François Bugingo.
Svp.
Grow up.
"Victime d'un lynchage médiatique"?
Un "lynchage" implique une injustice. La SEULE injustice dans les cas exposé la semaine dernière où on démontrait que le journaliste avait inventé quelques reportages à plusieurs reprises a été fait envers la profession qu'il exerce: LE JOURNALISME.
Voilà une profession qui en général, n'a pas nécessairement la cote publique. Les étudiants ne les aiment pas les journalistes. Plusieurs n'aiment pas les journalistes qui se croient investis de la mission de changer le monde. Les journalistes, sous le nom de "Médias" se classent 22ème sur 22 dans les métiers récemment sondés à la radio en terme de popularité. Derrière les politiciens.
Et le "public Québécois" que croyait servir le coeur sur la main, public que François-la-victime aurait peut-être jugé un peu trop naïf, n'aurait pas le droit de dire "ben là lui, il ne faut plus le croire!"?
Et il n'était pas du devoir des journaliste de parler de l'imposture qui ternissait drôlement leur profession?
François est passé aux aveux et a parlé de "quelques erreurs de jugement".
Il a aussi dit qu'il se considère victime d'un lynchage médiatique, ses erreurs de jugement sont passées de lac à Fleuve et maintenant à Océan.
François Bugingo se noie dedans.
Ses erreurs de jugement se nomment maintenant "lynchage médiatique"
Je m'arrête ici, sinon ça commencera à ressemble à du lynchage.
Et je suis nettement plus sage.
On a tous le droit de préférer la plage.
Les traces sont visibles avant que la mer ne les efface.
Voyons voir si son retrait de la vie médiatique sera efficace.
Dans le nouveau dictionnaire en préparation:
Enguyturcotter: Se tromper grossièrement
Joëlegendriser: se masturber en public
Buginguer: Berner
dimanche 31 mai 2015
samedi 30 mai 2015
Urbanités
Patrick Watson, Yann Perreau, Beast, Karkwa, Les Dales Hawerchuk, The National Parks, Tricot Machine, Fleet Foxes, United Steel Workers of Montreal, Dany Placard, Loco Locass, Fred Fortin, Socalled...
Qu'on-t-ils tous en commun outre que d'être des artistes de la scène musicale montréalaise?
Cette scène foulée par tous a un jour été celle du Divan Orange sur la Rue St-Laurent. Une salle de spectacles dont le mandat est de promouvoir les musiques émergentes. Ce qu'il font si brillamment depuis 2004 qu'ils ont raflé le prix du meilleur bar/salle de spectacle de l'année en 2008, 2009 et 2010. La CBC radio 3 l'a aussi mise en nomination pour la meilleure salle de spectacle Nord-Américaine en 2009, rien de moins.
Ce sont en moyenne 300 spectacles qu'ils mettent en scène par année. Ils font un sacré boulot dans une salle qui ne contient pas plus de 150 personnes.
Toutefois...dès le départ, un voisin d'en arrière s'est plaint du bruit forcément récurent. On commençait, alors avec les moyens du bord et quelques bouts de ficelles, on a insonorisé le mur du fond. Avec un relatif succès.
En revanche, la voisine du haut, depuis 2009. n'apprécie pas beaucoup le bruit. L'édifice a trois étages. Le premier, c'est la salle de spectacle, les tables, le bar, le resto. Le second, c'était un appartement locatif. Inoccupé depuis un certain temps, ce qui a servi de pièce vide transportant facilement le son au troisième chez la voisine qui voulait le calme. De jour (pour les tests de son) comme de nuit (pour les prestations) elle s'est plainte du bruit causé par les gens du Divan Orange.
Le bruit, ce monstre toujours vivant habitant chaque côté d'une salle de spectacle ou d'une scène.
Chaque plainte a eu droit à une facture de 1250$ envoyée à la coopérative du Divan Orange. Le Divan Orange a accumulé plus de 10 000$ de contraventions avec cette seule plaignante.
Il existe un mythe comme quoi à Montréal (et ailleurs), la musique doit cesser à 23 heures. Dans le cadre d'un spectacle sur scène, oui. Pas à l'intérieur. "la musique ne doit pas s'entendre de l'extérieur des lieux loués" dit clairement le règlement. Ce qui rend pratiquement tout le monde illégal sur l'île. Mais le règlement existe et il est clair.
Ou l'est-il?
Il parle de "l'extérieur".
Un logement au troisième. outre sa galerie, est quand même intérieur non?
Et la rue St-Laurent c'est un peu comme ceux qui se font construire sur le bord de la rivière.
A-t-on vraiment le droit de se plaindre que ça déborde par la suite?
Enfin...
Un autre règlement dit que pour les lieux sonorisés, le volume ne doit pas excéder 98dBA, calculé sur 5 minutes. à trois mètres au niveau du haut-parleur. Les(coûteux) acousticiens ont confirmés à maintes reprises que le Divan Orange était dans les normes.
Le Divan Orange paie 6000$ de loyer mensuellement. Avec plus de 10 000 d'amendes, vous vous doutez qu'ils commençaient à arriver assez "flush". Ils étaient même au bord du trou. D'autant plus que la recommandation unanime était qu'il fallait "mieux" insonoriser et "plus" le faire.
Avec des moyens que la coop du Divan n'a plus.
Il fallait donc trouver un compromis.
La ville de Montréal de Denis Coderre et l'arrondissement du Plateau Mont-Royal de Luc Ferrandez se sont joint pour débusquer 50 000$ pour le précieux Divan Orange et son nouvel investissement en insonorisation.
Et afin de préserver les tympans de madame au troisième...
****************
Plus au Nord, au Nord-Ouest même, à Gatineau, il y a eu tentative et réussite d'épuration toponymique.
Il y a quelque chose d'assez infantile et ombre de malhonnêteté intellectuelle, chez les révisionnistes du genre. J'y reviendrai
Il existe depuis longtemps une rue Alexis-Carrell à Gatineau et à deux coins de rue, depuis peu, une rue Philipp-Lenard. Deux anciens Prix Nobel sur lesquels on a avoué à la ville ne pas avoir fait des tonnes de recherches.
