Je méprise TVA c'est connu.
Et ce n'est pas par snobisme. Rien de cela. Je dirais même que ma télé et pratiquement toujours sur cette station de moron. Par paresse et parce que démocratiquement dans ma maisonnée, je suis seul à vouloir la SRC et ses affiliés qui ont le monopole des ondes radios de ma voiture.
J'ai comme une curiosité malsaine. Comme on regarderait un obèse morbide sans être capable de détourner les yeux. Je travaille à mon ordinateur et je laisse souvent la télé ouverte au loin. Je mets le poste des nouvelles en en coupant le son et je lis la nouvelle au besoin au bas de l'écran. Mais en gros je travaille à l'ordi. Quand une nouvelle pique ma curiosité, je remets le son. Si bien que je tombe à l'occasion sur des commerciaux.
Comme cette idée parfaitement débile d'une compagnie de salle d'entrainement qui nous montre en gros plan et au ralenti les visages des gens qui forcent en nous écrivant "voyez comme c'est beau" ou quelque chose du genre.
À ces gens: NON.
Chaque fois j'ai vu un homme, une femme, en train de forcer fort pour couler un bronze sur le bol de toilettes.
Privé et humiliant.
Ce devrait toujours être privé de s'occuper de son corps.
Pourquoi je stationne ma télé à TVA? Parce qu'à défaut d'écouter réèllement avec attention la télé je vais m'offrir celle qui m'offre de la belle image. Et TVA je dois l'avouer, c'est ma station porno. Mélanie Bergeron, Claudia Néron, Marie-Pier Cloutier, les jumelles Gamache, Virginie Roy et cette lectrice de nouvelles à la peau noire dont j'oublie le nom sont très agréables pour l'oeil du vieux libidineux que je deviens. Je lêve les yeux de mon travail un instant et je passe d'un soupir à un sourire en regardant la belle à l'image.
Je pête toutefois régulièrement les plombs sur des mauvaises idées. Et à TVA elles sont légions.
Comme celles de planter les "spécialistes de la météo" au coeur de la météo quand elle sévit. Cette semaine, avec la panique Irène, on a fait le plein des images de journalistes debout dehors dans la pluie, face au vent, ou bravant idiotement la tempête. Je me suis posé la question: à quand le reportage d'un incendie avec un journaliste debout, planté en plein coeur du feu?
Ces gens méritent de se faire emporter par leurs mauvaises idées et personne ne devrait alors verser une larme sur leur sort. C'est comme ces jeunes joueurs de hockey qui s'enlignent tous derrière le but du gardien pendant qu'un autre lance au but dans une pratique. Tu t'es bléssé? Tu n'as que toi à blâmer!
Mais la vraie idée CONNE qui m'irrite au plus au point c'est cette publicité pour La Fondation Rêves d'Enfants. Ça écoeure d'autant plus que la cause est excessivement noble et nécéssaire, on s'attend donc à ce que des gens de qualité entourent des projets comme Rêves d'Enfants. La publicité actuelle nous montre Martin Luther King qui dit dans son célèbre discours "I Have a Dream".
Bon.
Oui, il y a bien le mot "dream" dans son discours. Mais ce discours était un discours d'amour dirigé contre la haine, contre l'ignorance, contre l'intolérance et contre le racisme. En quoi ceci est-il en lien avec les rêves de jeunes enfants malades? Et, bien que le message eût été universel, il vient d'un ami des États-Unis. Un ami mort assassiné...er...
N'y avait-t-il donc personne de chez nous qui aurait pu inspirer tout autant?
Terry Fox, top of my head.
Et le message de Luther King n'a rien à voir avec les enfants malades. Rien rien rien. Le seul point commun c'est le mot "rêve" employé dans le discours du défunt révérend, dans le titre de la noble fondation toujours en besoin et toujours nécéssaire et dans la bouche de Marie-Élaine Tiboutte qui nous récite son texte à elle.
