quand on a soumis le rapport, en 1974, il n'a jamais été publié. Nixon démissionnait au même moment.
La conclusion était le pire des pires.
Et le pire partait.
Pour ne plus jamais revenir.
Non.
Pour se réincarner autrement.
Dans l''ignorance.
Le pire des pires ou politics as usual?
Un catalogue des inconduites criminelles des président serait produit, de tous les présidents entre 1789 et 1969.
Avec les deux condamnations récentes de gens très très près du président des États-Unis, Paul Manafort et Micheal Cohen, qui ont tous deux fait de Donald Trump un co-conspirateur de leurs crimes. Si Trump n'était pas président, il serait lui aussi, en direction de la prison. Tout reste à prouver autour de lui et il a la position et l'argent pour se protéger encore un peu. Encore un peu.
Est-ce que Trump est plus pourri que Nixon? Ce n'est pas la bonne question. Mais c'est l'inévitable. Quand on a alors mesuré tous les présidents de George Washington à Lyndon B.Johnson, on a divisé le travail entre 14 historiens de renom devant ignorer toute décision partisane ou idéologique et devant se concentrer sur l'aspect strictement légal de leurs gestes ou de leurs décisions.
Ils en ont trouvé des tonnes. Tous les présidents, sauf William Henry Harrison, décédé au pouvoir tout juste un mois après avoir été assermenté, étaient coupables de quelque chose. Que ce soit les petits arrangements financiers aux amis du parti ou le simple scandale du whisky de Grant et Orville, tous les présidents étaient coupables de quelque chose. Le Bureau de Poste, longtemps le département le plus gros de la Maison Blanche, a beaucoup été impliqué. James Monroe a été enquêté sur une histoire de meubles à la Maison Blanche. Deux fois. Andrew Jackson a accepté un lion en cadeau du Maroc. Plus gravement, James Buchanan avait la main lourde en faveur des Démocrates sur le truquage des élections de 1856 et 1858. Quand les Républicains ont mis à jour ses stratagèmes deux ans plus tard, il a nié, les traitant de parasites et de partisans. Mais les preuves ne jouaient pas en sa faveur.
Les historiens n'ont très certainement pas tout trouvé, mais ils ont trouvé beaucoup. Trois hommes de Warren G.Harding ont été envoyés en prison. Son secrétaire général et ancien directeur de campagne, a presque été en prison. Et avec le recul, aurait dû. Il vivait avec Jesse W. Smith, à qui il avait donné un bureau au département de justice. Celui-ci, sans formation du genre, posait comme un employé du gouvernement et transactionnait toutes sortes de choses secrètement, secrets qu'il a apportés dans sa tombe lorsque retrouvé mort.
Ils ont peu trouvé autour de Franklyn Delano Roosevelt, trouvé beaucoup autour de Truman. Les sérieuses inconduites légales débutent vers Andrew Jackson et atteignent un sommet avec Buchanan, mais deviennent moins pires avec Grant et Harding. Mais les historiens étaient unanimes. Les crimes des présidents étaient tous moins pires que ceux que commettrait Richard Nixon.
Aucun président, avant lui, n'avait été coordonnateur en chef de crimes, de délits, de méfaits, dont son administration a été trouvée coupable. Aucun président avant lui n'avait été trouvé coupable d'avoir obstrué et tenter de détruire des documents incriminant le concernant. Aucun président n'avait été trouvé coupable de malfaisance et de méfaits partisans ou idéologiques avec intentions subversives. Aucun président n'a été trouvé coupable de diffamation ou de subversion intensive en utilisant secrètement différents départements gouvernementaux afin de discréditer le parti adverse. Aucun président n'avait protégé des criminels ou privé des citoyens de leur simples droits et libertés.
Ces "Jamais vu avant" auraient dû devenir des "Jamais plus". Mais non.
Trump est déjà coupable de tout ça. Et il s'en vante et s'en gargarise.
Quand on a soumis le rapport, en 1974, il n'a jamais été publié. Nixon démissionnait au même moment.
La conclusion était le pire des pires.
Et le pire partait.
Pour ne plus jamais revenir.
Non.
Pour se réincarner autrement.
Dans l''ignorance.
mercredi 29 août 2018
Fier Fred
L'entrepôt n'offre aucun répit ces temps-ci. Des jours de plus de 12 heures de travail successifs. De la pénibilité en vrac.
Donc quand on s'est retrouvé 4, puis 5, vers 18h30 un soir, on a vite commencé à se détendre et à vouloir s'amuser.
Dick: "Quel album, si tu t'en avais un seul à emporter sur une île apporterais tu pour toi tout seul?"
