(à I.S.)
Un chien s'aventurait dans le bois.
Plus il y allait profondément, plus il circulait vers l'inconnu.
Vers le plus profond des bois, il dût se rendre à l'évidence qu'il était en sol étranger. Un peu plus loin, Un léopard, qui pour la première fois de sa vie, apperçevait un chien. Par réflexe, le léopard se met soudainement en mode "identification", puis en en mode "marche sur la pointe des pieds". Cette espèce en était une toute nouvelle pour le léopard, vallait mieux se mettre en mode défensif et la meilleure défensive, c'est connu, c'est l'attaque. En cas de desespoir, la fuite.
Le chien, l'air de rien, avait bien vu le Léopard. Ce dernier ne savait pas qu'il avait été vu. Pour le chien aussi c'était une premìère. Qu'est-ce que c'est que cet animal? Un chat? Est-ce aussi bête qu'un chat? "Je vais le savoir tout de suite" Pensa-t-il. Le chien se tourna et fît dos au Léopard. Le chien avait repéré un tas d'ossements tout près et il se mit à les lêcher goulûment.
Lentement approchait le léopard par derrière. D'un oeil le chien surveillait ses ossements, de l'autre il surveillait le léopard qui était de plus en plus près.
Quand le léopard se trouva à un jet de pierre du chien, dont il ignorait toutes les manières, le chien dit à voix haute:
"AAAAAAH! C'est si bon du léopard, il m'en faudrait bien un deuxième j'ai encore faim..."
Le léopard blêmit. Il ne savait en rien si les léopards de son espèce mangeaient du chien mais il avait maintenant l'assurance que l'inverse était non seulement vrai mais d'autant plus fortement apprécié.
Il revint sur ses pas doucement, d'abord, puis pris la poudre d'escampette à toutes jambes vers ailleurs dans le bois afin de ne pas servir de deuxième service à ce chien duquel il ne s'attendait, désormais, à plus rien.
Un témoin de toute cette scène: un singe.
Il avait tou vu, tout compris. Il prit pitié du léopard. De branche en branche, d'arbre en arbre, il suivit sa fuite afin de le rattraper.
"Hey Léo! tu t'es fait avoir!"
Du singe, le léopard connaissait les moqueries, il ne porta pas plus d'attention qu'il croyait que le singe devait en mériter. Ce dernier répéta sa phrase:
"Ce chien t'a bien berné, tu t'es fais jouer!"
"Mais de quoi tu parles?" s'impatienta le Léopard qui n'aimait pas qu'on se moque de lui.
"Ce chien...d'abord savais tu que c'était un chien?"
"...Non...maintenant je le sais et ça ne change rien"
"Ce chien ne mange pas de léopard, même que si l'un de vous deux peut manger l'autre ce serait plutôt toi qui te servirait et non toi qui serait l'appât"
"Tu n'es qu'un singe tu dis n'importe quoi"
"Ah pas cette fois! j'ai tout vu, et ce chien t'as bien eu"
"Que veux tu dire?" dit le léopard dont la fierté commençait à s'étioler.
"Ce chien sait très bien que tu peux l'anéantir de ta force, de tes griffes, de tes croc, de ton agilité et de ton adresse. Il ne possède rien de tout ça. Il est ici chez toi. Ça aussi il le sait. Il s'est aventurer en sol étranger et maintenant qu'il était cerné il s'est blotti près d'un tas d'ossements. De petits gibier ou d'autres choses. Il t'a fait croire que ces ossements étaient ceux du léopard pour te faire peur et te faire fuir. Tu as mordu comme il le souhaitait. Tu as été bête"
Le léopard fût insulté.
"Et pourquoi devrais-je croire à ce que tu me racontes? que sais tu de plus que moi?"
"Je sais ce que j'ai vu, léopard. Et ce que j'ai vu ne te laissais pas la part belle de l'intelligence."
"Et que proposerais tu maintenant, chimpanzé?"
"Moi je ne sais pas, mais si j'étais toi je serais suffisament choqué et je retournerais le voir afin de lui faire regretter cette inconvenance et d'assurer vengeance"
Le léopard avait réuni suffisament de rage pour de donner suite à cette proposition. Il accepta sans condition. Le singe toutefois, amateur de cirque et de spectacle voulu assister à tout ça.
"Te rattraper était éreintant, tu me transporte sur ton dos pour le retour vers le chien?"
Le léopard lui fit une place sur son dos, après-tout il lui devait bien un petit quelque chose pour cet éclaircissement.
***
Le chien errait, tout en se disant "je ne devrais pas pousser ma chance et rebrousser chemin mais en même temps...qu'y a-t-il plus loin?" Sa curiosité lui faisait faire du petit trot vers le Nord mais sa prudence le faisait aussi revenir sur ses pas au Sud. Il n'était pas ce qu'il avait de plus productif mais en même temps, les chiens productifs... quel ennui! Un chien s'était bien fait pour s'amuser.
Remarquant le léopard au loin, avec un singe sur les épaules, le chien fit mine de rien. Le léopard avait peut-être le regard perçant mais le chien était définitivement plus savant. Il connaissait l'homme, savait en jouer et le manipuler. Le chien réussit à aperçevoir le léopard et son partenaire sans que ceux-ci ne se doutent d'avoir été repéré. À nouveau il se place de dos, en fait de côté, afin d'être en mesure de toujours les voir avancer sans que ceux-ci ne se croient identifiés.
Une fois relativement près du chien, celui-ci avait déjà esquissé mentalement son plan, il dit haut et ouvertement:
"Mais où se trouve ce singe qui m'a promis la livraison d'un second léopard...c'est que j'ai très faim moi!"
Se débarassant vivement du singe de sur ses épaules, le léopard courrait toujours dans la brousse.
Tentant toujours de débarrasser de sa frousse.
mercredi 30 novembre 2011
mardi 29 novembre 2011
Henry Kenneth Alfred Russell (1927-2011)
Ken Russell est né à Southampton en Angleterre.
Ayant un père violent, sa mère et lui fuyaient la colérique maisonnée pour aller voir des films.
Après un passage scolaire sans histoires et un service militaire dans la Royal Air Force et la marine marchande, il se décroche facilement un emploi comme photographe documentaire pour différents journaux. Le jeune Russell à un oeil très artistique et ce sera payant pour lui. Il a aussi une bonne oreille et un inconditionnel fan de musique, classique principalement. De la photo, il passe naturellement à la caméra vidéo et tourne de petits documentaires. Il fait beaucoup de photo et de petits films documentaire jusqu'au début des années 60, il a alors 33 ans. Engagé par la BBC afin de réaliser des documentaires sur l'art, il se spécialisera dans la biographie (rêvée inspirée du réèl) de grands compositeurs de musique classique. Il tournera les vies et l'oeuvre, selon ses yeux et ses oreilles, d'Edward Elgar, Claude DeBussy, Fréderick Delius, Eric Fenby, Richard Strauss et celle de la grande danseuse Isadora Duncan.
Très tôt extrèmement controversé, il collectionnera les ennemis avec le temps. Fasciné par le triumvirat, sexe, violence, église il jonglera avec ses trois thèmes en le trempant toujours dans la musique, qu'il adore aussi. La famille de Richard Strauss force un banissement de son film Dance of the Seven Veils car il associe Strauss aux nazis et à la torture des juifs. La famille finalement accepte une rare diffusion à condition d'une mise en garde avant le générique d'ouverture.
On penche alors les yeux sur le réalisateur, qui aura son premier passeport pour le cinéma. Parmi ses admirateurs au début des années 60, Stanley Kubrick. Ce dernier lui empruntera d'ailleurs ses décors pour son film Barry Lyndon. Russell devient un leader dans la réalisation artistique des films de la BBC et le reste même si son premier film, un remake de ...Et Dieu Créa La Femme de Roger Vadim fait patate en salle en 1963.
C'est en 1969 qu'il obtient une reconnaissance internationale avec Women In Love. Le film, une adaptation d'une nouvelle de D.H.Lawrence, raconte l'histoire de deux soeurs en Angleterre tout juste après la Première Grande Guerre Mondiale. Il fait entre autre sensation en brisant un tabou montrant une scène rare dans le cinéma de l'époque. Le film met en vedette Glenda Jackson, Jennie Linden, Oliver Reed et Alan Bates. Il sera nominé 4 fois aux oscars et Jackson gagnera la statuette de la meilleure actrice. Le film gagnera aussi le Golden Globe du meilleur film étranger. Shirley Ann, sa femme, avec laquelle il collaborera au cours des années 70, rafle aussi des prix pour les costumes. La carrière de Russell est lancée partout dans le monde.
Il fait alors un sujet plus personnel sur Gustav Mahler qui est un gros succès public.Puis, frondeur et quittant la BBC, il sème la panique avec The Devils dès 1971. Les producteurs des États-Unis, jusqu'à ce jour refuse toujours de mettre sur le marché le film retouché au montage et les critiques condamnent l'obscénité du contenu jusqu'à en venir aux coups avec le réalisateur. The Boyfriend met en vedette la mannequin Twiggy la même année et est un gros succès en Angleterre mais un bide pour l'Amérique. Il finance lui-même le film suivant puis obtient un autre rare succès de Box-office encore grâce à Malher (et Robert Powell).
