Arcade Fire a lancé cette année un excellent album double.
Il semble que les grands noms de la musique, depuis Dylan en 1966, se sentent obligés de passer par le chemin de l'album double. Comme si, au sommet de son art, il fallait à un certain moment libérer le trop plein (ou le "tout ce qui reste") et offrir tout ce qu'on avait de mieux et en grande quantité.
Comme un regain de vie avant la mort. Car vous remarquerez, pour plusieurs des cas cités plus bas, la mort allait suivre. Ou du moins le sérieux ralentissement.
À vous de juger:
1966: Bob Dylan, Blonde on Blonde.
Le septième album de Bob Dylan est un délicieux amalgame de ce que Nashville avait de mieux à offrir en février 1965 et de modernisme littéraire. L'album a été si solidement reçu, que Bob a semblé paver la voie aux artistes suivants. Toutefois, après une sérieuse discorde avec son gérant Albert Grossman, une fatigue extrême qui le menait tout droit à la dépression nerveuse, Dylan utilise un mineur accident de moto afin d'annoncer qu'il se retire pour un bout de temps. Il veut la paix. Il n'en peut plus. Il a tout donné. Il y aura des élans plutôt inspirés dans le futur immédiat, mais un long passage à vide de 1976 à 1988. Le brillant Dylan de 1965-1966 ne se réincarnera jamais complètement.
1968: The Beatles, The White Album.
Jamais les Beatles n'auront été aussi séparés sur un même album. 30 chansons originales, John en compose 13, Paul, 12, George 4 et Ringo 1. Si Paul devient multi-instrumentiste et explore toute sorte de genre musicaux, George s'impose enfin comme auteur-compositeur (avec Clapton ou seul et peu avec le reste du band), Ringo compose son premier morceau (mais en chantera 2) et John reste très personnel, absurde, parfois béotien et chante son amour pour Yoko très clairement qu'il ne se gêne pas pour faire entrer en studio avec les trois autres. C'est le début de la fin pour les Fab Fours. Jimi Hendrix sort avant la fin de cette même année son essai double. Son dernier enregistrement studio. Il est mort 23 mois plus tard.
1969: The Who, Tommy.
L'hyperactif Pete Townshend s'inspire de ce qu'un journaliste écrit sur un de ses morceaux précédents en parlant du premier morceau d'opéra-rock et en compose un vrai qui deviendra un film de Ken Russell en 1975. The Who sera tout aussi inspiré, sinon plus en 1971 et en 1973 quand Townshend refait le coup de l'album concept-double, si le succès est critique, la public suit moins. Un film est aussi fait de Quadrophenia, mais tout ce qui est fait par The Who par la suite reste moyen. À mon humble avis.
1970: Derek & The Dominos, Layla & Other Assorted Love Songs.
J'ai déjà parlé de ce poison.
1974: Genesis, The Lamb Lies Down on Broadway.
L'égo de Peter Gabriel devient trop gros, il a besoin d'une nouvelle montagne à escalader. Le groupe suvivra, parfois avec beaucoup de succès, mais un peu comme on change les James Bond ou les acteurs qui jouent Batman, la saveur n'est plus la même.
1975: Led Zeppelin, Physical Graffiti.
Fabuleux album pour un fabuleux band, mais tout ce qui suivra...bof...
1976: Harmonium: L'Heptade.
Serge Fiori se vide complètement ici. Le band s'éteint. Richard Séguin, présent sur cet album, le garde vivant le temps d'un excellent effort collectif, mais le musicien parmi tant d'autres vient de voir son nom s'effacer.
1979: Pink Floyd, The Wall.
Roger Waters étranglera son band de son projet mégalo-introspectif. Le groupe survivra, mais tout restera très différent. Ironiquement c'est aussi un album double (expérimental)de 1969 qui lancera la meilleure portion créative du band entre 1970 et 1980. Toujours en 1979, The Clash lance son incontournable en album double.
1984: Frankie Goes To Hollywood, Welcome to the Pleasuredome.
Ce groupe orchestré autour de l'ancien Buggle Trevor Horn est presque mort aussi vite qu'il est né. Relax says Frankie. Video also kills video stars.
1987: New Order, Substance.
Moi j'ai continué de les aimer. Davantage même. Mais le public n'a pas suivi. Prince la même année, pointe la tête dans les palmarès pour la dernière fois après avoir lancé un album double plus ou moins fade.
1991 & 1995: Michael Jackson, Dangerous & HIStory: Past, Present & Future-Book 1.
L'étrange animal reste une superstar de la pop une dernière fois avec DEUX albums double comme ses deux derniers (bien que l'un d'eux soit à moitié une compilation) avant de lancer album plusqu'ordinaire en 2001.
1995: The Smashing Pumpkins, Mellon Collie & The Infinite Sadness.
Dernier effort d'importance d'un trio très allumé à cet époque, et qui ne le sera jamais plus autant par la suite. Rock alternatif, grunge, électro, pop, heavy metal, pièces instrumentales, Corgan, Wretzky & Iha au sommet de leur art. Mais la chandelle est morte.
2007: Radiohead, In Rainbows.
L'album est un chef d'oeuvre. Le band est nettement en avance sur son époque. Mais il choisit de le lancer sur le net, sans promotion, sans distributeur...et sans prix! le prix est laissé à la discrétion du consommateur, résultat, personne ne paie, ou presque. Le coup de marketing est immense, mais les ventes se situent à une moyenne de 2,66 livres par album procuré. Personne ne se rend riche. Une compil suivra, ce qui n'augure jamais rien de bon. Et un album qui passe plus ou moins inaperçu en 2011 mais qui reste excellent. Le groupe est actuellement en "pause" afin de mener des projets parallèles.