Moi: "Low de David Bowie
Annick: "Moi ce serait Jagged Little Pill d'Alanis Morisette"
Dooch: "on ne peut que virer fou à écouter Alanis Morisette toute seule sur une île"
Annick: "Ne me dit pas ce qui devrait me rendre folle"
Fred, un nouveau, n'était pas encore parti, il s'est alors joint à nous. Il est épuisant ce Fred. Il a toujours besoin de prouver quelque chose. D'impressionner.
Fred: "Moi j'écouterais le test de fréquence de son international de la NAVY volume III"
Moi: "...quoi?"
Fred: "Le test de fréquence de son international d'Amérique de la Navy, le troisième volume. Il diffuse un son très aïgu, ce qui le rend facilement détectable pour les radios sur une très forte distance et pourrait ainsi alerter les gens de ma présence sur une île et me libérer de ma situation"
(...)
Fred: "Est-ce que j'ai gagné?"
Annick: "Oh! il n'y a rien à gagner, on fait juste s'amuser"
Fred: "Oh mais je m'amuse. Avoir la bonne réponse est quelque chose de le fun pour moi"
Annick: "Oui mais rien n'est noir ou blanc, tout peut rester gris. Les choses ne se décident pas en bonnes ou mauvaises choses tout le temps."
Fred éclate de rire comme si on venait de lui compter une bonne blague.
Fred: "...ceci est n'est en fait pas bon..hahaha..."
Dooch: "Essayons autre chose, si vous pouviez vous relocaliser dans une autre époque, ce serait laquelle?"
Fred:" Trop cool! si je pouvais je retournerais au 20 avril 1889, où j'aurais pu tuer Hitler au moment de sa naissance."
Annick: "À sa naissance?"
Dick: "Pourquoi tu...t'es...personne d'autre n'a de fun en ce moment!"
Fred: "Oh mais j'ai du fun. Je ne savais pas que ce jeu avait comme objectif qu'il faillait que tout le monde ait du fun"
Annick: "Si vous aviez à être un animal, lequel seriez-vous?"
Dooch: "Facile! un aigle!"
Dick: "Un tigre"
Annick: "Un panda"
Je n'ai pas eu le temps de répondre.
Fred: "Une baleine bleue"
On est resté un peu surpris. Cette réponse était enfin plus simple.
Moi: "Intéressante réponse Fred, pourquoi une baleine bleue?"
Fred: "Parce que c'est le plus massif des animaux, le plus vorace et pourrait ainsi ingérer toutes les autres espèces sur terre."
Désespoir collectif.
Fred: "Êtes vous frustrés parce que je gagne toutes les questions?"
Dick: "IL N'Y A RIEN À GAGNER!"
Fred: "Tout est à gagner ou à perdre"
Moi: "Tu veux qu'on commence à t'appeler Donald?"
Annick : "O.k. ça suffit, allons y avec une dernière question duquelle on ne peut se tirer avec une plate logique: Baise, épouse, tue, tu ferais quoi avec lequel? : Al Capone, Gengis Khan et Abraham Lincoln?"
Fred: "O.k. je baiserais Capone afin d'avoir sa syphilis et la donner à Gengis Khan lors de notre nuit de noces et l'empêcher de faire ses conquêtes, je tuerais ensuite Abarham Lincoln, et m'en tirerait pour pouvoir aussi tuer Adolf Hitler dès sa naissance."
C'était trop. On a tous disjoncté dans une cacophonie de sons. Fred était officiellement le gars le plus poche sur terre.
Fred: "Je les gagne toutes" a-t-il dit. Fier.
Moi: "Personne n'ose plus sauter du toit de l'entrepôt"
Fred: "...du toit... au sol?"
Moi: "Ouais"
Fred s'est accordé quelques instants de réflexion. Puis il est monté sur le toit. Il a sauté.
On l'enterre samedi.
Donc quand on s'est retrouvé 4, puis 5, vers 18h30 un soir, on a vite commencé à se détendre et à vouloir s'amuser.
Dick: "Quel album, si tu t'en avais un seul à emporter sur une île apporterais tu pour toi tout seul?"
Moi: "Low de David Bowie
Annick: "Moi ce serait Jagged Little Pill d'Alanis Morisette"
Dooch: "on ne peut que virer fou à écouter Alanis Morisette toute seule sur une île"
Annick: "Ne me dit pas ce qui devrait me rendre folle"
Fred, un nouveau, n'était pas encore parti, il s'est alors joint à nous. Il est épuisant ce Fred. Il a toujours besoin de prouver quelque chose. D'impressionner.
Fred: "Moi j'écouterais le test de fréquence de son international de la NAVY volume III"
Moi: "...quoi?"