Il s'agit d'un lien crétiniste.
Un peu comme si on faisait jouer I Will Survive aux gens d'Haïti quelques heures après l'horrible tremblement de terre qui a affecté leur vie.
Peut-être les plus chanceux auraient pensé changer les stupides serrures.
Ça me fait mal de penser que des gens sont officiellement payés pour penser des concepts poches comme ça.
I know, I know, close your f(*cking tv.
C'est fait.
mercredi 31 août 2011
mardi 30 août 2011
Désirer Emma Publiquement
Maggie, perpétuellement à la recherche de l'amour, s'approcha du beau jeune homme qui travaillait à son bureau et qui devait remplir sa fiche dans le dossier des figurants du plateau.
"Bonjour, mon nom est Maggie Jacobs, vous?"
(gentiment)"Moi c'est Jon"
Après s'être accordée une fraction de seconde pour savourer davantage le bellâtre devant elle, elle passa en mode séduction.
"Je suis crevée...ne vous inquiétez pas vous ne me trouverez pas couchée sur le canapé de votre femme... "
Elle attendit une réaction qui ne venait pas.
"...ou de votre copine ou de votre blonde..." insista-t-elle attendant vivement une réplique.
"...Je n'ai pas d'amoureuse" dit Jon avec le sourire.
"...Ou de votre amoureux?..."
"Je ne suis pas gai" répondit-il toujours avec le même sourire tout à fait agréable.
Après quelques secondes de silence, Maggie se sentit obligée de continuer sur la route de la présentation séductive en ajoutant:
"En tout cas vous ne trouverez pas endormie sur le divan de mon mari, de mon copain ou de quiconque car je n'ai pas d'amoureux non plus...ni d'amoureuse..." et elle échappa un rire nerveux.
***********
Cette scène de désir peu subtile est tirée de la savoureuse série Extras du nom moins savoureux Ricky Gervais. Gervais, de ce côté-ci de l'Atlantique, c'est celui à qui l'on doit la série télé The Office. Un anglais d'une très grande qualité humoristique. Fin observateur du comportement humain, délicieux tordeur de travers. Il trouve l'impardonnable défaut chez l'humain et le met en lumière de manière parfois extrèmement hilarante.
Mais là n'est pas où je veux en venir.
Dans cette scène, le personnage de Maggie est si desespéré que les fils blancs de son désespoir paraissent de partout. Elle a besoin d'un homme dans sa vie, elle ne prend plus la peine de passer par quatre chemins et coupe le plus rapidement possible droit au but. Peut-être même, par habitude, afin d'éviter de se faire revirer rapidement dans son approche comme ce serait déjà arrivé par le passé.
C'est une scène comique inscrite dans une comédie satirique.
Maintenant une scène toute aussi gênante, voire "creepy", inscrite dans la vie de tous les jours.
L'acteur Jim Carrey, comme bien des hommes, trouve l'actrice Emma Stone fort excitante. Il en a bien le droit, d'autant plus qu'elle est véritablement excitante. Pas juste une belle fille, du talent aussi. Toutefois, avec la maturité d'enfant qui a fait le succès de la carrière de Jim Carrey, il a mis en ligne un message sur le net afin de faire transparaitre son envie d'Emma.
Jim Carrey le comédien m'intéresse depuis le jour où il a laisser filtrer des pointes de lui-même. Il est faillible et je suis touché par cetaines personalités faillibles. Je ne connais pas Carrey personnellement mais j'ai eu l'impression de sentir passer à l'écran des bribes de sa vraie personne dans les films The Eternal Sunshine of the Spotless Mind et surtout dans Man on the Moon, le film traitant de la vie D'Andy Kaufman, l'idole de jeunesse de Carrey.
Kaufman et Carrey partageaient le même plaisir à mêler fiction et réalité. Dôtés tous deux d'une maturité émotive presque semblable, leurs fantasmes devaient donc se mêler au quotidien aussi. Et idéalement dans la provocation.