Bon, ces exemples n'ont rien de scientifiques. Pour chaque album double annonçant la fin proche d'un artiste ou d'un groupe d'artistes, il y a eu un Elton John qui, après 1973, a continué de pondre au moins une bonne chanson par album jusqu'au début des années 2000, Stevie Wonder, qui est resté brillant passé 1976, Les Stones qui n'ont jamais été meilleurs selon moi qu'entre 1971 (1969 en fait) et 1974, XTC qui est presque né d'un album double en 1982 et U2 qui, après une erreur double en 1988, a survécu facilement aux époques.
Reste à savoir de quel côté tombera Arcade Fire.
Si il verse.
Arcade Fire a donné un fabuleux spectacle en plein air pas plus tard qu'hier.
dimanche 31 août 2014
samedi 30 août 2014
Opération Bananafish
(À la mémoire de ces héros d'antan)
C'était 3100 soldats qui étaient débarqués. Dès les premiers jours plus de 2000 allaient mourir sous les tirs allemands.
Sonny Jillich était de la 4ème division, la seconde vague à débarquer sur les plages de Normandie. Il a vu tomber toute la première vague. Une vraie surface lunaire. Que des cadavres. Mais il fallait foncer. Il fallait prendre Edmondeville. Et ils allaient miraculeusement le faire. Malgré les ruses allemandes.
L'une d'elle, consistait à envoyer un des leurs, un allemand, les bras dans les airs, pour donner l'impression qu'il était seul à tirer et qu'il se rendait. Le réflexe naturel était de baisser sa garde, du moisn devenir moins vigilant et resté concentré sur le soldat qui se rendait. Les autres soldats allemands allaient ensuite faire éclater la tête de la plupart en tirant cachés dans les bois, après avoir marqué un temps de répit.
Jillich allait survivre. Seulement 17 de son unité (originalement de 65) allaient survivre cette étape. Avec tous les hauts gradés assassinés, il fallait maintenant improviser dans les rangs et Jillich, simple colonel, allait monter en grade involontairement.
Les ruses allemandes étaient multiples. On s'organisait pour blesser gravement un soldat allié et le rendre incapable de marcher. On lui collait une bombe dans le dos. Quand quelques autres venaient le secourir, le blessé ne pensait pas à la bombe, il ne l'avait peut-être même pas réalisé qu'il avait ça dans le dos, et tout le monde sautait.
Quand on investissait une maison que les Allemands venaient de quitter, il fallait prendre garde, dans l'ordre, au lit, au bol de toilette, à une chaise vide ou à un portrait d'Hitler sur le mur. Comme les soldats ne dormaient pas, mais tombaient plutôt exténués et leur sommeil ou leur temps de récupération pouvait ne durer qu'une minute et demie, ils avaient tendance à se laisser tomber dans un grand lit hospitalier. BOUM! Ils avaient peut-être aussi envie de se soulager à la salle de bain et de s'essuyer avec autres choses que des feuilles: BOUM! La fatigue les poussait peut-être à s'asseoir le temps d'un instant: BOUM! Et le portrait d'Adolf était si facile à arracher du mur avec rage...BOUM!
Des bombes allemandes plantées partout.
Jusqu'à la bataille des Ardennes, de mi décembre 1944 à fin janvier 1945, Sonny Jillich survivrait à toutes les batailles. Se demandant chaque fois pourquoi. Passant des nuits froides couchés l'oeil à moitié ouvert dans des trous creusés dans les forêts.
En avril 1945, il serait parmi les premiers à découvrir les premiers camps de concentration Nazis.
Et ses restes humains...
Des centaines de juifs nus, dont la peau était devenue caoutchoutée, filamenteuse ou tout simplement noircies et amincies, s'empilaient à gauche et à droite. Certains n'étaient même pas morts encore. L'un d'entre eux, en voyant les soldats alliés arriver avait tenté d'applaudir de joie mais il n'avait plus de mains, que des os, et ceux-ci restaient pris les uns dans les autres.
Si le débarquement avait été un choc. les batailles suivantes allaient être pires. Et la découverte des camps d'extermination seraient le traumatisme ultime.
Sonny Jillich avait vu de ses yeux des morts-vivants. Il était lui-même devenu mort-vivant. Son cerveau avait encaissé et ses yeux ne seraient plus jamais les mêmes.
Il n'était qu'un enfant de 22 ans. Il le resterait plus jeune encore mentalement.
Il allait survivre à cette sale guerre, mais dans un état mental qu'on aurait souhaité à personne.
Participant de 225 jours de guerre sur les 337 des alliés, il serait décoré, mais à jamais, cicatrisé.
Dans l'âme.
Il se poserait la question toute sa vie: "Avons nous gagné la guerre ou sommes nous tout simplement arrivés trop tard?"
N'obtenant jamais réponse à sa question.
C'était 3100 soldats qui étaient débarqués. Dès les premiers jours plus de 2000 allaient mourir sous les tirs allemands.
Sonny Jillich était de la 4ème division, la seconde vague à débarquer sur les plages de Normandie. Il a vu tomber toute la première vague. Une vraie surface lunaire. Que des cadavres. Mais il fallait foncer. Il fallait prendre Edmondeville. Et ils allaient miraculeusement le faire. Malgré les ruses allemandes.
L'une d'elle, consistait à envoyer un des leurs, un allemand, les bras dans les airs, pour donner l'impression qu'il était seul à tirer et qu'il se rendait. Le réflexe naturel était de baisser sa garde, du moisn devenir moins vigilant et resté concentré sur le soldat qui se rendait. Les autres soldats allemands allaient ensuite faire éclater la tête de la plupart en tirant cachés dans les bois, après avoir marqué un temps de répit.