Fred: "Le test de fréquence de son international d'Amérique de la Navy, le troisième volume. Il diffuse un son très aïgu, ce qui le rend facilement détectable pour les radios sur une très forte distance et pourrait ainsi alerter les gens de ma présence sur une île et me libérer de ma situation"
(...)
Fred: "Est-ce que j'ai gagné?"
Annick: "Oh! il n'y a rien à gagner, on fait juste s'amuser"
Fred: "Oh mais je m'amuse. Avoir la bonne réponse est quelque chose de le fun pour moi"
Annick: "Oui mais rien n'est noir ou blanc, tout peut rester gris. Les choses ne se décident pas en bonnes ou mauvaises choses tout le temps."
Fred éclate de rire comme si on venait de lui compter une bonne blague.
Fred: "...ceci est n'est en fait pas bon..hahaha..."
Dooch: "Essayons autre chose, si vous pouviez vous relocaliser dans une autre époque, ce serait laquelle?"
Fred:" Trop cool! si je pouvais je retournerais au 20 avril 1889, où j'aurais pu tuer Hitler au moment de sa naissance."
Annick: "À sa naissance?"
Dick: "Pourquoi tu...t'es...personne d'autre n'a de fun en ce moment!"
Fred: "Oh mais j'ai du fun. Je ne savais pas que ce jeu avait comme objectif qu'il faillait que tout le monde ait du fun"
Annick: "Si vous aviez à être un animal, lequel seriez-vous?"
Dooch: "Facile! un aigle!"
Dick: "Un tigre"
Annick: "Un panda"
Je n'ai pas eu le temps de répondre.
Fred: "Une baleine bleue"
On est resté un peu surpris. Cette réponse était enfin plus simple.
Moi: "Intéressante réponse Fred, pourquoi une baleine bleue?"
Fred: "Parce que c'est le plus massif des animaux, le plus vorace et pourrait ainsi ingérer toutes les autres espèces sur terre."
Désespoir collectif.
Fred: "Êtes vous frustrés parce que je gagne toutes les questions?"
Dick: "IL N'Y A RIEN À GAGNER!"
Fred: "Tout est à gagner ou à perdre"
Moi: "Tu veux qu'on commence à t'appeler Donald?"
Annick : "O.k. ça suffit, allons y avec une dernière question duquelle on ne peut se tirer avec une plate logique: Baise, épouse, tue, tu ferais quoi avec lequel? : Al Capone, Gengis Khan et Abraham Lincoln?"
Fred: "O.k. je baiserais Capone afin d'avoir sa syphilis et la donner à Gengis Khan lors de notre nuit de noces et l'empêcher de faire ses conquêtes, je tuerais ensuite Abarham Lincoln, et m'en tirerait pour pouvoir aussi tuer Adolf Hitler dès sa naissance."
C'était trop. On a tous disjoncté dans une cacophonie de sons. Fred était officiellement le gars le plus poche sur terre.
Fred: "Je les gagne toutes" a-t-il dit. Fier.
Moi: "Personne n'ose plus sauter du toit de l'entrepôt"
Fred: "...du toit... au sol?"
Moi: "Ouais"
Fred s'est accordé quelques instants de réflexion. Puis il est monté sur le toit. Il a sauté.
On l'enterre samedi.
mardi 28 août 2018
À La Recherche Du Temps Perdu******Animal Farm de George Orwell
Chaque mois, vers la fin, je vous parle de littérature, comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers jours) et pour la musique (vers le milieu).
Lire, c'est un peu beaucoup mon métier (de traducteur), ce n'est jamais travailler pour moi, c'est comme marcher ou respirer. C'est explorer la vie d'un autre, la vision d'un autre, l'époque d'un autre. C'est accepter de laisser transformer.
Lire c'est vivre.
ANIMAL FARM de George Orwell
Entre novembre 1942 et février 1944, l'Angleterre d'Orwell est en alliance de guerre avec l'Union Soviétique de Staline. Les Anglais et l'intelligentsia anglaise avaient Staline en haute estime et ça horripilait George.
Orwell, un social-démocrate était très intelligent. Il avait flairé tout le mal qui émanait de Staline. Le livre qu'il avait écrit était une allégorie animale sur tout ce qui aurait mené à la Révolution Russe de 1917. Il était très hostile face aux directions moscovites Stalinistes. Une hostilité née de son expérience comme correspondant dans la guerre civile espagnole.
À ses yeux alertes, l'Union Soviétique était devenue une brutale dictature, construite sur le culte de la personnalité et renforcé par un régime de terreur. Il parlerait de son livre à ses amis comme d'une satire anti Staline. Il avouera que c'était la toute première fois qu'il tenterait de faire fusionner politique et art.
