Partisans

Phillipe Couillard est une couille molle.

Il ne se rend pas compte qu'il repousse les limites du grotesque.

Le projet Mourir dans la dignité est un projet de loi qui a été pensé et mené de main de maître par la Péquiste Véronique Hivon. Une ancienne copine de classe de l'amoureuse. Miss Hivon a réussit l'impossible soit réunir autour d'une même table des gens de tous les partis et les unir dans un même projet qui a fait consensus (sauf chez les médecins, ce qui est aussi logique). 

Maintenant que le PQ minortitaire veut passer le projet de loi, et qu'il a besoin des deux autres partis pour ce faire, (pour faire quoi que ce soit de toute façon) voilà que Couillard, chef du Parti Libéral, promet de ne pas voter en faveur de la loi parce que le projet, puisqu'il a été pensé au PQ d'abord, est selon lui, un projet partisan. 

Duh?

Attendez c'est la suite qui rajoute au douteux de l'affirmation Couillard rajoute:
"Ils pourraient gagner leurs élections là-dessus et ça, ce serait inacceptable pour nous..."

Ou si vous préférez:
"C'est tellement violent de leur part, je préfère leur casser la gueule".

Par peur de partisanerie, il prend une décision partisane.
Bravo, banane.
Tu avais remarqué cette peau au sol avant de glisser?
Que tu as toi-même posée sous ton pied?

Au PQ, on doit bien rire.
Et pourtant le PQ a été aussi absurde cette semaine.

Quand l'équipe de hockey canadienne a raflé l'or aux Olympiques de Sochi, la première ministre a envoyé un communiqué qui évitait à tout prix le mot Canada et ses dérivés, ce qui était déjà assez con, mais a poussé le ridicule jusqu'à ne féliciter que les joueurs de hockey québécois (!) Les 4...

Roberto Luongo, originaire de Saint-Léonard et qui n'a pas joué la finale. Martin St-Louis, originaire de Laval. Patrice Bergeron, originaire de Sillery*. Marc-Édouard Vlasic, originaire de Montréal.

Faut-il être bête ou quoi?
De penser que les supposés grands penseurs du pays de demain se soient réunis pour discuter de l'ablation des termes Canada, canadien/canadienne et pays, qu'ils aient ensuite choisi de sacrifier 23 joueurs et trois instructeurs de leurs bons voeux...en se demandant surement si Marleau, Duchesne, Claude Julien et Jonathan Toews étaient d'ici, en vérifiant, en découvrant que non, en se demandant aussi si l'instructeurMike Babcock, qui a étudié à l'Université McGill, qui parle très bien français et qui portait le soir de la finale une cravate en hommage à son alma mater, si il devait être remercié quand même, en réfléchissant si 2 joueurs des Canadiens de Montréal...

En choisissant que non au bout du compte...

Faut tu être idiots juste un peu?
Zauraient mieux fait de ne rien dire...

À une autre époque, on appelait ça être ségrégationniste.

Moi j'appelle ça être imbécile.

*************************

Une nouvelle (qui n'en est pas vraiment une) sortie le jour de la composition de ceci:

Un récent sondage suggère que 50% des non-francophones ont songé à quitter la province au cours de la dernière année.

Deux mots:
Et alors?

Si ils sont non-francophones, ils habitent effectivement au seul endroit d'Amérique du Nord où il fait moins bon évoluer de manière unilingue.

Laissons-les se pousser, les pauvres.
Donnons-leur une chance.



*Où j'ai passé 16 ans de ma vie de 2 à 18!!!

10 Êtres Humains Qui Nous Ont Fait Grandement du Bien

Bon, la chronique d'hier était plutôt déprimante sur la condition humaine.

Je me suis donc senti obligé d'en écrire l'autre versant.
Plus agréable.

Voici dix personnes qui ont changé le monde pour le mieux.
Sans ordre précis.
Dix inspirations qui, même décédées, inspirent encore.

Jésus/Muhammed/Boudah ne comptant pas puisque selon moi, ils n'ont pas existé et que la religion est le poison de la terre.

Cette liste est bien entendu tout aussi subjective que le première, discutable et personnelle.

