Mesurer le taux de PH de sa piscine.
Le jour où ça deviendrait important pour moi, je saurais que je suis bel et bien mort.
C'est ce que je m'imaginais quand j'étais plus jeune en pensant à la vie d'adulte.
Pas loin derrière était raboter le bas d'une porte par un dimanche après-midi ensoleillé.
C'est ce que je faisais ce dimanche-là. L'horreur. M'y reprendre entre 5 et 14 fois afin de voir si la porte (non nécessaire) était assez rabotée pour maintenant s'ouvrir sur le nouveau (et non nécessaire) tapis du sous-sol et suer comme un cochon...
Non, non, non, non, ce n'est comme ça que je tiens à honorer le jour du seigneur.
J'ai donc choisi, comme un homme, de me sauver.
C'est là que j'ai croisé la bouille de ce Tchétchène à la Une du magazine Rolling Stones. Et là j'ai eu un malaise. Une faiblesse dans les genoux. Mon claquage au mollet droit qui me torture depuis plus d'un mois qui m'a repris encore aussi. Un dimanche à mourir je vous dis. J'avais tous le dedans de mon corps qui voulait comme se replier sur lui-même, imploser, faire une petite motte d'intestins, d'estomac, de coeur et de canaux sexuels et me sortir par le cul. Une nausée incroyable. Qui menaçait de me faire vomir comme ça, tout bonnement sur le bitume, au grand soleil.
Voilà ma planète? C'est pour voir la démence de plus en plus glorifiée que je me lève chaque matin?
Mais quelle est donc la nature de ce charme tout-puissant, de cette folie, de ce dérèglement passager? Chaque évangéliste, moi compris*, a son langage à lui ; mais tous parlent de la même chose: Ne plus chercher, ne plus lutter, ne plus se fouler aux pieds les uns aux autres, ne plus se démener comme des brutes pour essayer d'atteindre nos buts.
La folie sexifiée sur ma planète dysfonctionnelle.
Je ne pouvais pas/plus courir et fuir, mon mollet droit m'en empêchait. (Je ne pourrai plus jamais fuir les policiers à toutes jambes). Arrêté, debout au soleil devant ce dépanneur où il est interdit de flâner si vous êtes jeunes et ennuyés, cette seconde, ce mollet qui avait arrêté le mouvement externe, dans le but de tranquiliser mon esprit, donner l'équilibre, apporter une certaine sérénité et une harmonie illuminant mon visage d'une flamme douce, régulière et immortelle, cette banlieue cadavérique, m'avait au bout du compte empoisonné l'existence.
Par un dimanche plein soleil, quelque chose s'éteignait en moi. Je ne sais trop quoi.
Mon monde souhaite du danger public.
Ce qui valide pourtant mon statut de vampire.
Mais un vampire au soleil, ça devient craintif.
Je crains bien que ma planète me tue peu à peu.
Je suis un bien mauvais vampire de toute façon avec mon teint d'italien basané.
À moitié-mort, j'ai clopiné jusqu'à la maison.
Pleurant de mon dedans comme un mourant dans ces derniers élans.
L'amoureuse m'attendait sur le perron.
"As-tu acheté le kit pour mesurer le PH de la piscine?"
*Je ne suis pas évangéliste certifié mais certaines chroniques, incluant celle-ci, peuvent prêter au sermon
mercredi 31 juillet 2013
mardi 30 juillet 2013
Comment se Débarrasser d'un Nid de Guêpes
Mélodie avait été piquée sur le gros orteil par une guêpe dont le nid avait élu domicile sur le contour de sa piscine hors terre. Tout juste sous la paroi extérieure, s'était bâti un nid de la grosseur de la paume d'une main.
Comme il faisait entre 33 et 38 degrés celcius, il été formellement impossible pour Mélo de ne pas se jeter à l'eau. D'autant plus que le voisin voyeur était absent pour le week-end. Elle pouvait donc se glisser dans son bikini sans avoir à sentir le regard du sexagénaire qui, bien qu'à la retraite et ayant toute la semaine pour le faire, choisissait toujours le jour du week-end estival où Mélo s'étendait dans des tenues qui dévoilaient beaucoup de peau pour passer la tondeuse sur son terrain. Et ainsi jeter un regard de vieux sanglier en rut sur la jolie personne de 31 printemps.
Bien qu'agréable à l'oeil, Mélodie était toujours célibataire. C'était un problème de région. Dans sa localité, les gens de son âge avaient presque tous quitté pour la grand' ville. La sienne, en était une de fonctionnaires et si on ne travaillait pas dans la fonction publique, on habitait ailleurs. C'était une ville de boomers. Mais quand Mélo avait appelé deux exterminateurs afin que ceux-ci viennent génocider les guêpes, elle avait reconnu dans leurs voix la jeunesse de son âge.
Princesse improvisée, elle avait mentalement décidé que les deux jeunes hommes, les deux sauveteurs de sa baignade, chevaliers du week-end, allaient être beaux et bien musclés. Et elle ne s'était pas trompée. Ces yeux-là, portés sur sa personne, ne la déreangeraient pas.
Enrico et Fabrizio deux québécois au teint latin, s'étaient présentés, mais pas torse nu comme elle l'avait rêvé. Bien qu'il faisait 37 degrés, Enrico et Fab s'habillaient d'une première couche de linge, puis d'une seconde, puis d'une troisième, de gants, d'un chapeau avec filet...Mélo trouva la scène ridicule et ne put s'empêcher de leur dire:
"Ho les gars! c'est un minuscule nid, pas plus gros qu'un petit pruneau...pas certaine que vous devriez vous habillez comme ça..."
Les deux gars, freinés dans leur routine mais dont l'orgueil venait surtout d'être piqué par une jolie demoiselle en détresse, se sont regardés, et bien que ce n'était pas dans leurs traditions, décidèrent effectivement de se débarrasser de toutes leurs épaisseurs de linge. Mélo, prise d'audace dit alors:
"...Avec la chaleur qu'i' fait, vous devriez même y aller en bedaine, vous aller avoir chaud!"
Enrico et Fab trouvaient tous deux Mélodie pas mal jolie. Tous deux tenaient inconsciemment à l'impressionner. Ils se mirent donc torse nu, dévoilant des bustes dénudés de graisse. Deux jeunes hommes très en forme en présence d'une jolie femme tout en jolies courbes elles aussi.
Déstabilisés dans leur routine habituelle, ils n'avaient pas réfléchi. Mélodie avait les yeux baignés dans la concupiscence et si elle avait pu ronronner à la vue de ces jolis pectoraux exhibés devant elle, elle l'aurait fait.
La sueur sur le front d'Enrico et de Fab avait deux sources: la météo caniculaire et les guêpes qui n'en demandaient pas tant. À la vue des deux chevaliers nus, elles ont attaqué comme si il était impératif qu'elles se débarrassent de leurs dards. L'instinct de survie des guêpes avait surpris les deux pros qui venaient d'être piqué des dizaines et des dizaines de fois.