Alexis Carrell, chirurgien visionnaire dit le "Jules Vernes de la chirurgie cardio-vasculaire" a été l'initiateur des découvertes faites sur la suture des vaisseaux sanguins, une méthode si révolutionnaire en 1912 qu'elle est toujours appliquée lors des transplantations de vaisseaux sanguins et d'organes de nos jours. Il s'est intéressé à la culture du tissu et a fait vivre un poulet greffé pendant plus de 30 ans. Lors de la première guerre mondiale, il a développé un traitement des blessures au moyen d'irrigations d'antiseptiques. Il a aussi travaillé avec le pilote Charles Linbdergh dans les années 30, et lui a confectionné une pompe à perfusion capable de maintenir en vie des organes en dehors du corps en leur fournissant sang et oxygène. Une sorte de premier coeur artificiel. Il a mérité le Nobel de Physiologie à juste titre en 1912. Il était très important dans son domaine et son héritage est grand pour le monde médical.
Toutefois...il était aussi un grand partisan de l'eugénisme...
L'eugénisme est une théorie selon laquelle l'évolution de l'espèce humaine passait par l'élimination des malades mentaux, des handicapés, des sourds, des muets, des aveugles et des homosexuels.
Pas chic.
Philipp Lenard était physicien et une sorte de Valeri Fabrikant de son époque. Il a accusé la plupart de ses collègues de lui voler ses idées. Röntgen, Prix Nobel de Physique 1901, lui aurait volé ses observations sur les Rayons X. Thomson, Prix Nobel de Physique 1906 aurait fait de même pour sa découverte de l'électron. Albert Einstein aurait pillé ses recherches et découvertes sur l'effet photoélectrique. Mais Lenard devait avoir aussi du bon, car il a raflé le Prix Nobel de Physique en 1905 pour son travail sur les rayons cathodiques.
Pendant la première guerre mondiale, son antisémitisme grandit au point de devenir fervent partisan Nazi. Il sera une figure importante de la ligne politique scientifique (décriée) Nazie. Einstein étant d'origine juive, la plupart de ses théories étaient alors à négliger et il s'appliquait beaucoup à le discréditer publiquement.
Wach!...
Quand ceci est venu aux oreilles des gens de la ville, ils ont choisi de passer au vote des résidents de ses deux rues afin de savoir, maintenant qu'une ombre planait sur ses deux noms, si ils souhaitaient que le nom des rues ne changent.
Bon...
Le premier était français. Le second autrichien. Le lien avec Gatineau? aucun. Déjà c'est particulier. Mais on ne pas les accuser de ne pas avoir les yeux sur le monde.
Mon opinion sur le sujet est clair. J'en ai déjà jasé. Vous pouvez être le plus grand des artistes et le plus parfait salaud des hommes au privé. Quand les gens lisent le nom de ses hommes, ils doivent penser "Prix Nobel, rayons cathodiques, coeur articifiel, greffe d'organes et de vaisseaux".
Les gens sont encore capable de discernement et de mise en contexte.
Vous y étiez en Autriche entre 1914 et 1944?
Vous savez ce que ça vous coûtait de ne pas être Nazi là-bas?
Alors vos gueules les mouettes!
Il ne faut pas juger les gens d'hier sur nos valeurs d'aujourd'hui.
Les résultats du vote ont été contre les souhaits des réviseurs.
Les gens ont voté pour garder les noms.
Trop de troubles à changer un peu partout.
Ces citoyens ne deviendront ni Nazis, ni eugéniste pour autant.
On a bien Amherst et Lionel-Groulx ici non?
On sait faire le discernement. la remise en contexte.
Ils sont de l'histoire du Québec.
Mais on aura jamais Al Capone, Pol Pot ou Hitler comme noms de rue.
Qu'on-t-ils tous en commun outre que d'être des artistes de la scène musicale montréalaise?
Cette scène foulée par tous a un jour été celle du Divan Orange sur la Rue St-Laurent. Une salle de spectacles dont le mandat est de promouvoir les musiques émergentes. Ce qu'il font si brillamment depuis 2004 qu'ils ont raflé le prix du meilleur bar/salle de spectacle de l'année en 2008, 2009 et 2010. La CBC radio 3 l'a aussi mise en nomination pour la meilleure salle de spectacle Nord-Américaine en 2009, rien de moins.
Ce sont en moyenne 300 spectacles qu'ils mettent en scène par année. Ils font un sacré boulot dans une salle qui ne contient pas plus de 150 personnes.
Toutefois...dès le départ, un voisin d'en arrière s'est plaint du bruit forcément récurent. On commençait, alors avec les moyens du bord et quelques bouts de ficelles, on a insonorisé le mur du fond. Avec un relatif succès.
En revanche, la voisine du haut, depuis 2009. n'apprécie pas beaucoup le bruit. L'édifice a trois étages. Le premier, c'est la salle de spectacle, les tables, le bar, le resto. Le second, c'était un appartement locatif. Inoccupé depuis un certain temps, ce qui a servi de pièce vide transportant facilement le son au troisième chez la voisine qui voulait le calme. De jour (pour les tests de son) comme de nuit (pour les prestations) elle s'est plainte du bruit causé par les gens du Divan Orange.
Le bruit, ce monstre toujours vivant habitant chaque côté d'une salle de spectacle ou d'une scène.
Chaque plainte a eu droit à une facture de 1250$ envoyée à la coopérative du Divan Orange. Le Divan Orange a accumulé plus de 10 000$ de contraventions avec cette seule plaignante.
Il existe un mythe comme quoi à Montréal (et ailleurs), la musique doit cesser à 23 heures. Dans le cadre d'un spectacle sur scène, oui. Pas à l'intérieur. "la musique ne doit pas s'entendre de l'extérieur des lieux loués" dit clairement le règlement. Ce qui rend pratiquement tout le monde illégal sur l'île. Mais le règlement existe et il est clair.
Ou l'est-il?
Il parle de "l'extérieur".
Un logement au troisième. outre sa galerie, est quand même intérieur non?
Et la rue St-Laurent c'est un peu comme ceux qui se font construire sur le bord de la rivière.
A-t-on vraiment le droit de se plaindre que ça déborde par la suite?
Enfin...
Un autre règlement dit que pour les lieux sonorisés, le volume ne doit pas excéder 98dBA, calculé sur 5 minutes. à trois mètres au niveau du haut-parleur. Les(coûteux) acousticiens ont confirmés à maintes reprises que le Divan Orange était dans les normes.
Le Divan Orange paie 6000$ de loyer mensuellement. Avec plus de 10 000 d'amendes, vous vous doutez qu'ils commençaient à arriver assez "flush". Ils étaient même au bord du trou. D'autant plus que la recommandation unanime était qu'il fallait "mieux" insonoriser et "plus" le faire.
