Madalyn Mays est née près de Pittsburgh en 1919.
Madalyn épouse John Henry Roths quand elle a 22 ans. Mais lorsque ils en ont autour de 26, les deux s'enrôlent pour servir dans l'armée et se battre dans la seconde guerre mondiale. Lui, dans les Marines, elle dans la Women's Army Corps. Le couple se sépare tout juste avant de quitter pour le front.
Alors qu'elle travaille comme caligraphe en Italie, elle commence une liaison avec le soldat William Murray Jr.. Elle divorce Roths, et prend le nom de Murray, même si ce dernier refuse de quitter sa propre femme. Ils auront un fils ensemble.
Elle sera diplômée universitaire en 1949, mais échoue son barreau. En 1954, elle accouche d'un second fils de Murray, dont le père présent sera un autre homme. Elle pratique de nombreux métier à Baltimore, vivant avec ses fils, sa mère et son frère, et perd régulièrement ses emplois car elle a une personnalité abrasive. Elle se sauve à Honolulu quand elle agresse 5 policiers tentant de retrouver une fugitive. En 1965, elle épouse le marine et informateur du gouvernement Richard O'Hair. Même si le mariage se termine par une séparation, ils resteront officiellement marié jusqu'à la mort de O'Hair en 1978.
Madalyn, en 1960, poursuit la commission scolaire de Baltimore, car elle juge inconstitutionnel l'obligation de lire la bible en classe. Son fils ne veut pas y prendre part, sa mère ne croit pas en Dieu, et il se fait taxer par les autres élèves pour sa résistance à participer aux lectures.
La cause fait beaucoup de bruit dans les États-Unis religieux, et se rend en cour suprême. Murray gagne sa cause à 8 contre 1 en 1963. L'école n'a pas le droit d'imposer la bible en classe.
Elle gagne sa cause, mais la majorité des gens des États-Démunis la trouve fort déplaisante.
En 1969, elle pousse un peu plus loin, et tente de faire empêcher la NASA de faire lire la genèse aux astronautes d'Apollo 8. Cette fois, elle perd sa cause. Buzz Aldrin ne citera pas la bible dans sa mission d'Apollo 11, mais il a eu le droit de faire la première communion (duh?) dans l'espace.
Elle apparaît régulièrement à la télé afin de discuter, mais surtout débattre, de son athéisme.
Elle devient vite une femme détestée. On la surnomme la femme la plus haïe des États-Unis.
Sa famille reçoit des menaces de mort, plus nombreuses encore quand elle fonde les American Atheist, un mouvement important et nécessaire dans ce pays déséquilibré. Elle sera le visage et la voix de l'athéisme des années 60 et 70, aux États-Unis.
Elle est régulièrement agressée, sa maison ciblée par toute sorte d'objets, on lui envoie des selles dans des colis, des photos de sa famille qui paraissent trempées dans le sang, on a même égorgé le bébé chat de son plus jeune fils. La folie religieuse ne connaît aucune limite.
Elle aura son émission de radio parlant d'athéisme et un show télé qui sera retransmis sur 140 chaines des différents États des États-Unis.
Elle sera encore une personnalité très présente dans les années 80, devenant même la rédactrice de discours de l'aspirant président Larry Flint, propriétaire/fondateur de la revue pornographique Hustler, en 1984. En 1976, elle avait aussi appuyé ouvertement Jimmy Carter quand celui-ci s'était positionné contre la religion imposée à l'école.
Son plus vieux fils devient chrétien et elle le désavoue dans ce qu'elle appellera un affront absolu et un avortement postnatal de sa part face à lui.
Le 27 août 1995, Madalyn, son fils et sa petite fille, disparaissent. Sur la porte du bureau des American Atheist est une note disant que les "O'Hair's ont dû quitter précipitamment pour une urgence familiale. Mais tout ce qui traîne dans la cuisine (les médicaments de Madalyn, les repas non terminés, le désordre) laisse croire à un kidnapping.
Très vite, les doutes se tournent vers David Roland Waters, un ancien employé d'American Atheist, mais aussi un gars qui avait fait beaucoup de prison pour meurtre, utilisation d'armes à feu en public, et pour avoir battu sa propre mère et uriné dessus. Waters avait été exposé par O'Hair dans un article d'American Atheist, et elle le pointait du doigt pour avoir volé 54 000$ de la caisse commune du groupe. Waters avait alors dit à voix haute qu'il fantasmait sur l'idée de la torturer de manière sadique.
Waters et un complice seront arrêté et les O'Hair ne seront jamais retrouvés. Le complice confirme qu'ils ont tous les trois été assassinés.
Hier, il y a 22 ans.
Waters meurt du cancer du poumon en prison en 2003.
Netflix raconte l'histoire de Madalyn Murray O'Hair dans The most hated woman in America.
Le documentaire de 2006, Godless in America, fait de même.
samedi 30 septembre 2017
vendredi 29 septembre 2017
Hugh Marston Hefner (1926-2017)
D'abord écrivain/journaliste à l'âge de 18 à 20 ans en faisant son service militaire, il est par la suite bâchelier en psychologie puis fait une double mineure en écriture et en art.
Il commence ensuite des cours en sociologie et en women and gender studies mais ne les complète pas.
À 26 ans, il se trouve un emploi comme réviseur au magazine Esquire mais quitte quand on lui refuse une hausse salariale de 5$.
Obsédé, comme bien des hommes par Marilyn Monroe depuis qu'il a vu Gentleman Prefer Blondes, il réussit à se procurer une photo de celle-ci. Une photo de nue qu'elle aurait prise 4 ans auparavant. Alors inconnue et rousse.