En 1975, il atteint le sommet de sa popularité avec l'adaptation de l'opéra-rock de la formation The Who: Tommy. La même année il lance aussi un autre film musical mettant en vedette Roger Daltrey, la vie du compositeur Franz Listz et la musique de Rick Wakeman. Le film est aussi un giagntesque hit en Europe. Les deux films sont importants alors qu'on introduit le son Dolby dans les salles de cinéma du monde entier. Le matériel des deux films en est un test (réussi) important pour le spectateur.
Valentino, lancé en 1977, est un hit en Europe, pas en Amérique. Russell choisit donc d'aller tourner son prochain film aux États-Unis. Le film est un succès mitigé et il en vient aux coups sur le plateau avec l'auteur Paddy Chayefsky. Ceci le mettera sur la liste noire d'Hollywood. Il tourne quand même aux États-Unis quatre ans plus tard mais son film est un désastre public et critique.
Il choisit alors de diriger des opéras, de tourner un film plus underground encore*, de refaire de la télévision, de tourner une vignette dans le collectif Aria et de verser dans l'horreur.
On n'attend plus de succès de la part de Russell mais il est une valeur sûre pour la télévision dans lequel il trempe toujours. Son nom refait surface en 1991, puisque partagé avec sa star principale, mais aussi parce que son film Whore est coté pour 17 ans et plus et on refuse d'en prononcer son titre aux États-Unis. Ceci rend Russell furieux car il voit Pretty Woman coté "pour tous" alors que ce film glorifie la prostitution et que lui prétend montrer la prostitution sous un tel mauvais angle que les jeunes femmes n'en serait pas tentées par la pratique.
Indépendant de fortune, il finance désormais la plupart de ses projets, des projets artistiques, à son goût, quelques fois pour la BBC.
En plus de réaliser, de produire, d'écrire des films, il expose ses photos, publie 6 nouvelles, dont 4 sur la vie sexuelle des grands compositeurs; Il apparait brièvement dans le reality show Celebrity Big Brother et a une tribune dans le Times britannique dans la section Times 2 des films.
Il s'est éteint, plus calmement qu'il aura vécu, à l'âge de 84 ans, dimanche dernier.
*Film mettant en vedette la néo-Brunswickoise élevée à Montréal Myriam Cyr et dont la soeur est bien connue chez nous.
Ayant un père violent, sa mère et lui fuyaient la colérique maisonnée pour aller voir des films.
Après un passage scolaire sans histoires et un service militaire dans la Royal Air Force et la marine marchande, il se décroche facilement un emploi comme photographe documentaire pour différents journaux. Le jeune Russell à un oeil très artistique et ce sera payant pour lui. Il a aussi une bonne oreille et un inconditionnel fan de musique, classique principalement. De la photo, il passe naturellement à la caméra vidéo et tourne de petits documentaires. Il fait beaucoup de photo et de petits films documentaire jusqu'au début des années 60, il a alors 33 ans. Engagé par la BBC afin de réaliser des documentaires sur l'art, il se spécialisera dans la biographie (rêvée inspirée du réèl) de grands compositeurs de musique classique. Il tournera les vies et l'oeuvre, selon ses yeux et ses oreilles, d'Edward Elgar, Claude DeBussy, Fréderick Delius, Eric Fenby, Richard Strauss et celle de la grande danseuse Isadora Duncan.
Très tôt extrèmement controversé, il collectionnera les ennemis avec le temps. Fasciné par le triumvirat, sexe, violence, église il jonglera avec ses trois thèmes en le trempant toujours dans la musique, qu'il adore aussi. La famille de Richard Strauss force un banissement de son film Dance of the Seven Veils car il associe Strauss aux nazis et à la torture des juifs. La famille finalement accepte une rare diffusion à condition d'une mise en garde avant le générique d'ouverture.
On penche alors les yeux sur le réalisateur, qui aura son premier passeport pour le cinéma. Parmi ses admirateurs au début des années 60, Stanley Kubrick. Ce dernier lui empruntera d'ailleurs ses décors pour son film Barry Lyndon. Russell devient un leader dans la réalisation artistique des films de la BBC et le reste même si son premier film, un remake de ...Et Dieu Créa La Femme de Roger Vadim fait patate en salle en 1963.
C'est en 1969 qu'il obtient une reconnaissance internationale avec Women In Love. Le film, une adaptation d'une nouvelle de D.H.Lawrence, raconte l'histoire de deux soeurs en Angleterre tout juste après la Première Grande Guerre Mondiale. Il fait entre autre sensation en brisant un tabou montrant une scène rare dans le cinéma de l'époque. Le film met en vedette Glenda Jackson, Jennie Linden, Oliver Reed et Alan Bates. Il sera nominé 4 fois aux oscars et Jackson gagnera la statuette de la meilleure actrice. Le film gagnera aussi le Golden Globe du meilleur film étranger. Shirley Ann, sa femme, avec laquelle il collaborera au cours des années 70, rafle aussi des prix pour les costumes. La carrière de Russell est lancée partout dans le monde.
Il fait alors un sujet plus personnel sur Gustav Mahler qui est un gros succès public.Puis, frondeur et quittant la BBC, il sème la panique avec The Devils dès 1971. Les producteurs des États-Unis, jusqu'à ce jour refuse toujours de mettre sur le marché le film retouché au montage et les critiques condamnent l'obscénité du contenu jusqu'à en venir aux coups avec le réalisateur. The Boyfriend met en vedette la mannequin Twiggy la même année et est un gros succès en Angleterre mais un bide pour l'Amérique. Il finance lui-même le film suivant puis obtient un autre rare succès de Box-office encore grâce à Malher (et Robert Powell).
En 1975, il atteint le sommet de sa popularité avec l'adaptation de l'opéra-rock de la formation The Who: Tommy. La même année il lance aussi un autre film musical mettant en vedette Roger Daltrey, la vie du compositeur Franz Listz et la musique de Rick Wakeman. Le film est aussi un giagntesque hit en Europe. Les deux films sont importants alors qu'on introduit le son Dolby dans les salles de cinéma du monde entier. Le matériel des deux films en est un test (réussi) important pour le spectateur.
Valentino, lancé en 1977, est un hit en Europe, pas en Amérique. Russell choisit donc d'aller tourner son prochain film aux États-Unis. Le film est un succès mitigé et il en vient aux coups sur le plateau avec l'auteur Paddy Chayefsky. Ceci le mettera sur la liste noire d'Hollywood. Il tourne quand même aux États-Unis quatre ans plus tard mais son film est un désastre public et critique.
Il choisit alors de diriger des opéras, de tourner un film plus underground encore*, de refaire de la télévision, de tourner une vignette dans le collectif Aria et de verser dans l'horreur.
On n'attend plus de succès de la part de Russell mais il est une valeur sûre pour la télévision dans lequel il trempe toujours. Son nom refait surface en 1991, puisque partagé avec sa star principale, mais aussi parce que son film Whore est coté pour 17 ans et plus et on refuse d'en prononcer son titre aux États-Unis. Ceci rend Russell furieux car il voit Pretty Woman coté "pour tous" alors que ce film glorifie la prostitution et que lui prétend montrer la prostitution sous un tel mauvais angle que les jeunes femmes n'en serait pas tentées par la pratique.
Indépendant de fortune, il finance désormais la plupart de ses projets, des projets artistiques, à son goût, quelques fois pour la BBC.
En plus de réaliser, de produire, d'écrire des films, il expose ses photos, publie 6 nouvelles, dont 4 sur la vie sexuelle des grands compositeurs; Il apparait brièvement dans le reality show Celebrity Big Brother et a une tribune dans le Times britannique dans la section Times 2 des films.
Il s'est éteint, plus calmement qu'il aura vécu, à l'âge de 84 ans, dimanche dernier.
*Film mettant en vedette la néo-Brunswickoise élevée à Montréal Myriam Cyr et dont la soeur est bien connue chez nous.
lundi 28 novembre 2011
La Valse de la Brume du Chevalier de La Lune
À chacun sa chacune.
Julien n'était pas accompagné à ce mariage. Ancien amoureux de la mariée, il avait toujours entretenu de bons rapports avec ses anciennes flammes. À la lumière de celui qu'elle épousait maintenant, il se demandait bien quelle insouciance l'avait fait la désirer à l'époque. Elle l'aimait bien, enfin, il s'entendait bien avec elle, mais leur rupture il y a maintenant 22 ans s'était fait tout naturellement. Ils étaient tous deux ailleurs. Lui dans ses projets d'étude en Angleterre et elle dans ses rêves de princesse. Comme celui de se marier ce froid soir de novembre.
Julien avait été invité et il s'était rendu seul dans le petit étable où allait se dérouler l'après mariage. Athée, il avait laisser passer la cérémonie à l'église et il réalisait maintenant que seulement lui et deux autres jeunes femmes s'étaient présenté sans partenaires. Dans un mariage la clientèle est souvent très très belle ou très très peu attirante. Il n'y avait pas d'entre deux aux yeux de Julien. Certains personnes se distinguaient par leur sobriété et une élégance, travaillée, mais qui paraissait naturelle. D'autres se plantaient sévèrement dans des costumes mal taillés ou sous des maquillages lourdement appliqués. Certains couples semblaient même sous tension et sur le point de rompre tellement l'image de l'un et de l'autre n'était pas géré au goût d'un des partenaires du couple. Porter le chic, c'est une gestion à la fois personnelle et commune en couple.