D'abord piqués dans leur orgueil par la belle, puis piqués par les guêpes.
Sans même réussir à accomplir leur tâche, les deux torses nus, maintenant mouchetés de rose et de monticules de peau blanchis sont revenus dans la cuisine de Mélodie, leur fierté, avalée par l'essaim de guêpes. Fab avait même pissé dans ses culottes et avait choisit l'option de fuir à la course au loin en criant d'une voix de fillette, afin d'être oublié pour toujours ou peut-être encore afin de trouver le bouton "reculer" du vidéo de la vie.
Enrico avait l'orgueil dégonflé mais les yeux bouffis, dont un fermé, piqués par les monstres ailés jaunes et noires.
Mélodie n'en croyait pas ses yeux.
"Vous...ça va?"
"Er...non...faudrait appeler ma mère..."
"Ta...ta mère?..."
"Oui c'est elle qui gère la compagnie, je suis piqué de partout...une ambulance... je ne vois plus rien"
Mélodie se saisit d'un balai, s'investit de la mission de sortir dans la cour arrière et de frapper de toute ses forces sur le nid, de la grosseur d'une balle de baseball. Elle aurait frappé un double au champ centre droit contre la clotûre sur un terrain de balle avec un tel swing.
Le nid a attéri sur le terrain du voisin sexagénaire. Aucune de guêpes ne s'est aventurée sur le joli corps de Mélodie.
Elle remercia Enrico, sans le payer bien entendu, mais en prenant la peine d'appeler sa maman pour qu'elle vienne le chercher.
Les chevaliers de 2013 étaient bien décevants, pensa-t-elle.
Comme il faisait entre 33 et 38 degrés celcius, il été formellement impossible pour Mélo de ne pas se jeter à l'eau. D'autant plus que le voisin voyeur était absent pour le week-end. Elle pouvait donc se glisser dans son bikini sans avoir à sentir le regard du sexagénaire qui, bien qu'à la retraite et ayant toute la semaine pour le faire, choisissait toujours le jour du week-end estival où Mélo s'étendait dans des tenues qui dévoilaient beaucoup de peau pour passer la tondeuse sur son terrain. Et ainsi jeter un regard de vieux sanglier en rut sur la jolie personne de 31 printemps.
Bien qu'agréable à l'oeil, Mélodie était toujours célibataire. C'était un problème de région. Dans sa localité, les gens de son âge avaient presque tous quitté pour la grand' ville. La sienne, en était une de fonctionnaires et si on ne travaillait pas dans la fonction publique, on habitait ailleurs. C'était une ville de boomers. Mais quand Mélo avait appelé deux exterminateurs afin que ceux-ci viennent génocider les guêpes, elle avait reconnu dans leurs voix la jeunesse de son âge.
Princesse improvisée, elle avait mentalement décidé que les deux jeunes hommes, les deux sauveteurs de sa baignade, chevaliers du week-end, allaient être beaux et bien musclés. Et elle ne s'était pas trompée. Ces yeux-là, portés sur sa personne, ne la déreangeraient pas.
Enrico et Fabrizio deux québécois au teint latin, s'étaient présentés, mais pas torse nu comme elle l'avait rêvé. Bien qu'il faisait 37 degrés, Enrico et Fab s'habillaient d'une première couche de linge, puis d'une seconde, puis d'une troisième, de gants, d'un chapeau avec filet...Mélo trouva la scène ridicule et ne put s'empêcher de leur dire:
"Ho les gars! c'est un minuscule nid, pas plus gros qu'un petit pruneau...pas certaine que vous devriez vous habillez comme ça..."
Les deux gars, freinés dans leur routine mais dont l'orgueil venait surtout d'être piqué par une jolie demoiselle en détresse, se sont regardés, et bien que ce n'était pas dans leurs traditions, décidèrent effectivement de se débarrasser de toutes leurs épaisseurs de linge. Mélo, prise d'audace dit alors:
"...Avec la chaleur qu'i' fait, vous devriez même y aller en bedaine, vous aller avoir chaud!"
Enrico et Fab trouvaient tous deux Mélodie pas mal jolie. Tous deux tenaient inconsciemment à l'impressionner. Ils se mirent donc torse nu, dévoilant des bustes dénudés de graisse. Deux jeunes hommes très en forme en présence d'une jolie femme tout en jolies courbes elles aussi.
Déstabilisés dans leur routine habituelle, ils n'avaient pas réfléchi. Mélodie avait les yeux baignés dans la concupiscence et si elle avait pu ronronner à la vue de ces jolis pectoraux exhibés devant elle, elle l'aurait fait.
La sueur sur le front d'Enrico et de Fab avait deux sources: la météo caniculaire et les guêpes qui n'en demandaient pas tant. À la vue des deux chevaliers nus, elles ont attaqué comme si il était impératif qu'elles se débarrassent de leurs dards. L'instinct de survie des guêpes avait surpris les deux pros qui venaient d'être piqué des dizaines et des dizaines de fois.
D'abord piqués dans leur orgueil par la belle, puis piqués par les guêpes.
Sans même réussir à accomplir leur tâche, les deux torses nus, maintenant mouchetés de rose et de monticules de peau blanchis sont revenus dans la cuisine de Mélodie, leur fierté, avalée par l'essaim de guêpes. Fab avait même pissé dans ses culottes et avait choisit l'option de fuir à la course au loin en criant d'une voix de fillette, afin d'être oublié pour toujours ou peut-être encore afin de trouver le bouton "reculer" du vidéo de la vie.
Enrico avait l'orgueil dégonflé mais les yeux bouffis, dont un fermé, piqués par les monstres ailés jaunes et noires.
Mélodie n'en croyait pas ses yeux.
"Vous...ça va?"
"Er...non...faudrait appeler ma mère..."
"Ta...ta mère?..."
"Oui c'est elle qui gère la compagnie, je suis piqué de partout...une ambulance... je ne vois plus rien"
Mélodie se saisit d'un balai, s'investit de la mission de sortir dans la cour arrière et de frapper de toute ses forces sur le nid, de la grosseur d'une balle de baseball. Elle aurait frappé un double au champ centre droit contre la clotûre sur un terrain de balle avec un tel swing.
Le nid a attéri sur le terrain du voisin sexagénaire. Aucune de guêpes ne s'est aventurée sur le joli corps de Mélodie.
Elle remercia Enrico, sans le payer bien entendu, mais en prenant la peine d'appeler sa maman pour qu'elle vienne le chercher.
Les chevaliers de 2013 étaient bien décevants, pensa-t-elle.
lundi 29 juillet 2013
Luis Buñuel
Si Luis Buñuel avait été un animal il aurait très certainement été une mule.