Avec des moyens que la coop du Divan n'a plus.
Il fallait donc trouver un compromis.
La ville de Montréal de Denis Coderre et l'arrondissement du Plateau Mont-Royal de Luc Ferrandez se sont joint pour débusquer 50 000$ pour le précieux Divan Orange et son nouvel investissement en insonorisation.
Et afin de préserver les tympans de madame au troisième...
****************
Plus au Nord, au Nord-Ouest même, à Gatineau, il y a eu tentative et réussite d'épuration toponymique.
Il y a quelque chose d'assez infantile et ombre de malhonnêteté intellectuelle, chez les révisionnistes du genre. J'y reviendrai
Il existe depuis longtemps une rue Alexis-Carrell à Gatineau et à deux coins de rue, depuis peu, une rue Philipp-Lenard. Deux anciens Prix Nobel sur lesquels on a avoué à la ville ne pas avoir fait des tonnes de recherches.
Alexis Carrell, chirurgien visionnaire dit le "Jules Vernes de la chirurgie cardio-vasculaire" a été l'initiateur des découvertes faites sur la suture des vaisseaux sanguins, une méthode si révolutionnaire en 1912 qu'elle est toujours appliquée lors des transplantations de vaisseaux sanguins et d'organes de nos jours. Il s'est intéressé à la culture du tissu et a fait vivre un poulet greffé pendant plus de 30 ans. Lors de la première guerre mondiale, il a développé un traitement des blessures au moyen d'irrigations d'antiseptiques. Il a aussi travaillé avec le pilote Charles Linbdergh dans les années 30, et lui a confectionné une pompe à perfusion capable de maintenir en vie des organes en dehors du corps en leur fournissant sang et oxygène. Une sorte de premier coeur artificiel. Il a mérité le Nobel de Physiologie à juste titre en 1912. Il était très important dans son domaine et son héritage est grand pour le monde médical.
Toutefois...il était aussi un grand partisan de l'eugénisme...
L'eugénisme est une théorie selon laquelle l'évolution de l'espèce humaine passait par l'élimination des malades mentaux, des handicapés, des sourds, des muets, des aveugles et des homosexuels.
Pas chic.
Philipp Lenard était physicien et une sorte de Valeri Fabrikant de son époque. Il a accusé la plupart de ses collègues de lui voler ses idées. Röntgen, Prix Nobel de Physique 1901, lui aurait volé ses observations sur les Rayons X. Thomson, Prix Nobel de Physique 1906 aurait fait de même pour sa découverte de l'électron. Albert Einstein aurait pillé ses recherches et découvertes sur l'effet photoélectrique. Mais Lenard devait avoir aussi du bon, car il a raflé le Prix Nobel de Physique en 1905 pour son travail sur les rayons cathodiques.
Pendant la première guerre mondiale, son antisémitisme grandit au point de devenir fervent partisan Nazi. Il sera une figure importante de la ligne politique scientifique (décriée) Nazie. Einstein étant d'origine juive, la plupart de ses théories étaient alors à négliger et il s'appliquait beaucoup à le discréditer publiquement.
Wach!...
Quand ceci est venu aux oreilles des gens de la ville, ils ont choisi de passer au vote des résidents de ses deux rues afin de savoir, maintenant qu'une ombre planait sur ses deux noms, si ils souhaitaient que le nom des rues ne changent.
Bon...
Le premier était français. Le second autrichien. Le lien avec Gatineau? aucun. Déjà c'est particulier. Mais on ne pas les accuser de ne pas avoir les yeux sur le monde.
Mon opinion sur le sujet est clair. J'en ai déjà jasé. Vous pouvez être le plus grand des artistes et le plus parfait salaud des hommes au privé. Quand les gens lisent le nom de ses hommes, ils doivent penser "Prix Nobel, rayons cathodiques, coeur articifiel, greffe d'organes et de vaisseaux".
Les gens sont encore capable de discernement et de mise en contexte.
Vous y étiez en Autriche entre 1914 et 1944?
Vous savez ce que ça vous coûtait de ne pas être Nazi là-bas?
Alors vos gueules les mouettes!
Il ne faut pas juger les gens d'hier sur nos valeurs d'aujourd'hui.
Les résultats du vote ont été contre les souhaits des réviseurs.
Les gens ont voté pour garder les noms.
Trop de troubles à changer un peu partout.
Ces citoyens ne deviendront ni Nazis, ni eugéniste pour autant.
On a bien Amherst et Lionel-Groulx ici non?
On sait faire le discernement. la remise en contexte.
Ils sont de l'histoire du Québec.
Mais on aura jamais Al Capone, Pol Pot ou Hitler comme noms de rue.
vendredi 29 mai 2015
La Poésie Existentielle de Michelangelo Antonioni
Ce sont moins des histoires que des poèmes.
Des airs de jazz en trame de fond.
Une musique généralement intradiégétique (dont la source sonore est à l'image) et lorsqu'extradiégétique, presqu'en sourdine, mais toujours juste.
Une caméra hantée, magique, hantante.
De l'atmosphère. De l'air du temps.
Michelangelo Antonioni filmait le temps. Merveilleusement. Surtout entre 1950 et 1975. Avec des villes et des paysages fameux tournés par des caméras agiles, aériennes et brillantes.
Enfant, il confessait déjà qu'il construisait toujours des décors, des villes, avant d'inventer des histoires pour ses figurines.
L'ennui chez les autres n'a jamais été plus intéressant que dans le cinéma d'Antonioni. Il était architecte de la déconstruction structurée.
Le maître italien filmait des romances sous anesthésie. Des absences de sentiments. Des silences. Des incommunicabilités. Il filmait des pages sans phrases, des coins de rues déserts, l'amour comme une fenêtre inutile entre deux êtres.
Comme tous les films d'Antonioni, la mélodie proposée ne prend jamais le rythme attendu. Il déçoit ou il étonne. Il a son propre rythme. Qui a peu à voir avec un montage de l'équipe de Baz Luhrmann et tout à voir avec le papillon qui se poserait sur le coin d'une fenêtre offrant une vue sur l'aube.