Dans le concept de la soirée, il y avait un moment vers la fin du repas où les convives étaient invités, si il le souhaitaient, à monter sur scène afin de chanter une chanson de leur choix destinée aux nouveaux mariés. Un baby-boomer avait envie de revivre ses 20 ans et avait prit un méchant plaisir à torturer tout le monde en chantant That's Amore de Dean Martin. L'horreur sévissait particulièrement durement dans les ting-a-ling-a-ling, ting-a-ling-a-ling et les Tippy-tippy-tay, tippy-tippy-tay satisfaits du boomer-crooner. Les gens étaient déchirés entre le rire complice et le rire de pitié. Les plus âgés, sous l'influence de l'alcool et un brin fatigués, chantaient le refrain tout sourire, d'autres, plus jeunes, souriaient de politesse mais ne pouvaient s'empêcher de se pencher à l'oreille de leur partenaire afin d'y glisser une quelconque médisance ou se jouaient dans le visage avec leurs mains afin de masquer leur gêne. Les enfants du boomer sur scène voulaient pour leur part, mourir. Surtout quand il a été applaudi à la fin et a compris quelque chose qui n'avait jamais été souhaité: l'envie d'un rappel. Définitivement en feu, il s'était accordé tout juste quelques secondes d'applaudissements avant de revenir sur ses pas et de recommencer la torture que même le micro semblait vouloir fuir.
Julien, habilement placé près d'une porte menant dehors, en avait profité pour se glisser à l'extérieur à ce moment précis.
Si il fumait encore c'est exactement là qu'il aurait brûlé son tabac. Pas que la nicotine lui manquait mais le rituel, de s'accorder un moment à soi, seul avec sa tête, dans ce cas précis, seul avec une lune d'automne parfaite, le moment où on choisissait d'arrêter le temps, de le ralentir, lui manquait cruellement. Mais voilà, non seulement ne fumait-il plus mais en regardant vers sa droite se trouvait un peu plus loin l'une des deux femmes seules de la soirée. La plus mature des deux. Une très belle femme, tout ce qu'il y a de plus féminin. Dans la finesse des mouvements tout comme dans la tenue des cheveux, dans les lunettes qui se fondaient à des yeux intelligents et dans les jambes à faire frémir les plus prudes se trouvait la féminité à l'état brut. Elle était assise sur le coin d'un petit mur de pierre et se jouait dans les cheveux de la nuque, geste qui, à lui seul n'appartient dans la grâce qu'aux femmes. Elle semblait attendre quelqu'un. Il la remarqua, la trouva très belle. Comme si elle avait entendu ses pensées, elle se tourna vers lui et lui sourit.
"Vous n'étiez pas à l'église" lui dit-elle laissant poindre un accent insoupçonné de femme de France. Lui qui n'avait jamais aimé les accents français était soudainement étonnament séduit.
"Non, je...j'avais un empêchement...je ne pouvais qu'arriver pour le repas...Julien" dit-il pour se présenter. Il ne comprit pas son prénom à elle et refusa de lui redemander par timidité. Ce n'est qu'à ce moment qu'il remarqua qu'elle avait une cigarette dans l'autre main, ce que ses cuisses faisaient vite oublier dans les turn-offs.
"Vous êtes seul?" lui demanda-t-elle.
"Oui... vous aussi"
"Ah c'est que moi je suis un cas" dit-elle sans plus de détails. Toujours assise, elle lui laissa le temps de jouer à l'inquisiteur et lui sourit de ses grands yeux marrons clairs. Julien laissa toutefois planer un long silence. Voulait-il vraiment savoir? De la voir là, dans la lumière de la lune, sa peau bazanée dans le brume d'automne, mêlée à la fumée de cigarette, dans sa robe de gala donnait au moment une saveur érotique.
"Vous n'avez pas froid?" lui demanda-t-il enfin.
"La cigarette me réchauffe" dit-elle dans un murmure rappelant à Julien, étrangement, une vieille pub des années 80.
Ils se regardèrent longtemps. Elle pour qu'il lui offre peut-être quand même son veston, ce qui lui donnerait un avant-goût de son odeur à lui; lui tentant mal de chasser cette envie de lui demander de danser avec lui, savourant chaque seconde des ses yeux placés sur elle.
On entendait une musique de valse en sourdine derrière dans l'étable convertie en salle de mariage. On entendait aussi des pas dans la gravel. L'autre jeune fille qui était venue non accompagnée au mariage venait maintenant les rejoindre dans la brume de la nuit en campagne.
"Il fait froid" dit la fille, définitivement plus jeune, tout aussi jolie et désirable, qui avait elle, un accent du Québec dans une voix pleine de jeunesse. On la sentait fraichement sortie du CEGEP, on devinait le profil d'une jeune élève modèle. Le regard intelligent elle aussi. Abrité sous des lunettes également. Pourquoi ses deux femmes lui faisaient-ils tant d'effets ce soir-là? Parce qu'elles étaient seules? Parce qu'elles avaient des lunettes? Parce qu'il avait bu? Tout ça?
"Qui êtes vous?" demanda quelqu'un. L'attention de Julien était si éparpillé qu'il ne sut pas qui demanda.
"Qui êtes vous par rapport aux mariés?" demanda enfin la Française assise.
C'est l'autre fille qui répondit:
"Suzie Beaudry, je suis une cousine du marié, je travaille à l'observatoire de linguistique à Montréal"
"Vous êtes très belle"
La phrase échappa à Julien. Il s'en voulu. Il rougit. Suzie aussi d'ailleurs. Il ne vit pas la réaction de la française car il n'osait plus bouger, voulant reculer le film du temps et effacer ce moment.
Suzie était fameusement jolie, d'un charme élégant. Sa fine bouche, sa nuque dénudée par des cheveux remontés sur sa tête, probablement les fesses les plus attirantes du continent, Julien se trouvait bête d'avoir échappé une phrase mal bienvenue...ou pas?...Suzie brisa le moment de silence avec une phrase tout aussi mystérieuse.
"J'ai pas de chum" dit-elle puis rajouta afin d'être plus claire "En fait je suis célibataire". Cette précision la rendit encore plus belle parce qu'elle s'en trouvait gênée. L'intelligence n'est pas toujours remerciée et il avait soudainement envie de lui plaire. Si la Française savait très bien l'effet qu'elle faisait, Suzie avait un type de beauté qui ne réalise pas nécessairement l'effet produit sur les autres.
"Et vous jeune homme? qui êtes vous par rapport aux mariés?" demanda la Française derrière.
"Je suis un chevalier du passé" dit-il et tant qu'à avoir un pied dans l'étrier, il choisit d'aller jusqu'au bout. Il placa sa veste sur les épaules dénudées de la Française qui fût surprise et invita Suzie à valser dans la nuit. Ce que Suzie fît en sa compagnie, ravie et souriante. Incarnant un poème de George Orwell qu'elle peinait à traduire dans le cadre de son travail.
She looked at me, so pure, so sad,
The loveliest thing alive,
And in her lisping, virgin voice,
Stood out for twenty-five.
Un parfum impudique de prostitution traversa son esprit. Ce jeune homme était beau mais qui étaient ses deux partenaires nouveaux?
Sans jamais se quitter des yeux, lui verts, elle marrons couverts d'un champs de cils et tapis derrière de charmantes lunettes, ils dansaient dans la nuit froide.
Il la laissa soudainement afin d'offrir sa main à la française pour un tour de valse, invitation qu'elle suivit aussitôt.
"Vous êtes nu-pieds, vous allez prendre froid!" dit Suzie à la Française, si concentrée sur le regard verdoyant du prince charmant qu'elle ne releva pas la remarque. La Française était pleine d'assurance, bougeait dangereusement bien, et semblait tout à fait savoir ce qu'elle faisait. Elle semblait plus vieille que Julien de quelques années, ce qui n'enlevait absolument rien de son charme. Suzie restait tout près et, guidée par l'alcool, elle se joint à eux pour improviser une valse à trois.
C'était la danse la plus oblique mais aussi la plus magique.
De guingois mais de bonne foi.
Julien voudrait un cas d'observation de la langue, celle de Suzie.
Un cas peut-être aussi, un cas français.
Seul la lune saurait.
Seul la brume tairait.
Derrière on entendait le deuxième rappel de That's Amore.
ting-a-ling-a-ling, tippy-tippy-tay...
Julien n'était pas accompagné à ce mariage. Ancien amoureux de la mariée, il avait toujours entretenu de bons rapports avec ses anciennes flammes. À la lumière de celui qu'elle épousait maintenant, il se demandait bien quelle insouciance l'avait fait la désirer à l'époque. Elle l'aimait bien, enfin, il s'entendait bien avec elle, mais leur rupture il y a maintenant 22 ans s'était fait tout naturellement. Ils étaient tous deux ailleurs. Lui dans ses projets d'étude en Angleterre et elle dans ses rêves de princesse. Comme celui de se marier ce froid soir de novembre.
Julien avait été invité et il s'était rendu seul dans le petit étable où allait se dérouler l'après mariage. Athée, il avait laisser passer la cérémonie à l'église et il réalisait maintenant que seulement lui et deux autres jeunes femmes s'étaient présenté sans partenaires. Dans un mariage la clientèle est souvent très très belle ou très très peu attirante. Il n'y avait pas d'entre deux aux yeux de Julien. Certains personnes se distinguaient par leur sobriété et une élégance, travaillée, mais qui paraissait naturelle. D'autres se plantaient sévèrement dans des costumes mal taillés ou sous des maquillages lourdement appliqués. Certains couples semblaient même sous tension et sur le point de rompre tellement l'image de l'un et de l'autre n'était pas géré au goût d'un des partenaires du couple. Porter le chic, c'est une gestion à la fois personnelle et commune en couple.