Pour Kaufman il s'agissait des femmes qui luttaient contre lui. Ç'était de très mauvais goût mais ça l'excitait. Il en redemandait toujours. Il les mettait en scène, se frottait allègrement contre elles et les insultaient promptement, au début, pendant et à la fin de ses combats victorieux. Ça lui a aliéné une grande partie de son public à l'époque, incluant son propre gérant. Ça lui a coûté en partie sa carrière.
Mais Jim ne touche pas qu'à sa carrière à lui avec sa déclaration. Il est subtil comme un boeuf dans une litière à chat. Et aussi inquiétant.
Jim Carrey, 49 ans, trouve Emma Stone, 23, bandante. Il a choisit de mettre ça sur le net. Dans un esprit tout à fait Kaufman, il a répondu par l'absurde aux questions qui se pressaient contre lui.
"People are always asking me if I am serious or not, my answer to that is yes"
Délicieuse réponse. Si Carrey aime l'inconfort comme Kaufman l'aimait, il nous tiens là où le voulait. Mais Emma?
Est-elle dans le coup? Cette jeune vedette en pleine ascension après avoir été révélée dans les films, Zombieland, Easy A et maintenant en vedette dans le film #1 des deux dernières semaines, est-ce qu'elle se sent bien dans tout ça?
Est-ce un coup de publicité pour Emma qui serait une amie de Carrey?
J'aime bien le côté Kaufman qui brouille toujours les pistes entre fiction et réalité mais si Emma n'est pas dans le coup, a-t-elle des raisons de se coucher le soir en craignant une invasion nocturne d'un homme qui pourrait être son père?
Je ne suis pas une femme, mais en être une, un tel témoignage pourrait me laisser légèrement déconcerté.
Creepy non?
On dirait la confession d'une branlette.
En tout cas voilà des questions que les journalistes se presseront de poser à la jeune fille alors qu'elle a peut-être envie de parler d'autres choses.
Une éclaboussure dont elle aurait pu se passer avant de rentrer au bureau.
"Bonjour, mon nom est Maggie Jacobs, vous?"
(gentiment)"Moi c'est Jon"
Après s'être accordée une fraction de seconde pour savourer davantage le bellâtre devant elle, elle passa en mode séduction.
"Je suis crevée...ne vous inquiétez pas vous ne me trouverez pas couchée sur le canapé de votre femme... "
Elle attendit une réaction qui ne venait pas.
"...ou de votre copine ou de votre blonde..." insista-t-elle attendant vivement une réplique.
"...Je n'ai pas d'amoureuse" dit Jon avec le sourire.
"...Ou de votre amoureux?..."
"Je ne suis pas gai" répondit-il toujours avec le même sourire tout à fait agréable.
Après quelques secondes de silence, Maggie se sentit obligée de continuer sur la route de la présentation séductive en ajoutant:
"En tout cas vous ne trouverez pas endormie sur le divan de mon mari, de mon copain ou de quiconque car je n'ai pas d'amoureux non plus...ni d'amoureuse..." et elle échappa un rire nerveux.
***********
Cette scène de désir peu subtile est tirée de la savoureuse série Extras du nom moins savoureux Ricky Gervais. Gervais, de ce côté-ci de l'Atlantique, c'est celui à qui l'on doit la série télé The Office. Un anglais d'une très grande qualité humoristique. Fin observateur du comportement humain, délicieux tordeur de travers. Il trouve l'impardonnable défaut chez l'humain et le met en lumière de manière parfois extrèmement hilarante.
Mais là n'est pas où je veux en venir.
Dans cette scène, le personnage de Maggie est si desespéré que les fils blancs de son désespoir paraissent de partout. Elle a besoin d'un homme dans sa vie, elle ne prend plus la peine de passer par quatre chemins et coupe le plus rapidement possible droit au but. Peut-être même, par habitude, afin d'éviter de se faire revirer rapidement dans son approche comme ce serait déjà arrivé par le passé.