Le livre serait refusé plusieurs fois, même en Angleterre. Faire parler des animaux? drôle d'idée en temps de guerre. On mettra du temps à le publier. Ce ne sera fait qu'après la guerre, En 1946.
La Ferme des Animaux raconte l'histoire d'animaux de ferme, faisant référence aux humains comme étant les "ennemis". Ils apprennent ensemble une chanson révolutionnaire appelée Beasts of England.
Quand le vieux cochon décède, deux plus jeunes veulent prendre sa relève et préparer la rébellion contre la ferme de Mr Jones, rendus vulnérable dans une beuverie avec ses employés. La ferme sera rabaptisée La Ferme des Animaux.
Tout va bien au début jusqu'à ce que les "ennemis" reviennent afin de reprendre le contrôle de la ferme. Mais les animaux sont plus forts.
Napoleon et Snowball sont les deux cochons en chef. Le premier est à l'origine de réformes et derrière un projet de moulin. Il monte la ferme contre Snowball. La purge n'est pas loin.
Une contre attaque d'un voisin ennemi voit le moulin bien lui servir. Mais les animaux sont toujours plus forts. Bien que maintenant affaiblis. Napoleon magouille en sourdine afin de se procurer du whisky à lui et ses bénéouiouis. Il manipule la vérité à la Trump pour s'y faire.
Les animaux deviennent peu à peu des Hommes, portant du linge et marchant sur deux pattes. Le slogan "Tous les animaux sont égaux" devient "Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres".
Une alliance est formée avec les fermiers locaux et bien assez vite on ne distingue plus les animaux des Hommes.
Après avoir échappé aux purges communistes de la guerre civile espagnole, Orwell a compris qu'il était facile, avec une propagande totalitaire, de contrôler complètement l'opinion de société démocratiques pourtant peuplée de gens très éclairés.
L'idée du livre lui a aussi été inspirée d'une calèche, tirée par un cheval, dont le conducteur, un garçon de 10 ans, ne cessait de fouetter le cheval qui la tirait afin qu'il se dirige là où il le voulait. Orwell a alors pensé "Si seulement ce cheval connaissait l'étendue de sa force, il ne ferait qu'une bouchée de ce fouetteur".
George Orwell était un homme impressionnant. Très intelligent. Très en avance sur son époque.
Ce livre, découvert dans la vingtaine par moi, m'a toujours semblé un film d'animation phénoménal à faire. Toutefois, les techniques d'animation n'étaient pas aussi avancées que de nos jours.
Il serait temps de faire cet intelligent film.
C'est tellement le temps de le faire.
Lire, c'est un peu beaucoup mon métier (de traducteur), ce n'est jamais travailler pour moi, c'est comme marcher ou respirer. C'est explorer la vie d'un autre, la vision d'un autre, l'époque d'un autre. C'est accepter de laisser transformer.
Lire c'est vivre.
ANIMAL FARM de George Orwell
Entre novembre 1942 et février 1944, l'Angleterre d'Orwell est en alliance de guerre avec l'Union Soviétique de Staline. Les Anglais et l'intelligentsia anglaise avaient Staline en haute estime et ça horripilait George.
Orwell, un social-démocrate était très intelligent. Il avait flairé tout le mal qui émanait de Staline. Le livre qu'il avait écrit était une allégorie animale sur tout ce qui aurait mené à la Révolution Russe de 1917. Il était très hostile face aux directions moscovites Stalinistes. Une hostilité née de son expérience comme correspondant dans la guerre civile espagnole.
À ses yeux alertes, l'Union Soviétique était devenue une brutale dictature, construite sur le culte de la personnalité et renforcé par un régime de terreur. Il parlerait de son livre à ses amis comme d'une satire anti Staline. Il avouera que c'était la toute première fois qu'il tenterait de faire fusionner politique et art.
Le livre serait refusé plusieurs fois, même en Angleterre. Faire parler des animaux? drôle d'idée en temps de guerre. On mettra du temps à le publier. Ce ne sera fait qu'après la guerre, En 1946.
La Ferme des Animaux raconte l'histoire d'animaux de ferme, faisant référence aux humains comme étant les "ennemis". Ils apprennent ensemble une chanson révolutionnaire appelée Beasts of England.
Quand le vieux cochon décède, deux plus jeunes veulent prendre sa relève et préparer la rébellion contre la ferme de Mr Jones, rendus vulnérable dans une beuverie avec ses employés. La ferme sera rabaptisée La Ferme des Animaux.
Tout va bien au début jusqu'à ce que les "ennemis" reviennent afin de reprendre le contrôle de la ferme. Mais les animaux sont plus forts.
Napoleon et Snowball sont les deux cochons en chef. Le premier est à l'origine de réformes et derrière un projet de moulin. Il monte la ferme contre Snowball. La purge n'est pas loin.