Dans le concept de la soirée, il y avait un moment vers la fin du repas où les convives étaient invités, si il le souhaitaient, à monter sur scène afin de chanter une chanson de leur choix destinée aux nouveaux mariés. Un baby-boomer avait envie de revivre ses 20 ans et avait prit un méchant plaisir à torturer tout le monde en chantant That's Amore de Dean Martin. L'horreur sévissait particulièrement durement dans les ting-a-ling-a-ling, ting-a-ling-a-ling et les Tippy-tippy-tay, tippy-tippy-tay satisfaits du boomer-crooner. Les gens étaient déchirés entre le rire complice et le rire de pitié. Les plus âgés, sous l'influence de l'alcool et un brin fatigués, chantaient le refrain tout sourire, d'autres, plus jeunes, souriaient de politesse mais ne pouvaient s'empêcher de se pencher à l'oreille de leur partenaire afin d'y glisser une quelconque médisance ou se jouaient dans le visage avec leurs mains afin de masquer leur gêne. Les enfants du boomer sur scène voulaient pour leur part, mourir. Surtout quand il a été applaudi à la fin et a compris quelque chose qui n'avait jamais été souhaité: l'envie d'un rappel. Définitivement en feu, il s'était accordé tout juste quelques secondes d'applaudissements avant de revenir sur ses pas et de recommencer la torture que même le micro semblait vouloir fuir.
Julien, habilement placé près d'une porte menant dehors, en avait profité pour se glisser à l'extérieur à ce moment précis.
Si il fumait encore c'est exactement là qu'il aurait brûlé son tabac. Pas que la nicotine lui manquait mais le rituel, de s'accorder un moment à soi, seul avec sa tête, dans ce cas précis, seul avec une lune d'automne parfaite, le moment où on choisissait d'arrêter le temps, de le ralentir, lui manquait cruellement. Mais voilà, non seulement ne fumait-il plus mais en regardant vers sa droite se trouvait un peu plus loin l'une des deux femmes seules de la soirée. La plus mature des deux. Une très belle femme, tout ce qu'il y a de plus féminin. Dans la finesse des mouvements tout comme dans la tenue des cheveux, dans les lunettes qui se fondaient à des yeux intelligents et dans les jambes à faire frémir les plus prudes se trouvait la féminité à l'état brut. Elle était assise sur le coin d'un petit mur de pierre et se jouait dans les cheveux de la nuque, geste qui, à lui seul n'appartient dans la grâce qu'aux femmes. Elle semblait attendre quelqu'un. Il la remarqua, la trouva très belle. Comme si elle avait entendu ses pensées, elle se tourna vers lui et lui sourit.
"Vous n'étiez pas à l'église" lui dit-elle laissant poindre un accent insoupçonné de femme de France. Lui qui n'avait jamais aimé les accents français était soudainement étonnament séduit.
"Non, je...j'avais un empêchement...je ne pouvais qu'arriver pour le repas...Julien" dit-il pour se présenter. Il ne comprit pas son prénom à elle et refusa de lui redemander par timidité. Ce n'est qu'à ce moment qu'il remarqua qu'elle avait une cigarette dans l'autre main, ce que ses cuisses faisaient vite oublier dans les turn-offs.
"Vous êtes seul?" lui demanda-t-elle.
"Oui... vous aussi"
"Ah c'est que moi je suis un cas" dit-elle sans plus de détails. Toujours assise, elle lui laissa le temps de jouer à l'inquisiteur et lui sourit de ses grands yeux marrons clairs. Julien laissa toutefois planer un long silence. Voulait-il vraiment savoir? De la voir là, dans la lumière de la lune, sa peau bazanée dans le brume d'automne, mêlée à la fumée de cigarette, dans sa robe de gala donnait au moment une saveur érotique.
"Vous n'avez pas froid?" lui demanda-t-il enfin.
"La cigarette me réchauffe" dit-elle dans un murmure rappelant à Julien, étrangement, une vieille pub des années 80.
Ils se regardèrent longtemps. Elle pour qu'il lui offre peut-être quand même son veston, ce qui lui donnerait un avant-goût de son odeur à lui; lui tentant mal de chasser cette envie de lui demander de danser avec lui, savourant chaque seconde des ses yeux placés sur elle.
On entendait une musique de valse en sourdine derrière dans l'étable convertie en salle de mariage. On entendait aussi des pas dans la gravel. L'autre jeune fille qui était venue non accompagnée au mariage venait maintenant les rejoindre dans la brume de la nuit en campagne.
"Il fait froid" dit la fille, définitivement plus jeune, tout aussi jolie et désirable, qui avait elle, un accent du Québec dans une voix pleine de jeunesse. On la sentait fraichement sortie du CEGEP, on devinait le profil d'une jeune élève modèle. Le regard intelligent elle aussi. Abrité sous des lunettes également. Pourquoi ses deux femmes lui faisaient-ils tant d'effets ce soir-là? Parce qu'elles étaient seules? Parce qu'elles avaient des lunettes? Parce qu'il avait bu? Tout ça?
"Qui êtes vous?" demanda quelqu'un. L'attention de Julien était si éparpillé qu'il ne sut pas qui demanda.
"Qui êtes vous par rapport aux mariés?" demanda enfin la Française assise.
C'est l'autre fille qui répondit:
"Suzie Beaudry, je suis une cousine du marié, je travaille à l'observatoire de linguistique à Montréal"
"Vous êtes très belle"
La phrase échappa à Julien. Il s'en voulu. Il rougit. Suzie aussi d'ailleurs. Il ne vit pas la réaction de la française car il n'osait plus bouger, voulant reculer le film du temps et effacer ce moment.
Suzie était fameusement jolie, d'un charme élégant. Sa fine bouche, sa nuque dénudée par des cheveux remontés sur sa tête, probablement les fesses les plus attirantes du continent, Julien se trouvait bête d'avoir échappé une phrase mal bienvenue...ou pas?...Suzie brisa le moment de silence avec une phrase tout aussi mystérieuse.
"J'ai pas de chum" dit-elle puis rajouta afin d'être plus claire "En fait je suis célibataire". Cette précision la rendit encore plus belle parce qu'elle s'en trouvait gênée. L'intelligence n'est pas toujours remerciée et il avait soudainement envie de lui plaire. Si la Française savait très bien l'effet qu'elle faisait, Suzie avait un type de beauté qui ne réalise pas nécessairement l'effet produit sur les autres.
"Et vous jeune homme? qui êtes vous par rapport aux mariés?" demanda la Française derrière.
"Je suis un chevalier du passé" dit-il et tant qu'à avoir un pied dans l'étrier, il choisit d'aller jusqu'au bout. Il placa sa veste sur les épaules dénudées de la Française qui fût surprise et invita Suzie à valser dans la nuit. Ce que Suzie fît en sa compagnie, ravie et souriante. Incarnant un poème de George Orwell qu'elle peinait à traduire dans le cadre de son travail.
She looked at me, so pure, so sad,
The loveliest thing alive,
And in her lisping, virgin voice,
Stood out for twenty-five.
Un parfum impudique de prostitution traversa son esprit. Ce jeune homme était beau mais qui étaient ses deux partenaires nouveaux?
Sans jamais se quitter des yeux, lui verts, elle marrons couverts d'un champs de cils et tapis derrière de charmantes lunettes, ils dansaient dans la nuit froide.
Il la laissa soudainement afin d'offrir sa main à la française pour un tour de valse, invitation qu'elle suivit aussitôt.
"Vous êtes nu-pieds, vous allez prendre froid!" dit Suzie à la Française, si concentrée sur le regard verdoyant du prince charmant qu'elle ne releva pas la remarque. La Française était pleine d'assurance, bougeait dangereusement bien, et semblait tout à fait savoir ce qu'elle faisait. Elle semblait plus vieille que Julien de quelques années, ce qui n'enlevait absolument rien de son charme. Suzie restait tout près et, guidée par l'alcool, elle se joint à eux pour improviser une valse à trois.
C'était la danse la plus oblique mais aussi la plus magique.
De guingois mais de bonne foi.
Julien voudrait un cas d'observation de la langue, celle de Suzie.
Un cas peut-être aussi, un cas français.
Seul la lune saurait.
Seul la brume tairait.
Derrière on entendait le deuxième rappel de That's Amore.
ting-a-ling-a-ling, tippy-tippy-tay...
dimanche 27 novembre 2011
L'Ennemi du Miroir
"But I talk in the mirror
To the stranger that appears
Our conversations are circles
Always one sided
Nothing is clear"
-Conor Oberst dans Haligh, Haligh, a Lie, Haligh
Stephen Harper, encore, ce gigon. À la tête des troupes ennemies.
Car il est là le mot clé: ennemi.
Le parti Conservateur s'en sont inventé tout plein dans notre pays serein. Quand il a pris le pouvoir, il l'a fait comme l'ont fait les Bruins de Boston au hockey. Avec une amertume bâtie sur des années de défaites. Une approche de loser qui n'a pas gagné souvent. Avec non seulement une envie de victoire pour prendre le pouvoir mais aussi avec une haine soutenue de l'adversaire. Avec une hargne qui en ont fait de parfaits salauds, d'horribles rats, et qui on en quelque sorte détruit leur sport par leur pratique sale et ignoble.
Depuis que l'Ontario et le Québec ont rendus les conservateurs majoritaires, ils se sont appliqués à nous montrer pourquoi ces gens sont d'une autre planète et que pourquoi, jamais, jamaisjamaisjamaisjamaisjamaisJAMAIS, le Québec ne pourra les remettre au pouvoir. Du moins pas avec cet alignement de goons sans talents.