C'est une scène comique inscrite dans une comédie satirique.
Maintenant une scène toute aussi gênante, voire "creepy", inscrite dans la vie de tous les jours.
L'acteur Jim Carrey, comme bien des hommes, trouve l'actrice Emma Stone fort excitante. Il en a bien le droit, d'autant plus qu'elle est véritablement excitante. Pas juste une belle fille, du talent aussi. Toutefois, avec la maturité d'enfant qui a fait le succès de la carrière de Jim Carrey, il a mis en ligne un message sur le net afin de faire transparaitre son envie d'Emma.
Jim Carrey le comédien m'intéresse depuis le jour où il a laisser filtrer des pointes de lui-même. Il est faillible et je suis touché par cetaines personalités faillibles. Je ne connais pas Carrey personnellement mais j'ai eu l'impression de sentir passer à l'écran des bribes de sa vraie personne dans les films The Eternal Sunshine of the Spotless Mind et surtout dans Man on the Moon, le film traitant de la vie D'Andy Kaufman, l'idole de jeunesse de Carrey.
Kaufman et Carrey partageaient le même plaisir à mêler fiction et réalité. Dôtés tous deux d'une maturité émotive presque semblable, leurs fantasmes devaient donc se mêler au quotidien aussi. Et idéalement dans la provocation.
Pour Kaufman il s'agissait des femmes qui luttaient contre lui. Ç'était de très mauvais goût mais ça l'excitait. Il en redemandait toujours. Il les mettait en scène, se frottait allègrement contre elles et les insultaient promptement, au début, pendant et à la fin de ses combats victorieux. Ça lui a aliéné une grande partie de son public à l'époque, incluant son propre gérant. Ça lui a coûté en partie sa carrière.
Mais Jim ne touche pas qu'à sa carrière à lui avec sa déclaration. Il est subtil comme un boeuf dans une litière à chat. Et aussi inquiétant.
Jim Carrey, 49 ans, trouve Emma Stone, 23, bandante. Il a choisit de mettre ça sur le net. Dans un esprit tout à fait Kaufman, il a répondu par l'absurde aux questions qui se pressaient contre lui.
"People are always asking me if I am serious or not, my answer to that is yes"
Délicieuse réponse. Si Carrey aime l'inconfort comme Kaufman l'aimait, il nous tiens là où le voulait. Mais Emma?
Est-elle dans le coup? Cette jeune vedette en pleine ascension après avoir été révélée dans les films, Zombieland, Easy A et maintenant en vedette dans le film #1 des deux dernières semaines, est-ce qu'elle se sent bien dans tout ça?
Est-ce un coup de publicité pour Emma qui serait une amie de Carrey?
J'aime bien le côté Kaufman qui brouille toujours les pistes entre fiction et réalité mais si Emma n'est pas dans le coup, a-t-elle des raisons de se coucher le soir en craignant une invasion nocturne d'un homme qui pourrait être son père?
Je ne suis pas une femme, mais en être une, un tel témoignage pourrait me laisser légèrement déconcerté.
Creepy non?
On dirait la confession d'une branlette.
En tout cas voilà des questions que les journalistes se presseront de poser à la jeune fille alors qu'elle a peut-être envie de parler d'autres choses.
Une éclaboussure dont elle aurait pu se passer avant de rentrer au bureau.
lundi 29 août 2011
Le Rideau Rouge Pour Mes Deux David Favoris?
Dans une maison près des montagnes d'Hollywood, un homme de 65 ans, aux cheveux d'argent, prend sa guitare et gratte un peu. Peu de temps après, il peinturera avant de faire un peu de se laisser planer en pleine méditation transcendentale. Il sirotera un café par la suite.
Peu importe ce qu'il s'apprête à faire il ne s'implique d'aucune manière, ni de près, ni de loin, à ce qui pourrait ressembler au tournage d'un film. Ce lézard, c'est David Lynch et ce statut semble permament. L'un des plus fascinant réalisateur de son époque semble avoir quitté la chaise du réalisateur.