Winston Churchill
(1874-1965)

Le britannique, gagnant du prix Nobel de littérature en 1953 pour ses écrits sur la Seconde Grande Guerre , aura été en politique pendant plus de 50 ans au Royaume-Uni. Comme officier de l'armée il a vu de l'action en Inde sous colonie britannique, au Soudan et dans la seconde guerre des Boers. Commandant sur les fronts lors de la Première guerre mondiale, il sera parmi les premiers à aviser avec obstination que le nazisme en plein essor en Allemagne est une très mauvaise chose pour la planète. Il est surtout député puis ministre pendant près de 30 ans avant de devenir spécialiste des stratégies militaires et des relations internationales. Libéral, puis Conservateur quand il sent que le peuple n'est pas bien servi, c'est à la Seconde Guerre Mondiale qu'il brille à nouveau après une légère traversée du désert (Churchill sera victime de dépression toute sa vie) devenant le successeur de Neville Chamberlain dans le rôle de Premier Ministre du Royaume-Uni. Il organisera les forces britanniques et conduira le pays à la victoire aidé des forces alliées.

Nelson Mandela

Bill Gates
(1955-  )
L'entrepreneur Étatsunien a changé le monde des communications et de la technologie à travers le monde entier. Pionnier dans le domaine de la micro informatique, il est devenu l'homme le plus riche de la terre entre 1996 et 2007 ainsi qu'en 2009 et cette année mais aussi le plus généreux, donnant régulièrement de gigantesques sommes à des oeuvres caritatives dont sa fondation humanitaire, existante depuis 2007. Gates donne aussi beaucoup d'espoir aux nerds du monde entier.

Oprah Winfrey
(1954- )
Actrice moyenne, animatrice plus curieuse que talentueuse, Oprah a révolutionné le monde de la télévision, des communications, ainsi que le rôle des femmes de couleurs aux États-Unis. C'est beaucoup pour cette femme modeste du Mississippi. Elle est moins modeste aujourd'hui avec une fortune estimée à plus de 800 millions de dollars en 2008, mais elle a le mérite de s'être bâti cette richesse toute seule en faisant une self-made woman des plus extraordinaires pour un paquet de gens tout ce qu'il y a de plus ordinaires.

Lester B. Pearson
(1897-1972)
Le 14ème Premier Ministre canadien avait été diplomate avant d'hériter d'un gouvernement minoritaire en 1963. Malgré sa minorité, il accompli beaucoup plus que bien des premiers ministres qui avaient la majorité (en commençant par le crétin actuel). Pearson a fait adopter l'universalité des soins de santé au pays, le régime de pensions, le programme de prêt étudiant, le nouveau drapeau, la semaine de travail de 40 heures, 2 semaines de vacances obligatoires, un nouveau salaire minimum, un accord avec le milieu automobile important, a réduit le taux de chômage considérablement au point de faire oublier les niveaux des dix dernières années, a lancé des commissions d'enquête sur le statut de la femme au pays, qui a mené à de meilleurs rapprochement sur l'égalité de la femme; sur le bilinguisme et le biculturalisme, culminant à l'adoption des deux langues officielles au pays, changea les normes racistes de nos bureaux de l'immigration, créa les casques bleus qui font la promotion de la paix dans le monde et qui lui ont mérité le Prix Nobel de la paix et surtout, il a résisté à Lyndon B.Johnson qui le pressait de s'impliquer dans le conflit étatsunien au Vietnam.  

Charles de Gaulle
(1890-1970)
Ironiquement, le Président de la France est devenu persona non grata au Canada et l'ennemi de Pearson après son "Vive le Québec Libre!" de 1967. Considéré comme l'un des hommes les plus influents du vingtième siècle, ce prisonnier de la Première Grande Guerre et commandant héros résistant de la Seconde, il sera condamné à mort en 1940 par la France occupée par le Nazis, il dirigera la France avec prestance à la libération. Après une période à l'écart de la vie publique, il revient au pouvoir en 1958 pendant la sérieuse guerre d'Algérie. Il décolonisera l'Afrique Noire et cèdera l'Algérie Française. Il prônera l'indépendance nationale (ce qui le rend prédisposé à être favorable à un Québec francophone indépendant) préconise une Europe des nations et réalise la force de dissuasion nucléaire française. Il est réélu en 1965 et surmonte la crise de ami 1968 en France. Il est même réélu avec une écrasante majorité l'année suivante. Il n'était pas seulement grand physiquement. Il l'était tout simplement.

Abraham Lincoln
(1809-1865)
Honest Abe aura créé le parti républicain en devenant le tout premier président, quand les républicains étaient décents. Servant deux mandats (ne terminant évidemment pas le second) en 1860 et en 1864, il abolira l'esclavage, réussira à préserver l'Union en remportant la guerre de sécession. Suite à cette victoire, il se veut concilliant avec les États du sud et appelle à la paix. Son programme de reconstruction ne voit pas le jour quand il est assassiné. Lincoln est considéré comme un des plus grands, sinon LE plus grand des États-Unis.