Jillich allait survivre. Seulement 17 de son unité (originalement de 65) allaient survivre cette étape. Avec tous les hauts gradés assassinés, il fallait maintenant improviser dans les rangs et Jillich, simple colonel, allait monter en grade involontairement.
Les ruses allemandes étaient multiples. On s'organisait pour blesser gravement un soldat allié et le rendre incapable de marcher. On lui collait une bombe dans le dos. Quand quelques autres venaient le secourir, le blessé ne pensait pas à la bombe, il ne l'avait peut-être même pas réalisé qu'il avait ça dans le dos, et tout le monde sautait.
Quand on investissait une maison que les Allemands venaient de quitter, il fallait prendre garde, dans l'ordre, au lit, au bol de toilette, à une chaise vide ou à un portrait d'Hitler sur le mur. Comme les soldats ne dormaient pas, mais tombaient plutôt exténués et leur sommeil ou leur temps de récupération pouvait ne durer qu'une minute et demie, ils avaient tendance à se laisser tomber dans un grand lit hospitalier. BOUM! Ils avaient peut-être aussi envie de se soulager à la salle de bain et de s'essuyer avec autres choses que des feuilles: BOUM! La fatigue les poussait peut-être à s'asseoir le temps d'un instant: BOUM! Et le portrait d'Adolf était si facile à arracher du mur avec rage...BOUM!
Des bombes allemandes plantées partout.
Jusqu'à la bataille des Ardennes, de mi décembre 1944 à fin janvier 1945, Sonny Jillich survivrait à toutes les batailles. Se demandant chaque fois pourquoi. Passant des nuits froides couchés l'oeil à moitié ouvert dans des trous creusés dans les forêts.
En avril 1945, il serait parmi les premiers à découvrir les premiers camps de concentration Nazis.
Et ses restes humains...
Des centaines de juifs nus, dont la peau était devenue caoutchoutée, filamenteuse ou tout simplement noircies et amincies, s'empilaient à gauche et à droite. Certains n'étaient même pas morts encore. L'un d'entre eux, en voyant les soldats alliés arriver avait tenté d'applaudir de joie mais il n'avait plus de mains, que des os, et ceux-ci restaient pris les uns dans les autres.
Si le débarquement avait été un choc. les batailles suivantes allaient être pires. Et la découverte des camps d'extermination seraient le traumatisme ultime.
Sonny Jillich avait vu de ses yeux des morts-vivants. Il était lui-même devenu mort-vivant. Son cerveau avait encaissé et ses yeux ne seraient plus jamais les mêmes.
Il n'était qu'un enfant de 22 ans. Il le resterait plus jeune encore mentalement.
Il allait survivre à cette sale guerre, mais dans un état mental qu'on aurait souhaité à personne.
Participant de 225 jours de guerre sur les 337 des alliés, il serait décoré, mais à jamais, cicatrisé.
Dans l'âme.
Il se poserait la question toute sa vie: "Avons nous gagné la guerre ou sommes nous tout simplement arrivés trop tard?"
N'obtenant jamais réponse à sa question.
vendredi 29 août 2014
Le Féminisme Dénudé
En 1837, Charles Fourier a créé le terme "féminisme".
Il en donnait la définition d'égalité absolue entre hommes et femmes.
C'est toujours celle du dictionnaire.
Point de vue nettement radical et controversé pour l'époque, et qui l'est en quelque sorte resté, 177 ans plus tard.
Le mot a été travesti, tordu, vidé, trempé dans la connotation négative (encore beaucoup maintenant), associé à la haine des hommes, à la castration, a été utilisé comme bouclier de complexes personnels et pas aussi souvent qu'on le croirait utilisé dans le sens qu'il aurait toujours dû être utilisé, son sens premier, l'égalité absolue entre hommes et femmes.
Le mot féminisme pourrait/devrait avoir comme synonyme les deux mots: droits égaux.
Mais il est nettement déformé dans la tête de la plupart des gens. Quand la jeune actrice et vedette du film Divergent, Shailene Woodley s'est fait demander si elle était féministe (une question obligée semble-t-il chez les jeunes vedettes féminines hollywoodiennes) elle s'est empressé de dire que "nonon surtout pas, j'aime les hommes et je crois que de donner du pouvoir aux femmes en enlève aux hommes et ça ne fonctionnera jamais car on a besoin d'équilibre. Je suis très en contact avec mon côté masculin et je me considère plus près de ma confrérie d'amies de filles que du féminisme."
Le féminisme n'a rien à voir avec aimer les hommes ou pas. Le féminisme, selon le dictionnaire du moins, et selon ma conception, c'est à propos de l'égalité.
De l'équilibre justement comme l'évoque sans s'en rendre compte la jeune Shailene.
Salarial, positionnel dans une entreprise, dans la partage des tâches dans le quotidien, dans les avantages sociaux au boulot, partout.
Miley Cyrus a subi les foudres de bien des gens pour ses exhibitions semi-nues, mais elle se défend en se disant la plus féministe d'entre toute puisque les rappeurs peuvent se montrer dans des clips avec des femmes-objets et qu'elle, choisit volontairement de la jouer cette femme, et de s'entourer en plus de femmes-objets à son tour. disposant totalement librement de son corps comme elle l'entend pour la pia$$e facile.
L'actrice Lena Dunham, une jeune femme tout ce qu'il y a de plus quelconque, ni belle, ni laide, pas vraiment mince, a créé une légère révolution à la télévision dans la série Girls sur HBO, qu'elle a créé et dans laquelle elle incarne le personnage principal.
Dans cette série, les girls se comportent tout à fait comme le font généralement les boyz. Par rapport à leurs pulsions sexuelles entre autre. Et Dunham s'y est montrée nue aussi souvent qu'Ewan McGregor échappe son pantalon sur grand écran (avouez qu'il le fait souvent ce sacré Ewan!). Et Dunham n'est pas extraordinaire nue.