C'est Abel Ferrera, un autre réalisateur qui sort habituellement des sentiers battus, qui a confessé récemment avoir parlé à son ami Lynch qui lui aurait dit qu'il n'avait plus envie de tourner. Les 5 ans qui séparent son dernier effort ne sont donc pas une longue vacance. Le prodige du Montana s'en va.
Où? dans la musique peut-être.
Amoureux de la zizik, muni d'un instinct inffaillible pour sélectionner la musique de ses films, il lance un album prochainement de ses propres compositions.
Mais à écouter les sons de Lynch...pourquoi gratter la guitare?
Ce qui confirme davantage la rumeur c'est aussi que son site a supprimé toutes les références à ses films en ajoutant même le titre David Lynch Music Company en gros titre. L'une des ses dernières créations visuelles est un clip de musique d'ailleurs. Un bijou musical in my book. Un autre rêve fascinant de Lynch aussi.
Entre chacun de ses films s'empilaient des séries de projets pour d'autres films, mais semblerait que présentement, c'est le vide. Le vide volontaire. Oui j'ai vu ses courts-métrages et bien qu'ils soient distincts, ils ne m'emballent pas plus qu'une jeune fille qui sortirait de mon calorifère avec des bajoues pour me chanter une chanson.
Il est vrai qu'il serait un peu pathétique de voir Lynch étirer la sauce comme trop d'artistes finis semblent souvent vouloir le faire. Et se retirer après le tandem sous le thème du désavoeu hollywoodien Mullholand Drive/Inland Empire lui garantirait une sortie qui tomberait tout à fait sur le sens. Même dans ses roads movies, il nous indiquait la courbe du rythme à venir. La vitesse et la fougue de la jeunesse dans Wild at Heart, l'intensité du délire dans Lost Highway et la linéarité du bel âge dans The Straight Story.
David Bowie semble suivre la même tangeante du cavalier solitaire filant sur sa monture au coucher du soleil. Pistolets bien rangés pour toujours. Sa dernière présence connue dans son domaine, la musique, est sur deux chansons de l'actrice Scarlett Johansson (qui reprenait alors Tom Waits) et au cinéma dans un film négligeable de 2008.
Si mon maitre des yeux et mon maitre de l'oreille se retirent comment serais-je en mesure d'apprendre à harmoniser le reste de mes sens?
Il ne peut pas y avoir de remplaçants, seulement des héritiers.
5 héritiers de Bowie:
-Of Montréal
-Arcade Fire
-Sunset Rubdown
-Gavin Friday
-Diamond Rings
5 Héritiers de Lynch:
-Dave Fincher
-Stéphane Lafleur
-Todd Solondz
-Vince Gilligan
-Paolo Sorrentino
Je vais chanter du Roy Orbison en me gardant de la tarte aux cerises pour me sentir moins seul sur ma planète déserte.
Ma planète d'Araignées de Mars.
Peu importe ce qu'il s'apprête à faire il ne s'implique d'aucune manière, ni de près, ni de loin, à ce qui pourrait ressembler au tournage d'un film. Ce lézard, c'est David Lynch et ce statut semble permament. L'un des plus fascinant réalisateur de son époque semble avoir quitté la chaise du réalisateur.
C'est Abel Ferrera, un autre réalisateur qui sort habituellement des sentiers battus, qui a confessé récemment avoir parlé à son ami Lynch qui lui aurait dit qu'il n'avait plus envie de tourner. Les 5 ans qui séparent son dernier effort ne sont donc pas une longue vacance. Le prodige du Montana s'en va.
Où? dans la musique peut-être.
Amoureux de la zizik, muni d'un instinct inffaillible pour sélectionner la musique de ses films, il lance un album prochainement de ses propres compositions.
Mais à écouter les sons de Lynch...pourquoi gratter la guitare?