Vaclav Havel

Yitzhak Rabin
(1922-1995)
Lors de la guerre de 6 jours, le commandant Rabin est parmi les premiers militaires israéliens à rentrer dans la ville de Jérusalem. Il sera ambassadeur aux États-Unis en 1968, député puis, ministre du travail avant d'être élu dirigeant de son parti politique en Israël. Il succède à Golda Meir en 1974 à la tête du gouvernement, en tant que Premier Ministre. Il est réélu au même poste en 1992 et  marque les relations arabo-juives en cédant un contrôle des territoires aux Palestiniens. Rabin sera un rare partisan de la création des deux États et ça lui coûtera la vie alors qu'il est assassiné lâchement de deux balles dans le dos à l'âge de 73 ans.

Gandhi

10 Êtres Vils & Inhumains

En voyant Poutine un peu partout aux Olympiques, ça m'a inspiré.

Pas que Vlad soit 100% vilain, il a bien le droit de croire au modèle soviétique, mais ses méthodes et la propagande qui l'accompagnent sont risibles de notre côté de l'Atlantique.

Et quand soudainement, il y a des morts, ben là, on ne rit plus.

Voici dix affreux vilains qui, sur ma planète, auraient été retournés à l'usine de conception.
Parce que définitivement chez ses gens, quelque chose ne tournait pas rond.

Delphine Lalaurie
(1775-1842)
Madame Lalaurie était une mondaine respectée de la Louisiane qui multipliait les grandes réceptions dans son opulente demeure. Celle-ci était animée par une grande quantité d'esclaves noirs. Toutefois, lors d'une réception, Madame Lalaurie choisit de chasser au fouet la fille de l'un(e) de ses esclaves et cette dernière, afin d'éviter ce qui semblait un châtiment connu, se tire du toit et se tue. La réputation de Madame Lalaurie ainsi que sa carrière sociale est terminée. Le 10 avril 1834, un incendie se déclare dans sa demeure et on y découvre des dizaines d'esclaves, mâles et femelles, enchainés, mutilés, l'un d'eux semble même avoir subi un changement de sexe. Semblerait que ce soit les esclaves qui aient allumé le feu afin d'attirer l'attention sur leur situation. Madame Lalaurie sera accusée de près de cent meurtres, de torture, de sadisme, mais celle-ci réussit à fuir la Nouvelle-Orléans pour se terrer en Alabama, d'où elle prend le bateau pour Paris. Elle y mourra en paix, pour un passage directement en enfer, on l'espère.

Ilse Koch
(1906-1967)
La chienne de Buchenwald était l'épouse de Karl Koch, premier commandant du camp de concentration Nazi de Buchenwald. Elle avait pour tâche pendant la guerre de s'occuper des prisonniers et s'amusait à se promener nue afin que le premier qui la regarde soit exécuté sur le champs. Sa totale cruauté veut qu'elle ait choisit quelques prisonniers dont les tatous étaient intéressants afin de leur enlever la peau et d'en faire des abats-jours. Elle est arrêtée à la fin de la guerre et emprisonnée, d'où elle se pend dans sa cellule, hantée par les esprits de ses victimes.

Shiro Ishii*
(1892-1959)
Le microbiologiste et lieutenant général de la triste Unité 731 dans le second conflit Sino-Japonais. Dipl¸omé de l'école de médecine de Kyoto, il avait commencé ses expériences secrètement en 1932. Parmi celles-ci, la dissection de corps vivants et morts, le dépeçage du corps de femmes enceinte (par les docteurs de son laboratoire), des parties de corps de l'un agrafées aux parties du corps d'un autre, des bocaux contenant de multiples parties d'anatomie, des tests de maladie comme la gangrène, la gonorrhée ou la syphilis donnée volontairement à des êtres parfaitement en santé, des gens brulés vifs par des lances-flammes ou à qui on donnait une grenade qui allait leur exploser dans les mains afin d'étudier les effets sur un corps humain. Ayant obtenu l'immunité par son gouvernement pour avoir rendu service à son pays en temps de guerre, Shiro n'aura jamais été inquiété par un seul jour de prison et mourra du cancer de la gorge à l'âge de 67 ans.