Une contre attaque d'un voisin ennemi voit le moulin bien lui servir. Mais les animaux sont toujours plus forts. Bien que maintenant affaiblis. Napoleon magouille en sourdine afin de se procurer du whisky à lui et ses bénéouiouis. Il manipule la vérité à la Trump pour s'y faire.
Les animaux deviennent peu à peu des Hommes, portant du linge et marchant sur deux pattes. Le slogan "Tous les animaux sont égaux" devient "Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres".
Une alliance est formée avec les fermiers locaux et bien assez vite on ne distingue plus les animaux des Hommes.
Après avoir échappé aux purges communistes de la guerre civile espagnole, Orwell a compris qu'il était facile, avec une propagande totalitaire, de contrôler complètement l'opinion de société démocratiques pourtant peuplée de gens très éclairés.
L'idée du livre lui a aussi été inspirée d'une calèche, tirée par un cheval, dont le conducteur, un garçon de 10 ans, ne cessait de fouetter le cheval qui la tirait afin qu'il se dirige là où il le voulait. Orwell a alors pensé "Si seulement ce cheval connaissait l'étendue de sa force, il ne ferait qu'une bouchée de ce fouetteur".
George Orwell était un homme impressionnant. Très intelligent. Très en avance sur son époque.
Ce livre, découvert dans la vingtaine par moi, m'a toujours semblé un film d'animation phénoménal à faire. Toutefois, les techniques d'animation n'étaient pas aussi avancées que de nos jours.
Il serait temps de faire cet intelligent film.
C'est tellement le temps de le faire.
lundi 27 août 2018
Marvin Neil Simon (1927-2018)
Neil naît dans le Bronx de parents Juifs mais assez pauvres. Grandissant dans le pire de la Grande Dépression, les chicanes entre papa et maman sont pénibles et récurrentes et son enfance reste assez triste. Pour s'en sortir, il veut faire rire. Son grand frère, de 8 ans son aîné, sera une bonne influence pour lui. Celui-ci écrira aussi pour la télé et sera prof de comédie.
Pour se sortir du marasme de la maison, il se cache, très jeune, dans les salles de cinéma, et savoure Chaplin, Keaton, Laurel et Hardy. Il passe beaucoup de temps à la bibliothèque pour y lire les écrits de Mark Twain, Robert Benchley, George S.Kaufman et S.J.Perelman. Il fera son service militaire dans la Air Force. C'est dans la réserve qu'il commence à écrire. D'abord comme journaliste sportif.
Il sera au service du courrier pour la Warner Brothers et travaillera aux scripts de son frère qui scénarise pour la radio. Son frère et lui seront engagés pour la télé et seront nommés pour deux emmys. Il connait beaucoup de succès dans les saisons 4 et 5 du Phil Silver Show. C'est en écrivant pour Your Show Of Shows qu'il savoure le réel plaisir d'écrire avec des gens de talent, en équipe, alors qu'il écrit avec Carl Reiner, Howie Morris, Woody Allen et Mel Brooks.
En 1961, il termine l'écriture de sa toute première pièce qui lui prend trois années complètes à écrire. Come Blow Your Horn connaît assez de succès pour qu'il quitte la télé et se consacre entièrement au théâtre. La télé et le cinéma sera toujours second intérêt pour lui. Il adaptera le matériel de la comédie musicale de Cy Coleman et Carolyn Leigh Little Me. Adaptera aussi 14 fois ses propres pièces pour le grand écran.
Barefoot in the Park est un plus gros succès théâtrale en 1963. Et avec The Odd Couple, en 1965, il devient une célébrité nationale. Les deux seront d'ailleurs adaptés en films. Ses succès sur Broadway seront suivis de mieux encore: The Good Doctor, God's Favorite, Chapter Two, They're Playing Our Song, I Ought To Be In Pictures, Brighton Beach Memoirs, Biloxi Blues, Broadway Bound, Jake's Women, The Goodbye Girl, Laughter on the 23rd Floor. Ce dernier effort est inspiré de son expérience de scripteurs dans Your Show of Shows. Il navigue entre comédie, dramédie et tragédie sur scène. Il gagne trois Tony et sera nommé 17 fois.
En 1966, il adapte en comédie musicale un script de Fellini. Cette même année, il a 4 pièces qui obtiennent beaucoup de succès, en simultanée sur Broadway: Barefoot in The Park, Sweet Charity, The Star-Spangled Girl et The Odd Couple.
En 1968, il adapte aussi en comédie musicale un film de Billy Wilder.
Continuellement productif, 9 de ses pièces sont jouées avec succès dans les années 70. Il est un incontournable du théâtre des États-Unis. Pour la télé, The Odd Couple deviennent Oscar & Felix. 8 de ses écrits seront adaptés en téléfilms.