Ce qui confirme davantage la rumeur c'est aussi que son site a supprimé toutes les références à ses films en ajoutant même le titre David Lynch Music Company en gros titre. L'une des ses dernières créations visuelles est un clip de musique d'ailleurs. Un bijou musical in my book. Un autre rêve fascinant de Lynch aussi.
Entre chacun de ses films s'empilaient des séries de projets pour d'autres films, mais semblerait que présentement, c'est le vide. Le vide volontaire. Oui j'ai vu ses courts-métrages et bien qu'ils soient distincts, ils ne m'emballent pas plus qu'une jeune fille qui sortirait de mon calorifère avec des bajoues pour me chanter une chanson.
Il est vrai qu'il serait un peu pathétique de voir Lynch étirer la sauce comme trop d'artistes finis semblent souvent vouloir le faire. Et se retirer après le tandem sous le thème du désavoeu hollywoodien Mullholand Drive/Inland Empire lui garantirait une sortie qui tomberait tout à fait sur le sens. Même dans ses roads movies, il nous indiquait la courbe du rythme à venir. La vitesse et la fougue de la jeunesse dans Wild at Heart, l'intensité du délire dans Lost Highway et la linéarité du bel âge dans The Straight Story.
David Bowie semble suivre la même tangeante du cavalier solitaire filant sur sa monture au coucher du soleil. Pistolets bien rangés pour toujours. Sa dernière présence connue dans son domaine, la musique, est sur deux chansons de l'actrice Scarlett Johansson (qui reprenait alors Tom Waits) et au cinéma dans un film négligeable de 2008.
Si mon maitre des yeux et mon maitre de l'oreille se retirent comment serais-je en mesure d'apprendre à harmoniser le reste de mes sens?
Il ne peut pas y avoir de remplaçants, seulement des héritiers.
5 héritiers de Bowie:
-Of Montréal
-Arcade Fire
-Sunset Rubdown
-Gavin Friday
-Diamond Rings
5 Héritiers de Lynch:
-Dave Fincher
-Stéphane Lafleur
-Todd Solondz
-Vince Gilligan
-Paolo Sorrentino
Je vais chanter du Roy Orbison en me gardant de la tarte aux cerises pour me sentir moins seul sur ma planète déserte.
Ma planète d'Araignées de Mars.
dimanche 28 août 2011
Le Caricaturiste aux Mains Brisées
"Qu'il est beau mon pays" pensait-il.
Particulièrement les vieilles rues de sa ville natale, Hama, l'unes des plus vieilles villes de Syrie où y circule toujours quelques enfants et où y grandissent des familles comme la sienne dans les années 50. S'y côtoient ancienneté et futur. Marcher jusqu'au moulin Les Norias Sur l'Oronte où le calme est total. Encore là, de vieilles pierres côtoient un moulin, considéré comme techniquement évolué, qui soulève l'eau et produit une petite bruine sur les visages des passants. L'extrème chaleur perpétuelle fait oublier que cette eau est en fait brune et sale. Ali Farzat apprécie la communion des sens qui se traduit en lui quand il marche dans la ville qui l'a vu grandir.
Traduire. Voilà ce qu'allait devenir son métier. En tant que caricaturiste, il devient en quelque sorte le traducteur des impressions du jour pour la Syrie. Le pouls du peuple.
Fin observateur comme le métier l'exige mais surtout fin penseur, Ali Farzat gagnera le premier prix en 1980 à l'Intergrafik International Festival de Berlin. Ses dessins commenceront à être publier dans le journal français Le Monde. Une exhibition de ses dessins en France en 1989 lui vaudra une condamnation à mort par Saddam Hussein doublée d'une interdiction de séjour en Irak, en Lybie et en Jordanie. Ce dessin qui montrait un général offrir des médailles à des citoyens arabes qui se mourraient de faim y est pour beaucoup.