Ivan IV Vassiliévitch
(1530-1584)
Le grand duc de Moscou fût le premier Tsar. En 1570, Ivan est sous l'impression que que l'élite de la ville de Novgorod va quitter son pays pour se rendre en Pologne. Ivan mobilise son armée et fait construire un mur autour de la ville afin de les empêcher de quitter Moscou. Entre 500 et 1000 personnes sont rassemblées par les troupes chaque jour, torturés et exécutés sous les yeux d'Ivan et de son fils. En 1581, Ivan bat sa belle-fille car il n'aime pas le linge qu'elle porte. Elle est alors enceinte et en perdra son bébé. Son fils s,en prend verbalement à son père et pour toute réponse, Ivan le tue. Il meurt empoisonné au mercure, qui était peut-être aussi la source de ses moments de folies.

Oliver Cromwell
(1599-1658)
Pendant la guerre des trois royaumes, l'armée anglaise de Cromwell refait la conquête de l'Irlande. Les conséquences de cette conquête, outre l'étouffement du catholicisme, sont 200 000 morts, des civils, pour la plupart décédés de famine ou de maladies non traitées. 50 000 irlandais deviennent des esclaves. Il était si détesté que même mort de la malaria en 1658, on le déterre trois ans plus tard pour suspendre son corps à des chaines et "l'éxécuter" à coups de fusils avant de le démembrer et placer sa tête, empalée sur un poteau devant le Westminster Hall pour les 24 années suivantes.

Mao Tsé-Toung & Jiang Qing
(1893-1976 & 1914-1991)
La quatrième femme de Mao Tsé-Toung était la force directrice derrière la révolution culturelle de son mari. Elle en était d'ailleurs la directrice déléguée. Durant cette révolution culturelle, l'activité économique est interrompue, et d'innombrables pièces d'architecture, d'arts, de mobilier, de livres et de peinture sont détruits par l'armée rouge. Les 10 ans de révolution culturelle envoie les intellectuels en campagne ou en prison et des millions de chinois perdent leurs droits si ils refusent d'être déplacés par le gouvernement. On estime à 500 000 morts entre 1966 et 1969 et 3 millions au total sur 10 ans. 36 millions autres chinois seront "simplement" persécutés...par leur propre gouvernement...

Pol Pot
(1928-1998)
Le leader des Khmer Rouges et Premier Ministre cambodgien a imposé dès son entrée au pouvoir en 1975, un agressif communisme agraire, forçant tout les habitants de la ville à se relocaliser en milieu rural afin de travailler dans des fermes collectives qui étaient de déguisés travaux forcés. La malnutrition, les maladies mal traitées et les exécutions sommaires face à toute résistance auront fait plus de 2 millions de morts entre 1975 et 1979 (le tiers de la population cambodgienne). Afin d'économiser dans les munitions, on choisit d'exécuter les "rebelles" en utilisant des marteaux, des manches de hache, des haches, des pointes de flèches ou des morceaux de bambou très pointus.

Heinrich Himmler
(1900-1945)
L'architecte de l'Holocauste et chef des SS est responsable à lui seul de la mort de millions de juifs. C'est dans son esprit dérangé qu'est née l'idée de la solution finale. Convaincu de la supériorité de la race aryenne, son plan de "la race pure" a trouvé écho dans la vanité d'Hitler. Ce dernier perd la guerre en partie parce qu'il mène de front la liquidation des juifs et les stratégies d'attaques militaires ailleurs dans le monde, s'éparpillant dans le processus. Himmler est capturé à la fin de la guerre et reste extrêmement surpris d'être traité comme un criminel de guerre. Il croque une capsule de cynaure devant un monde qu'il ne comprend plus. Qu'il n'avait jamais compris de toute façon.

Adolf Hilter
(1889-1945)
Bien sûr. Le Fhürer, à la fin de la guerre, avec sa politique de conquête de territoire et de "nettoyage racial", aura provoqué la mort et la destruction de 10 millions de vie, incluant le génocide de plus de 6 millions de juifs. Pas besoin d'en dire plus, l'Allemagne a si honte de ce chancelier qu'elle a aussitôt interdit le droit de baptiser un enfant du prénom Adolf en sol germanique.

Josef Staline.


Peut-être que d'ici 2036 Vlad  Pout. aurait sa place dans un tel décompte...

*Ne googlez pas son nom sur "images" à moins d'avoir l'estomac franchement solide...

Grace Metalious

Avant d'étudier la pomme, consultons les souches du pommier.