La mélancolie existentielle filmée par l'italien à l'orée des années 60, a tout de suite séduit une jeune génération de cinéaste qui a reconnu en lui un interprète des sentiments émotifs, mais aussi doublé d'un intellectuel capable de filmer la vie comme on écrit la littérature, avec patience comme un peintre dessinerait ses oeuvres, méticuleux comme un musicien pousserait ses notes.
Comme un poète signerait sa prose.
Quand L'Avventura, en 1960, a mis le nom de Michelangelo Antonioni sur la planète Cinéma pour toujours, le monde est alors imprégné d'une envie de modernisme. Le futur est lourd de possibilités érotiques. L'église est un endroit pour y faire sonner les cloches pour qu'elles se communiquent entre elles d'une basilique à une autre, mieux qu'un homme et une femme communiqueraient eux-mêmes entre eux. Le mariage et l'esprit de communauté se faisait peu à peu supplanter par une nouvelle culture technologique , une mobilité qui sortait les acteurs de studios et les envoyait dans les rues, sur les îles, dans le nuit ou dans les villes.
Antonioni filmait des voiliers qui n'avaient pas besoin de port.
Ce n'est jamais plus vrai que dans L'Avventura où nous perdons l'un des personnage principal dans le premier 50 minutes, avant de plonger dans complètement autre chose, oubliant peu à peu qui nous cherchions dès le départ. Sinon soi-même.
Antonioni filmait le couple moderne, le déficit d'attention, nettement avant qu'ils ne deviennent ce qu'ils sont aujourd'hui.
L'Avventura c'est le film "père" de la drastique perte d'attention du monde moderne.
La fin de ce film de 1960 nous offre une femme, qui a trahie sa meilleure amie, disparue on ne sait trop où, en couchant avec son chum, réconfortant celui-ci alors qu'il se culpabilise d'avoir cédé aux charmes d'une autre fille, une fille facile celle-là. La réalité inconfortable d'un amour civilisé dans un monde existentiel.
La stimulation érotique serait plus grande encore dans les deux films qui suivraient. Jeanne Moreau et Marcello Mastroianni dans La Nuit et Monica Vitti et Alain Delon dans L'Éclipse. Mieux maitrisés encore à mon humble avis. Une trilogie du désenchantement qu'Antonioni n'avait pas tourné "en trilogie" mais dont les sujets, traitements et années de sorties (1960/61/62) forcent l'association. Mêmes états d'esprit, mêmes errances.
Une fameuse trilogie.
En 1964, il tournerait son dernier film avec sa muse Monica Vitti, qui sera aussi son premier film en couleur et son dernier long métrage entièrement italien.
Le producteur Carlo Ponti lui offre un pont d'or pour qu'il tourne 3 films dans la langue de Shakespeare et Michelangelo choisit l'Angleterre et les swinging sixties de David Bailey pour le premier, son chef d'oeuvre; la côte Ouest des États-Unis, Pink Floyd, Grateful Dead et les Rolling Stones à la trame sonore de son second, et Jack Nicholson pour son troisième. Non pas sans tourner un documentaire qui ne sera pas du tout au goût des chinois qui l'avaient eux-même invité en 1972.
Dans TOUS ses films, nous suivons des mécontents à la dérive. Même dans ses films des années 50.
Les scènes de sexe deviennent des sexe de "non-sexe" ou la tension, l'anxiété, l'ambivalence et l'inconfort sont dominants à l'image.
Antonioni, Visconti et Fellini amenaient d'Italie la décadence romaine dans les années 1960. Mais outre cette vision des êtres qui implosaient, Antonioni nous montrait aussi une poésie visuelle incroyable, des compositions visuelles remarquables, un langage narratif nouveau, un rythme bien à lui ponctué de délicieux silences, et des films remplis d'échos sentimentaux, d'effluves érotiques, de beautés mélancoliques et de peintures tristes.
C'est le poète Wallace Stevens qui écrivait que la mort est la mère de la beauté.
Antonioni filmait la mort chez les vivants. Les rides intérieures. Et c'était très beau.
L'Avventura était lancé au Festival de Cannes en mai il y a 55 ans, où il était d'abord hué, avant d'être récompensé pour son audace dans le langage cinématographique jugé à la fois nouveau et brillant.
Merci la vie pour Antonioni!
Des airs de jazz en trame de fond.
Une musique généralement intradiégétique (dont la source sonore est à l'image) et lorsqu'extradiégétique, presqu'en sourdine, mais toujours juste.
Une caméra hantée, magique, hantante.
De l'atmosphère. De l'air du temps.
Michelangelo Antonioni filmait le temps. Merveilleusement. Surtout entre 1950 et 1975. Avec des villes et des paysages fameux tournés par des caméras agiles, aériennes et brillantes.
Enfant, il confessait déjà qu'il construisait toujours des décors, des villes, avant d'inventer des histoires pour ses figurines.
L'ennui chez les autres n'a jamais été plus intéressant que dans le cinéma d'Antonioni. Il était architecte de la déconstruction structurée.
Le maître italien filmait des romances sous anesthésie. Des absences de sentiments. Des silences. Des incommunicabilités. Il filmait des pages sans phrases, des coins de rues déserts, l'amour comme une fenêtre inutile entre deux êtres.
Comme tous les films d'Antonioni, la mélodie proposée ne prend jamais le rythme attendu. Il déçoit ou il étonne. Il a son propre rythme. Qui a peu à voir avec un montage de l'équipe de Baz Luhrmann et tout à voir avec le papillon qui se poserait sur le coin d'une fenêtre offrant une vue sur l'aube.
La mélancolie existentielle filmée par l'italien à l'orée des années 60, a tout de suite séduit une jeune génération de cinéaste qui a reconnu en lui un interprète des sentiments émotifs, mais aussi doublé d'un intellectuel capable de filmer la vie comme on écrit la littérature, avec patience comme un peintre dessinerait ses oeuvres, méticuleux comme un musicien pousserait ses notes.
Comme un poète signerait sa prose.
Quand L'Avventura, en 1960, a mis le nom de Michelangelo Antonioni sur la planète Cinéma pour toujours, le monde est alors imprégné d'une envie de modernisme. Le futur est lourd de possibilités érotiques. L'église est un endroit pour y faire sonner les cloches pour qu'elles se communiquent entre elles d'une basilique à une autre, mieux qu'un homme et une femme communiqueraient eux-mêmes entre eux. Le mariage et l'esprit de communauté se faisait peu à peu supplanter par une nouvelle culture technologique , une mobilité qui sortait les acteurs de studios et les envoyait dans les rues, sur les îles, dans le nuit ou dans les villes.