En 2000, inspiré par Le Canard Enchainé en France, il fonde Al-Domari, un journal indépendant, le premier depuis 1963 en Syrie, une satyre politique qui tombe vite dans les disgrâces du pouvoir en place et qui lui met tant les bâtons dans les roues qu'il doit fermer boutique dès 2003.
Ceci n'empêche pas Ali d'avoir la dent dure. Il devient le président de l'Association des Caricaturistes Arabes. En mars 2011 le soulèvement populaire fait rage en Syrie. Farzat embarque dans le mouvement anti-dictateur Bashar al-Assad. Il devient de plus en plus anti-régime. Payback time. Suite à la débâcle lybienne et la chute de Tripoli, Farzat publie une caricature de Al-Assad en train de courir afin de rejoindre une voiture qui le ferait fuir en compagnie de Khadafi. Une autre caricature montre Al-Assad, homme tout mince, faisant gonfler ses petits muscles devant un miroir qui lui renvoie l'image d'un collosse habillé en tenue militaire et tout à fait son contraire.
Homme de ville de par son travail, Farzat pensait souvent à Hama. Sa ville de naissance. Pourquoi pensait-il à sa naissance ce jeudi matin là? Il avait travaillé toute la nuit. Il revenait de son studio à 4h30 du matin au coeur de Ummayad Square et s'apprêtait à retourner chez lui. Lui, si fin observateur n'a jamais rien vu venir.
Son type d'observation ne se situait pas au premier degré. Il voyait au-dessus de tout ça. Il voyait au travers des mots et des gestes. Voilà pourquoi il a été surpris quand des hommes masqués l'ont tiré de sa voiture en hurlant, très premier degré, " comment ose-tu t'attaquer à ton maitre?" et l'ont battu en lui brûlant la barbe et en lui cassant deux doigts de la main gauche et fracturé le bras droit.
"On verra ce que tu dessinera à partir de maintenant, prends-ceci comme un simple avertissement" lui a-t-on craché avant de l'abandonner sur le bord de la route menant à l'aéroport, le visage tuméfié.
Il est toujours courageux de s'attaquer à plusieurs sur un homme de 60 ans.
Des dizaines de personnes sont passées aux côtés de son corps sans intervenir, terrorisés par la brutalité des évènements.
Le gouvernemenr de Bashar Al-Assad a perdu le contrôle.
La tolérance pour la dissidence en Syrie frôle le zéro.
La tolérance vis-à-vis l'intolérance devrait faire de même.
"Qu'il est beau mon pays" a quand même pensé Ali Farzat sur son lit d'hôpital.
Nous sommes tous Ali Farzat.
Particulièrement les vieilles rues de sa ville natale, Hama, l'unes des plus vieilles villes de Syrie où y circule toujours quelques enfants et où y grandissent des familles comme la sienne dans les années 50. S'y côtoient ancienneté et futur. Marcher jusqu'au moulin Les Norias Sur l'Oronte où le calme est total. Encore là, de vieilles pierres côtoient un moulin, considéré comme techniquement évolué, qui soulève l'eau et produit une petite bruine sur les visages des passants. L'extrème chaleur perpétuelle fait oublier que cette eau est en fait brune et sale. Ali Farzat apprécie la communion des sens qui se traduit en lui quand il marche dans la ville qui l'a vu grandir.
Traduire. Voilà ce qu'allait devenir son métier. En tant que caricaturiste, il devient en quelque sorte le traducteur des impressions du jour pour la Syrie. Le pouls du peuple.
Fin observateur comme le métier l'exige mais surtout fin penseur, Ali Farzat gagnera le premier prix en 1980 à l'Intergrafik International Festival de Berlin. Ses dessins commenceront à être publier dans le journal français Le Monde. Une exhibition de ses dessins en France en 1989 lui vaudra une condamnation à mort par Saddam Hussein doublée d'une interdiction de séjour en Irak, en Lybie et en Jordanie. Ce dessin qui montrait un général offrir des médailles à des citoyens arabes qui se mourraient de faim y est pour beaucoup.