Grace est née en 1924 de parents canadiens français, d'une mère extraordinairement snob et d'un père col bleu. Leur nom de famille étant Répentigny, la mère de Grace choisit de s'anoblir en faisant rajouter un "de" avant le nom de famille. Elle refuse toutefois que quiconque parle français dans la maison, ayant honte de ses origines.
La famille s'installe à Manchester dans le New Hampshire et grandit dans l'extrême pauvreté. La mère de Grace lui installe très tôt dans la tête que son père est un raté, incapable de les faire vivre convenablement et bientôt, ce père disparaît pour toujours, écoeuré de cette pression malsaine.

La jeune Grace commence alors à écrire dès ses 13 ans. Ne serais-ce que pour s'évader et rêver à son tour, un peu. À 18 ans, elle épouse George Metalious, un ado de son école pour lequel elle a le béguin. Sa mère est 400% contre cette idée et les ponts seront coupés.
George et Grace auront trois enfants avant que le docteur ne leur ordonne de cesser, car Grace ne survivrait pas un quatrième accouchement. Georges est appelé aux armes lors de la Seconde Guerre Mondiale et en profite pour la tromper. Grace se vengera et fera de même. Elle découvre aussi que 1-elle déteste sa vie de mère et que 2-elle adore picoler. Grace est la Jack Kerouac au féminin. George devient directeur d'école à son retour du grand conflit après quelques années d'études. Grace, pour sa part, plonge dans l'écriture. Elle embarre ses enfants hors de la maison, pour mieux écrire...
...et boire...

Les jeunes enfants vont cogner chez de voisins pour aller à la toilette ou se moucher en hiver...et on jase au village...

Ce village c'est Glimanton au New Hampshire, où Georges y travaille. Grace aussi. Elle écrit sans relâche et prépare en vitesse, et avec mauvaise foi, des sandwichs aux tomates, le midi et le soir pour sa gang.

Elle se fait chier. Elle rêvait d'une vie d'aventures et de romance, elle vit la vie d'une desperate housewife. Quand tout le monde est à la maison, elle s'enferme dans la salle de bain et prend un long bain, crayon en main.

À l'été 1955, Grace a 30 ans. Elle doit trois mois de paiement sur une voiture usagée et elle boit chaque sou que gagne son mari.

Elle écrit The Tree & The Blossom, les secrets, scandales, et l'hypocrisie d'une ville fictive du New Hampshire. Ce qu'elle sent, vit, et entend. Elle choisit un agent, simplement parce que son nom sonne français: Jacques Chambrun (et pour faire chier sa mère). Ce dernier l'escroquera toute sa vie. Elle lui remet le livre, rebaptisé par Grace et George Peyton Place, du nom du village fictif.

Le livre qui s'immisce dans la vie sexuelle des gens de banlieues, (nous sommes en 1955) est très mal reçu par les éditeurs masculins qui cessent de lire à "...son membre dur..." . Toutefois, une lectrice de maison d'édition de chez Little Brown y voit du potentiel et envoie sa copie à une autre maison d'édition moins conservatrice que la sienne, Fawcett Publications. Ceux-ci publieront le livre en 1956, livre qui sera un véritable phénomène restant plus d'un an (59 semaines) sur la liste des meilleurs vendeurs du magazine Time.

Hollywood ne tarde pas à en acheter les droits d'adaptation et Grace et George Metalious sont riches.
Grace ne sera jamais plus heureuse non plus.
 Ils déménagent dans une plus grande maison. Grace boit davantage, et accueille maintenant plusieurs princes charmants on the side.

Son livre vendra 60 000 copies dans les premiers 10 jours. Ce seront 32 millions qui se venderont de ce seul livre! 50 Shades of Grey anyone? Les histoires d'inceste, de sexe dans le placard, d'avortements clandestins, de tricheries banlieusardes et de meurtre font mouche.

Une série télé tirée du livre de Metalious sera tout aussi populaire de 1964 à 1966 et mettra en vedette une toute jeune Mia Farrow* dans ses premiers efforts d'actrice ainsi que Ryan O'Neal.

Le film tiré du livre sera nommé 9 fois aux Oscars.

Peyton Place c'est aussi la saga des riches et des pauvres, des amours perdues et des amours conquises, de la fidélité, de la trahison en passant par le regret. C'est l'histoire d'une jeune fille créative qui ne sentait cadrer nulle part et qui exprimait ce que c'était pour elle que de vivre en banlieue dans les années 50.

Ce livre était d'un féminisme accidentel mais révélateur.