Antonioni filmait des voiliers qui n'avaient pas besoin de port.
Ce n'est jamais plus vrai que dans L'Avventura où nous perdons l'un des personnage principal dans le premier 50 minutes, avant de plonger dans complètement autre chose, oubliant peu à peu qui nous cherchions dès le départ. Sinon soi-même.
Antonioni filmait le couple moderne, le déficit d'attention, nettement avant qu'ils ne deviennent ce qu'ils sont aujourd'hui.
L'Avventura c'est le film "père" de la drastique perte d'attention du monde moderne.
La fin de ce film de 1960 nous offre une femme, qui a trahie sa meilleure amie, disparue on ne sait trop où, en couchant avec son chum, réconfortant celui-ci alors qu'il se culpabilise d'avoir cédé aux charmes d'une autre fille, une fille facile celle-là. La réalité inconfortable d'un amour civilisé dans un monde existentiel.
La stimulation érotique serait plus grande encore dans les deux films qui suivraient. Jeanne Moreau et Marcello Mastroianni dans La Nuit et Monica Vitti et Alain Delon dans L'Éclipse. Mieux maitrisés encore à mon humble avis. Une trilogie du désenchantement qu'Antonioni n'avait pas tourné "en trilogie" mais dont les sujets, traitements et années de sorties (1960/61/62) forcent l'association. Mêmes états d'esprit, mêmes errances.
Une fameuse trilogie.
En 1964, il tournerait son dernier film avec sa muse Monica Vitti, qui sera aussi son premier film en couleur et son dernier long métrage entièrement italien.
Le producteur Carlo Ponti lui offre un pont d'or pour qu'il tourne 3 films dans la langue de Shakespeare et Michelangelo choisit l'Angleterre et les swinging sixties de David Bailey pour le premier, son chef d'oeuvre; la côte Ouest des États-Unis, Pink Floyd, Grateful Dead et les Rolling Stones à la trame sonore de son second, et Jack Nicholson pour son troisième. Non pas sans tourner un documentaire qui ne sera pas du tout au goût des chinois qui l'avaient eux-même invité en 1972.
Dans TOUS ses films, nous suivons des mécontents à la dérive. Même dans ses films des années 50.
Les scènes de sexe deviennent des sexe de "non-sexe" ou la tension, l'anxiété, l'ambivalence et l'inconfort sont dominants à l'image.
Antonioni, Visconti et Fellini amenaient d'Italie la décadence romaine dans les années 1960. Mais outre cette vision des êtres qui implosaient, Antonioni nous montrait aussi une poésie visuelle incroyable, des compositions visuelles remarquables, un langage narratif nouveau, un rythme bien à lui ponctué de délicieux silences, et des films remplis d'échos sentimentaux, d'effluves érotiques, de beautés mélancoliques et de peintures tristes.
C'est le poète Wallace Stevens qui écrivait que la mort est la mère de la beauté.
Antonioni filmait la mort chez les vivants. Les rides intérieures. Et c'était très beau.
L'Avventura était lancé au Festival de Cannes en mai il y a 55 ans, où il était d'abord hué, avant d'être récompensé pour son audace dans le langage cinématographique jugé à la fois nouveau et brillant.
Merci la vie pour Antonioni!
jeudi 28 mai 2015
Doutes sur la Morale de la Police
Il y a eu ce cas affreux de petit garçon tué par bêtise maladive.
Une première évaluation faite par des amis de la police a évacué les possibilités de poursuites envers l'homme qui a embouti mortellement une voiture en faisant une filature sur un employé du gouvernement Libéral soupçonné de fraude.
Pas d'assassins en fuite ou de kidnapping, de fraude.
Quelque chose que l'on peut faire tranquillement dans son sous-sol, à l'abri des regards. Ces policiers en filature étaient ce regard. Ils ont pris la très mauvaise décision de rouler à plus de 120 km/h dans une zone de 50 et l'avion a frappé le taco à 8h le matin un jour de semaine dans un quartier résidentiel de Longueuil.
Je ne reviendrai pas sur la chose, tout est dans la chronique du 22 novembre 2014, jour funeste si il en est un, dans l'histoire de la justice d'Amérique.
Un comité indépendant s'est depuis penché sur la question. Chose tout à fait normal. l'indépendance, autrefois perçu comme un défaut est un bien précieux et on ne ferait pas enquêter un père sur un crime potentiel commis par son fils.
Ça prenait des yeux vierges de toute filiation.
Ce comité indépendant a laissé tomber son rapport sur le même incident et a jugé qu'il fallait, au contraire, accuser le policier fautif. La nouvelle , ne serais-ce que dans la micro-société qui est la mienne. ma famille, mes amis, mes collègues de travail a été accueillie avec un grand soupir de soulagement. Le petit garçon ne reviendra jamais. Le pauvre conducteur, assurément troublé, mais pas autant que le père et la famille endeuillés, a peut-être commis une erreur de jugement grave ce matin là et ce sera à un juge et à un jury d'en décider du châtiment.
Euréka, il y aura au moins apparence de justice.
Il n'est pas dit que le policier sera incarcéré, il n'est peut-être même pas souhaitable qu'il le soit. Après tout, il existera une ombre affreuse qui traînera dans sa tête toute sa vie. Mais il semble inévitable de se poser des questions sur les méthodes de filature. Et il me (nous) parait logique que soit scruté tous les détails de cette royale merde.
À la fois pour ne pas donner l'impression à la famille éplorée dans cette épouvantable épreuve que c'était un mal nécessaire et à la fois pour redonner une certaine confiance au public en ses institutions.
En sa police, câlisse.
La matricule 728, les dérives policières dans les manifestations estudiantines, on dit que le Québec est loin d'être le pire exemple à suivre dans les enquêtes sur les bavures policières en Amérique. C'est vrai. Aux États-Unis, c'est nettement plus catastrophique.
Mais POURQUOI se comparer aux pires?
Il nous faut un genre de police des polices et 87% des Québécois sont en faveur d'une telle police.
Pour que la fiabilité soit crédible entre le bon peuple et le bon policier.
Parce que le policier en ce moment il est bad.
Quand le peuple soupire de soulagement en se disant : "Enfin, il y aura au moins apparence de justice", il y a le syndicat qui sort sa tête dès le lendemain et qui demande: "Attendez! ce n'est peut-être pas légal tout ça..."