Dans les années 80, ce seront 6 pièces qui seront montées de ses écrits. 6 autres dans les années 90. 3 dans les années 2000. En 1991, il gagne tout simplement le prix Pulitzer pour Lost in Yonkers.
Son humour urbain sophistiqué marquera les esprits d'Amérique et d'ailleurs. Il sera un digne représentant de la classe moyenne des États-Unis. Le mariage et la famille sont ses victimes préférées.
Puisqu'il gagne sa vie à faire rire, les critiques seront toujours divisées à son sujet. Marié une première fois pendant 20 ans, il est veuf en 1973. Il marie alors l'actrice Marsha Mason pour 10 ans. Puis, épouse deux fois l'actrice Diane Lander de 1987 à 1988, puis de 1990 à 1998. L'actrice Elaine Joyce sera sa dernière épouse, le mariant en 1999 jusqu'à sa mort.
Survenue hier, après avoir été placé sur respirateur artificiel suite à des insuffisances rénales.
Il souffrait aussi de la terrible maladie d'Alzheimer.
Il avait 91 ans.
C'est un sympathique gaillard qui a pris le bord.
Pour se sortir du marasme de la maison, il se cache, très jeune, dans les salles de cinéma, et savoure Chaplin, Keaton, Laurel et Hardy. Il passe beaucoup de temps à la bibliothèque pour y lire les écrits de Mark Twain, Robert Benchley, George S.Kaufman et S.J.Perelman. Il fera son service militaire dans la Air Force. C'est dans la réserve qu'il commence à écrire. D'abord comme journaliste sportif.
Il sera au service du courrier pour la Warner Brothers et travaillera aux scripts de son frère qui scénarise pour la radio. Son frère et lui seront engagés pour la télé et seront nommés pour deux emmys. Il connait beaucoup de succès dans les saisons 4 et 5 du Phil Silver Show. C'est en écrivant pour Your Show Of Shows qu'il savoure le réel plaisir d'écrire avec des gens de talent, en équipe, alors qu'il écrit avec Carl Reiner, Howie Morris, Woody Allen et Mel Brooks.
En 1961, il termine l'écriture de sa toute première pièce qui lui prend trois années complètes à écrire. Come Blow Your Horn connaît assez de succès pour qu'il quitte la télé et se consacre entièrement au théâtre. La télé et le cinéma sera toujours second intérêt pour lui. Il adaptera le matériel de la comédie musicale de Cy Coleman et Carolyn Leigh Little Me. Adaptera aussi 14 fois ses propres pièces pour le grand écran.
Barefoot in the Park est un plus gros succès théâtrale en 1963. Et avec The Odd Couple, en 1965, il devient une célébrité nationale. Les deux seront d'ailleurs adaptés en films. Ses succès sur Broadway seront suivis de mieux encore: The Good Doctor, God's Favorite, Chapter Two, They're Playing Our Song, I Ought To Be In Pictures, Brighton Beach Memoirs, Biloxi Blues, Broadway Bound, Jake's Women, The Goodbye Girl, Laughter on the 23rd Floor. Ce dernier effort est inspiré de son expérience de scripteurs dans Your Show of Shows. Il navigue entre comédie, dramédie et tragédie sur scène. Il gagne trois Tony et sera nommé 17 fois.
En 1966, il adapte en comédie musicale un script de Fellini. Cette même année, il a 4 pièces qui obtiennent beaucoup de succès, en simultanée sur Broadway: Barefoot in The Park, Sweet Charity, The Star-Spangled Girl et The Odd Couple.
En 1968, il adapte aussi en comédie musicale un film de Billy Wilder.
Continuellement productif, 9 de ses pièces sont jouées avec succès dans les années 70. Il est un incontournable du théâtre des États-Unis. Pour la télé, The Odd Couple deviennent Oscar & Felix. 8 de ses écrits seront adaptés en téléfilms.
Dans les années 80, ce seront 6 pièces qui seront montées de ses écrits. 6 autres dans les années 90. 3 dans les années 2000. En 1991, il gagne tout simplement le prix Pulitzer pour Lost in Yonkers.
Son humour urbain sophistiqué marquera les esprits d'Amérique et d'ailleurs. Il sera un digne représentant de la classe moyenne des États-Unis. Le mariage et la famille sont ses victimes préférées.
Puisqu'il gagne sa vie à faire rire, les critiques seront toujours divisées à son sujet. Marié une première fois pendant 20 ans, il est veuf en 1973. Il marie alors l'actrice Marsha Mason pour 10 ans. Puis, épouse deux fois l'actrice Diane Lander de 1987 à 1988, puis de 1990 à 1998. L'actrice Elaine Joyce sera sa dernière épouse, le mariant en 1999 jusqu'à sa mort.