Ils ont nommé rapidement de nouveaux sénateurs tout à fait identifiés aux conservateurs. Ils ont aussi nommé au moins à deux reprises des gens à des postes clés de représensation internationale, des gens parfaitement unilingue...Comme quoi le Canada ne serait qu'anglophone...Si on compte si peu, ne voilà-t-il pas une xième raison d'exister sans eux nous aussi?
Les conservateurs, afin de limiter les débats et de contrôler davantage la chambre, ont obligé une maigre 15 secondes de débat par page pour son projet de loi d'éxécution du budget. Un budget de 642 pages.
Le projet de la loi C-32 est une autre preuve que ses gens sont aussi des ignares. Des Claude Poirier de la modernité.
La loi en question projette d'acorder le droit à quiconque de copier les cd des artistes vivant de la musique moyennant une redevance versée à ceux-ci... sur l'achat de cd vierge...
Je ne sais pas pour vous mais personellement je n'ai pas acheté de cd vierge depuis au moins 10 ans...
Cette loi c'est un peu comme si on disait, o.k. tu peux enregistrer le show télé et on redonnera une redevance sur la vente de cassette VHS vierge aux gens qui font le show.
Les temps ont changé, faudrait aviser les créationistes. On achète de moins en moins de CD et de plus en plus de fichiers Mp3 (ou autre). Les revenus des ayants droit sur les CD ont chuté de 60 % depuis trois ans. On ne copie plus la musique sur des CD vierges mais plutôt directement sur le lecteur numérique (le Ipod). Harper et ses dinosaures nous confirment qu'ils ne comprennent rien au processus.
Les ambiguïtés qui rendraient l'application de la loi extrêmement complexe sont nombreuses et je vous épargne les détails mais elles prouvent aussi que ses gens ne comprennent pas la bête à laquelle ils s'attaquent.
Car ils attaquent.
Le projet de loi C-32 est source d'insécurité juridique, d'inefficacité dans la réalisation de l'objectif de protection des droits d'auteur, il favorise la judiciarisation et la dévalorisation du processus de gestion collective des droits d'auteur, il est douteux sur le plan du respect des engagements internationaux du Canada, notamment de la Convention de Berne, et constitue un ensemble d'amendements à la pièce sans vision globale.
Ce ne sont pas des artistes qui le disent, ni même moi. C'est le Barreau du Québec, dans un avis très défavorable au projet de loi, envoyé aux ministres Tony Clement et James Moore en octobre 2010.
Les Crétinsvateurs de Harper tentent de faire passer les artistes pour des enfants gâtés-pourris alors qu'au fond il ne font que lutter pour leur survie. Le crétin en chef a même menti comme un pédophile pris sur le fait en disant que les artistes réclament une taxe sur les Ipods.
Non.
'N'ont jamais demandé ça.
Ils ont demandé une redevance. Si t'es trop niaiseux pour comprendre demande à ton père de t'expliquer, brochet.
Les conservateurs ont aussi refuser la publication des coûts véritables pour les avions de chasse furtifs F-35 (Stephen s'en va-t-en guerre) et de leur programme de lutte contre la criminalité. Ce dernier programme est une ignominie.
Dans la paranoia conservatrice, on a inventé de nouveaux criminels. Les gestes qui "peuvent" avoir des conséquences dangereuses seront maintenant considérés, même lorsque non voulus, comme un "crime violent". On réinvente alors aussi un nouveau vocabulaire.
La criminalité baisse depuis 40 ans, y compris la criminalité violente. Il y avait deux fois plus d'homicides à Montréal il y a 40 ans qu'aujourd'hui. C'est quoi donc 40 ans? C'est 1971. C'est depuis que je suis né. C'était hier. Aux États-Unis, je l'ai dit et le répète, les prisons sont en faillitte à cause de cette même loi plus dure envers des criminels qui ne sont pas imaginaires là-bas mais qui le sont complètement ici. Les provinces hurlent qu'ils n'ont pas l'argent pour garder ses gens en dedans. N'oubliez pas, Guy Cloutier est un homme libre depuis longtemps. Les conservateurs font la sourde oreille.
Les conservateurs, en plus d'avoir fortement réduit leurs points de presse avec les journalistes (d'autres "ennemis" pour eux) ont tenu 75% de leur réunion sur les comptes publics, je répète PUBLICS, à huis clos.
Ils veulent non seulement éliminer le régistre des armes à feu, mais veulent aussi détruire toutes les informations, tout le travail déjà brossé, dont les données sont maintenant jugées érronées. PEU IMPORTE, si les provinces récolte déjà une bonne partie des infos, ils feront le ménage eux-même, ce sera déjà ça de gagné non? Et l'élimination du registre des armes à feu ne répond à rien, tout comme le projet de loi sur les jeunes contrevenants. C'est une dimension parrallèle qui défie la santé mentale des gens en place. Une pathologie paranoiaque qui relève de la stratégie de mettre touts ses matamores sur la patinoire alors que le match est gagné et qu'il reste une minute à jouer.
Et je ne parlera même pas de Kyoto, des sables bitumineux, de la vision archaique des femmes d'Harper, de son attitude face à l'homosexualité, de cette envie de ramener la reine dans nos chaumières, sur l'avortement, de l'idée de changer le "trop gentil" castor pour le plus vilain "ours polaire" comme effigie national...
Stephen a un très petit pénis.
Soyons clairs:
Ces porcs ne nous représentent en RIEN.
Nous, le Canada Équilibré d'Amérique.
Et les ennemis qu'il se sont inventés nous plongeront peut-être dans une guerre un jour que personne, PERSONNE, n'aura souhaité sauf ces morpions, satisfaits d'eux-mêmes quand ils se regardent dans le miroir le matin.
Les instances interanationales ont de plus en plus de raisons de mépriser leur attitude guerrière.
L'ennemi, il est dans leur miroir le matin, pas ailleurs.
En tout cas dans l'Est on se sent orphelins de représentation internationale.
Parce que dans le miroir, il n'y a pas ce visage de religieux, chasseur de fantômes, chasseur de sorcière, iventeur d'ennemis imaginaires.
Leurs fiertés sont ma honte.
Il y a encore une envie de progrès au pays.
Étrangement absente chez ses gens.
To the stranger that appears
Our conversations are circles
Always one sided
Nothing is clear"
-Conor Oberst dans Haligh, Haligh, a Lie, Haligh
Stephen Harper, encore, ce gigon. À la tête des troupes ennemies.
Car il est là le mot clé: ennemi.
Le parti Conservateur s'en sont inventé tout plein dans notre pays serein. Quand il a pris le pouvoir, il l'a fait comme l'ont fait les Bruins de Boston au hockey. Avec une amertume bâtie sur des années de défaites. Une approche de loser qui n'a pas gagné souvent. Avec non seulement une envie de victoire pour prendre le pouvoir mais aussi avec une haine soutenue de l'adversaire. Avec une hargne qui en ont fait de parfaits salauds, d'horribles rats, et qui on en quelque sorte détruit leur sport par leur pratique sale et ignoble.
Depuis que l'Ontario et le Québec ont rendus les conservateurs majoritaires, ils se sont appliqués à nous montrer pourquoi ces gens sont d'une autre planète et que pourquoi, jamais, jamaisjamaisjamaisjamaisjamaisJAMAIS, le Québec ne pourra les remettre au pouvoir. Du moins pas avec cet alignement de goons sans talents.
Ils ont nommé rapidement de nouveaux sénateurs tout à fait identifiés aux conservateurs. Ils ont aussi nommé au moins à deux reprises des gens à des postes clés de représensation internationale, des gens parfaitement unilingue...Comme quoi le Canada ne serait qu'anglophone...Si on compte si peu, ne voilà-t-il pas une xième raison d'exister sans eux nous aussi?
Les conservateurs, afin de limiter les débats et de contrôler davantage la chambre, ont obligé une maigre 15 secondes de débat par page pour son projet de loi d'éxécution du budget. Un budget de 642 pages.
Le projet de la loi C-32 est une autre preuve que ses gens sont aussi des ignares. Des Claude Poirier de la modernité.
La loi en question projette d'acorder le droit à quiconque de copier les cd des artistes vivant de la musique moyennant une redevance versée à ceux-ci... sur l'achat de cd vierge...
Je ne sais pas pour vous mais personellement je n'ai pas acheté de cd vierge depuis au moins 10 ans...
Cette loi c'est un peu comme si on disait, o.k. tu peux enregistrer le show télé et on redonnera une redevance sur la vente de cassette VHS vierge aux gens qui font le show.
Les temps ont changé, faudrait aviser les créationistes. On achète de moins en moins de CD et de plus en plus de fichiers Mp3 (ou autre). Les revenus des ayants droit sur les CD ont chuté de 60 % depuis trois ans. On ne copie plus la musique sur des CD vierges mais plutôt directement sur le lecteur numérique (le Ipod). Harper et ses dinosaures nous confirment qu'ils ne comprennent rien au processus.
Les ambiguïtés qui rendraient l'application de la loi extrêmement complexe sont nombreuses et je vous épargne les détails mais elles prouvent aussi que ses gens ne comprennent pas la bête à laquelle ils s'attaquent.
Car ils attaquent.