Christ de christ.
Tout comme il n'était pas "légal" de rouler à 122 dans une zone de 50 km/h.
C'est un peu comme si on nous disait `On vous prêtera des yeux pour voir..." et que quelqu'un se cambrait et disait...."Attendez...attendez...qui vous as dit qu'ils avaient le droit de voir?"
Moi qui ai beaucoup de difficulté avec les raisonnements syndicaux, qui ai des doutes sur la morale de la confrérie policière, souvent aveuglée par le "brotherhood"...
...je trouve qu'il y a des coups de pied au cul qui se perdent.
Une première évaluation faite par des amis de la police a évacué les possibilités de poursuites envers l'homme qui a embouti mortellement une voiture en faisant une filature sur un employé du gouvernement Libéral soupçonné de fraude.
Pas d'assassins en fuite ou de kidnapping, de fraude.
Quelque chose que l'on peut faire tranquillement dans son sous-sol, à l'abri des regards. Ces policiers en filature étaient ce regard. Ils ont pris la très mauvaise décision de rouler à plus de 120 km/h dans une zone de 50 et l'avion a frappé le taco à 8h le matin un jour de semaine dans un quartier résidentiel de Longueuil.
Je ne reviendrai pas sur la chose, tout est dans la chronique du 22 novembre 2014, jour funeste si il en est un, dans l'histoire de la justice d'Amérique.
Un comité indépendant s'est depuis penché sur la question. Chose tout à fait normal. l'indépendance, autrefois perçu comme un défaut est un bien précieux et on ne ferait pas enquêter un père sur un crime potentiel commis par son fils.
Ça prenait des yeux vierges de toute filiation.
Ce comité indépendant a laissé tomber son rapport sur le même incident et a jugé qu'il fallait, au contraire, accuser le policier fautif. La nouvelle , ne serais-ce que dans la micro-société qui est la mienne. ma famille, mes amis, mes collègues de travail a été accueillie avec un grand soupir de soulagement. Le petit garçon ne reviendra jamais. Le pauvre conducteur, assurément troublé, mais pas autant que le père et la famille endeuillés, a peut-être commis une erreur de jugement grave ce matin là et ce sera à un juge et à un jury d'en décider du châtiment.
Euréka, il y aura au moins apparence de justice.
Il n'est pas dit que le policier sera incarcéré, il n'est peut-être même pas souhaitable qu'il le soit. Après tout, il existera une ombre affreuse qui traînera dans sa tête toute sa vie. Mais il semble inévitable de se poser des questions sur les méthodes de filature. Et il me (nous) parait logique que soit scruté tous les détails de cette royale merde.
À la fois pour ne pas donner l'impression à la famille éplorée dans cette épouvantable épreuve que c'était un mal nécessaire et à la fois pour redonner une certaine confiance au public en ses institutions.
En sa police, câlisse.
La matricule 728, les dérives policières dans les manifestations estudiantines, on dit que le Québec est loin d'être le pire exemple à suivre dans les enquêtes sur les bavures policières en Amérique. C'est vrai. Aux États-Unis, c'est nettement plus catastrophique.
Mais POURQUOI se comparer aux pires?
Il nous faut un genre de police des polices et 87% des Québécois sont en faveur d'une telle police.
Pour que la fiabilité soit crédible entre le bon peuple et le bon policier.
Parce que le policier en ce moment il est bad.
Quand le peuple soupire de soulagement en se disant : "Enfin, il y aura au moins apparence de justice", il y a le syndicat qui sort sa tête dès le lendemain et qui demande: "Attendez! ce n'est peut-être pas légal tout ça..."
Christ de christ.
Tout comme il n'était pas "légal" de rouler à 122 dans une zone de 50 km/h.
C'est un peu comme si on nous disait `On vous prêtera des yeux pour voir..." et que quelqu'un se cambrait et disait...."Attendez...attendez...qui vous as dit qu'ils avaient le droit de voir?"
Moi qui ai beaucoup de difficulté avec les raisonnements syndicaux, qui ai des doutes sur la morale de la confrérie policière, souvent aveuglée par le "brotherhood"...
...je trouve qu'il y a des coups de pied au cul qui se perdent.
mercredi 27 mai 2015
Ignorance Choisie
Je ne connais strictement rien aux voitures pour une raison toute simple.
Je ne m'y intéresse tout simplement pas. Le sujet m'ennuie en un temps record.
Il n'y a rien, rien , rien qui est stimulé en moi quand on me parle de voiture. Il y a vide complet en ma personne. Je devine que c'est un peu comme certaines personnes à qui l'on dirait " le jeu de PK Subban était d'une beauté..." et qui non seulement n'auraient aucune image en tête. mais en plus, ne sauraient pas comment réagir.
Au travail à l'entrepôt, un collègue était tout heureux de me dire qu'il avait acheté le même modèle de voiture que le mien. Moi, j'avais la chienne.
Je devrai en parler.
Il se trouve que tout ce que je lui ai dit la première fois qu'on s'en est parlé, j'ai dû le contredire la seconde et dernière fois que je lui en ai parlé, après avoir validé auprès de ma blonde. Non, je n'avais finalement pas acheté le modèle de base, non le modèle n'était pas les trois lettres que je lui avait dit ('me souviens même plus c'est quoi!)), non ce n'était pas ce montant que je payais par mois, oui, je suis le pire gars au monde pour parler de voitures, je n'y connais rien et ne m'y intéresse pas. On est jamais revenu sur le sujet. Ou si peu. Je lui ai demandé si il l'aimait. Il m'a dit oui. Si il utilisait sa caméra de recul. item que je n'ai pas. Il m'a dit pas vraiment. Heureusement, ça s'est arrêté là. Si on pousse la discussion jusqu'à dire des choses comme Moteur V-7 ou pneus à jantes*, là, je suis 100% dyslexique.
Et c'est très bien comme ça. Je ne vous demande pas d'être des experts de l'attaque à cinq des Canadiens moi non plus.
Plus jeune, et je crois vous l'avoir déjà raconté. avec un ami, je devais être en secondaire 4 ou 5; j'avais facilement 16 ou 17 ans, nous marchions dans un stationnement public quand celui-ci s'est exclamé en en voyant une: "Ah! la Prélude! ça c'est ma voiture préférée!". Je suis resté tétanisé mentalement.