Marié et ayant deux enfants, Hefner emprunte 8000$ de la part de 45 investisseurs, loue ses meubles pour 600$ et reçoit 1000$ de sa mère afin qu'il mette sur pied son propre magazine. Tout juste avant de se marier, sa femme lui confesse qu'elle a eue une aventure avec un autre homme. Hefner est si dévasté qu'il en perdra la foi en l'amour pour toujours. Elle lui dit que parce qu'elle l'a triché, elle lui permet de fréquenter d'autres femmes.
Erreur fatale pour le couple mais qui rendra Hefner riche.
En décembre 1953 il publie le tout premier Playboy (qui devait s'appeler Stag Party) dans lequel il insiste pour que des articles de fond couvrant toutes les sphères de la société côtoient des photos de femmes en tenue d'Ève. La première édition met en vedette Marylin et la photo qu'Hefner avait acheté.
Le succès est instantané.
En 1955, quand Esquire refuse une nouvelle de Charles Beaumont où il raconte l'histoire d'un hétérosexuel persécuté dans un monde où l'homosexualité est la norme, Hefner la publie dans Playboy. Quand il reçoit des lettres de haines à cet égard, il répond: "Si c'est condamnable de persécuter les hétérosexuels dans un monde gay, le contraire est aussi vrai". Il se fera défenseur de toutes sortes de cause libérales (et libertine) durant toute sa vie.
Lorsque sa femme et lui divorcent en 1959, il est suffisamment riche pour se payer une émission à la télévision valorisant les valeurs Hefner. L'émission, toujours "décorée" de jolies femmes ne dure qu'un an mais le fait qu'un homme oeuvrant dans la luxure soit si public rend le geste d'acheter un magazine Playboy plus légitime dans la morale Étatsunienne. Son émission sert surtout à vendre un style de vie basé sur l'hédonisme et le plaisir.
Les années 60 le rendent extrêmement riche. Il avoue être impliqué sexuellement en moyenne avec 11 des 12 playmates du mois par année. En 1963 on tente de le faire arrêter pour "vente de littérature obscène" mais le jury est incapable de conclure à un verdict de culpabilité. Quand Lenny Bruce est banni à peu près partout, Hefner lui offre une tribune dans son magazine en 1964 et en 1965. Le contenu de ses articles deviendra l'essentiel du livre How to Talk Dirty and Influence People de Lenny Bruce.
Il reprend l'antenne à la télévision en 1968 avec Playboy After Dark. À nouveau, l'émission dévoile la manière de s'amuser "Hugh Hefner's way". Comme l'émission passe tard en soirée on se permet d'aborder des sujets relativement osés. L'émission met toujours en scène un party typique animé par Hugh Hefner. Dans une atmosphère détendue (et toujours surpeuplée de jeunes femmes courtement habillées) Hefner jase avec Roman Polanski, Sharon Tate, Joe Cocker, Three Dog Night, Tina Turner, Sammy Davis Junior, Harry Nilsson, The Grateful Dead, Deep Purple, Steppenwolf, Grand Funk Railroad, James Brown, Iron Butterfly, Linda Rondstadt et Sally Marr, la mère de Lenny Bruce, qui avait elle-même été une playmate du mois pour Playboy.
Installé à Chicago, il avoue en 1971, avoir expérimenté la bisexualité. Cette année là il déménage à Los Angeles où il achètera la Playboy Mansion. Il décide qu'à partir de maintenant, il portera toujours le pyjama lorsque présent au manoir.
Quand son ancienne secrétaire, Bobbie Arnstein, est retrouvée morte dans un hôtel de Chicago des suites d'une overdose en 1975. Hefner raconte en conférence de presse qu'on l'aurait poussé au suicide à force de la harceler par des agents des narcotiques qui tentaient d'en savoir plus sur lui. Le style de vie de Hefner et sa philosophie large et libérale dérangent.
Pas les personalités publiques qui visitent le manoir en très grande quantité. Les stars, masculines surtout, y passent tous comme une famille passe par Disneyland un jour où l'autre. Les partys durent toutes la nuit et ont une réputation disons...intense. La suite Elvis Presley, tenue secrète, y loge exclusivement Elvis avec 8 femmes. Une blonde, une rousse, une brune, une noire, une à la peau noire, une asiatique, une hispanique et une de 18 ans.
En 1978, Hefner organise une levée de fonds afin de préserver les fameuses lettres HOLLYWOOD sur la montagne Californienne. Il en achète officiellement le "Y".
Il verse 100, 000$ à l' University of Southern California's School of Cinematic Arts afin qu'il crée un cours sur "la censure au cinéma". Il verse un autre 2 millions à la chaire en cinéma. Il organise des levées de fonds pour Much Love Animal Rescue et Generation Rescue qui vient en aide aux enfants autistes.
Il est atteint d'une crise cardiaque mineure en 1985 à l'âge de 59 ans. Il réévalue son style de vie et coupe drastiquement ses participations dans les fêtes de nuit au manoir. Dès 1988 la fille de Hefner devient la patronne officielle du manoir et les fêtes y sont plus rares. L'année suivante Hefner marie Kimberley Conrad la playmate de l'année. Elle s'installe dans une maison tout juste à côté du manoir. Lorsqu'ils se séparent en 1998, Hefner recommence à chasser la femme, sortant quelque fois avec 7 femmes à la fois.
Il a donné le dernier 900,000 $ manquant afin de restorer les lettres HOLLYWOOD sur la montagne Californienne
Au mois de novembre 2009, Hugh Hefner, a révélé qu'il avait récemment failli mourir en s'étouffant avec des boules de geisha alors qu'il était en charmante compagnie de quelques unes de ses playmates.
C'eût été très drôle.
Il est plutôt décédé sans excitation à l'âge de 91 ans, avant-hier.
Enfin...sans excitation immédiate, car il a su s'en créer toute sa vie.