Né en 1900 à Calanda, petite ville d'Aragon en Espagne, sa famille déménage presqu'aussitôt à Saragosse. Il restera cependant très attaché à son village natal, et y retournera régulièrement. Le relief rocailleux, les environs désertiques, le caractère rugueux des habitants de la région marqueront le comportement du futur artiste. Il dira de son village qu'il est resté dans le Moyen-âge jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Ainé d'une famille de 7 enfants, une famille plutôt riche, il gardera toujours un parti pris pour les plus démunis et une aversion pour la bourgeoisie.
Pour l'ordre établi aussi. (un ami)
Il étudie chez les Jésuites (comme moi!) jusqu'à l'âge de 15 ans (comme moi!) et reçoit une formation répressive qui le marqueront encore une fois de plus. Les deux sentiments essentiels de son enfance, qui perdurèront avec force pendant l’adolescence et transpireront dans ses oeuvres seront ceux d’un profond érotisme, tout d’abord sublimé dans une forte religiosité, et une constante conscience de la mort.
Il regrettera toute sa vie de ne pas avoir pu jouer de la musique (il jouait du violon) en raison de sa surdité. À 19 ans, il part vivre à Madrid pour commencer des études supérieures. Il rencontre Salvador Dali et Federico Garcia Lorca, apporte son soutien au mouvement dadaïste. En 1923, il fonde avec Garcia Lorca, entre autres, l'Ordre de Tolède. Le but principal de l'ordre était de se rendre le plus souvent possible dans la ville de Tolède, ville considérée comme sainte par ses membres, de manger et de boire plus de que raison, pour ensuite déambuler dans les rues de la ville et "se mettre en état d'y recevoir les expériences les plus inoubliables". (un frère)
En 1925, il vient à Paris. Il se fait embaucher comme assistant réalisateur de Jean Epstein, sur le tournage, en 1926, de Mauprat puis, en 1928, de La Chute de la maison Usher. En 1928, avec l'aide matérielle de sa mère, Luis Buñuel tourne son premier film dont le scénario est écrit avec Salvador Dalí. Dans un premier temps, ce film est projeté en privé seulement pour Man Ray et Louis Aragon. Très enthousiastes, ces derniers demandent à Buñuel d'organiser une séance pour les surréalistes qui sera un grand succès.
À l'automne 1930, Buñuel présente L'Âge D'Or, film volontairement surréaliste qui brouille à jamais son amitié avec Dali qui ne supporte pas l'athéisme de Buñuel. la Ligue des patriotes et la Ligue anti-juive saccagent le Studio 28 à Montmartre, qui projette le film et propose dans son hall une exposition d'œuvres surréalistes. Ce saccage est le déclenchement d'une virulente campagne de presse contre les surréalistes, et on fait saisir le film. En fait, seule la copie de projection sera confisquée et détruite, le négatif étant resté en la possession du vicomte de Noailles et de son épouse Marie-Laure, les mécènes du film. L'interdiction de projection ne sera levée qu'en 1980.
Entre 1933 et 1935, Buñuel travaille pour des compagnies américaines. La guerre civile qui éclate en Espagne le bouleverse. Il participe à un documentaire pro-républicain Madrid 36, puis il se rend aux États-Unis. Il tournera 7 documentaires entre 1933 et 1937. Il travaille à démontrer l'efficacité et le danger des films de propagande nazis. En projetant entre autre Triumph of the Will de Leni Riefensthal et en décortiquant le montage. Il travaille un peu au MOMA de New York mais est vite limogé ne cachant pas son anticatholicisme et son marxisme dans les prudes États-Unis de 1942.
Il s'exile au Mexique et redevient réalisateur. Son premier film mexicain, la comédie musicale Gran Casino est une merde. Buñuel y fait ses classes et n'est au fond sur ce film que caméraman. Toutefois le second, une comédie, remporte un énorme succès commercial. Ce film lui vaut aussi la réputation d'un cinéaste fiable, capable de respecter ses budgets. Buñuel a alors carte blanche pour son film suivant qui s'intéressera à la vie des enfants de Mexico. Ce sera l'un de ses meilleurs films. Cannes le reconnaîtra lui offrant le prix de la mise-en-scène en 1951.
Il tournera 17 films en 9 ans au Mexique. Les plus impressionnants étant Les Aventures de Robinson Crusoé, Les Hauts de Hurlevent, La Vie Criminelle d'Archibald de la Cruz et surtout Nazarin.
Viridiana, tourné en Espagne en 1960, lui vaudra la palme d'or au Festival de Cannes.
Le film provoque de gros remous politiques, diplomatiques et religieux. Le régime de Franco, après avoir permis le tournage et accepté que le film représente l'Espagne au festival finit par l'interdire complètement. Les copies espagnoles sont saisies et détruites mais le film est distribué normalement en France. Le film n'est distribué en Espagne qu'en 1977, deux ans après la mort de Franco.
Il tourne l'excellent, absurde et étouffant L'Ange Exterminateur en 1962 puis adapte le roman d'Octave Mirabeau, Le Journal d'une Femme de Chambre avec Jeanne Moreau, l'année suivante. Il tourne son tout dernier film mexicain en 1964. Depuis Le Journal...Buñuel scénarise avec Jean-Claude Carrière. Cette étroite collaboration durera 19 ans.
Trois ans plus tard Catherine Deneuve prend plaisir dans la douleur dans le plutôt osé Belle de Jour. Héroïne bovarienne, qui ne peut vivre dans un milieu social qu'elle trouve étouffant, Séverine se transforme en une épouse épanouie à partir du moment où elle devient quelqu'un de tout à fait autre. Le film présente le conflit entre le plus tendre amour et l'exigence implacable des sens.
En 1969 parait l'un des trois films que j'aimerais avoir dans ma vidéothèque l'excellent La Voie Lactée. (les films de Buñuel sont horrrrrrrrriblement indisponibles en Amérique!). Daniel Pilon y joue entre autre un rôle secondaire. Tristana est un autre chef d'oeuvre lancé la même année. Une adaptation libre du roman de Benito Pérez Galdos avec Catherine Deneuve. Il tourne avec culot ce film à Tolède, en Espagne, ville où il est persona non grata.
Le désopilant Charme Discret de la Bourgeoisie, livré en 1972, lui vaudra l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Il tourne Le Fantôme de la Liberté en 1974 puis Cet Obscur Objet de Désir en 1977.
Il choisit de cesser de tourner.
Il signe, avec son double Jean-Claude Carrière, sa biographie, Mon Dernier Soupir en 1982, avant de le pousser le 29 juillet 1983.
Il aura été marié pendant 49 ans à la même femme avec laquelle il a eu deux fils. Son petit fils Diego est aussi réalisateur.
De son premier à son dernier film, Luis Buñuel a construit une œuvre profondément marquée par le surréalisme. Ses films portent pratiquement tous, à des degrés divers, la marque du surréalisme, que ce soit dans la forme ou le discours. Le cinéaste surréaliste est celui qui aura détruit la représentation conventionnelle de la nature, ébranlé l'optimisme bourgeois et obligé le spectateur à douter de la pérennité de l'ordre existant.