Elle est comme la grande majorité de la population.
Et le ton, entre gars et filles est tout ce qu'il y a de plus "égal".
Mais posons-nous la question: la série a-t-elle connu du succès en raison de sa nudité?
La chanteuse Lorde s'est emportée contre Selena Gomez qui chante "When you're ready, come and get it from me". Gomez s'est à son tour retournée contre la chanteuse néo-zélandaise en disant qu'elle ne supportait en rien les femmes avec une telle déclaration et que ça en soit, c'était le contraire du féminisme.
Non.
Le féminisme n'est pas non plus le soutien d'une femme à l'égard d'une autre femme. Ça c'est plutôt ce qu'on appelle le sisterhood.
Cameron Diaz a dit une chose intéressante:
"Je n'ai pas envie de me concentrer sur le féminisme, j'ai d'autres choses plus importantes à faire que d'essayer d'obtenir tout ce que les hommes ont. Je crois qu'en temps qu'êtres humains, on devrait avoir ce que l'on mérite. Je ma battrais toujours pour ça."
Ironiquement, dans la même déclaration, elle donne la définition du féminisme avec son avant- dernière ligne tout en admettant être ignorante sur ce que c'est que le féminisme est au juste et prenant bien soin de se distancier du malsain groupe de "féministe". Le féminisme EST se battre pour obtenir ce que vous méritez. Et ce que les femmes méritent légitimement dans les pays civilisés c'est l'égalité.
Nous sommes des pays choyés sur ce sujet. On aura peut-être bientôt une Présidente des États-Unis. La même qui avait écrit, enfant, à la NASA pour leur demander ce que ça prenait pour devenir astronaute. La NASA lui avait répondu que "malheureusement, les filles n'ont pas ce droit d'aller dans l'espace, Hillary"...Elle sera Présidente d'abord!
Hollywood se croit moderne, mais il échoue le Bechdel test.
Dekessé?
Le Bewchel test est un film comprenant:
A) au moins deux femmes dedans...
B) qui se parlent entre elles...
C) de d'autres choses que d'un homme.
Ça semble facile? faites le test, c'est plutôt rare.
Tous les Harry Potter, tous les Star Wars, tous les Lord of the Rings, Avatar...
Rare, je vous dis...
Blue Jasmine de Woody Allen, en voilà un...mais je sais vous n'aimez pas Woody et ses relations avec les femmes en général...
L'actrice Olivia Wilde s'est livré à un fabuleux exercice en organisant une lecture du film American Pie où les rôles des garçons étaient lus par les filles et vice-versa. Les gars ses ont vite ennuyés, trouvant leurs rôles plates à mourir. "Bienvenue dans notre univers" a démontré Wilde.
Demandez à votre entourage le synonyme de "misogyne" pour les filles et je suis certain que 8 personnes sur 10 vous répondront "féministe". C'est dire à quel point le mot est aujourd'hui dénaturé...
Les femmes ne devraient jamais avoir peur d'être perçue comme fortes, brave et influentes.
Comme les hommes.
Si c'est charmant chez lui,
ça peut aussi l'être tout autant chez elle.
Dans le même show cette semaine, on a été tout à fait de son époque avec Beyoncé, nouvellement affranchie de son Jay-Z et archaïque avec Sofia Vergara en simple trophée.
Il en donnait la définition d'égalité absolue entre hommes et femmes.
C'est toujours celle du dictionnaire.
Point de vue nettement radical et controversé pour l'époque, et qui l'est en quelque sorte resté, 177 ans plus tard.
Le mot a été travesti, tordu, vidé, trempé dans la connotation négative (encore beaucoup maintenant), associé à la haine des hommes, à la castration, a été utilisé comme bouclier de complexes personnels et pas aussi souvent qu'on le croirait utilisé dans le sens qu'il aurait toujours dû être utilisé, son sens premier, l'égalité absolue entre hommes et femmes.
Le mot féminisme pourrait/devrait avoir comme synonyme les deux mots: droits égaux.
Mais il est nettement déformé dans la tête de la plupart des gens. Quand la jeune actrice et vedette du film Divergent, Shailene Woodley s'est fait demander si elle était féministe (une question obligée semble-t-il chez les jeunes vedettes féminines hollywoodiennes) elle s'est empressé de dire que "nonon surtout pas, j'aime les hommes et je crois que de donner du pouvoir aux femmes en enlève aux hommes et ça ne fonctionnera jamais car on a besoin d'équilibre. Je suis très en contact avec mon côté masculin et je me considère plus près de ma confrérie d'amies de filles que du féminisme."
Le féminisme n'a rien à voir avec aimer les hommes ou pas. Le féminisme, selon le dictionnaire du moins, et selon ma conception, c'est à propos de l'égalité.
De l'équilibre justement comme l'évoque sans s'en rendre compte la jeune Shailene.
Salarial, positionnel dans une entreprise, dans la partage des tâches dans le quotidien, dans les avantages sociaux au boulot, partout.
Miley Cyrus a subi les foudres de bien des gens pour ses exhibitions semi-nues, mais elle se défend en se disant la plus féministe d'entre toute puisque les rappeurs peuvent se montrer dans des clips avec des femmes-objets et qu'elle, choisit volontairement de la jouer cette femme, et de s'entourer en plus de femmes-objets à son tour. disposant totalement librement de son corps comme elle l'entend pour la pia$$e facile.
L'actrice Lena Dunham, une jeune femme tout ce qu'il y a de plus quelconque, ni belle, ni laide, pas vraiment mince, a créé une légère révolution à la télévision dans la série Girls sur HBO, qu'elle a créé et dans laquelle elle incarne le personnage principal.