Le projet de loi C-32 est source d'insécurité juridique, d'inefficacité dans la réalisation de l'objectif de protection des droits d'auteur, il favorise la judiciarisation et la dévalorisation du processus de gestion collective des droits d'auteur, il est douteux sur le plan du respect des engagements internationaux du Canada, notamment de la Convention de Berne, et constitue un ensemble d'amendements à la pièce sans vision globale.
Ce ne sont pas des artistes qui le disent, ni même moi. C'est le Barreau du Québec, dans un avis très défavorable au projet de loi, envoyé aux ministres Tony Clement et James Moore en octobre 2010.
Les Crétinsvateurs de Harper tentent de faire passer les artistes pour des enfants gâtés-pourris alors qu'au fond il ne font que lutter pour leur survie. Le crétin en chef a même menti comme un pédophile pris sur le fait en disant que les artistes réclament une taxe sur les Ipods.
Non.
'N'ont jamais demandé ça.
Ils ont demandé une redevance. Si t'es trop niaiseux pour comprendre demande à ton père de t'expliquer, brochet.
Les conservateurs ont aussi refuser la publication des coûts véritables pour les avions de chasse furtifs F-35 (Stephen s'en va-t-en guerre) et de leur programme de lutte contre la criminalité. Ce dernier programme est une ignominie.
Dans la paranoia conservatrice, on a inventé de nouveaux criminels. Les gestes qui "peuvent" avoir des conséquences dangereuses seront maintenant considérés, même lorsque non voulus, comme un "crime violent". On réinvente alors aussi un nouveau vocabulaire.
La criminalité baisse depuis 40 ans, y compris la criminalité violente. Il y avait deux fois plus d'homicides à Montréal il y a 40 ans qu'aujourd'hui. C'est quoi donc 40 ans? C'est 1971. C'est depuis que je suis né. C'était hier. Aux États-Unis, je l'ai dit et le répète, les prisons sont en faillitte à cause de cette même loi plus dure envers des criminels qui ne sont pas imaginaires là-bas mais qui le sont complètement ici. Les provinces hurlent qu'ils n'ont pas l'argent pour garder ses gens en dedans. N'oubliez pas, Guy Cloutier est un homme libre depuis longtemps. Les conservateurs font la sourde oreille.
Les conservateurs, en plus d'avoir fortement réduit leurs points de presse avec les journalistes (d'autres "ennemis" pour eux) ont tenu 75% de leur réunion sur les comptes publics, je répète PUBLICS, à huis clos.
Ils veulent non seulement éliminer le régistre des armes à feu, mais veulent aussi détruire toutes les informations, tout le travail déjà brossé, dont les données sont maintenant jugées érronées. PEU IMPORTE, si les provinces récolte déjà une bonne partie des infos, ils feront le ménage eux-même, ce sera déjà ça de gagné non? Et l'élimination du registre des armes à feu ne répond à rien, tout comme le projet de loi sur les jeunes contrevenants. C'est une dimension parrallèle qui défie la santé mentale des gens en place. Une pathologie paranoiaque qui relève de la stratégie de mettre touts ses matamores sur la patinoire alors que le match est gagné et qu'il reste une minute à jouer.
Et je ne parlera même pas de Kyoto, des sables bitumineux, de la vision archaique des femmes d'Harper, de son attitude face à l'homosexualité, de cette envie de ramener la reine dans nos chaumières, sur l'avortement, de l'idée de changer le "trop gentil" castor pour le plus vilain "ours polaire" comme effigie national...
Stephen a un très petit pénis.
Soyons clairs:
Ces porcs ne nous représentent en RIEN.
Nous, le Canada Équilibré d'Amérique.
Et les ennemis qu'il se sont inventés nous plongeront peut-être dans une guerre un jour que personne, PERSONNE, n'aura souhaité sauf ces morpions, satisfaits d'eux-mêmes quand ils se regardent dans le miroir le matin.
Les instances interanationales ont de plus en plus de raisons de mépriser leur attitude guerrière.
L'ennemi, il est dans leur miroir le matin, pas ailleurs.
En tout cas dans l'Est on se sent orphelins de représentation internationale.
Parce que dans le miroir, il n'y a pas ce visage de religieux, chasseur de fantômes, chasseur de sorcière, iventeur d'ennemis imaginaires.
Leurs fiertés sont ma honte.
Il y a encore une envie de progrès au pays.
Étrangement absente chez ses gens.
samedi 26 novembre 2011
La Peste Orange Brune
"Si vous ne quittez pas le parc, des chefs de grandes entreprises vous offriront des emplois, je répète, ils-vous-offriront-des-emplois!"
C'est Pierre Brassard qui criait cette phrase hilarante dans un porte-voix, caricature diffusée sur les ondes radios le week-end dernier. Dans le cynisme, il y avait l'idée que les gens qui campaient au centre-ville étaient tous des gens sans-emplois. Peut-être était-ce le cas pour certains. Si la grande majorité passait ses journées sur place, c'est qu'il n'y avait pas d'employeur qui les attendait ailleurs.
Tel que je l'avais suggéré à Mauvaise Moumoute Labeaume, le temps (lire la météo) aura raison d'eux. Il a fait des froids sybériens cette semaine. Des froids endurables pour celui qui abrite une maison, mais pour celui qui vit, respire et couche dedans, c'est un froid digne de la Russie de Limonov. Ce froid entre dans les os et il pique sans arrêt la moëlle. Paralyse les gens. Il force les gens à vivre fermés sur eux-même. Les bras croisés qui tentent de réchauffer le upper-body.
(...)
"...fermés sur eux-même..."
Dans toute micro-société, il y a danger que les regards ne s'arrêttent pas plus loin que celui du troupeau. Ça avait commencé dans le bonheur le mouvement des indignés. On avait vraiment des gens de tous les milieux, de toutes les générations, de toutes les classes sociales. Mais ça n'a pas duré longtemps. Ça ne pouvait pas durer longtemps. Aucune organisation ne fonctionne sans structure, aussi noble soit-elle. Et la structure se bâtissait comme un oiseau fait son nid, brindille par brindille, à la dure, en groupe. Les leaders se sont imposés, d'autres ont choisit de quitter, jugeant que les leaders faisaient fausse route. D'autres se sont rajoutés, trouvant qu'au contraire les idées des leaders leur étaient sympathiques. Ça commençait à ressembler à une petite démocracie. Pour les ittinérants c'était même devenu la paradis. Un paradis tronqué car, ils sont considérés comme "indésirables" et certains ne se prévalent plus des soins psychiatriques et aux médicaments auquels ils avaient droit. On veut chasser les gens mentalement fragiles....mais qui portent les diagnostics?...Il y a des infirmiers et des travailleurs sociaux qui font du beau travail sur place. Mais de toute évidence, y a de la grenade dégoupillée sur le champs de bataille. Et n'est-ce pas un peu ironique de voir des gens se disent "discriminés", discriminer eux-mêmes?... C'est quoi le % des ses pauvres indésirables dans le 99%?
Ça ressemble à Lost. Dans la série télé, de parfaits inconnus survivent à un accident d'avion et doivent se composer des méthodes de survie sur une île. Bien souvent c'est la foire entre les individus où chacun tire sur ce qu'il considère sa part de la couverture. Y a du tiraillement, des morts, de l'anarchie.
Les indignés ont eu tout ça. L'île pour les indignés était idéologique. Il fallait parler du même sable afin de pouvoir le mettre dans l'engrenage du dit 1%. Mais voilà, cette semaine, on a senti la chute, vu les indices de ratés.
Un leader qui scande un phrase comme "Nous ne consommerons pas de drogues!" et le troupeau qui répète la phrase me fait plus penser à un groupe d'intoxiqués qui tentent de s'en sortir plutôt qu'à un groupe sérieusement en guerre contre le capitalisme. Excédés par les problèmes d'itinérance et de toxicomanie, des occupants de la première heure ont annoncé qu'ils partaient, de plein gré, estimant perdre leur temps à gérer des crises quotidiennes. J'ai l'impression que le confort de leur chez-soi sera tout aussi apprécié parce que ces froids matins récemment, nous on les endure une minute, une minute et demie à la fois, le temps de se rendre à la voiture mais eux...ils trempent dedans en tout temps.
L'indignation aura eu une date de préremption. Mais que voulaient ces gens précisément? Ça n'aura jamais été clair. Une jeune fille disait jeudi matin "venez nous soutenir pour tout ce que l'on a fait depuis 6 semaines..." Qu'avez vous fait au juste?
En Russie, dans le Parti National-Bolchévique, le PNB, on qualifie les opportunistes sans idéologie claire "la peste orange brune". Étais-ce que nous avions sous les yeux? Une sauce à poutine?
Si vous demandez aux différents maires aux prises avec ses campeurs improvisés, la réponse elle, est claire.
Oui, il s'agit d'une peste.
Si ça peut les consoler, la peste aujourd'hui, se soigne.
Maintenant quoi?
Où?
Comment?
"nous sommes le 99%?"
Qui sommes nous?
La marmite bouille ou est-elle rangée sous le comptoir?
C'est Pierre Brassard qui criait cette phrase hilarante dans un porte-voix, caricature diffusée sur les ondes radios le week-end dernier. Dans le cynisme, il y avait l'idée que les gens qui campaient au centre-ville étaient tous des gens sans-emplois. Peut-être était-ce le cas pour certains. Si la grande majorité passait ses journées sur place, c'est qu'il n'y avait pas d'employeur qui les attendait ailleurs.