Avoir une voiture préférée... Jamais ça ne m'était venu à l'esprit. Est-ce que je devrais avoir une voiture préférée? quelle est la marque de notre voiture?
"Moi aussi!" avais-je menti. Je ne pouvais pas relancer la discussion, je confondais Renaud et Honda (et ai continué de le faire jusque tard dans mes 20 ans). Mais je jugeais qu'à mon âge, il fallait probablement que j'ai une voiture préférée...
"Tu connais au moins les 5 grands?" m'avait un jour dit le beau-frère qui lui, bien au contraire. est si passionné des voitures, qu'il a travaillé au coeur de GM avant de poursuivre sa carrière chez Bombardier.
"Chico, Gummo, Groucho, Harpo et Zeppo?" que je lui avait répondu pour le niaiser sur les 5 "grands". En réalité je ne connaissais pas la différence entre fabricant et distributeur. Ne la connais pas plus aujourd'hui. Ne me posez pas la question, je ne connais pas les 5 grands fabricants. Si il y en a toujours 5. Il me semble que l'industrie de la voiture va mal depuis un bon bout de temps. Si vous me reposez la question je répondrai cette fois "Spielberg, Lucas, Coppola, Scorcese & DePalma"
Si j'ai un coup de foudre pour des villes comme Montréal, New York ou Londres, c'est que voilà des endroits où il est non seulement possible, mais fortement suggéré de ne PAS avoir de voitures. Je vivrais sans pétrole ni trafic.
Vous n'avez pas idée tout le travail de camouflage d'ignorance que je fais sur moi-même quand on me parle de voiture. Je feins toujours de comprendre ce qu'on me dit et vis toujours sur du temps emprunté. Si on s'étire sur plus de trois phrases, je suis parfaitement cuit.
"Non mais mon moteur n'était pas conçu pour ça!"
"Ah bon..."
"En plus les freins c'est pas des freins à tambour, c'est des freins à disque"
"..o.k...."
"Faque le ressort de rappel quand qu'y a chié, j't'ais mal pris!"
"Si tu le dis..."
N'est pas plus mal pris que celui qui fait semblant de comprendre de quoi il cause. J'étais un noyé cherchant la rive quand un de mes collègues m'a parlé de ses pépins de voiture.
Quand j'ai reçu, un samedi, un texto avec une photo de voiture grise vue de dos il était écrit:
"Maman aura une nouvelle voiture mercredi!"
C'était notre fille, Punkee, en sa compagnie, qui me l'annonçait.
J'étais confus. Pour de multiples raisons.
-D'abord parce que je ne savais pas que les concessionnaires étaient ouverts les samedis
-Parce que je ne savais pas que l'amoureuse pouvait prendre ce type de décision onéreuse avant midi, un samedi.
-Pas que nous avions nécessairement besoin de le faire puisque, comme mentionné, je suis inutile en discussion sur les voitures, mais nous n'en avions pas parlé entre nous, non plus.
-J'avais bossé toute la nuit et avait pris ce message au volant, à la fin de mon shift, et, crevé, je n'étais plus certain si j'étais éveillé ou non.
Étant au volant, je n'ai pas pu répondre. Et j'étais content de ne pas le faire, car comme mentionné, ce type de choses n'éveille ABSOLUMENT RIEN en moi. Le néant si il existe dans ma vie, c'est au niveau du secteur automobile qu'il se loge. C'est une ignorance choisie qui ne me rend en rien malheureux. Ni heureux non plus. L'indifférence est totale quand vient le temps de me parler de voitures.
Comme certains quand on leur dit: Carey Price.
Mais il n'y a pas de dégoût ou de haine.
Il y a comment dire...
Il y a comme avec le Canada.
Une indifférence intégrale.
Si bien que quand l'amoureuse, ou quiconque. lance des phrases comme "Quand j'vas être tannée de la mienne..." en parlant de sa voiture, ça reste toujours un peu étonnant pour moi. Jamais je ne pourrais dire ni penser une telle chose, il faudrait d'abord que je m'intéresse à la mienne** pour m'en tanner.
L'amoureuse l'a pris personnel quand je suis revenu du travail.
"T'as lu mon message et tu n'as rien dit?"
"Ben... j'étais au volant"
"T'es tu content? tu ne sera pas gêné de la conduire!"
"Ben oui je suis content que tu te fasses plaisir! mais franchement, caillou...tu me connais mieux que ça...Il faudrait que ta voiture soit couverte de publicités, d'une couleur nauséabonde ou que ce soit un modèle modifié pour que je sois gêné de la conduire!"
Puis, en parlant avec ma mère, celle-ci m'a fait comprendre que ce type de voiture n'était pas de la marde.
"HOLàLà!!! on se torche avec du papier en or!" a-t-elle dit pour se moquer de nous.
Ah? peut-être...l'amoureuse peut bien se le permettre. Non seulement a-t-elle un beau cul qui m'est très précieux, mais de plus, elle travaille excessivement fort pour être en mesure de se gâter et mérite tout à fait sa nouvelle voiture elle aussi. La mienne aura un an le 2 décembre et je sentais que ça la démangeais de savoir que ma voiture (dont je me soucie peu**) était plus neuve que la sienne.
Et bien c'est aujourd'hui qu'on échange tout ça.
L'amoureuse se couchera heureuse.
*Ça se peut ce terme?
**Allez, allez tout le monde ensemble: Tu ne mérites pas ton char!
Je ne m'y intéresse tout simplement pas. Le sujet m'ennuie en un temps record.
Il n'y a rien, rien , rien qui est stimulé en moi quand on me parle de voiture. Il y a vide complet en ma personne. Je devine que c'est un peu comme certaines personnes à qui l'on dirait " le jeu de PK Subban était d'une beauté..." et qui non seulement n'auraient aucune image en tête. mais en plus, ne sauraient pas comment réagir.
Au travail à l'entrepôt, un collègue était tout heureux de me dire qu'il avait acheté le même modèle de voiture que le mien. Moi, j'avais la chienne.
Je devrai en parler.