Dans cette série, les girls se comportent tout à fait comme le font généralement les boyz. Par rapport à leurs pulsions sexuelles entre autre. Et Dunham s'y est montrée nue aussi souvent qu'Ewan McGregor échappe son pantalon sur grand écran (avouez qu'il le fait souvent ce sacré Ewan!). Et Dunham n'est pas extraordinaire nue.
Elle est comme la grande majorité de la population.
Et le ton, entre gars et filles est tout ce qu'il y a de plus "égal".
Mais posons-nous la question: la série a-t-elle connu du succès en raison de sa nudité?
La chanteuse Lorde s'est emportée contre Selena Gomez qui chante "When you're ready, come and get it from me". Gomez s'est à son tour retournée contre la chanteuse néo-zélandaise en disant qu'elle ne supportait en rien les femmes avec une telle déclaration et que ça en soit, c'était le contraire du féminisme.
Non.
Le féminisme n'est pas non plus le soutien d'une femme à l'égard d'une autre femme. Ça c'est plutôt ce qu'on appelle le sisterhood.
Cameron Diaz a dit une chose intéressante:
"Je n'ai pas envie de me concentrer sur le féminisme, j'ai d'autres choses plus importantes à faire que d'essayer d'obtenir tout ce que les hommes ont. Je crois qu'en temps qu'êtres humains, on devrait avoir ce que l'on mérite. Je ma battrais toujours pour ça."
Ironiquement, dans la même déclaration, elle donne la définition du féminisme avec son avant- dernière ligne tout en admettant être ignorante sur ce que c'est que le féminisme est au juste et prenant bien soin de se distancier du malsain groupe de "féministe". Le féminisme EST se battre pour obtenir ce que vous méritez. Et ce que les femmes méritent légitimement dans les pays civilisés c'est l'égalité.
Nous sommes des pays choyés sur ce sujet. On aura peut-être bientôt une Présidente des États-Unis. La même qui avait écrit, enfant, à la NASA pour leur demander ce que ça prenait pour devenir astronaute. La NASA lui avait répondu que "malheureusement, les filles n'ont pas ce droit d'aller dans l'espace, Hillary"...Elle sera Présidente d'abord!
Hollywood se croit moderne, mais il échoue le Bechdel test.
Dekessé?
Le Bewchel test est un film comprenant:
A) au moins deux femmes dedans...
B) qui se parlent entre elles...
C) de d'autres choses que d'un homme.
Ça semble facile? faites le test, c'est plutôt rare.
Tous les Harry Potter, tous les Star Wars, tous les Lord of the Rings, Avatar...
Rare, je vous dis...
Blue Jasmine de Woody Allen, en voilà un...mais je sais vous n'aimez pas Woody et ses relations avec les femmes en général...
L'actrice Olivia Wilde s'est livré à un fabuleux exercice en organisant une lecture du film American Pie où les rôles des garçons étaient lus par les filles et vice-versa. Les gars ses ont vite ennuyés, trouvant leurs rôles plates à mourir. "Bienvenue dans notre univers" a démontré Wilde.
Demandez à votre entourage le synonyme de "misogyne" pour les filles et je suis certain que 8 personnes sur 10 vous répondront "féministe". C'est dire à quel point le mot est aujourd'hui dénaturé...
Les femmes ne devraient jamais avoir peur d'être perçue comme fortes, brave et influentes.
Comme les hommes.
Si c'est charmant chez lui,
ça peut aussi l'être tout autant chez elle.
Dans le même show cette semaine, on a été tout à fait de son époque avec Beyoncé, nouvellement affranchie de son Jay-Z et archaïque avec Sofia Vergara en simple trophée.
jeudi 28 août 2014
Benoit & Claude
Benoît: D'une douceur hypocrite.
Il y a eu cette caricature formidable il y a quelques années dans un journal du Canada anglais qui disait tout.
D'abord rappelons les faits:
Un entraîneur de hockey de la LNH met la tête d'un adversaire à prix dans le vestiaire avant le match car lors d'un match précédent entre les deux clubs, il a blessé leur meilleur joueur de manière douteuse. L'un des plus abrutis joueurs de son équipe répond à l'appel et casse littéralement le cou du joueur ciblé, lâchement, de dos, en fin de match, mettant un terme du geste, à la carrière de l'autre.
Vous voyez tout ça ici.
Quelques jours plus tard. Quand les vagues se sont calmées dans la tornade qui a suivi: grand numéro de cirque: l'agresseur se présente en conférence de presse en larmes en disant: "Ce n'est pas ce que j'avais l'intention de faire".
Naît la caricature qui dit tout.
Dans la première case: un homme et son parapluie et un autre homme devant lui. Tous deux attendent pour traverser la rue à une intersection.
Deuxième case: L'homme au parapluie s'en sert soudainement pour frapper l'autre devant et le massacrer au sol à coup de parapluie.
Troisième case: L'homme au sol est dans le pire des état, celui au parapluie verse quelques larmes en disant : "That's not what I meant to do".
Cette caricature, aux impacts directs moins graves, s'appliquerait tout à fait au placide ministre de l'éducation Yves Bolduc.
Tout d'abord en juillet, on apprenait qu'il avait bien tenté de fourrer le système en bon libéral dans ses fonctions de médecin.
Pour toute explication, Bolduc a expliqué qu'il était un bourreau de travail (une machine, oui). Comme aveu de culpabilité, il a promis de tout remettre l'argent encaissé (vous pouvez lire le mot illégalement ici). Il a même promis d'en remettre davantage que ce qu'il avait alors gagné.
Si ce n'est pas de la réinsertion sociale réussie ça, pour un ripoux...
On a réclamé sa tête chez les partis d'oppositions et il est vrai que des ministres ont perdu leur emploi pour moins que ça. Mais Bolduc a rosé des joues, c'est tout. Il s'est même trouvé deux docteurs de son propre parti (dont le chef) pour le défendre.