Luis, c'était l'insolence mêlée à la subversion.
Merci la vie, pour Luis Buñuel.
Né en 1900 à Calanda, petite ville d'Aragon en Espagne, sa famille déménage presqu'aussitôt à Saragosse. Il restera cependant très attaché à son village natal, et y retournera régulièrement. Le relief rocailleux, les environs désertiques, le caractère rugueux des habitants de la région marqueront le comportement du futur artiste. Il dira de son village qu'il est resté dans le Moyen-âge jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Ainé d'une famille de 7 enfants, une famille plutôt riche, il gardera toujours un parti pris pour les plus démunis et une aversion pour la bourgeoisie.
Pour l'ordre établi aussi. (un ami)
Il étudie chez les Jésuites (comme moi!) jusqu'à l'âge de 15 ans (comme moi!) et reçoit une formation répressive qui le marqueront encore une fois de plus. Les deux sentiments essentiels de son enfance, qui perdurèront avec force pendant l’adolescence et transpireront dans ses oeuvres seront ceux d’un profond érotisme, tout d’abord sublimé dans une forte religiosité, et une constante conscience de la mort.
Il regrettera toute sa vie de ne pas avoir pu jouer de la musique (il jouait du violon) en raison de sa surdité. À 19 ans, il part vivre à Madrid pour commencer des études supérieures. Il rencontre Salvador Dali et Federico Garcia Lorca, apporte son soutien au mouvement dadaïste. En 1923, il fonde avec Garcia Lorca, entre autres, l'Ordre de Tolède. Le but principal de l'ordre était de se rendre le plus souvent possible dans la ville de Tolède, ville considérée comme sainte par ses membres, de manger et de boire plus de que raison, pour ensuite déambuler dans les rues de la ville et "se mettre en état d'y recevoir les expériences les plus inoubliables". (un frère)
En 1925, il vient à Paris. Il se fait embaucher comme assistant réalisateur de Jean Epstein, sur le tournage, en 1926, de Mauprat puis, en 1928, de La Chute de la maison Usher. En 1928, avec l'aide matérielle de sa mère, Luis Buñuel tourne son premier film dont le scénario est écrit avec Salvador Dalí. Dans un premier temps, ce film est projeté en privé seulement pour Man Ray et Louis Aragon. Très enthousiastes, ces derniers demandent à Buñuel d'organiser une séance pour les surréalistes qui sera un grand succès.
À l'automne 1930, Buñuel présente L'Âge D'Or, film volontairement surréaliste qui brouille à jamais son amitié avec Dali qui ne supporte pas l'athéisme de Buñuel. la Ligue des patriotes et la Ligue anti-juive saccagent le Studio 28 à Montmartre, qui projette le film et propose dans son hall une exposition d'œuvres surréalistes. Ce saccage est le déclenchement d'une virulente campagne de presse contre les surréalistes, et on fait saisir le film. En fait, seule la copie de projection sera confisquée et détruite, le négatif étant resté en la possession du vicomte de Noailles et de son épouse Marie-Laure, les mécènes du film. L'interdiction de projection ne sera levée qu'en 1980.
Entre 1933 et 1935, Buñuel travaille pour des compagnies américaines. La guerre civile qui éclate en Espagne le bouleverse. Il participe à un documentaire pro-républicain Madrid 36, puis il se rend aux États-Unis. Il tournera 7 documentaires entre 1933 et 1937. Il travaille à démontrer l'efficacité et le danger des films de propagande nazis. En projetant entre autre Triumph of the Will de Leni Riefensthal et en décortiquant le montage. Il travaille un peu au MOMA de New York mais est vite limogé ne cachant pas son anticatholicisme et son marxisme dans les prudes États-Unis de 1942.
Il s'exile au Mexique et redevient réalisateur. Son premier film mexicain, la comédie musicale Gran Casino est une merde. Buñuel y fait ses classes et n'est au fond sur ce film que caméraman. Toutefois le second, une comédie, remporte un énorme succès commercial. Ce film lui vaut aussi la réputation d'un cinéaste fiable, capable de respecter ses budgets. Buñuel a alors carte blanche pour son film suivant qui s'intéressera à la vie des enfants de Mexico. Ce sera l'un de ses meilleurs films. Cannes le reconnaîtra lui offrant le prix de la mise-en-scène en 1951.
Il tournera 17 films en 9 ans au Mexique. Les plus impressionnants étant Les Aventures de Robinson Crusoé, Les Hauts de Hurlevent, La Vie Criminelle d'Archibald de la Cruz et surtout Nazarin.
Viridiana, tourné en Espagne en 1960, lui vaudra la palme d'or au Festival de Cannes.
Le film provoque de gros remous politiques, diplomatiques et religieux. Le régime de Franco, après avoir permis le tournage et accepté que le film représente l'Espagne au festival finit par l'interdire complètement. Les copies espagnoles sont saisies et détruites mais le film est distribué normalement en France. Le film n'est distribué en Espagne qu'en 1977, deux ans après la mort de Franco.
Il tourne l'excellent, absurde et étouffant L'Ange Exterminateur en 1962 puis adapte le roman d'Octave Mirabeau, Le Journal d'une Femme de Chambre avec Jeanne Moreau, l'année suivante. Il tourne son tout dernier film mexicain en 1964. Depuis Le Journal...Buñuel scénarise avec Jean-Claude Carrière. Cette étroite collaboration durera 19 ans.
Trois ans plus tard Catherine Deneuve prend plaisir dans la douleur dans le plutôt osé Belle de Jour. Héroïne bovarienne, qui ne peut vivre dans un milieu social qu'elle trouve étouffant, Séverine se transforme en une épouse épanouie à partir du moment où elle devient quelqu'un de tout à fait autre. Le film présente le conflit entre le plus tendre amour et l'exigence implacable des sens.
En 1969 parait l'un des trois films que j'aimerais avoir dans ma vidéothèque l'excellent La Voie Lactée. (les films de Buñuel sont horrrrrrrrriblement indisponibles en Amérique!). Daniel Pilon y joue entre autre un rôle secondaire. Tristana est un autre chef d'oeuvre lancé la même année. Une adaptation libre du roman de Benito Pérez Galdos avec Catherine Deneuve. Il tourne avec culot ce film à Tolède, en Espagne, ville où il est persona non grata.
Le désopilant Charme Discret de la Bourgeoisie, livré en 1972, lui vaudra l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Il tourne Le Fantôme de la Liberté en 1974 puis Cet Obscur Objet de Désir en 1977.
Il choisit de cesser de tourner.
Il signe, avec son double Jean-Claude Carrière, sa biographie, Mon Dernier Soupir en 1982, avant de le pousser le 29 juillet 1983.
Il aura été marié pendant 49 ans à la même femme avec laquelle il a eu deux fils. Son petit fils Diego est aussi réalisateur.