Tel que je l'avais suggéré à Mauvaise Moumoute Labeaume, le temps (lire la météo) aura raison d'eux. Il a fait des froids sybériens cette semaine. Des froids endurables pour celui qui abrite une maison, mais pour celui qui vit, respire et couche dedans, c'est un froid digne de la Russie de Limonov. Ce froid entre dans les os et il pique sans arrêt la moëlle. Paralyse les gens. Il force les gens à vivre fermés sur eux-même. Les bras croisés qui tentent de réchauffer le upper-body.
(...)
"...fermés sur eux-même..."
Dans toute micro-société, il y a danger que les regards ne s'arrêttent pas plus loin que celui du troupeau. Ça avait commencé dans le bonheur le mouvement des indignés. On avait vraiment des gens de tous les milieux, de toutes les générations, de toutes les classes sociales. Mais ça n'a pas duré longtemps. Ça ne pouvait pas durer longtemps. Aucune organisation ne fonctionne sans structure, aussi noble soit-elle. Et la structure se bâtissait comme un oiseau fait son nid, brindille par brindille, à la dure, en groupe. Les leaders se sont imposés, d'autres ont choisit de quitter, jugeant que les leaders faisaient fausse route. D'autres se sont rajoutés, trouvant qu'au contraire les idées des leaders leur étaient sympathiques. Ça commençait à ressembler à une petite démocracie. Pour les ittinérants c'était même devenu la paradis. Un paradis tronqué car, ils sont considérés comme "indésirables" et certains ne se prévalent plus des soins psychiatriques et aux médicaments auquels ils avaient droit. On veut chasser les gens mentalement fragiles....mais qui portent les diagnostics?...Il y a des infirmiers et des travailleurs sociaux qui font du beau travail sur place. Mais de toute évidence, y a de la grenade dégoupillée sur le champs de bataille. Et n'est-ce pas un peu ironique de voir des gens se disent "discriminés", discriminer eux-mêmes?... C'est quoi le % des ses pauvres indésirables dans le 99%?
Ça ressemble à Lost. Dans la série télé, de parfaits inconnus survivent à un accident d'avion et doivent se composer des méthodes de survie sur une île. Bien souvent c'est la foire entre les individus où chacun tire sur ce qu'il considère sa part de la couverture. Y a du tiraillement, des morts, de l'anarchie.
Les indignés ont eu tout ça. L'île pour les indignés était idéologique. Il fallait parler du même sable afin de pouvoir le mettre dans l'engrenage du dit 1%. Mais voilà, cette semaine, on a senti la chute, vu les indices de ratés.
Un leader qui scande un phrase comme "Nous ne consommerons pas de drogues!" et le troupeau qui répète la phrase me fait plus penser à un groupe d'intoxiqués qui tentent de s'en sortir plutôt qu'à un groupe sérieusement en guerre contre le capitalisme. Excédés par les problèmes d'itinérance et de toxicomanie, des occupants de la première heure ont annoncé qu'ils partaient, de plein gré, estimant perdre leur temps à gérer des crises quotidiennes. J'ai l'impression que le confort de leur chez-soi sera tout aussi apprécié parce que ces froids matins récemment, nous on les endure une minute, une minute et demie à la fois, le temps de se rendre à la voiture mais eux...ils trempent dedans en tout temps.
L'indignation aura eu une date de préremption. Mais que voulaient ces gens précisément? Ça n'aura jamais été clair. Une jeune fille disait jeudi matin "venez nous soutenir pour tout ce que l'on a fait depuis 6 semaines..." Qu'avez vous fait au juste?
En Russie, dans le Parti National-Bolchévique, le PNB, on qualifie les opportunistes sans idéologie claire "la peste orange brune". Étais-ce que nous avions sous les yeux? Une sauce à poutine?
Si vous demandez aux différents maires aux prises avec ses campeurs improvisés, la réponse elle, est claire.
Oui, il s'agit d'une peste.
Si ça peut les consoler, la peste aujourd'hui, se soigne.
Maintenant quoi?
Où?
Comment?
"nous sommes le 99%?"
Qui sommes nous?
La marmite bouille ou est-elle rangée sous le comptoir?
vendredi 25 novembre 2011
Vie et Mort d'un Vampire
Il fait noir beaucoup plus tôt qu'à l'habitude.
En tant que vampire, ça me plait tout ça.
Ce qui de désole toutefois c'est ma situation. Je suis en fait tout à fait cuit. Ma carrière est terminée.
Aupravant, j'étais ce qu'il y avait de mieux sur le marché. Mort-vivant de toute première classe, j'avais le talent de pouvoir me mimétiser de jour en un homme normal mais dès que la nuit tombait, de me nourrir de sang humain suffisament afin de me refaire des forces, pour les jours à suivre.
J'ai 7629 ans.
Pendant des années, la vie était facile. Avant l'apparition des journaux et de la télévision, je dirais même que c'était le paradis. Il y avait toute sortes de manières de se procurer du sang un peu partout dans l'anonymat et sans jamais se faire remarquer.
Quand on a pu commencer à documenter notre talent, ce fût plus compliqué mais pas invivable. Au moins, certains pouvaient commencer à nous accepter en découvrant notre réalité. Bon il y a eu toutes sortes d'éxagérations, sur nos manière et notre apparence entre autres. On ne tue pas si souvent. Nous ne sommes pas si safres. On s'abreuve comme vous prenez de l'eau. C'est vrai que quand on a très soif, ça peut coûter une vie mais bon, on est raisonnables aussi. On tue aussi souvent que vous êtes saoûls.Vous aimez de généreuses portions? ben nous on aime notre sang en grande quantité aussi quelques fois. De là notre besoin de vous faire peur un peu avant, pour la montée d'adrénaline qui donne une sublime texture à votre sang.
Certains nous on dépeints comme des monstres. Désolé de vous déçevoir, prendre du sang à même le cou des Hommes avec nos dents est beaucoup trop pour votre imagination et le monstre, il est créé de toute pièce mentalement dans vos têtes. La seule variation physique qui nous distingue, est que nos canines ont tendances à s'allonger quand la nuit approche et oui, la lumière nous fatigue davantage que la nuit. Alors toutes ses faces de demis-félins que vous nous prêtez, s'il-vous-plait, trouvez autre chose. Les oreilles surtout l'arcade soucilière, le nez des fois, ils restent les mêmes. Notre pupille est la même que la vôtre après une nuit d'amour. Vous l'avez deviné tous vos scénarios, vos compte-rendus fictifs, mettent en métaphore des jeunes filles que l'on "dépucelle" en quelque sorte. Je vous écris tous ses secrets pour documentation future. Pour éviter que vous nous fassiez pousser encore des cornes dans vos niaiseries télévisuelles.
Quand les cliniques de sang ont commencé à exister, ce fût la panacée pour nous. C'est encore très fiable et utile. Pourquoi pensez-vous qu'ils ont TOUJOURS besoin de donneurs de sang? Il ne se vanteront jamais d'avoir perdu leur matériel durant la nuit. Toutefois l'arrivée et la découverte du SIDA a beaucoup ralenti nos ardeurs. Mourir c'est nécéssaire pour être un mort-vivant, mais mourir c'est franchement pas cool. On ne choisit pas ni le lieu, ni le moment, ni le comment on va réapparaître parmi les vivants. Ça écoeure. Chaque fois on s'inquiète de savoir si ce passage sur terre est notre dernier.
La dernière fois que ça m'est arrivé, j'étais boucher à Sligo en Irlande en 1985. Le SIDA n'était pas encore tellement connu et j'ai été affaibli par la maladie sans m'en rendre compte. Un jour, de jour: une connerie. En me rendant chercher des produits pour mon commerce, (J'étais boucher rappellez-vous), mon rendez-vous chez un fournisseur a coincidé avec une livraison d'ail et avec la visite d'un curé qui avait toute une série de croix catholiques sur lui-même. J'ai pratiquement fondu sur place. C'était horrible, mes restes ont été trouvés dans les poubelles de la ruelle. Mon cas est classé parmi les "meurtres" non élucidés.
J'ai été dans les limbes pendant dix ans. Je suis réapparu sur la côte Ouest des États-Unis à Los Angeles. En me faufilant comme clochard au centre-ville, j'ai pu me faire passer pour un angelenos, c'est-à-dire un homme d'origine espagnole en sol étatsunien qui ne maitrise pas bien la langue. Réapprendre la langue de l'endroit où on revient parmi les vivants peut vous sembler un jeu d'enfant mais croyez-moi c'est toute une corvée. Ne vous demandez jamais pourquoi certains clochards ou certains "patients" d'instituts psychiatriques sont de si faibles communicateurs: ils apprenent. On redécouvre nos traits aussi. Parmis les limbes, on change légèrement. Et après 7613 ans, j'étais devenu beau. Nous sommes toujours légèrement plus raffiné que la moyenne des Hommes mais cette fois, j'étais définitivement devenu beau. Zavez remarqué y a jamais de petits gros boutonneux chez les vampires?
Dans la ville des anges je n'ai pas eu beaucoup de difficultés à entrer dans l'univers du cinéma. Et devinez quoi? c'est presque le monde du cinéma qui m'a tendu la main.
Un an avant que je ne réapparaisse sur terre, un film avait légèrement créé une nouvelle tendance. Depuis, c'est la folie. Je me suis facilement glissé sur les plateaux de tournages. J'ai vécu dans la série True Blood avec un bonheur absolu. La simple perspective de pouvoir goûter à Sookie (which I DID!) m'a gardé allumé pendant 4 ans. Je devine qu'après un temps, on est récompensé par les Dieux. J'en ai consommé du sang de figurants! Anna Paquin? son sang est un véritable délice! De quoi vivre 6 semaines sans y retourner. Et les fans de True Blood! Wow! Jamais consommé autant! Les femmes goûtent franchement meilleur.