On reconnaît les fruits à son arbre.
Puis, le ministre de l'éducation devant justifier pourquoi il a dit que si les commissions scolaires coupaient dans l'achat de livres, aucun enfant n'en mourrait, s'est enlisé davantage dans la bêtise en jurant qu'il adorait les livres et qu'il était même allé dans une librairie la veille...
Pour finalement lâcher la tristement simplette phrase qui allait sceller le bonhomme dans la niaiserie absolue: "Ce n'est pas ce que je voulais dire, les mots ne reflètent pas ma pensée".
Ils nous as promis d'avoir l'air d'un vrai ministre de l'éducation si tout le monde fait semblant d'y croire...
***
Claude: Sot, Imbécile.
John Baird salue le cessez-le-feu et exhorte le Hamas à la démilitarisation.
Mais il ne glissera pas un mot sur les excès de la colonisation illégale depuis 2005.
Baird ne voit le mal que d'un côté. Il tweet le 8 juillet dernier: Le nouveau gouvernement palestinien doit appliquer son autorité à Gaza et faire cesser tout de suite les tirs de roquettes du Hamas sur Israël.
Quelques jours plus tard, 23 palestiniens sont tués à Gaza, 17 civils, 5 enfants, 2 blessés en Israël. Silence de la part de Baird.
Quand le rapport des Nations Unies condamnent les répliques Israéliennes, jugées démesurées, Baird tweet aussitôt qu'il condamne le rapport des Nations Unies.
Le 12 juillet les morts se chiffrent à 120 chez les Palestiniens. Baird n'en glisse pas un mot, il relaie le discours de "son ami" l'ambassadeur Ron Prosor.
Et il jappe contre la Hamas obssessivement jusqu'au 23 juillet.
Là, peut-être que quelqu'un de son gouvernement lui a tapé sur l'épaule afin de lui dire que les morts se comptaient autour de 650 chez les palestiniens et de 15 soldats, 3 adolescents civils, chez les Israéliens.
Qu'il devenait indécent de sa part de continuer de taper sur le Hamas comme il le faisait sans discrimination aucune.
La gravité est le bouclier des sots disait Montesquieu.
C'est aussi vrai pour les cochons comme John Baird.
Il y a eu cette caricature formidable il y a quelques années dans un journal du Canada anglais qui disait tout.
D'abord rappelons les faits:
Un entraîneur de hockey de la LNH met la tête d'un adversaire à prix dans le vestiaire avant le match car lors d'un match précédent entre les deux clubs, il a blessé leur meilleur joueur de manière douteuse. L'un des plus abrutis joueurs de son équipe répond à l'appel et casse littéralement le cou du joueur ciblé, lâchement, de dos, en fin de match, mettant un terme du geste, à la carrière de l'autre.
Vous voyez tout ça ici.
Quelques jours plus tard. Quand les vagues se sont calmées dans la tornade qui a suivi: grand numéro de cirque: l'agresseur se présente en conférence de presse en larmes en disant: "Ce n'est pas ce que j'avais l'intention de faire".
Naît la caricature qui dit tout.
Dans la première case: un homme et son parapluie et un autre homme devant lui. Tous deux attendent pour traverser la rue à une intersection.
Deuxième case: L'homme au parapluie s'en sert soudainement pour frapper l'autre devant et le massacrer au sol à coup de parapluie.
Troisième case: L'homme au sol est dans le pire des état, celui au parapluie verse quelques larmes en disant : "That's not what I meant to do".
Cette caricature, aux impacts directs moins graves, s'appliquerait tout à fait au placide ministre de l'éducation Yves Bolduc.
Tout d'abord en juillet, on apprenait qu'il avait bien tenté de fourrer le système en bon libéral dans ses fonctions de médecin.
Pour toute explication, Bolduc a expliqué qu'il était un bourreau de travail (une machine, oui). Comme aveu de culpabilité, il a promis de tout remettre l'argent encaissé (vous pouvez lire le mot illégalement ici). Il a même promis d'en remettre davantage que ce qu'il avait alors gagné.
Si ce n'est pas de la réinsertion sociale réussie ça, pour un ripoux...
On a réclamé sa tête chez les partis d'oppositions et il est vrai que des ministres ont perdu leur emploi pour moins que ça. Mais Bolduc a rosé des joues, c'est tout. Il s'est même trouvé deux docteurs de son propre parti (dont le chef) pour le défendre.
On reconnaît les fruits à son arbre.
Puis, le ministre de l'éducation devant justifier pourquoi il a dit que si les commissions scolaires coupaient dans l'achat de livres, aucun enfant n'en mourrait, s'est enlisé davantage dans la bêtise en jurant qu'il adorait les livres et qu'il était même allé dans une librairie la veille...
Pour finalement lâcher la tristement simplette phrase qui allait sceller le bonhomme dans la niaiserie absolue: "Ce n'est pas ce que je voulais dire, les mots ne reflètent pas ma pensée".
Ils nous as promis d'avoir l'air d'un vrai ministre de l'éducation si tout le monde fait semblant d'y croire...
***
Claude: Sot, Imbécile.
John Baird salue le cessez-le-feu et exhorte le Hamas à la démilitarisation.
Mais il ne glissera pas un mot sur les excès de la colonisation illégale depuis 2005.
Baird ne voit le mal que d'un côté. Il tweet le 8 juillet dernier: Le nouveau gouvernement palestinien doit appliquer son autorité à Gaza et faire cesser tout de suite les tirs de roquettes du Hamas sur Israël.
Quelques jours plus tard, 23 palestiniens sont tués à Gaza, 17 civils, 5 enfants, 2 blessés en Israël. Silence de la part de Baird.