Survenue hier, après avoir été placé sur respirateur artificiel suite à des insuffisances rénales.
Il souffrait aussi de la terrible maladie d'Alzheimer.
Il avait 91 ans.
C'est un sympathique gaillard qui a pris le bord.
dimanche 26 août 2018
La Mort Rôdait en 1995, à Québec...
Afin de terminer ma trilogie du deuil avec une renaissance, laissez-moi vous entretenir de 1995.
Et de la ville de Québec.
1995 a été une année terrrrrrrrrrrrrrrrrible pour la ville qui m'avait vu grandir. À l'extérieur du 418 depuis trois ans, j'ai vécu un deuil de Québec accéléré cette année-là. Deuil qui n'avait jamais été très lourd de toute manière puisque je savais dès mes 11-12 ans que je ne ferais pas ma vie à Québec. À moins de vouloir être fonctionnaire ou baby boomer. Je ne voulais pas être le premier et ne pouvait pas être le second.
L'année a débuté par quelque chose de léger. Le IKEA de Québec allait fermer. Oh, ce n'est pas grand chose me direz vous, mais à Québec, c'était un incontournable.
En fait plus assez. Pour la petite ville de Québec, c'était fameux, mais pour la compagnie suédoise c'était pas assez. Ils avaient pris la décision de fermer le populaire magasin. Nos parents avaient entre 45 et 55 ans, ils n'étaient pas en âge de se remeubler tant que ça et les jeunes comme moi quittaient tous car ces parents de 45 à 55 ans n'étaient pas prêts à prendre leur retraite. Les jeunes n'aménageaient pas tant que ça dans des premiers appartements. Sinon, avaient-ils les moyens d'aller s'acheter de meubles neufs chez IKEA?
Mais c'était ça IKEA, Simple, pas cher, facile à monter. Bien pour la grenouille de Québec mais pas assez pour le boeuf suédois. La commotion autour du marais ne serait pas la même pour les deux types d'animaux.
On allait fermer le magasin un an plus tard, mais on l'avait annoncé début 1995.
Puis, quelques mois plus loin, les Nordiques de Québec, un club de hockey de la LNH dont j'avais été le plus grand partisan depuis 1980, mais dont le propriétaire était un parfait imbécile, le temps le confirmera, allait terminer sa dernière saison au Colisée de Québec. Ils iraient gagner la Coupe Stanley ailleurs.
Même toujours plein, le Colisée ne remplissait plus les exigences de la LNH. Il fallait alors construire un nouvel amphithéatre. Marcel Aubut avait tenté de convaincre le maire Jean-Paul Lallier de fournir les sous pour un nouvel aréna, plus gros, mais avec intelligence, Lallier avait répondu à Aubut qu'il ne voulait pas financer les excès de sa Ligue. Aubut lui avait confirmé que la flambée des salaires allait être freinée assez vite. Le temps allait confirmer le contraire.
Québec perdait IKEA et les Nordiques.
Aubut se tournait vers un autre projet depuis 1992 de toute manière.
Une délégation québécoise, dont mes parents, quelques uns de mes amis, et ce même grotesque Marcel Aubut, s'était formée pour tenter de jouer les sirènes face aux organisateurs des jeux Olympiques de 2002. Ils y croyaient beaucoup.
Mais en juin, au Carré D'Youville, alors que tout le monde était rassemblé devant un écran géant pour assister en direct au dévoilement des résultats des votes.
Ouch!...
La mort en pleine face.
1 million deux cent mille dollars flambé, Québec se faisait rosser 54-7, au deuxième tour par Salt Lake City. Fameuse humiliation en direct à la télé.
La grenouille avait fumé, puis explosé.
Finalement, fin octobre, 93, 52% des votants du Québec allait rater leur rendez-vous avec l'histoire choisissant encore de rester Province au lieu de Pays. 94% des Québécois, aptes à voter, s'étaient commis. Un record dur à battre. Un chiffre louche aussi. Jacques Parizeau irriterait le petit peuple en disant, le soir de la défaite que "l'argent et le vote ethnique" avait coûté le pays. Le temps lui donnerait raison. On découvrira que le gouvernement canadien avait largement accéléré les demandes d'immigrés au Québec, afin de les faire voter en faveur du pays qui les accueillait. Ce qui a suffit pour gagner par la peau des fesses.
On accusera vite la région de Québec. Se classant 75ème sur 125 circonscription dans les résultats pour le oui, alors qu'en 1980, la région se classait 50ème sur 110 au référendum.
Cette fois, le doigt accusateur allait être plus ou moins juste.