Metalious allait tourner le dos à son mari pour de bon et collectionner les amants pour les quelques années qui lui restaient à vivre. Elle écrira à nouveau mais n'égalera jamais le succès de Peyton Place.

Son foie la lâche alors qu'elle n'a que 39 ans. Son dernier amant réussit à la flouer en lui faisant signer un testament qui lui donnerait tout à lui. Ce testament sera renversé des années plus tard par les enfants Metalious.

De toute façon, malgré les ventes extraordinaires de l'époque, Grace meurt avec seulement  quelques 41 000$ en banque et une dette de plus de 200 000$.

La ville de Glimanton reconnaît peu "l'héroïne" qui n'aura jamais 40 ans.
Peut-être le fera-t-elle aujourd'hui marquant le 50ème anniversaire de la mort de Grace Metalious.

*Triste ironie, le mot "inceste" sera surutilisé dans la vie future de Mia...

Pustule

14h07, je suis crevé. J'ai travaillé les trois derniers jours de 3h00 du matin à 13h intensément sans réèllement me coucher au retour à la maison.

Je me suis chaque fois couché vers 19h45-20h00. Un soir, à 22h11...

Me reste 4 jours comme ça. Je me meurs. Ma musique en voiture s'interromps. Bluetooth fait son travail.

"Oui?"
"Jones? c'est Clam"

Clammussler Squidshrimp, un ami, très habile pêcheur.

"Ça va Jones? T'as écouté la game des Canadiens?"
"La LNH est recommencée?"
"Noooon ducon! la finale Canada-Suède pour la médaille d'or!"
"Non, je stockais de l'alcool comme un fou à cette heure-là"
"T'as manqué quelque chose, le Canada a été brillant!"
"Ça fera changement, on ne peut pas dire ça de Marcel Aubut..."
"Oui mais lui, on sait qu'il est idiot depuis toujours; écoute Jones, j'ai un service à te demander, peut tu aller chercher chez mon ex une boîte qu'elle doit me remettre, j'ai pas le temps d'y aller, je suis coincé à la job..."

Je ne sais dire non pour un ami. La générosité joue quelques fois contre ma raison. Je suis con. J'ai mordu.
Habile pêcheur, je vous dis.

Je vais donc chez Malika, qu'il y a longtemps que j'ai vu. On se jase de bien peu. On se promet une revoyure. Une bière un jour. Une nuit... elle me donne la boîte, se met à genoux, descend ma fermeture-éclair...

Non.

Les 7 derniers mots ne sont pas vrais. Je divague. C'est la fatigue. Et cette image devant moi, cette photo sur le camion de bière que je suis sans arrêt et qui me montre une fille en bikini jouissant sous l'eau qui semble me vendre autre chose que de la bière, me fait penser à des conneries. J'en oublie la boîte derrière moi qui se rappelle à ma mémoire par quelques grattements. Je conduis trop vite, la boîte bouge. J'appelle Clam, comme il me l'avait demandé.

"BONJOUR...MENU PRINCIPAL..."
"Appel: Clam"
"VOUS VOULEZ APPELER SAM..."
"Non! appel Clammussler!..."
"VOUS VOULEZ APPELER MARCEL..."
"Qui? je connais pas de Marcel calisse!"
"VOUS VOULEZ APPELER CLARISSE..."
"NOOOOOOOOOOOOOOON! TERMINÉ! TERMINÉ! TERMINÉ!"

Ostie de bluetooth.

Je rejoins finalement Clam.

"J'ai ta boîte"
"Jones, ça paraît que tu travailles dans le langage toi, t'es le seul gars que je connaisse qui ne dit pas bwête"
"Et je dis Étatsunien au lieu d'Américain parce que nous sommes, tout comme les argentins, les brésiliens, les mexicains et les autres d'Amériques, tout aussi Américains qu'eux"
"Merci de t'en être occupé, mon ex ne sait pas du tout comment s'occuper de Pustule, elle doit crever de faim"
"Pustule?"
"La tarantule géante enceinte qui est dans ta boîte"

WHAT?
Je freine, sors de ma voiture, toujours en marche donc je la ratrappe, réembarque dedans, me range sur le côté, arrête la voiture, regarde ma banquette arrière comme on regarderait un accident, de dehors, par la fenêtre. la boîte bouge.