Quand le rapport des Nations Unies condamnent les répliques Israéliennes, jugées démesurées, Baird tweet aussitôt qu'il condamne le rapport des Nations Unies.
Le 12 juillet les morts se chiffrent à 120 chez les Palestiniens. Baird n'en glisse pas un mot, il relaie le discours de "son ami" l'ambassadeur Ron Prosor.
Et il jappe contre la Hamas obssessivement jusqu'au 23 juillet.
Là, peut-être que quelqu'un de son gouvernement lui a tapé sur l'épaule afin de lui dire que les morts se comptaient autour de 650 chez les palestiniens et de 15 soldats, 3 adolescents civils, chez les Israéliens.
Qu'il devenait indécent de sa part de continuer de taper sur le Hamas comme il le faisait sans discrimination aucune.
La gravité est le bouclier des sots disait Montesquieu.
C'est aussi vrai pour les cochons comme John Baird.
mercredi 27 août 2014
Le Ballon de Football de Bill Murray
Ça se passait en Caroline.
Du Sud ou du Nord peu, importe.
Il y avait ce match de football collégial ou universitaire comme il y en a beaucoup aux États-Unis d'Amérique. Ils tiennent ces équipes et ces rencontres afin de montrer aux autres universités comment bien ils sont organisés. Comment bien ils peuvent encore rassembler tous ses jeunes, même dans le loisir. C'est la domination scolaire, absolue, c'est toujours salle comble.
Cette fois-là, dans la foule, il 'y avait pas que les traditionnels étudiants. Il y avait aussi bien plusieurs adultes, des recruteurs sûrement, de simples passionnés de football, des parents aussi. Parmi ces parents: Bill Murray. L'acteur. Son fils jouait ou ne jouait pas pour l'équipe locale, peu importe, ça n'a pas de pertinence dans mon histoire. Ça explique seulement pourquoi Murray s'y trouvait. Chose certaine il fréquentait ce collège ou cette université et papa s'introduisait dans le rituel du fruit de ses amours.
C'est joli la célébrité , les sous et tout et tout, mais quand vient le temps de faire les petites choses du quotidien, c'est aussi compliqué. Bill Murray ne peut pas aller là où le souhaite sans continuellement se faire pointer, se faire aborder par des inconnus, et maintenant que tout le monde a un téléphone, se faire prendre en selfie avec l'étatsunien moyen, simplement heureux d'immortaliser sa bouille et la sienne de chien crevé.
Ce jour-là n'était pas différent. Murray avait passé l'après-midi à ne pas être tranquille en compagnie de son fils. Il comprenait la nature de tout ça et savait très bien ce qui en était la cause, mais en restait secrètement plutôt agacé.
À la fin du match, tout le monde est sorti et dans les mouvements de foule, Murray a dû s'arrêter à plusieurs reprises afin de signer des autographes ou à accepter de se faire prendre en photo. Une fois dehors, il s'en est excusé à son fils, dont les simples échanges de conversation devenaient extrêmement compliqués à se faire continuellement couper par des étrangers en proie à l'admiration hollywoodienne.
Une fois sur le trottoir, hors du stade, Murray et son fils croyaient avoir un petit moment de répit, puis, une jeune fille, qui en d'autres circonstances aurait été très agréable, mais qui cette fois, probablement envoyée vers Murray car elle était la plus charmante d'un trio d'amis, s'est avancé pour à nouveau couper le moment d'intimité entre un père et son fils. Elle a demandé à Murray si il acceptait de signer le ballon de football qu'elle tenait dans ses mains.
Bon joueur malgré tout, Murray a signé d'un geste qu'il avait répété depuis si longtemps maintenant.
Puis, pris d'un élan, presque d'un spasme qui l'aurait sorti d'un coma adolescent, il a crié avec stupéfaction : "A FOOTBALL!" en constatant ce qu'il avait entre les mains.
"WILL HE REACH THE GOAL POSTS? THE GAME IS ON THE LINE WITH THAT KICK!" a-t-il ensuite beuglé avant de se prendre un élan et de botter le ballon tel un botteur voulant réussir un converti de trois points d'une bonne distance en hurlant une onomatopée digne de l'époque des crocs-magnons.
Se débarrassant à la fois du ballon et de ce qui brimait son intimité.
Le botté a propulsé la ballon si loin dans les airs, par-dessus la rue, par-dessus le parc et loin derrière le bassin d'en face qu'il s'en est fallu de peu pour réaliser qu'il venait d'être botté par un non-professionnel.
Après une seconde de stupeur, la jeune fille et ses amis sont partis à la course afin de retrouver ce ballon, maintenant potentiellement retrouvable exclusivement sur EBay, et à fort prix, alors qu'il était leur quelques secondes auparavant.
Le fils de Bill Murray riait. Murray avait ce qu'il voulait. La paix.
********
Ça se passait ce weekend.
Nous étions avec des amis à notre condo dans le nord. Il a fait extraordinairement beau.
Je travaillais de nuit dans la nuit de vendredi à samedi, dans la nuit de samedi à dimanche, puis dans la nuit de dimanche à lundi.
Mon fils est en plein très sérieux et horriblement intense camp d'entraînement de hockey Midget. Ses pratiques étaient en plein coeur du jour (18h, 16h) et samedi et dimanche.
J'ai passé beaucoup de temps dans mon auto à faire des allers-retours. J'ai oublié de me coucher certains soirs afin de pouvoir faire le pont avec le travail.
C'est joli le travail et les sous et tout et tout, mais quand vient le temps de faire les petites choses du quotidien, c'est aussi compliqué. Dormir? j'y ai pensé mais je n'avais pas beaucoup le temps. Mon corps est tombé ici et là sans que je m'en aperçoive à chaque fois. Au volant j'ai été plus-que-prudent ne vous inquiétez pas.