Jayne Mansfield, Kim Basinger, Janet Gretzky, Drew Barrymore, Daryl Hannah, Denise Richards, Katarina Witt, le casting de Dynastie, Suzanne Somers, Dana Plato, Shannen Doherty, Farrah Fawcett, LaToya Jackson, Nancy Sinatra, Samantha Fox, Belinda Carlisle, Tiffany, Debbie Gibson ainsi que toutes les actrices de Baywatch auront posé dans le plus simple élément pour Playboy.
Il sera enterré dans le lot tout juste à côté de celui de Marilyn Monroe, qu'il n'aura jamais rencontré de son vivant mais qu'il aura cherché partout ailleurs toute sa vie.
jeudi 28 septembre 2017
The Smiths
C'est un concert de Patti Smith au Manchester Apollo Theater qui introduit Johnny Maar à Steven Morrissey le 31 août 1978. Billy Duffy, futur guitariste de The Cult est le lien entre les deux hommes. Maar a 14 ans, Morrissey, 19.
4 ans plus tard, Maar, guitariste, veut partir son propre band. Stephen Morrissey a entretemps auditionné, sans succès, pour devenir chanteur de The Clash (qui l'ont trouvé trop affecté), mais a surtout écrit un livre sur The New York Dolls. Ce qui a beaucoup impressionné Maar. Ce dernier se rend chez lui et sonne à sa porte afin de savoir si il veut former un band avec lui (Inspiré de Lieber et Stoller, le premier faisant la même chose pour allier sa passion et son talent au second). Après avoir discuté des bands qu'ils aiment et de direction musicale commune, Maar et Morrissey acceptent de se partir un band.
La toute première chanson qu'ils travaillent ensemble et aiment est The Hand That Rocks the Cradle. À la fin de l'été 1982, Morrissey suggère le nom de groupe le plus simple possible: The Smiths, nom aussitôt accepté. Il choisit aussi de ne se faire connaître publiquement que par son nom de famille, détestant son prénom. On fait un demo avec Dale Hibbert à la base et Simon Wolstencroft à la batterie. Quand ce dernier refuse de faire partie d'un band par la suite, on engage Mike Joyce, qui fait son audition sous l'influence de champignons magiques. On apporte le demo à Tony Wilson de Factory Records, mais ce dernier ne se montre pas intéressé.
Le premier spectacle du groupe se déroule dans un weekend dédié à la mode en octobre 1982. Morrissey s'occupe de toute l'esthétique. Le groupe entre sur une musique de Klaus Nomi, James Maker, ami de Morrissey, introduit le groupe, puis reste sur scène et improvise pendant que le band joue. Il boit du vin, danse froidement, pose surtout, mais ne supplante jamais le band. Hibbert, à la base trouve tout ça très gay (Morissey est bisexuel) et Maar et Morrissey n'aiment pas son jeu de toute manière, Hibbert est limogé. Maar engage son ami du secondaire, Andy Rourke pour prendre sa place. The Smiths naît. D'ici janvier 1983, The Smiths aura enregistré plusieurs nouvelles chansons, un nouveau demo, et James Maker fera ses derniers moments sur scène avec le band comme...décoration.
EMI les rejette. Mais Rough Trade, une étiquette indépendante accepte de leur faire enregistrer et produire un single. La pochette du single est choisie par Morrissey, et, à nouveau, suggère beaucoup d'homo-érotisme. La chanson cartonnera pendant 18 mois. Ils se livrent à un second spectacle à l'université de Londres qui capte l'attention du producteur de l'émission de radio de John Peel sur Radio 1. The Smiths y seront invités.
Rough Trade leur fait signer un contrat. À Maar et Morrissey. Ce 50% de signatures sera important dans l'histoire du quatuor. Un premier album est enregistré, deux fois, quand on juge la production de la première fois, mauvaise. En février 1984, le groupe lance son premier album, mais des singles, disséminés ici et là, tout 1983, leur a cimenté une bonne base de fans.
La chanson Suffer Little Children choque le grand-père de victimes des Moors Murders, mais Morrissey le rencontre et devient même un proche de la mère de Lesley-Ann Downey.
Tôt en 1985, The Smiths lance son second album. Plus strident, critique et politique. Le végétarien Morrissey refuse qu'un membre du band soit photographié en train de manger de la viande. Maar devient plus rockabilly, Rourke, plus funk, le band se diversifie agréablement. Le groupe est en tournée une bonne partie de l'année, mais enregistre aussi son album suivant qui sera lancé en juin 1986.
Complété en novembre 1985, une dispute légale avec Rough Trade empêche que le troisième album ne sorte plus tôt. Maar boit de plus en plus afin de déjouer le stress des tournées. Andy Rourke consomme trop d'héroïne et Morrissey le limoge. On engage Craig Gannon, anciennement d'Aztec Camera pour le remplacer. The Smiths n'a pas de gérance, ce qui causera toujours problème. En octobre 1986, Gannon quitte le groupe. Écoeuré des tiraillements internes.
Morrissey trouve que le groupe n'a pas la reconnaissance qu'il souhaiterait. Et que Rough Trade n'en fait pas assez pour les promouvoir. Morrissey est un homme très difficile, exigeant, et profondément immature. Ça plombe pratiquement tout le monde. En 1987, les singles se multiplient encore. On ne réunit pas souvent sur un seul album, les compilations de singles et de b-sides sont nombreuses. Maar en a marre et est à bout de nerfs, en juin 1987, il prend congé du groupe.
Quand le quatrième et dernier album officiel du groupe est lancé, The Smiths, n'existe plus en quatuor composé de Maar, Morrissey, Rourke et Joyce.
Maar explore par la suite plusieurs horizons musicaux comme il le souhaitait (plus là-dessus, en octobre).