Mais là où ça se complique, c'est que je n'arrive maintenant plus à vivre parmi les mortels. Je n'apparais que sur écran. Ciné, télé, ordi, mais pas ailleurs. Je suis officiellement prisonnier cathodique. On m'a transféré pendant un temps dans Vampire Diaries et ce fût la catastrophe. Je les entends de leur salon, vous savez.
"Quel vampire incongru" dit-on
"Incongru? J'aime mieux être un vampire incongru qu'un simple con dru" je leur hurle de l'écran. On me coupe alors au montage. Et même si j'avais contact d'avec les vivants, vous avez vu ce public? ce sont tous des enfants! Je ne veux pas goûter de l'enfant!
Je ne fais aucun sens. Un peu comme chez les vivants, j'ai eu comme un petit high avant le départ final (avec True Blood) mais là les Dieux ont choisis de me punir pour vrai.
Je suis désormais prisonnier de Twilight. Une vraie merde. Ils mélangent des loups-garous avec des gens comme nous avec des histoires de jeunes filles passives en amour avec l'amour arrrrrrrrrrgh!. J'ai fait le tour du casting et oui, ils goûtent tous très bon. Mais je ne prend plus mon pied.
Pour vrai.
C'est terminé.
Ça sent la fin.
Bientôt je retournerai dans les limbes.
Le public est devenu franchement trop jeune et moi franchement trop vieux. Le ravin est immense.
Je dois tirer ma révérence.
7629 ans c'était quand même bon.
Et moi qui était si bien...
Peut-être est-il simplement temps de mourir pour renaître à nouveau ailleurs.
Ou mieux, je vais aller en Lybie, en Syrie, en Égypte, à Gaza, là où le sang est facilement accessible dans les rues.
Ouais...c'est une vie de vampire arabe qui m'attends peut-être.
Mais pas une vie de vampire pour jeune nymphette.
En tant que vampire, ça me plait tout ça.
Ce qui de désole toutefois c'est ma situation. Je suis en fait tout à fait cuit. Ma carrière est terminée.
Aupravant, j'étais ce qu'il y avait de mieux sur le marché. Mort-vivant de toute première classe, j'avais le talent de pouvoir me mimétiser de jour en un homme normal mais dès que la nuit tombait, de me nourrir de sang humain suffisament afin de me refaire des forces, pour les jours à suivre.
J'ai 7629 ans.
Pendant des années, la vie était facile. Avant l'apparition des journaux et de la télévision, je dirais même que c'était le paradis. Il y avait toute sortes de manières de se procurer du sang un peu partout dans l'anonymat et sans jamais se faire remarquer.
Quand on a pu commencer à documenter notre talent, ce fût plus compliqué mais pas invivable. Au moins, certains pouvaient commencer à nous accepter en découvrant notre réalité. Bon il y a eu toutes sortes d'éxagérations, sur nos manière et notre apparence entre autres. On ne tue pas si souvent. Nous ne sommes pas si safres. On s'abreuve comme vous prenez de l'eau. C'est vrai que quand on a très soif, ça peut coûter une vie mais bon, on est raisonnables aussi. On tue aussi souvent que vous êtes saoûls.Vous aimez de généreuses portions? ben nous on aime notre sang en grande quantité aussi quelques fois. De là notre besoin de vous faire peur un peu avant, pour la montée d'adrénaline qui donne une sublime texture à votre sang.
Certains nous on dépeints comme des monstres. Désolé de vous déçevoir, prendre du sang à même le cou des Hommes avec nos dents est beaucoup trop pour votre imagination et le monstre, il est créé de toute pièce mentalement dans vos têtes. La seule variation physique qui nous distingue, est que nos canines ont tendances à s'allonger quand la nuit approche et oui, la lumière nous fatigue davantage que la nuit. Alors toutes ses faces de demis-félins que vous nous prêtez, s'il-vous-plait, trouvez autre chose. Les oreilles surtout l'arcade soucilière, le nez des fois, ils restent les mêmes. Notre pupille est la même que la vôtre après une nuit d'amour. Vous l'avez deviné tous vos scénarios, vos compte-rendus fictifs, mettent en métaphore des jeunes filles que l'on "dépucelle" en quelque sorte. Je vous écris tous ses secrets pour documentation future. Pour éviter que vous nous fassiez pousser encore des cornes dans vos niaiseries télévisuelles.
Quand les cliniques de sang ont commencé à exister, ce fût la panacée pour nous. C'est encore très fiable et utile. Pourquoi pensez-vous qu'ils ont TOUJOURS besoin de donneurs de sang? Il ne se vanteront jamais d'avoir perdu leur matériel durant la nuit. Toutefois l'arrivée et la découverte du SIDA a beaucoup ralenti nos ardeurs. Mourir c'est nécéssaire pour être un mort-vivant, mais mourir c'est franchement pas cool. On ne choisit pas ni le lieu, ni le moment, ni le comment on va réapparaître parmi les vivants. Ça écoeure. Chaque fois on s'inquiète de savoir si ce passage sur terre est notre dernier.
La dernière fois que ça m'est arrivé, j'étais boucher à Sligo en Irlande en 1985. Le SIDA n'était pas encore tellement connu et j'ai été affaibli par la maladie sans m'en rendre compte. Un jour, de jour: une connerie. En me rendant chercher des produits pour mon commerce, (J'étais boucher rappellez-vous), mon rendez-vous chez un fournisseur a coincidé avec une livraison d'ail et avec la visite d'un curé qui avait toute une série de croix catholiques sur lui-même. J'ai pratiquement fondu sur place. C'était horrible, mes restes ont été trouvés dans les poubelles de la ruelle. Mon cas est classé parmi les "meurtres" non élucidés.
J'ai été dans les limbes pendant dix ans. Je suis réapparu sur la côte Ouest des États-Unis à Los Angeles. En me faufilant comme clochard au centre-ville, j'ai pu me faire passer pour un angelenos, c'est-à-dire un homme d'origine espagnole en sol étatsunien qui ne maitrise pas bien la langue. Réapprendre la langue de l'endroit où on revient parmi les vivants peut vous sembler un jeu d'enfant mais croyez-moi c'est toute une corvée. Ne vous demandez jamais pourquoi certains clochards ou certains "patients" d'instituts psychiatriques sont de si faibles communicateurs: ils apprenent. On redécouvre nos traits aussi. Parmis les limbes, on change légèrement. Et après 7613 ans, j'étais devenu beau. Nous sommes toujours légèrement plus raffiné que la moyenne des Hommes mais cette fois, j'étais définitivement devenu beau. Zavez remarqué y a jamais de petits gros boutonneux chez les vampires?
Dans la ville des anges je n'ai pas eu beaucoup de difficultés à entrer dans l'univers du cinéma. Et devinez quoi? c'est presque le monde du cinéma qui m'a tendu la main.
Un an avant que je ne réapparaisse sur terre, un film avait légèrement créé une nouvelle tendance. Depuis, c'est la folie. Je me suis facilement glissé sur les plateaux de tournages. J'ai vécu dans la série True Blood avec un bonheur absolu. La simple perspective de pouvoir goûter à Sookie (which I DID!) m'a gardé allumé pendant 4 ans. Je devine qu'après un temps, on est récompensé par les Dieux. J'en ai consommé du sang de figurants! Anna Paquin? son sang est un véritable délice! De quoi vivre 6 semaines sans y retourner. Et les fans de True Blood! Wow! Jamais consommé autant! Les femmes goûtent franchement meilleur.
Mais là où ça se complique, c'est que je n'arrive maintenant plus à vivre parmi les mortels. Je n'apparais que sur écran. Ciné, télé, ordi, mais pas ailleurs. Je suis officiellement prisonnier cathodique. On m'a transféré pendant un temps dans Vampire Diaries et ce fût la catastrophe. Je les entends de leur salon, vous savez.
"Quel vampire incongru" dit-on
"Incongru? J'aime mieux être un vampire incongru qu'un simple con dru" je leur hurle de l'écran. On me coupe alors au montage. Et même si j'avais contact d'avec les vivants, vous avez vu ce public? ce sont tous des enfants! Je ne veux pas goûter de l'enfant!
Je ne fais aucun sens. Un peu comme chez les vivants, j'ai eu comme un petit high avant le départ final (avec True Blood) mais là les Dieux ont choisis de me punir pour vrai.
Je suis désormais prisonnier de Twilight. Une vraie merde. Ils mélangent des loups-garous avec des gens comme nous avec des histoires de jeunes filles passives en amour avec l'amour arrrrrrrrrrgh!. J'ai fait le tour du casting et oui, ils goûtent tous très bon. Mais je ne prend plus mon pied.
Pour vrai.
C'est terminé.
Ça sent la fin.
Bientôt je retournerai dans les limbes.
Le public est devenu franchement trop jeune et moi franchement trop vieux. Le ravin est immense.
Je dois tirer ma révérence.
7629 ans c'était quand même bon.
Et moi qui était si bien...
Peut-être est-il simplement temps de mourir pour renaître à nouveau ailleurs.
Ou mieux, je vais aller en Lybie, en Syrie, en Égypte, à Gaza, là où le sang est facilement accessible dans les rues.
Ouais...c'est une vie de vampire arabe qui m'attends peut-être.
Mais pas une vie de vampire pour jeune nymphette.