J'ai tout de même été de très bonne compagnie. Surhumain je fus.
Il a suffit de prononcer le mot "alcool" pour que je me sente saoul. On a eu beaucoup de plaisir entre amis. Un weekend de rêve. Entrecoupé de sales épisodes de quotidien.
J'aurais voulu que mes obligations soient condensées en un ballon ovale de football.
Vous auriez vu à quel point je peux botter loin, quand on se met dans le chemin de notre quotidien.
Du Sud ou du Nord peu, importe.
Il y avait ce match de football collégial ou universitaire comme il y en a beaucoup aux États-Unis d'Amérique. Ils tiennent ces équipes et ces rencontres afin de montrer aux autres universités comment bien ils sont organisés. Comment bien ils peuvent encore rassembler tous ses jeunes, même dans le loisir. C'est la domination scolaire, absolue, c'est toujours salle comble.
Cette fois-là, dans la foule, il 'y avait pas que les traditionnels étudiants. Il y avait aussi bien plusieurs adultes, des recruteurs sûrement, de simples passionnés de football, des parents aussi. Parmi ces parents: Bill Murray. L'acteur. Son fils jouait ou ne jouait pas pour l'équipe locale, peu importe, ça n'a pas de pertinence dans mon histoire. Ça explique seulement pourquoi Murray s'y trouvait. Chose certaine il fréquentait ce collège ou cette université et papa s'introduisait dans le rituel du fruit de ses amours.
C'est joli la célébrité , les sous et tout et tout, mais quand vient le temps de faire les petites choses du quotidien, c'est aussi compliqué. Bill Murray ne peut pas aller là où le souhaite sans continuellement se faire pointer, se faire aborder par des inconnus, et maintenant que tout le monde a un téléphone, se faire prendre en selfie avec l'étatsunien moyen, simplement heureux d'immortaliser sa bouille et la sienne de chien crevé.
Ce jour-là n'était pas différent. Murray avait passé l'après-midi à ne pas être tranquille en compagnie de son fils. Il comprenait la nature de tout ça et savait très bien ce qui en était la cause, mais en restait secrètement plutôt agacé.
À la fin du match, tout le monde est sorti et dans les mouvements de foule, Murray a dû s'arrêter à plusieurs reprises afin de signer des autographes ou à accepter de se faire prendre en photo. Une fois dehors, il s'en est excusé à son fils, dont les simples échanges de conversation devenaient extrêmement compliqués à se faire continuellement couper par des étrangers en proie à l'admiration hollywoodienne.
Une fois sur le trottoir, hors du stade, Murray et son fils croyaient avoir un petit moment de répit, puis, une jeune fille, qui en d'autres circonstances aurait été très agréable, mais qui cette fois, probablement envoyée vers Murray car elle était la plus charmante d'un trio d'amis, s'est avancé pour à nouveau couper le moment d'intimité entre un père et son fils. Elle a demandé à Murray si il acceptait de signer le ballon de football qu'elle tenait dans ses mains.
Bon joueur malgré tout, Murray a signé d'un geste qu'il avait répété depuis si longtemps maintenant.
Puis, pris d'un élan, presque d'un spasme qui l'aurait sorti d'un coma adolescent, il a crié avec stupéfaction : "A FOOTBALL!" en constatant ce qu'il avait entre les mains.
"WILL HE REACH THE GOAL POSTS? THE GAME IS ON THE LINE WITH THAT KICK!" a-t-il ensuite beuglé avant de se prendre un élan et de botter le ballon tel un botteur voulant réussir un converti de trois points d'une bonne distance en hurlant une onomatopée digne de l'époque des crocs-magnons.
Se débarrassant à la fois du ballon et de ce qui brimait son intimité.
Le botté a propulsé la ballon si loin dans les airs, par-dessus la rue, par-dessus le parc et loin derrière le bassin d'en face qu'il s'en est fallu de peu pour réaliser qu'il venait d'être botté par un non-professionnel.
Après une seconde de stupeur, la jeune fille et ses amis sont partis à la course afin de retrouver ce ballon, maintenant potentiellement retrouvable exclusivement sur EBay, et à fort prix, alors qu'il était leur quelques secondes auparavant.
Le fils de Bill Murray riait. Murray avait ce qu'il voulait. La paix.
********
Ça se passait ce weekend.
Nous étions avec des amis à notre condo dans le nord. Il a fait extraordinairement beau.
Je travaillais de nuit dans la nuit de vendredi à samedi, dans la nuit de samedi à dimanche, puis dans la nuit de dimanche à lundi.
Mon fils est en plein très sérieux et horriblement intense camp d'entraînement de hockey Midget. Ses pratiques étaient en plein coeur du jour (18h, 16h) et samedi et dimanche.
J'ai passé beaucoup de temps dans mon auto à faire des allers-retours. J'ai oublié de me coucher certains soirs afin de pouvoir faire le pont avec le travail.
C'est joli le travail et les sous et tout et tout, mais quand vient le temps de faire les petites choses du quotidien, c'est aussi compliqué. Dormir? j'y ai pensé mais je n'avais pas beaucoup le temps. Mon corps est tombé ici et là sans que je m'en aperçoive à chaque fois. Au volant j'ai été plus-que-prudent ne vous inquiétez pas.
J'ai tout de même été de très bonne compagnie. Surhumain je fus.
Il a suffit de prononcer le mot "alcool" pour que je me sente saoul. On a eu beaucoup de plaisir entre amis. Un weekend de rêve. Entrecoupé de sales épisodes de quotidien.
J'aurais voulu que mes obligations soient condensées en un ballon ovale de football.
Vous auriez vu à quel point je peux botter loin, quand on se met dans le chemin de notre quotidien.