Morrissey aura une longue et brillante carrière solo. Ponctuée de grands moments d'immaturité.
Rourke et Joyce se réveillent trop tard. Réalisant qu'ils auraient dû signer comme co-membres fondateurs de The Smiths ou comme co-auteurs de plusieurs chansons, ils poursuivent Maar et Morrissey.
Joyce gagne sa cause en 1996 et reçoit un million de livres en droits différés et 25% de gains de The Smiths pour toujours. Il participe à un album solo de Morrissey, à la tournée de Sinead O'Connor, à la tournée et l'enregistrement d'un album du guitariste des Stone Roses, à la formation Suede, aux tournées des Buzzcocks, avec Julian Cope, John Lydon et P.I.L., a enregistré avec P.P.Arnold et tellement d'autres.
Rourke a bêtement retiré sa plainte contre The Smiths afin de régler hors cours. On lui a versé 83 000 livres et il a fait faillite peu de temps après. Il a participé au second album de Sinead O'Connor et à ses tournées, a travaillé souvent avec Morrissey, a enregistré avec les Pretenders, Killing Joke et Badly Drawn Boy, ainsi que plusieurs projets communs avec Mike Joyce.
The Smiths est un groupe qui a bercé mon adolescence, grandissant dans les tourments, il me semble, au même rythme que moi.
Ils ont influencés bien des groupes et continue de le faire.
Ils sont 4 de mes saisons.
Dans mes playlists d'été, d'automne, d'hiver et de printemps.
Même sans gérant, ils auront été grands.
The Queen is Dead, edition Deluxe, est lancé aujourd'hui.
4 ans plus tard, Maar, guitariste, veut partir son propre band. Stephen Morrissey a entretemps auditionné, sans succès, pour devenir chanteur de The Clash (qui l'ont trouvé trop affecté), mais a surtout écrit un livre sur The New York Dolls. Ce qui a beaucoup impressionné Maar. Ce dernier se rend chez lui et sonne à sa porte afin de savoir si il veut former un band avec lui (Inspiré de Lieber et Stoller, le premier faisant la même chose pour allier sa passion et son talent au second). Après avoir discuté des bands qu'ils aiment et de direction musicale commune, Maar et Morrissey acceptent de se partir un band.
La toute première chanson qu'ils travaillent ensemble et aiment est The Hand That Rocks the Cradle. À la fin de l'été 1982, Morrissey suggère le nom de groupe le plus simple possible: The Smiths, nom aussitôt accepté. Il choisit aussi de ne se faire connaître publiquement que par son nom de famille, détestant son prénom. On fait un demo avec Dale Hibbert à la base et Simon Wolstencroft à la batterie. Quand ce dernier refuse de faire partie d'un band par la suite, on engage Mike Joyce, qui fait son audition sous l'influence de champignons magiques. On apporte le demo à Tony Wilson de Factory Records, mais ce dernier ne se montre pas intéressé.
Le premier spectacle du groupe se déroule dans un weekend dédié à la mode en octobre 1982. Morrissey s'occupe de toute l'esthétique. Le groupe entre sur une musique de Klaus Nomi, James Maker, ami de Morrissey, introduit le groupe, puis reste sur scène et improvise pendant que le band joue. Il boit du vin, danse froidement, pose surtout, mais ne supplante jamais le band. Hibbert, à la base trouve tout ça très gay (Morissey est bisexuel) et Maar et Morrissey n'aiment pas son jeu de toute manière, Hibbert est limogé. Maar engage son ami du secondaire, Andy Rourke pour prendre sa place. The Smiths naît. D'ici janvier 1983, The Smiths aura enregistré plusieurs nouvelles chansons, un nouveau demo, et James Maker fera ses derniers moments sur scène avec le band comme...décoration.
EMI les rejette. Mais Rough Trade, une étiquette indépendante accepte de leur faire enregistrer et produire un single. La pochette du single est choisie par Morrissey, et, à nouveau, suggère beaucoup d'homo-érotisme. La chanson cartonnera pendant 18 mois. Ils se livrent à un second spectacle à l'université de Londres qui capte l'attention du producteur de l'émission de radio de John Peel sur Radio 1. The Smiths y seront invités.
Rough Trade leur fait signer un contrat. À Maar et Morrissey. Ce 50% de signatures sera important dans l'histoire du quatuor. Un premier album est enregistré, deux fois, quand on juge la production de la première fois, mauvaise. En février 1984, le groupe lance son premier album, mais des singles, disséminés ici et là, tout 1983, leur a cimenté une bonne base de fans.
La chanson Suffer Little Children choque le grand-père de victimes des Moors Murders, mais Morrissey le rencontre et devient même un proche de la mère de Lesley-Ann Downey.
Tôt en 1985, The Smiths lance son second album. Plus strident, critique et politique. Le végétarien Morrissey refuse qu'un membre du band soit photographié en train de manger de la viande. Maar devient plus rockabilly, Rourke, plus funk, le band se diversifie agréablement. Le groupe est en tournée une bonne partie de l'année, mais enregistre aussi son album suivant qui sera lancé en juin 1986.
Complété en novembre 1985, une dispute légale avec Rough Trade empêche que le troisième album ne sorte plus tôt. Maar boit de plus en plus afin de déjouer le stress des tournées. Andy Rourke consomme trop d'héroïne et Morrissey le limoge. On engage Craig Gannon, anciennement d'Aztec Camera pour le remplacer. The Smiths n'a pas de gérance, ce qui causera toujours problème. En octobre 1986, Gannon quitte le groupe. Écoeuré des tiraillements internes.