Il se trouve que tout ce que je lui ai dit la première fois qu'on s'en est parlé, j'ai dû le contredire la seconde et dernière fois que je lui en ai parlé, après avoir validé auprès de ma blonde. Non, je n'avais finalement pas acheté le modèle de base, non le modèle n'était pas les trois lettres que je lui avait dit ('me souviens même plus c'est quoi!)), non ce n'était pas ce montant que je payais par mois, oui, je suis le pire gars au monde pour parler de voitures, je n'y connais rien et ne m'y intéresse pas. On est jamais revenu sur le sujet. Ou si peu. Je lui ai demandé si il l'aimait. Il m'a dit oui. Si il utilisait sa caméra de recul. item que je n'ai pas. Il m'a dit pas vraiment. Heureusement, ça s'est arrêté là. Si on pousse la discussion jusqu'à dire des choses comme Moteur V-7 ou pneus à jantes*, là, je suis 100% dyslexique.
Et c'est très bien comme ça. Je ne vous demande pas d'être des experts de l'attaque à cinq des Canadiens moi non plus.
Plus jeune, et je crois vous l'avoir déjà raconté. avec un ami, je devais être en secondaire 4 ou 5; j'avais facilement 16 ou 17 ans, nous marchions dans un stationnement public quand celui-ci s'est exclamé en en voyant une: "Ah! la Prélude! ça c'est ma voiture préférée!". Je suis resté tétanisé mentalement.
Avoir une voiture préférée... Jamais ça ne m'était venu à l'esprit. Est-ce que je devrais avoir une voiture préférée? quelle est la marque de notre voiture?
"Moi aussi!" avais-je menti. Je ne pouvais pas relancer la discussion, je confondais Renaud et Honda (et ai continué de le faire jusque tard dans mes 20 ans). Mais je jugeais qu'à mon âge, il fallait probablement que j'ai une voiture préférée...
"Tu connais au moins les 5 grands?" m'avait un jour dit le beau-frère qui lui, bien au contraire. est si passionné des voitures, qu'il a travaillé au coeur de GM avant de poursuivre sa carrière chez Bombardier.
"Chico, Gummo, Groucho, Harpo et Zeppo?" que je lui avait répondu pour le niaiser sur les 5 "grands". En réalité je ne connaissais pas la différence entre fabricant et distributeur. Ne la connais pas plus aujourd'hui. Ne me posez pas la question, je ne connais pas les 5 grands fabricants. Si il y en a toujours 5. Il me semble que l'industrie de la voiture va mal depuis un bon bout de temps. Si vous me reposez la question je répondrai cette fois "Spielberg, Lucas, Coppola, Scorcese & DePalma"
Si j'ai un coup de foudre pour des villes comme Montréal, New York ou Londres, c'est que voilà des endroits où il est non seulement possible, mais fortement suggéré de ne PAS avoir de voitures. Je vivrais sans pétrole ni trafic.
Vous n'avez pas idée tout le travail de camouflage d'ignorance que je fais sur moi-même quand on me parle de voiture. Je feins toujours de comprendre ce qu'on me dit et vis toujours sur du temps emprunté. Si on s'étire sur plus de trois phrases, je suis parfaitement cuit.
"Non mais mon moteur n'était pas conçu pour ça!"
"Ah bon..."
"En plus les freins c'est pas des freins à tambour, c'est des freins à disque"
"..o.k...."
"Faque le ressort de rappel quand qu'y a chié, j't'ais mal pris!"
"Si tu le dis..."
N'est pas plus mal pris que celui qui fait semblant de comprendre de quoi il cause. J'étais un noyé cherchant la rive quand un de mes collègues m'a parlé de ses pépins de voiture.
Quand j'ai reçu, un samedi, un texto avec une photo de voiture grise vue de dos il était écrit:
"Maman aura une nouvelle voiture mercredi!"
C'était notre fille, Punkee, en sa compagnie, qui me l'annonçait.
J'étais confus. Pour de multiples raisons.
-D'abord parce que je ne savais pas que les concessionnaires étaient ouverts les samedis
-Parce que je ne savais pas que l'amoureuse pouvait prendre ce type de décision onéreuse avant midi, un samedi.
-Pas que nous avions nécessairement besoin de le faire puisque, comme mentionné, je suis inutile en discussion sur les voitures, mais nous n'en avions pas parlé entre nous, non plus.
-J'avais bossé toute la nuit et avait pris ce message au volant, à la fin de mon shift, et, crevé, je n'étais plus certain si j'étais éveillé ou non.
Étant au volant, je n'ai pas pu répondre. Et j'étais content de ne pas le faire, car comme mentionné, ce type de choses n'éveille ABSOLUMENT RIEN en moi. Le néant si il existe dans ma vie, c'est au niveau du secteur automobile qu'il se loge. C'est une ignorance choisie qui ne me rend en rien malheureux. Ni heureux non plus. L'indifférence est totale quand vient le temps de me parler de voitures.
Comme certains quand on leur dit: Carey Price.
Mais il n'y a pas de dégoût ou de haine.
Il y a comment dire...
Il y a comme avec le Canada.
Une indifférence intégrale.
Si bien que quand l'amoureuse, ou quiconque. lance des phrases comme "Quand j'vas être tannée de la mienne..." en parlant de sa voiture, ça reste toujours un peu étonnant pour moi. Jamais je ne pourrais dire ni penser une telle chose, il faudrait d'abord que je m'intéresse à la mienne** pour m'en tanner.
L'amoureuse l'a pris personnel quand je suis revenu du travail.
"T'as lu mon message et tu n'as rien dit?"
"Ben... j'étais au volant"
"T'es tu content? tu ne sera pas gêné de la conduire!"
"Ben oui je suis content que tu te fasses plaisir! mais franchement, caillou...tu me connais mieux que ça...Il faudrait que ta voiture soit couverte de publicités, d'une couleur nauséabonde ou que ce soit un modèle modifié pour que je sois gêné de la conduire!"
Puis, en parlant avec ma mère, celle-ci m'a fait comprendre que ce type de voiture n'était pas de la marde.
"HOLàLà!!! on se torche avec du papier en or!" a-t-elle dit pour se moquer de nous.
Ah? peut-être...l'amoureuse peut bien se le permettre. Non seulement a-t-elle un beau cul qui m'est très précieux, mais de plus, elle travaille excessivement fort pour être en mesure de se gâter et mérite tout à fait sa nouvelle voiture elle aussi. La mienne aura un an le 2 décembre et je sentais que ça la démangeais de savoir que ma voiture (dont je me soucie peu**) était plus neuve que la sienne.
Et bien c'est aujourd'hui qu'on échange tout ça.
L'amoureuse se couchera heureuse.
*Ça se peut ce terme?
**Allez, allez tout le monde ensemble: Tu ne mérites pas ton char!