De son premier à son dernier film, Luis Buñuel a construit une œuvre profondément marquée par le surréalisme. Ses films portent pratiquement tous, à des degrés divers, la marque du surréalisme, que ce soit dans la forme ou le discours. Le cinéaste surréaliste est celui qui aura détruit la représentation conventionnelle de la nature, ébranlé l'optimisme bourgeois et obligé le spectateur à douter de la pérennité de l'ordre existant.
Luis, c'était l'insolence mêlée à la subversion.
Merci la vie, pour Luis Buñuel.
dimanche 28 juillet 2013
Détroit
"...nous sommes un peuple solitaire, un troupeau morbide et déement, se démenant de tous côtés dans une rage frénétique et jalouse; un peuple qui voudrait oublier qu'il n'est pas uni; dont les individus n'ont, les uns pour les autres, aucun dévouement réèl, aucune attention réèlle, ne sont rien en vérité, que des unités brassés par Dieu sait quelle invisible main, selon une arithmétique qui n'est pas notre affaire" -Henry Miller, Sexus
Si un train fou avait explosé au centre-ville, un avion piloté par des talibans avait foncé sur la région ou encore que quelques têtes folles de Tchétchénie avait choisi d'y poser des bombes, on aurait vu venir le coup.
Mais la 11ème ville en importance aux États-Unis?
en faillite?
Quand on sait qu'il s'agit aussi de la ville de l'automobile, on ne s'étonne plus tant que ça.
Quand on sait aussi que c'est pour arrêter 60 ans de chute vertigineuse dans les affaires de la ville, la dette frôlant maintenant 18,5 milliards, que Détroit a officiellement déclarer faillitte une fois pour toute, on aurait donc forcément dû voir venir le coup.
L’histoire de Detroit n’est pas seulement l’histoire d’un effondrement. C’est aussi celle de la lente dégradation des industries qui ont contribué à façonner les États-Unis tels que nous les connaissons aujourd’hui. Le destin de Detroit révèle beaucoup de choses sur l’Amérique au vingtième siècle. Détroit, c'est encore une histoire d'aveugles.
La ville que l’Amérique appelait autrefois l’arsenal de la démocratie a beau essayer d'impressionner le visiteur avec sa Chevrolet fonctionnant entièrement à l'hydrogène, elle a maintenant la gueule d'un boxeur au 9ème round.
706 585 habitants vivent maintenant dans une ville sous respirateur artificiel.
Voilà une ville qui a pourtant une belle histoire.
En 1763, le chef amérindien Pontiac avait parlementé lors d'un conseil des chefs des différentes Nations amérindiennes, à environ une quinzaine de kilomètres au sud du fort de Détroit pendant la guerre contre les britanniques. Il avait rappelé les enseignements qui prônaient l'unité des Nations amérindiennes et avait convaincu un certain nombre de Nations, telles que celles des Outaouais, des Ojibwés, des Potawatomis et des Hurons à se joindre à lui dans une tentative de s'emparer du fort de Détroit et d'en chasser les Britanniques. Commençait alors en mai 1763 le siège de Fort Détroit.
Aussi important, plus encore même je dirais, en 1805, alors que Détroit devait être membre du nouveau pays indépendant que sont les États-Unis mais que les Britanniques refusent de céder, la ville est victime d'un incendie dévastateur qui détruit la majeure partie de l'architecture coloniale française de la ville. Seuls un ancien entrepôt près de la rivière ainsi que les cheminées en briques subsistent. Peu après, le père Gabriel Richard prononce la fameuse phrasee latine, Meliora speramus, cineribus resurget (nous espérons des temps meilleurs, elle renaîtra de ses cendres) qui est devenu la devise officielle de la ville.
En 1896, Henry Ford y construira sa première fabrique automobile dans un atelier situé sur Mack Avenue. En 1904, il fonde la Ford Motor Company. Ford, ainsi que d'autres pionniers de l'automobile comme William Crapo Durant, les frères Dodge, Packard, et Walter Chrysler contribuent au statut de capitale mondiale de l'automobile attribué à Détroit. Gourmande en espace, l'industrie automobile se déplacera cependant rapidement en banlieue, à Hamtramck et Highland Park.
La croissance explosive de la cité ne se fera pas sans dommages. L'air et l'eau de la région sont pollués, et les rives du lac sont outrancièrement industrialisés et interdits aux résidents. Les taudis se sont développés dans plusieurs quartiers, en particulier la partie Est, de plus en plus peuplée par les Afro-Américains, dès 1920.
La population blanche quitte peu à peu la ville et les Afro-Américains constituent désormais la majorité de la population et en 1973 le premier maire noir de la ville, Coleman Young, est élu. Un artiste britannique chantera cette ville avec clairvoyance la même année.
Détroit a perdu un quart de ses habitants entre 2000 et 2010. De nombreux centre commerciaux, bibliothèques, hôtels et banques du centre ville sont désertés et laissés à l'abandon, laissant un paysage post-apocalyptique.
La mise sous tutelle est faite en mars 2013.
La faillitte, déclarée le 18 juillet dernier.
Red Wings, Lions, Pistons, Tigers habitent une ville à refaire.
La réalité de la jeunesse d'Eminem devient peu à peu celle de la ville de l'automobile.
Mais ils espèrent des temps meilleurs,
Détroit renaîtra de ses cendres.
Le boxeur du 9ème round peut toujours compter sur quelques rounds.
Si il n'a pas les deux genoux au sol...
samedi 27 juillet 2013
La Guerre de Corée
Suite à la conférence de Yalta de février 1945, Staline promet à Roosevelt d'envahir le Japon dans les trois mois suivant la capitulation allemande.
Dans cette entente, il y avait la péninsule coréènne, dont les forces japonaises occupaient le Nord. Il était entendu que les Soviétiques allaient s'occuper du Nord, ce qu'ils firent le 9 août de cette année-là, jour de bombe à Nagasaki.
Le 6 septembre, en actuelle Corée du Sud, les partis de gauche à majorité communiste qui avaient été actifs dans la résistance à l'occupation japonaise, proclament Séoul capitale d'une République Démocratique qui ne fera pas long feu. Les États-Unis investissent le Sud le 8 septembre.
Une commission mixte Étatsuno-soviétique se met en place dès janvier 1946 mais les premiers sont allergiques aux fantômes communistes à l'aube de la guerre froide avec L'URSS et les seconds n'acceptent pas de se faire dicter la loi par des Étatsuniens. Les égos sont trop gros, on ne s'entend pas.
La Corée divisée, qui ne devait qu'être une situation temporaire, semble en voie de rester permanente.
En 1947, les États-Unis portent les mésententes entre les deux Corées devant l'ONU mais les Russes (pas encore membre de l'ONU) ne reconnaissent pas l'organisme qu'ils jugent (pas à tort) pro-États-Unis. Des élections ont tout de même lieues mais seulement dans la zone occupée par les États-Unis. Un vieux leader nationaliste et anticommuniste, Syngman Rhee, qui avait été le chef du gouvernement coréen en exil constitué en 1919, est "élu". La zone occupée par les Soviétiques boycotte ces élections. On vit en Corée dans une paix belliqueuse.