Morrissey trouve que le groupe n'a pas la reconnaissance qu'il souhaiterait. Et que Rough Trade n'en fait pas assez pour les promouvoir. Morrissey est un homme très difficile, exigeant, et profondément immature. Ça plombe pratiquement tout le monde. En 1987, les singles se multiplient encore. On ne réunit pas souvent sur un seul album, les compilations de singles et de b-sides sont nombreuses. Maar en a marre et est à bout de nerfs, en juin 1987, il prend congé du groupe.
Quand le quatrième et dernier album officiel du groupe est lancé, The Smiths, n'existe plus en quatuor composé de Maar, Morrissey, Rourke et Joyce.
Maar explore par la suite plusieurs horizons musicaux comme il le souhaitait (plus là-dessus, en octobre).
Morrissey aura une longue et brillante carrière solo. Ponctuée de grands moments d'immaturité.
Rourke et Joyce se réveillent trop tard. Réalisant qu'ils auraient dû signer comme co-membres fondateurs de The Smiths ou comme co-auteurs de plusieurs chansons, ils poursuivent Maar et Morrissey.
Joyce gagne sa cause en 1996 et reçoit un million de livres en droits différés et 25% de gains de The Smiths pour toujours. Il participe à un album solo de Morrissey, à la tournée de Sinead O'Connor, à la tournée et l'enregistrement d'un album du guitariste des Stone Roses, à la formation Suede, aux tournées des Buzzcocks, avec Julian Cope, John Lydon et P.I.L., a enregistré avec P.P.Arnold et tellement d'autres.
Rourke a bêtement retiré sa plainte contre The Smiths afin de régler hors cours. On lui a versé 83 000 livres et il a fait faillite peu de temps après. Il a participé au second album de Sinead O'Connor et à ses tournées, a travaillé souvent avec Morrissey, a enregistré avec les Pretenders, Killing Joke et Badly Drawn Boy, ainsi que plusieurs projets communs avec Mike Joyce.
The Smiths est un groupe qui a bercé mon adolescence, grandissant dans les tourments, il me semble, au même rythme que moi.
Ils ont influencés bien des groupes et continue de le faire.
Ils sont 4 de mes saisons.
Dans mes playlists d'été, d'automne, d'hiver et de printemps.
Même sans gérant, ils auront été grands.
The Queen is Dead, edition Deluxe, est lancé aujourd'hui.
mercredi 27 septembre 2017
Résistances d'Autrefois Faisant Écho Aujourd'hui
Quand Muhammed Ali est décédé en juin 2016, Donald Trump a tweeté
"un grand champion et un homme formidable. Il sera manqué de tous!".
Des lecteurs alertes lui ont alors rappelé que 6 mois auparavant, le mêmecave Trump avait tweeté "Dans le discours d'Obama, il parle de nos héros sportifs musulmans...de quel sport parle-t-il? et de qui? profile-t-il?".
Cette tentative de jeu d'esprit se traduisait alors par une totale incohérence cérébrale doublée d'une ignorance choisie. Ou au contraire, Trump savait-il alors exactement ce qu'il faisait et allait dire absolument n'importe quoi qui le servirait dans l'intérêt du moment et au diable avec le reste? Cet intérêt personnel, voire narcissique est similaire aux récentes déclarations gênantes de sa part à propos des joueurs de football et de basketball noirs qui choisissent de mettre un genou au sol pendant l'hymne national des États-Désunis.
La fantasme de Trump est de voir le public huer massivement Steph Curry, Colin Kaepernick ou LeBron James. Et Trump croit qu'il a les appuis pour croire son fantasme réel. Et les gens huent. Mais huent quoi? Peut-être l'hymne national en soi.
C'est donc un bon moment pour se rappeler les événements d'il y a un demi siècle. Quand Cassius est devenu Muhammed. Et quand il a par la suite choisi de refuser de se rendre disponible pour servir au Vietnam, pour les États-Unis. Ali n'était pas prêt à donner sa vie, ou à tuer du vietnamien, pour une société qui ne considérait que très peu la vie des noirs, femmes, hommes et enfants, de son propre pays.
Quand il a dit "Pourquoi devraient-ils me demander de porter l'uniforme et me rendre 10 000 kilomètres trop loin de chez moi, afin de faire exploser des bombes ou placer des balles de fusil dans la peau de gens bruns, au Vietnam, pendant que des gens bruns de Louisville, au Kentucky, sont eux-mêmes traités comme des chiens? Si je croyais que la guerre du Vietnam rendraient libres ou égaux 22 millions de mes frères, je joindrai cette guerre dès demain. Mais j'ai le choix d'obéir aux lois d'Allah ou aux lois du pays. Je n'ai rien à perdre à me tenir debout face à tout ça. Nous sommes en prison depuis plus de 400 ans de toute manière", il a été aussitôt condamné à 5 ans de prison. Le 28 avril 1967, Ali se tenait debout, entouré de 25 jeunes hommes noirs très nerveux, et il disait non à l'appel de Cassius Clay au front, et se déclarait Muhammed Ali, haut et fier.
Il n'a pas fait un jour de prison, ayant payé une (poids lourde, 10 000$) caution. Les autorités du monde de la boxe lui ont retiré son titre de champion du monde, et lui ont interdit de boxer à New York. Il avait 25 ans, et on lui confirmait tout ce qu'il disait. On a le droit de te retirer tout ce que tu es, toi, le noir.
Ali n'était pas acclamé comme un héros par tous, alors.
Le Sports Illustrated disait de lui que, sans ses gants, Ali n'était qu'un autre démagogue se trouvant des excuses par le biais de sa prétendue religion. Un animateur télé disait d'Ali qu'il était une honte pour son pays, un naïf et un pion, qui doit inévitablement aller en prison, parce qu'il le mérite. Même Jackie Robinson, héros noir lui-même, disait qu'Ali faisait mal au moral des noirs se battant actuellement au Vietnam. Qu'après avoir fait des millions par le biais des États-Unis, il trouvait triste qu'Ali ne remette pas un peu du sien pour le pays qui l'avait rendu riche.