Reste que l'humilité était au rendez-vous cette année-là pour la région de Québec.
Le 22 août dernier, IKEA est revenu dans la région de Québec.
Avant les Nordiques. Dont l'aréna est toutefoisun trou financier déjà prêt.
Desgrenouilles client potentiels ont campé à la porte pour être les premiers à y entrer.
Et de la ville de Québec.
1995 a été une année terrrrrrrrrrrrrrrrrible pour la ville qui m'avait vu grandir. À l'extérieur du 418 depuis trois ans, j'ai vécu un deuil de Québec accéléré cette année-là. Deuil qui n'avait jamais été très lourd de toute manière puisque je savais dès mes 11-12 ans que je ne ferais pas ma vie à Québec. À moins de vouloir être fonctionnaire ou baby boomer. Je ne voulais pas être le premier et ne pouvait pas être le second.
L'année a débuté par quelque chose de léger. Le IKEA de Québec allait fermer. Oh, ce n'est pas grand chose me direz vous, mais à Québec, c'était un incontournable.
En fait plus assez. Pour la petite ville de Québec, c'était fameux, mais pour la compagnie suédoise c'était pas assez. Ils avaient pris la décision de fermer le populaire magasin. Nos parents avaient entre 45 et 55 ans, ils n'étaient pas en âge de se remeubler tant que ça et les jeunes comme moi quittaient tous car ces parents de 45 à 55 ans n'étaient pas prêts à prendre leur retraite. Les jeunes n'aménageaient pas tant que ça dans des premiers appartements. Sinon, avaient-ils les moyens d'aller s'acheter de meubles neufs chez IKEA?
Mais c'était ça IKEA, Simple, pas cher, facile à monter. Bien pour la grenouille de Québec mais pas assez pour le boeuf suédois. La commotion autour du marais ne serait pas la même pour les deux types d'animaux.
On allait fermer le magasin un an plus tard, mais on l'avait annoncé début 1995.
Puis, quelques mois plus loin, les Nordiques de Québec, un club de hockey de la LNH dont j'avais été le plus grand partisan depuis 1980, mais dont le propriétaire était un parfait imbécile, le temps le confirmera, allait terminer sa dernière saison au Colisée de Québec. Ils iraient gagner la Coupe Stanley ailleurs.
Même toujours plein, le Colisée ne remplissait plus les exigences de la LNH. Il fallait alors construire un nouvel amphithéatre. Marcel Aubut avait tenté de convaincre le maire Jean-Paul Lallier de fournir les sous pour un nouvel aréna, plus gros, mais avec intelligence, Lallier avait répondu à Aubut qu'il ne voulait pas financer les excès de sa Ligue. Aubut lui avait confirmé que la flambée des salaires allait être freinée assez vite. Le temps allait confirmer le contraire.
Québec perdait IKEA et les Nordiques.
Aubut se tournait vers un autre projet depuis 1992 de toute manière.
Une délégation québécoise, dont mes parents, quelques uns de mes amis, et ce même grotesque Marcel Aubut, s'était formée pour tenter de jouer les sirènes face aux organisateurs des jeux Olympiques de 2002. Ils y croyaient beaucoup.
Mais en juin, au Carré D'Youville, alors que tout le monde était rassemblé devant un écran géant pour assister en direct au dévoilement des résultats des votes.
Ouch!...
La mort en pleine face.
1 million deux cent mille dollars flambé, Québec se faisait rosser 54-7, au deuxième tour par Salt Lake City. Fameuse humiliation en direct à la télé.
La grenouille avait fumé, puis explosé.
Finalement, fin octobre, 93, 52% des votants du Québec allait rater leur rendez-vous avec l'histoire choisissant encore de rester Province au lieu de Pays. 94% des Québécois, aptes à voter, s'étaient commis. Un record dur à battre. Un chiffre louche aussi. Jacques Parizeau irriterait le petit peuple en disant, le soir de la défaite que "l'argent et le vote ethnique" avait coûté le pays. Le temps lui donnerait raison. On découvrira que le gouvernement canadien avait largement accéléré les demandes d'immigrés au Québec, afin de les faire voter en faveur du pays qui les accueillait. Ce qui a suffit pour gagner par la peau des fesses.
On accusera vite la région de Québec. Se classant 75ème sur 125 circonscription dans les résultats pour le oui, alors qu'en 1980, la région se classait 50ème sur 110 au référendum.
Cette fois, le doigt accusateur allait être plus ou moins juste.
Reste que l'humilité était au rendez-vous cette année-là pour la région de Québec.
Le 22 août dernier, IKEA est revenu dans la région de Québec.
Avant les Nordiques. Dont l'aréna est toutefois
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