"T'ES MALADE CLAM?! T'AURAIS DÛ ME DIRE ÇA AVANT!"
"M'aurais tu alors rendu ce service?"
"BIEN SÛR QUE NON MAIS AU MOINS JE N'AURAIS PAS RISQUÉ QU'ELLE SE SAUVE DE CETTE BOÎTE ET QUE LE CHOC DU VOYAGE EN VOITURE NE LA FASSE ACCOUCHER DANS MON CHAR ÉPARPILLANT DES MILLIERS DE PETITS BÉBÉS..."
"Ta gueule, Jones, si c'était si terrible je ne te l'aurais pas demandé. D'ailleurs c'est pas ta blonde qui est supposé avoir peur des araignées chez vous?"
"Des araignées oui, mais ça c'est un ours! C'est ben poilu! JE NE SUIS PAS SUPPOSÉ VOIR SA PATTE ALORS QUE LA BOÎTE EST FERMÉE!"

Je m'aperçois que je crie de l'extérieur de ma voiture à l'intérieur de celle-ci comme un demeuré. Personne dans la rue ne semble s'en soucier. K-2000 n'était pas si loin de la réalité. On peut discuter avec sa voiture et elle vous répondra sans qu'on vous prenne pour un crétin. En tout cas pas ouvertement.

Je prends mon courage à deux mains, la boîte à une (gantée) et la dépose sur le trottoir.

"Clam!"
"Quoi?"
"Coin Saint-André et Rosemont"

La boîte y restera sur le trottoir, je la surveillerai de loin, de l'autre côté de la rue en fait, et Clam la prendra sans souci 9 minutes plus tard.

J'ai quand même pas le droit de cauchemarder AVANT MÊME d'avoir dormi.

Ostie.

Marchant le Long du Boulevard, Quelque Part dans la Nuit

Août 1990, Anaheim,
Hollywood Boulevard.

Cet été là, j'ai 18 ans depuis 6 mois. Les deux amis que j'irai rejoindre à Edmonton, Maître Kluzak & Doctor Peake*, ont 18 ans depuis 10 mois et travaillent dans un garage. La côte Ouest que nous visiterons en trio cet été là regorge d'endroits où on réclamera 21 ans afin de consommer de l'alcool.

Ce que nous ferons en quantité astronomique anyway usant des meilleurs subterfuges possibles.

Je les rejoint à Edmonton et à trois, on quitte en voiture pour se rendre d'abord à San Francisco (où on fait entrer Kluzak en secret après avoir payé une chambre pour une nuit, pour deux) puis on se rend à Anaheim sur le Hollywood Boulevard car le lendemain nous nous rendons à au Parc de Disneyland.

Mais ce soir-là, nous fêtons notre arrivée en buvant comme des éponges. Le gros trip des Étatsuniens du coin est de se promener en voiture avec caisson arrière et avec une demi-douzaine de gens assis dedans à parader autant qu'à scruter les environs. Nous trois, nous marchons sur le Hollywood Boulevard, ivres et plein de bonne humeur. Triple célibataires, nous sommes à la recherche de la belle Étatsunienne aux boucles d'or, dans le meilleur des mondes, de trois perles dans l'océan de chaleur de la côte Ouest californienne.

Bien entendu nous revenons à la chambre d'hôtel bredouille. Non sans passer par le site d'un autre hôtel dont le bain tourbillon est fermé (il est entre minuit et 2 heures du matin) mais que nous remettons en marche en nous plongeant dedans, ivres à le belle étoile. Illégaux sur presque tous les fronts.

Revenus à la chambre, les trois voyageurs du Québec s'endorment. Un peu malgré eux, surtout parce que saoûls.

Il faut savoir que les trois ont des sommeils tout ce qu'il y a de plus différents l'un de l'autre. Kluzak dort facilement et comme un loir. Et il peut dormir longtemps. Peake a un sérieux trouble du sommeil, il peut vivre des terreurs nocturnes qui lui paraissent extrêmement réalistes, se lever et tenter de sortir par la fenêtre ou encore être en train de déplacer un meuble pour bloquer la porte de sa chambre ou encore hurler qu'ILS SONT LÀ! IL FAUT FAIRE QUELQUE CHOSE! avant de reprendre raison. Il va de soi que son sommeil est extrêmement agité. Le mien, vous le savez, est non seulement rare, mais il est aussi très agité. Je bouge sans cesse. Mais avec quelqu'un qui bouge aussi, ça s'annule. Je bouge moins. Kluzak, qui a de très belles relations avec Morphée, nous oblige à Peake et à moi de coucher dans le même lit, car il ne veut pas que son sommeil à lui soit troublé. Fair enough.