Il s'agissait d'une guerre qui tuait, de manière disproportionnée, des centaines de jeunes noirs, pour rien. Peu de gens connus se rendaient se battre ou même résistaient. Le message qu'envoyait ce beau noir connu, qui rendait chaque noir des États-Unis (et du Canada) toujours un peu plus grand et nettement plus confiant lorsqu'il ouvrait la bouche, était titanesque, voire magique.
Plusieurs noirs des États-Unis se sont trouvés une dignité d'être humain ce jour-là, quand Ali s'est tenu debout face à son plus grand adversaire à vie, les États-Unis eux-mêmes. C'était l'honneur des noirs d'Amérique qu'Ali défendait ainsi. Une fierté immense et impérissable.
Il est pratiquement impossible que Donald Trump (tout aussi absent du Vietnam) n'ait pas vécu ce moment et on ne sait pas ce qu'il a senti quand ce même Ali, souffrant d'Alzheimer et de Parkinson à la fois, tenait bravement la torche Olympique à l'ouverture des Jeux Olympiques d'Atlanta, tel l'absolu géant qu'il était.
Il est fort possible qu'en juin 1967, Trump n'avait que dégôut à l'égard de Jim Brown, Willie Davis, Bill Russell, Kareem Abdul-Jabbar (alors Lew Alcindor, tiens!...un autre musulman fort connu, Don...) et tous ces athlètes noirs et leaders de communautés, qui s'étaient rendus à Cleveland en soutien à Ali. Ceci était une version 1967 du genou au sol actuel ou du port du gilet "I Can't Breathe" aux États-Unis.
En 1971, la cour suprême renversait la décision en faveur d'Ali.
Deux ans plus loin, les Trump faisaient face à des accusations de discrimination, puisque que papa Trump refusait de louer, sous-louer ou vendre ses condos à des gens noirs. Hommes, femmes ou enfants. "Ces gens-là" comme les as appelés Donald en Alabama la semaine dernière.
Quand l'an dernier, Colin Kaepernick a le premier mis un genou au sol dans la NFL pendant l'hymne national, voulant souligner les mauvais traitement de son pays à l'égard des noirs, Barack Obama s'est fait demandé ce qu'il en pensait. Il a eu une réponse de président mature. Celle d'un adulte responsable. Une réponse brillante. Un pont entre celui qui veut rendre hommage à ceux qui perdent la vie injustement aux mains d'un agent d'autorité, et ceux qui perdent la vie comme soldats au front. Tous deux unifiés par le même hymne national. Il a dit
"Je veux que ceux qui protestent ainsi comprennent la douleur de ceux qui perdent un amoureux, un père, un frère, un enfant au combat et comment ça les blesse de voir ces gens ne pas se tenir debout pendant l'hymne national.
Mais je veux aussi que les gens pensent à l'extrême douleur subie par ceux qui savent que l'un de leur proche aurait été tué par un tir ami, de notre pays, de manière injustifiée et impunie".
Trump a pris un chemin tout autre. Il espère avec cynisme, que ses ennemis politiques, comme autant de dauphins se massant en direction d'un large appât, se rabattront sur ses remarques comme l'évidence d'un support envers un coté et son dédain pour l'autre. Si tout ça peut enfin prendre toute l'attention et détourner l'attention des enquêtes qui menacent de le faire tomber.
Il a du souhaiter que, comme dimanche, plus de joueurs mettront ainsi le genou au sol. Et alimenteront ainsi le feu qui brûle dans les chaumières.
Ça fait oublier l'incendie Soviétique sous son propre toit.
Ça fonctionne en ce moment. Il en rajoute et les gens ne parlent que de ça. Il n'y a que de la fumée. Enfin non, le feu est bien pris.
Mais pour combien de temps?...
Puisque je vous dis que l'élection de Donald Trump est un recul d'au moins 50 ans...
Donald Trump n'est pas simplement le clown du cirque politique mondial, il est celui qui ramasse les accessoires du numéro des acrobates et se convainc que les applaudissements sont pour lui.
Dur dur de se réveiller chaque matin dans un monde de plus en plus imbécile.
"un grand champion et un homme formidable. Il sera manqué de tous!".
Des lecteurs alertes lui ont alors rappelé que 6 mois auparavant, le même
Cette tentative de jeu d'esprit se traduisait alors par une totale incohérence cérébrale doublée d'une ignorance choisie. Ou au contraire, Trump savait-il alors exactement ce qu'il faisait et allait dire absolument n'importe quoi qui le servirait dans l'intérêt du moment et au diable avec le reste? Cet intérêt personnel, voire narcissique est similaire aux récentes déclarations gênantes de sa part à propos des joueurs de football et de basketball noirs qui choisissent de mettre un genou au sol pendant l'hymne national des États-Désunis.
La fantasme de Trump est de voir le public huer massivement Steph Curry, Colin Kaepernick ou LeBron James. Et Trump croit qu'il a les appuis pour croire son fantasme réel. Et les gens huent. Mais huent quoi? Peut-être l'hymne national en soi.
C'est donc un bon moment pour se rappeler les événements d'il y a un demi siècle. Quand Cassius est devenu Muhammed. Et quand il a par la suite choisi de refuser de se rendre disponible pour servir au Vietnam, pour les États-Unis. Ali n'était pas prêt à donner sa vie, ou à tuer du vietnamien, pour une société qui ne considérait que très peu la vie des noirs, femmes, hommes et enfants, de son propre pays.