En réaction, des élections non surveillées par l'ONU furent organisées dans la zone du Nord et donnèrent la majorité aux partis de gauche, dominés par les communistes.
L'homme fort du nouveau régime nord-coréen était Kim Il-sung, secrétaire général du Parti du travail de Corée et ancien résistant à l'occupation japonaise. Il-Sung avait reçu un entraînement militaire en Union soviétique.
Rhee et Il-Sung veulent tous deux réunir les deux Corées, mais chacun a une vision politique fort différente.
Kim Il-Sung prend la décision d'envahir la Corée du Sud au plus tard en septembre 1949. Staline est contre et freine les ambitions de Il-Sung. Les Nord-Coréens renforcent donc leur armée et la transforment en un formidable instrument offensif sur le modèle des forces blindées de l'Armée rouge soviétique. Ainsi, dès 1950, la Corée du Nord a désormais un avantage certain dans toutes les catégories d'armement face à la Corée du Sud moins armée et sans avion. Une invasion serait une victoire assurée. Staline donne son accord mais ne promet pas de participation Russe.
Le 38ème parallèle est la démarcation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Il s'y passe toute sortes de combats plus ou moins clairs. Un camp accuse l'autre. Jean-Paul Sartre jure avoir vu la Corée du Sud attaquer le Nord sous l'influence des États-Unis tandis que l'état des forces en présence suggère plutôt l'inverse. Le 25 juin 1950, Kim Il-Sung envoie 135 000 Nord-Coréens franchir la frontière entre les deux Corées. Jusqu'en septembre, La Corée du Nord ne fait pratiquement que des gains (voir tableau ci-contre les forces rouges étant le Nord, le vert, le Sud). Les États-Unis s'impliquent alors et prennent à revers les troupes nord-coréennes en coupant leurs lignes de ravitaillement. Celles-ci, encerclées, se désagrégèrent rapidement et Séoul est reprise le même mois.
La Chine de Mao Tsé-Toung s'implique alors davantage en octobre et donne son appui aux communistes du Nord. En janvier 51, après des combats acharnés entre Nord-Coréens/forces chinoises et Étatsuniens/Sud-Coréens, Séoul retombe aux mains du Nord. Et ce, malgré de brillantes avancées du Sud en Novembre.
Le général MacArthur suggère alors un nouveau bombardement nucléaire, sans succès, le Président Truman refuse. Il ne veut pas réveiller le lion Russe qui dort.
Truman limoge Macarthur en avril.
Les combats dureront trois ans, causant au moins un million de morts selon la plupart des historiens occidentaux (plus de 2 millions selon les Nord-Coréens, les mêmes qui exagèrent leurs pleurs quand leur dictateur meurt). Pour finalement arriver à créer deux Corées distinctes, l'Australie, la France, la Belgique, le Canada, la Colombie, l'Éthiopie, la Grèce, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, les Phillipines, la Thaïlande, la Turquie, le Royaume-Uni et l'Union d'Afrique du Sud joignent leur force à celle du Sud et la mort de Staline en 1953 permet une entente qui fait de Pyongyang la capitale au Nord du 38ème parallèle et de Séoul la capitale su Sud.
Cette paix belliqueuse se poursuit et la tension est toujours très grande entre le Nord et le Sud, entre les États-Unis qui n'acceptent pas que l'armée du potelé Kim Jong-Un fassent des essais nucléaires tandis que ceux-ci n'acceptent pas que les États-Unis dictent l'agenda mondial de tels essais pour les autres.
Aujourd'hui marque le 60ème anniversaire de la fin de cette guerre.
(Cette année, peut-être la naissance d'une nouvelle...)
Dans cette entente, il y avait la péninsule coréènne, dont les forces japonaises occupaient le Nord. Il était entendu que les Soviétiques allaient s'occuper du Nord, ce qu'ils firent le 9 août de cette année-là, jour de bombe à Nagasaki.
Le 6 septembre, en actuelle Corée du Sud, les partis de gauche à majorité communiste qui avaient été actifs dans la résistance à l'occupation japonaise, proclament Séoul capitale d'une République Démocratique qui ne fera pas long feu. Les États-Unis investissent le Sud le 8 septembre.
Une commission mixte Étatsuno-soviétique se met en place dès janvier 1946 mais les premiers sont allergiques aux fantômes communistes à l'aube de la guerre froide avec L'URSS et les seconds n'acceptent pas de se faire dicter la loi par des Étatsuniens. Les égos sont trop gros, on ne s'entend pas.
La Corée divisée, qui ne devait qu'être une situation temporaire, semble en voie de rester permanente.
En 1947, les États-Unis portent les mésententes entre les deux Corées devant l'ONU mais les Russes (pas encore membre de l'ONU) ne reconnaissent pas l'organisme qu'ils jugent (pas à tort) pro-États-Unis. Des élections ont tout de même lieues mais seulement dans la zone occupée par les États-Unis. Un vieux leader nationaliste et anticommuniste, Syngman Rhee, qui avait été le chef du gouvernement coréen en exil constitué en 1919, est "élu". La zone occupée par les Soviétiques boycotte ces élections. On vit en Corée dans une paix belliqueuse.
En réaction, des élections non surveillées par l'ONU furent organisées dans la zone du Nord et donnèrent la majorité aux partis de gauche, dominés par les communistes.
L'homme fort du nouveau régime nord-coréen était Kim Il-sung, secrétaire général du Parti du travail de Corée et ancien résistant à l'occupation japonaise. Il-Sung avait reçu un entraînement militaire en Union soviétique.
Rhee et Il-Sung veulent tous deux réunir les deux Corées, mais chacun a une vision politique fort différente.
Kim Il-Sung prend la décision d'envahir la Corée du Sud au plus tard en septembre 1949. Staline est contre et freine les ambitions de Il-Sung. Les Nord-Coréens renforcent donc leur armée et la transforment en un formidable instrument offensif sur le modèle des forces blindées de l'Armée rouge soviétique. Ainsi, dès 1950, la Corée du Nord a désormais un avantage certain dans toutes les catégories d'armement face à la Corée du Sud moins armée et sans avion. Une invasion serait une victoire assurée. Staline donne son accord mais ne promet pas de participation Russe.
Le 38ème parallèle est la démarcation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Il s'y passe toute sortes de combats plus ou moins clairs. Un camp accuse l'autre. Jean-Paul Sartre jure avoir vu la Corée du Sud attaquer le Nord sous l'influence des États-Unis tandis que l'état des forces en présence suggère plutôt l'inverse. Le 25 juin 1950, Kim Il-Sung envoie 135 000 Nord-Coréens franchir la frontière entre les deux Corées. Jusqu'en septembre, La Corée du Nord ne fait pratiquement que des gains (voir tableau ci-contre les forces rouges étant le Nord, le vert, le Sud). Les États-Unis s'impliquent alors et prennent à revers les troupes nord-coréennes en coupant leurs lignes de ravitaillement. Celles-ci, encerclées, se désagrégèrent rapidement et Séoul est reprise le même mois.