Alors le soir-même, bien entendu je suis réveillé trop longtemps pendant que les deux autres ronflent. Je choisi donc de repartir sur le Hollywood Boulevard et chercher à la fois à perdre ce vertige alcoolique, et à la fois trouver un peu de fatigue pour que mon corps ait envie du sommeil.

"Hey!"

Une voix de fille.

"hey pretty boy, what's your name?"

Elles me parlent, deux filles à bord d'une décapotable. Deux SPLENDIDES jeunes femmes de mon âge, peut-être un peu plus vieilles attendent que le feu passe du rouge au vert. Je passais devant leur voiture, seul à presque 4 heures du matin. Je reviens vers elles.

"Hunter, how are you guys doin'?"
(Peut-être m'ont-elles donné leurs noms, je ne me souviens plus)
"Pretty good, I like you, would you like to come to Santa Barbara with us?"

I like her too, la perle Étatsunienne aux boucles d'or...

Ma vie n'est jamais passée en accélérée aussi intensément qu'à ce moment. Je demande ce qui s'y trouve à Santa Barbara et elles me répondent qu'il y a cette grande fête où ne peut qu'y avoir du plaisir...ensemble... La blonde du côté passager est extraordinairement jolie. Une perle. L'autre aussi,  maintenant que je la regarde. Ma vie en accélérée me met en scène dans des séquences érotiques avec elle, puis peut-être avec l'autre, puis je m'imagine la tête de mes amis dans la chambre quand ils réaliseront au petit matin que je n'y suis pas, que le téléphone sonnera de Santa Barbara et qu'ils ne répondront pas, ne connaissant personne de cet endroit. Qui me ramènerait à mes deux potes? Aurais-je le droit de revenir? Serais-je pris en otage une fois là-bas? Aurais-je droit à un appel? C'est quoi le # de l'hôtel?

"Can't guys...my friend are at the room at the hotel, we're only here for a couple of days..."
"Which Hotel?"

Je leur donne l'adresse, veulent-elles venir? Ça serait peut-être aussi plaisant que Santa Barbara... La lumière change de couleur.

"Too bad, pretty boy, ciao!". Elles filent.

Mes deux amis me traiteront de pignoufs ne sachant pas monnayer une belle occasion. Je les aurais vus à ma place.

Mais avant de retourner à la chambre, je plane sur Hollywood Boulevard. Il y avait là, deux fille de la côte Ouest...

"Hey!"

Décidément.
Une voix d'homme cette fois. Il a avancé sa voiture près du trottoir, près de moi, il a baissé sa vitre du côté passager et est penché dans ma direction :

"Wanna get sucked off?"

J'ai très bien compris mais je dis:
"What?"

"Wanna get sucked off" réitère-t-il.

 Je pense à la blonde, puis à la brune, étais-ce des putes? je demande:
"by whom?"

"By me!" me dit cet homme fièrement , dégénéré au crâne dégarni dont je n'oublierai jamais le visage et sans lui répondre, je tourne les talons et joint un regroupement de jeunes gens qui se parlaient entre eux (il y a toujours beaucoup de gens sur Hollywood Boulevard peu importe l'heure de la nuit... en tout cas en 1990) comme si j'étais des leurs. J'étais si tendu que je n'ai pas remarqué la réaction du groupe et quand la voiture quittera les lieux, je ferai de même pour retourner à la chambre rejoindre Kluzak et Peake.

Talk about débander...

Énervé, je les réveille et leur raconte tout ça. Il n'en revienne pas de ma chance (avec les filles) et me trouvent gnochon d'avoir dit non. Hého! Santa Barbara c'est quand même à 1 heure trente de route! Pochtron mais pas sans jugement. Et on tombe tous les trois dans le sommeil profond vers 5 h du matin. Quand le soleil se lève.

"Toc, toc, toc!"
ÇA COGNE À NOTRE PORTE!!!
Les filles?

Je me catapulte hors du lit et j'atterris à la porte pour y répondre. Peut-être un brin bandé.
J'ouvre...

Peake...l'air piteux.

"Je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai repris conscience, je marchais tout seul dehors...Un épisode de trouble du sommeil...désolé..."

Déçu je suis...

Moi je sais que je n'ai pas rêvé cette blonde et son amie.

Le sourire de cette blonde était inoubliable. Une beauté dans l'oeil qu'on voit peu souvent.

J'ai revu ce type de beauté dans l'oeil dans un montage qui nous montrait hier les 5 filles de l'équipe de Curling canadienne recevant leur médaille d'or.


*Ils seront respectivement avocat et docteur des années plus tard toutefois.