Quand il a dit "Pourquoi devraient-ils me demander de porter l'uniforme et me rendre 10 000 kilomètres trop loin de chez moi, afin de faire exploser des bombes ou placer des balles de fusil dans la peau de gens bruns, au Vietnam, pendant que des gens bruns de Louisville, au Kentucky, sont eux-mêmes traités comme des chiens? Si je croyais que la guerre du Vietnam rendraient libres ou égaux 22 millions de mes frères, je joindrai cette guerre dès demain. Mais j'ai le choix d'obéir aux lois d'Allah ou aux lois du pays. Je n'ai rien à perdre à me tenir debout face à tout ça. Nous sommes en prison depuis plus de 400 ans de toute manière", il a été aussitôt condamné à 5 ans de prison. Le 28 avril 1967, Ali se tenait debout, entouré de 25 jeunes hommes noirs très nerveux, et il disait non à l'appel de Cassius Clay au front, et se déclarait Muhammed Ali, haut et fier.
Il n'a pas fait un jour de prison, ayant payé une (poids lourde, 10 000$) caution. Les autorités du monde de la boxe lui ont retiré son titre de champion du monde, et lui ont interdit de boxer à New York. Il avait 25 ans, et on lui confirmait tout ce qu'il disait. On a le droit de te retirer tout ce que tu es, toi, le noir.
Ali n'était pas acclamé comme un héros par tous, alors.
Le Sports Illustrated disait de lui que, sans ses gants, Ali n'était qu'un autre démagogue se trouvant des excuses par le biais de sa prétendue religion. Un animateur télé disait d'Ali qu'il était une honte pour son pays, un naïf et un pion, qui doit inévitablement aller en prison, parce qu'il le mérite. Même Jackie Robinson, héros noir lui-même, disait qu'Ali faisait mal au moral des noirs se battant actuellement au Vietnam. Qu'après avoir fait des millions par le biais des États-Unis, il trouvait triste qu'Ali ne remette pas un peu du sien pour le pays qui l'avait rendu riche.
Il s'agissait d'une guerre qui tuait, de manière disproportionnée, des centaines de jeunes noirs, pour rien. Peu de gens connus se rendaient se battre ou même résistaient. Le message qu'envoyait ce beau noir connu, qui rendait chaque noir des États-Unis (et du Canada) toujours un peu plus grand et nettement plus confiant lorsqu'il ouvrait la bouche, était titanesque, voire magique.
Plusieurs noirs des États-Unis se sont trouvés une dignité d'être humain ce jour-là, quand Ali s'est tenu debout face à son plus grand adversaire à vie, les États-Unis eux-mêmes. C'était l'honneur des noirs d'Amérique qu'Ali défendait ainsi. Une fierté immense et impérissable.
Il est pratiquement impossible que Donald Trump (tout aussi absent du Vietnam) n'ait pas vécu ce moment et on ne sait pas ce qu'il a senti quand ce même Ali, souffrant d'Alzheimer et de Parkinson à la fois, tenait bravement la torche Olympique à l'ouverture des Jeux Olympiques d'Atlanta, tel l'absolu géant qu'il était.
Il est fort possible qu'en juin 1967, Trump n'avait que dégôut à l'égard de Jim Brown, Willie Davis, Bill Russell, Kareem Abdul-Jabbar (alors Lew Alcindor, tiens!...un autre musulman fort connu, Don...) et tous ces athlètes noirs et leaders de communautés, qui s'étaient rendus à Cleveland en soutien à Ali. Ceci était une version 1967 du genou au sol actuel ou du port du gilet "I Can't Breathe" aux États-Unis.
En 1971, la cour suprême renversait la décision en faveur d'Ali.
Deux ans plus loin, les Trump faisaient face à des accusations de discrimination, puisque que papa Trump refusait de louer, sous-louer ou vendre ses condos à des gens noirs. Hommes, femmes ou enfants. "Ces gens-là" comme les as appelés Donald en Alabama la semaine dernière.
Quand l'an dernier, Colin Kaepernick a le premier mis un genou au sol dans la NFL pendant l'hymne national, voulant souligner les mauvais traitement de son pays à l'égard des noirs, Barack Obama s'est fait demandé ce qu'il en pensait. Il a eu une réponse de président mature. Celle d'un adulte responsable. Une réponse brillante. Un pont entre celui qui veut rendre hommage à ceux qui perdent la vie injustement aux mains d'un agent d'autorité, et ceux qui perdent la vie comme soldats au front. Tous deux unifiés par le même hymne national. Il a dit
"Je veux que ceux qui protestent ainsi comprennent la douleur de ceux qui perdent un amoureux, un père, un frère, un enfant au combat et comment ça les blesse de voir ces gens ne pas se tenir debout pendant l'hymne national.
Mais je veux aussi que les gens pensent à l'extrême douleur subie par ceux qui savent que l'un de leur proche aurait été tué par un tir ami, de notre pays, de manière injustifiée et impunie".
Trump a pris un chemin tout autre. Il espère avec cynisme, que ses ennemis politiques, comme autant de dauphins se massant en direction d'un large appât, se rabattront sur ses remarques comme l'évidence d'un support envers un coté et son dédain pour l'autre. Si tout ça peut enfin prendre toute l'attention et détourner l'attention des enquêtes qui menacent de le faire tomber.
Il a du souhaiter que, comme dimanche, plus de joueurs mettront ainsi le genou au sol. Et alimenteront ainsi le feu qui brûle dans les chaumières.
Ça fait oublier l'incendie Soviétique sous son propre toit.
Ça fonctionne en ce moment. Il en rajoute et les gens ne parlent que de ça. Il n'y a que de la fumée. Enfin non, le feu est bien pris.
Mais pour combien de temps?...
Puisque je vous dis que l'élection de Donald Trump est un recul d'au moins 50 ans...
Donald Trump n'est pas simplement le clown du cirque politique mondial, il est celui qui ramasse les accessoires du numéro des acrobates et se convainc que les applaudissements sont pour lui.