La Chine de Mao Tsé-Toung s'implique alors davantage en octobre et donne son appui aux communistes du Nord. En janvier 51, après des combats acharnés entre Nord-Coréens/forces chinoises et Étatsuniens/Sud-Coréens, Séoul retombe aux mains du Nord. Et ce, malgré de brillantes avancées du Sud en Novembre.
Le général MacArthur suggère alors un nouveau bombardement nucléaire, sans succès, le Président Truman refuse. Il ne veut pas réveiller le lion Russe qui dort.
Truman limoge Macarthur en avril.
Les combats dureront trois ans, causant au moins un million de morts selon la plupart des historiens occidentaux (plus de 2 millions selon les Nord-Coréens, les mêmes qui exagèrent leurs pleurs quand leur dictateur meurt). Pour finalement arriver à créer deux Corées distinctes, l'Australie, la France, la Belgique, le Canada, la Colombie, l'Éthiopie, la Grèce, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, les Phillipines, la Thaïlande, la Turquie, le Royaume-Uni et l'Union d'Afrique du Sud joignent leur force à celle du Sud et la mort de Staline en 1953 permet une entente qui fait de Pyongyang la capitale au Nord du 38ème parallèle et de Séoul la capitale su Sud.
Cette paix belliqueuse se poursuit et la tension est toujours très grande entre le Nord et le Sud, entre les États-Unis qui n'acceptent pas que l'armée du potelé Kim Jong-Un fassent des essais nucléaires tandis que ceux-ci n'acceptent pas que les États-Unis dictent l'agenda mondial de tels essais pour les autres.
Aujourd'hui marque le 60ème anniversaire de la fin de cette guerre.
(Cette année, peut-être la naissance d'une nouvelle...)
vendredi 26 juillet 2013
Mick Jagger
Mick est le premier enfant d'un professeur d'éducation physique et d'une coiffeuse de Darfort, Kent, en Angleterre.
Enfant, Mick et son jeune frère Chris seront les cobayes à la télévision lors des explications de gymnastique données par son papa. Aussitôt que Jagger sera célèbre, ses documents visuels seront achetés et détruits.
Dès l'école primaire, Jagger et Richards se fréquentent dans la même classe. Ce n'est toutefois que lorsqu'ils changent d'école et se retrouvent par hasard, qu'ils découvrent tous deux qu'ils ont une passion commune pour le blues.
Ils iront habiter avec un certain Brian Jones à Edith Grove, Chelsea, qui lui, souhaite se partir un band de blues avec son ami Ian Stewart et peut-être Richards à bord . Jagger lui, étudie à la London School of Economics et considère sérieusement une profession de journaliste ou de politicien.
Le trio traine plus souvent qu'autrement dans un bar établi dans un sous-sol et dont la scène est principalement occupée par Alexis Korner, qui laisse toujours quelques musiciens en herbes monter sur scène et improviser leur talent en sa compagnie. Jones et Richards y montent si souvent, Jagger, ne voulant pas rester seul dans le public monte aussi, pour faire ce qu'il adore faire de tout façon depuis toujours: chanter.
Le band devient, avec Ian Stewart au piano. Keith & Brian à la guitare, Dick Taylor à la base, Tony Chapman à la batterie et Mick au chant, les Rolling Stones. Watts et Wyman se greffent au band plus tard.
Ils feront surtout des reprises de morceaux de leurs idoles, Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richards, Muddy Waters mais leur gérant Andrew Loog Oldham encourage fortement Richards et Jagger à devenir compositeurs comme Lennon & McCartney. Ce qu'ils feront, principalement pour d'autres artistes en premier lieu car c'est le band de Brian Jones et, avec l'appui de Stewart, ces gars-là veulent faire du blues pas de la pop. Inspiré des Staple Singers, le duo signe des compositions originales.
Le succès du band sera immense. Jagger, alors que les Stones sont en tournée avec James Brown, plagie tous ses mouvements sur scène, et ce, pour toujours, l'élève surpassant le maître puisqu'aujourd'hui on move like Jagger (qui bouge comme Brown).
En 1967, précédé par une réputation de bad boys, Jagger et Richards sont arrêtés pour possession de drogue. Jagger avec des pillules obtenues en Italie. Il écopera de trois mois de prison mais ne fera, après révision de la peine qu'une nuit à Brixton. La peine de Richards est aussi révisée à son avantage. Toutefois pour les 10 prochaines années, les Stones seront continuellement aux prises avec des problèmes légaux en lien avec la drogue (Keith & Brian surtout). En 1968, Mick devient comédien pour Nicolas Roeg et deux ans plus tard pour Tony Richardson.
Peu à peu, le band de Jones devient celui de Richards et de Jagger et Jones est remercié avant de mourir dans des circonstances nébuleuses. Mick apprend à jouer de la guitare, à composer seul à l'ocassion et en fréquentant Bowie, apprend grâce à lui à étudier les tendances afin de les épouser sur scène. Il se maquille, devient une icône glam rock et prend carrément le band en main vers 1977 quand Richards est au pire de ses démêlées avec la justice (et la drogue). En 1975, Jagger auditionne sans succès pour un rôle qui sera donné à Tim Curry. Il se joue lui-même dans le mockumentaire télé d'Eric Idle en 1978.
Warhol fera plusieurs séries de portraits de Mick Jagger. L'un de ceux-ci est détenu par la femme du Shah d''Iran qu'elle suspend au-dessus de son bain et dont l'eau cache les mains...
Au début des années 80 et jusqu'à nos jours, les Stones sont le band de Jagger. En parrallèle, Jagger lance même un premier effort solo en 1985. Il retrouve son ami Bowie aussi l'année suivante. Puis en 1987, un second effort solo.
En 1993, il lance son seul effort solo des années 90. Un an avant, il fait l'acteur, en 1997 aussi. En 2001, un quatrième effort solo. L'année suivante un film.
En 2007, les Stones, devenus machine à fric thanks to Mick, génèrent 437 millions dans leur tournée A Bigger Band Tour.
En 1995, il a fondé sa propre compagnie de production visuelle.
Il a une fille d'une liaison de 10 mois avec la chanteuse Marsha Hunt en 1970.
Il a marié la mannequin du Nicaragua Bianca De Macias en 1971, dont il divorce en 1978. Ils ont ensemble une fille en 1971.
Il fréquente la mannequin Jerry Hall avec laquelle il aura 4 enfants. Ils se séparent en 1999.
Mick a aussi un fils en 1999 de son amoureuse du moment Luciana Gimenez Morad.