Dur dur de se réveiller chaque matin dans un monde de plus en plus imbécile.
mardi 26 septembre 2017
Le Divorce Moral Catalan
C'est l'histoire d'un dialogue de sourds.
Impossible à comparer à notre propre situation pour plusieurs raisons.
Dans 5 jours, un référendum, souhaité par 80% de la population espagnole, aura,
ou pas...
lieu.
On y posera(it) la question toute simple: "Voulez-vous que la Catalogne devienne un État indépendant sous forme de République?".
La lourde main judiciaire de l'Espagne ne l'entend pas ainsi. C'est comme deux tête écoutant la même musique mais y entendant complètement autre chose, chacun de son côté. Le gouvernement de Barcelone en est un indépendantiste. Ils ont décidé de tenir référendum après consultation très populaire de la population sur le sujet. L'Espagne a sorti les griffes. La souveraineté n'existe pas du point de vue de l'Espagne. Le référendum est illégal et anticonstitutionnel selon l'Espagne. Se séparer ne peut même pas être une arrière pensée.
On arrêté des dirigeants, on a fait des perquisitions par centaines, on a saisi 10 millions de bulletins de vote référendaires personnalisés. La garde civile, en mode guerre civile, s'est physiquement imposée dans les bureaux voulant s'organiser pour le vote du 1er octobre. Les bâtons sont dans les roues depuis le jour de l'approbation du référendum par le parlement régional catalan, le 6 septembre dernier.
Une pluie d'injonctions de cour, des visites de police dans des imprimeries afin de stopper les machines, des permanences politiques démantelées, des saisies de tracts aussitôt passés à la déchiqueteuse, sans oublier une tutelle sur les finances régionales et des citations à comparaître pour quelques 700 maires sur un millier en Catalogne. 700 maires qui avaient accepté de collaborer au vote référendaire prévu pour le 1er octobre prochain.
14 représentants des mouvements indépendants ont été sommairement envoyé en prison.
Le totalitarisme ne ferait pas mieux.
C'est une chanson étouffée que l'on chante là-bas en ce moment. C'est d'une lourde mélancolie. J'ai une cousine à Barcelone dont l'époux est Catalan. Ils se sentent violés en ce moment.
Pour Madrid, l'Espagne est indivisible et ne peut être décidé autrement que seulement si toute l'Espagne y met son droit de vote. Le vote du 1er octobre serait fait seulement en Catalogne. Ce qui semble assurer l'indépendance et l'autodetermination. La termination aussi, de la Catalogne en Espagne.
Ce que Madrid juge antidémocratique.
Folie et chimère.
Ce qui est bien réel, peu importe si il y a référendum ou pas, c'est le divorce entre Espagnols et Catalans.
Divorce moral et sociétaire entre deux frères qui ne s'entendent plus.
Ou qui n'entendent plus la même musique en même temps.
Le divorce est certain.
Comment vivront-ils les jours prochains?
Comment vivront-ils les lendemains?
De quoi aura l'air le 1er octobre prochain?
Impossible à comparer à notre propre situation pour plusieurs raisons.
Dans 5 jours, un référendum, souhaité par 80% de la population espagnole, aura,
ou pas...
lieu.
On y posera(it) la question toute simple: "Voulez-vous que la Catalogne devienne un État indépendant sous forme de République?".
La lourde main judiciaire de l'Espagne ne l'entend pas ainsi. C'est comme deux tête écoutant la même musique mais y entendant complètement autre chose, chacun de son côté. Le gouvernement de Barcelone en est un indépendantiste. Ils ont décidé de tenir référendum après consultation très populaire de la population sur le sujet. L'Espagne a sorti les griffes. La souveraineté n'existe pas du point de vue de l'Espagne. Le référendum est illégal et anticonstitutionnel selon l'Espagne. Se séparer ne peut même pas être une arrière pensée.
On arrêté des dirigeants, on a fait des perquisitions par centaines, on a saisi 10 millions de bulletins de vote référendaires personnalisés. La garde civile, en mode guerre civile, s'est physiquement imposée dans les bureaux voulant s'organiser pour le vote du 1er octobre. Les bâtons sont dans les roues depuis le jour de l'approbation du référendum par le parlement régional catalan, le 6 septembre dernier.
Une pluie d'injonctions de cour, des visites de police dans des imprimeries afin de stopper les machines, des permanences politiques démantelées, des saisies de tracts aussitôt passés à la déchiqueteuse, sans oublier une tutelle sur les finances régionales et des citations à comparaître pour quelques 700 maires sur un millier en Catalogne. 700 maires qui avaient accepté de collaborer au vote référendaire prévu pour le 1er octobre prochain.
14 représentants des mouvements indépendants ont été sommairement envoyé en prison.
Le totalitarisme ne ferait pas mieux.
C'est une chanson étouffée que l'on chante là-bas en ce moment. C'est d'une lourde mélancolie. J'ai une cousine à Barcelone dont l'époux est Catalan. Ils se sentent violés en ce moment.
Pour Madrid, l'Espagne est indivisible et ne peut être décidé autrement que seulement si toute l'Espagne y met son droit de vote. Le vote du 1er octobre serait fait seulement en Catalogne. Ce qui semble assurer l'indépendance et l'autodetermination. La termination aussi, de la Catalogne en Espagne.
Ce que Madrid juge antidémocratique.
Folie et chimère.
Ce qui est bien réel, peu importe si il y a référendum ou pas, c'est le divorce entre Espagnols et Catalans.
Divorce moral et sociétaire entre deux frères qui ne s'entendent plus.
Ou qui n'entendent plus la même musique en même temps.
Le divorce est certain.
Comment vivront-ils les jours prochains?
Comment vivront-ils les lendemains?
De quoi aura l'air le 1er octobre prochain?