On lui a connu des relations avec Linda Rondstadt, Marianne Faithfull, Carly Simon, Mackenzie Phillips, Chrissie Schrimpton, Anita Pallenberg, Pamela des Barres, Uschi Obermaier, Bebe Buell, Janice Dickinson, Carla Bruni, Sophie Dahl et Angelina Jolie.
En 2008, il a été révélé que les Hells Angels avait tenté de faire assassiner Jagger en 1975 quand celui-ci avait publiquement blâmé les motards pour la violence et le gâchis du spectacle gratuit d'Altamont en 1969. Ce qui a sauvé la vie de Mick c'est que le bateau qui se rendait là où était Jagger en 1975 a failli couler, mettant le plan, au sens propre comme au figuré, à l'eau.
Il forme il y a deux ans un supergroupe nommé Superheavy avec Dave Stewart, A.R.Rahman, Damian Marley et la charnelle Joss Stone.
Sa fortune personnelle est évaluée à 300 millions.
Il est né aujourd'hui en 1943.
Pour l'avoir vu sur scène dans un documentaire de Scorsese tourné en 2006,
il a entre 25 et 30 ans.
Il en a la santé en tout cas.
Enfant, Mick et son jeune frère Chris seront les cobayes à la télévision lors des explications de gymnastique données par son papa. Aussitôt que Jagger sera célèbre, ses documents visuels seront achetés et détruits.
Dès l'école primaire, Jagger et Richards se fréquentent dans la même classe. Ce n'est toutefois que lorsqu'ils changent d'école et se retrouvent par hasard, qu'ils découvrent tous deux qu'ils ont une passion commune pour le blues.
Ils iront habiter avec un certain Brian Jones à Edith Grove, Chelsea, qui lui, souhaite se partir un band de blues avec son ami Ian Stewart et peut-être Richards à bord . Jagger lui, étudie à la London School of Economics et considère sérieusement une profession de journaliste ou de politicien.
Le trio traine plus souvent qu'autrement dans un bar établi dans un sous-sol et dont la scène est principalement occupée par Alexis Korner, qui laisse toujours quelques musiciens en herbes monter sur scène et improviser leur talent en sa compagnie. Jones et Richards y montent si souvent, Jagger, ne voulant pas rester seul dans le public monte aussi, pour faire ce qu'il adore faire de tout façon depuis toujours: chanter.
Le band devient, avec Ian Stewart au piano. Keith & Brian à la guitare, Dick Taylor à la base, Tony Chapman à la batterie et Mick au chant, les Rolling Stones. Watts et Wyman se greffent au band plus tard.
Ils feront surtout des reprises de morceaux de leurs idoles, Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richards, Muddy Waters mais leur gérant Andrew Loog Oldham encourage fortement Richards et Jagger à devenir compositeurs comme Lennon & McCartney. Ce qu'ils feront, principalement pour d'autres artistes en premier lieu car c'est le band de Brian Jones et, avec l'appui de Stewart, ces gars-là veulent faire du blues pas de la pop. Inspiré des Staple Singers, le duo signe des compositions originales.
Le succès du band sera immense. Jagger, alors que les Stones sont en tournée avec James Brown, plagie tous ses mouvements sur scène, et ce, pour toujours, l'élève surpassant le maître puisqu'aujourd'hui on move like Jagger (qui bouge comme Brown).
En 1967, précédé par une réputation de bad boys, Jagger et Richards sont arrêtés pour possession de drogue. Jagger avec des pillules obtenues en Italie. Il écopera de trois mois de prison mais ne fera, après révision de la peine qu'une nuit à Brixton. La peine de Richards est aussi révisée à son avantage. Toutefois pour les 10 prochaines années, les Stones seront continuellement aux prises avec des problèmes légaux en lien avec la drogue (Keith & Brian surtout). En 1968, Mick devient comédien pour Nicolas Roeg et deux ans plus tard pour Tony Richardson.
Peu à peu, le band de Jones devient celui de Richards et de Jagger et Jones est remercié avant de mourir dans des circonstances nébuleuses. Mick apprend à jouer de la guitare, à composer seul à l'ocassion et en fréquentant Bowie, apprend grâce à lui à étudier les tendances afin de les épouser sur scène. Il se maquille, devient une icône glam rock et prend carrément le band en main vers 1977 quand Richards est au pire de ses démêlées avec la justice (et la drogue). En 1975, Jagger auditionne sans succès pour un rôle qui sera donné à Tim Curry. Il se joue lui-même dans le mockumentaire télé d'Eric Idle en 1978.
Warhol fera plusieurs séries de portraits de Mick Jagger. L'un de ceux-ci est détenu par la femme du Shah d''Iran qu'elle suspend au-dessus de son bain et dont l'eau cache les mains...
Au début des années 80 et jusqu'à nos jours, les Stones sont le band de Jagger. En parrallèle, Jagger lance même un premier effort solo en 1985. Il retrouve son ami Bowie aussi l'année suivante. Puis en 1987, un second effort solo.
En 1993, il lance son seul effort solo des années 90. Un an avant, il fait l'acteur, en 1997 aussi. En 2001, un quatrième effort solo. L'année suivante un film.
En 2007, les Stones, devenus machine à fric thanks to Mick, génèrent 437 millions dans leur tournée A Bigger Band Tour.
En 1995, il a fondé sa propre compagnie de production visuelle.
Il a une fille d'une liaison de 10 mois avec la chanteuse Marsha Hunt en 1970.
Il a marié la mannequin du Nicaragua Bianca De Macias en 1971, dont il divorce en 1978. Ils ont ensemble une fille en 1971.
Il fréquente la mannequin Jerry Hall avec laquelle il aura 4 enfants. Ils se séparent en 1999.
Mick a aussi un fils en 1999 de son amoureuse du moment Luciana Gimenez Morad.
On lui a connu des relations avec Linda Rondstadt, Marianne Faithfull, Carly Simon, Mackenzie Phillips, Chrissie Schrimpton, Anita Pallenberg, Pamela des Barres, Uschi Obermaier, Bebe Buell, Janice Dickinson, Carla Bruni, Sophie Dahl et Angelina Jolie.
En 2008, il a été révélé que les Hells Angels avait tenté de faire assassiner Jagger en 1975 quand celui-ci avait publiquement blâmé les motards pour la violence et le gâchis du spectacle gratuit d'Altamont en 1969. Ce qui a sauvé la vie de Mick c'est que le bateau qui se rendait là où était Jagger en 1975 a failli couler, mettant le plan, au sens propre comme au figuré, à l'eau.
Il forme il y a deux ans un supergroupe nommé Superheavy avec Dave Stewart, A.R.Rahman, Damian Marley et la charnelle Joss Stone.
Sa fortune personnelle est évaluée à 300 millions.
Il est né aujourd'hui en 1943.
Pour l'avoir vu sur scène dans un documentaire de Scorsese tourné en 2006,
il a entre 25 et 30 ans.
Il en a la santé en tout cas.