En 2000, inspiré par Le Canard Enchainé en France, il fonde Al-Domari, un journal indépendant, le premier depuis 1963 en Syrie, une satyre politique qui tombe vite dans les disgrâces du pouvoir en place et qui lui met tant les bâtons dans les roues qu'il doit fermer boutique dès 2003.
Ceci n'empêche pas Ali d'avoir la dent dure. Il devient le président de l'Association des Caricaturistes Arabes. En mars 2011 le soulèvement populaire fait rage en Syrie. Farzat embarque dans le mouvement anti-dictateur Bashar al-Assad. Il devient de plus en plus anti-régime. Payback time. Suite à la débâcle lybienne et la chute de Tripoli, Farzat publie une caricature de Al-Assad en train de courir afin de rejoindre une voiture qui le ferait fuir en compagnie de Khadafi. Une autre caricature montre Al-Assad, homme tout mince, faisant gonfler ses petits muscles devant un miroir qui lui renvoie l'image d'un collosse habillé en tenue militaire et tout à fait son contraire.
Homme de ville de par son travail, Farzat pensait souvent à Hama. Sa ville de naissance. Pourquoi pensait-il à sa naissance ce jeudi matin là? Il avait travaillé toute la nuit. Il revenait de son studio à 4h30 du matin au coeur de Ummayad Square et s'apprêtait à retourner chez lui. Lui, si fin observateur n'a jamais rien vu venir.
Son type d'observation ne se situait pas au premier degré. Il voyait au-dessus de tout ça. Il voyait au travers des mots et des gestes. Voilà pourquoi il a été surpris quand des hommes masqués l'ont tiré de sa voiture en hurlant, très premier degré, " comment ose-tu t'attaquer à ton maitre?" et l'ont battu en lui brûlant la barbe et en lui cassant deux doigts de la main gauche et fracturé le bras droit.
"On verra ce que tu dessinera à partir de maintenant, prends-ceci comme un simple avertissement" lui a-t-on craché avant de l'abandonner sur le bord de la route menant à l'aéroport, le visage tuméfié.
Il est toujours courageux de s'attaquer à plusieurs sur un homme de 60 ans.
Des dizaines de personnes sont passées aux côtés de son corps sans intervenir, terrorisés par la brutalité des évènements.
Le gouvernemenr de Bashar Al-Assad a perdu le contrôle.
La tolérance pour la dissidence en Syrie frôle le zéro.
La tolérance vis-à-vis l'intolérance devrait faire de même.
"Qu'il est beau mon pays" a quand même pensé Ali Farzat sur son lit d'hôpital.
Nous sommes tous Ali Farzat.
samedi 27 août 2011
Vos Gueules Les Mouettes
La belle et moi avons loué le film Les Petits Mouchoirs cette semaine.
Je me souvenais que j'avais entendu parler de ce film il y a un bout de temps. Est-ce que ça avait gagné des prix? je ne me rappellais pas trop mais il y avait François Cluzet, Benoit Magimel, Jean Dujardin, Louise Mounot et surtout, SURTOUT, Marion Cotillard. Je lui cherche encore des failles à celle-là. Elles rend toutes les scènes dans lesquelles elle joue plus vraies que nature. Elle est d'une intensité tout à fait admirable et joue toujours, toujours, toujours juste. Elle fait pleurer quand elle pleure, elle nous enrage quand elle fait la conne, elle nous fait rire, elle nous transporte comme seuls les grands acteurs/actrices savent le faire. Et ses yeux bulbeux bleus dans lesquels on voudrait plonger très très creux nous rendent heureux.
Je me suis rappellé en cours de film comment j'avais entendu parlé de ce long-métrage. Ça m'est revenu quand ce qui me plaisait beaucoup m'a soudainement aussi rappellé que c'était précisément ce qui en avait agacé plusieurs. Après le visionnement, en allant voir sur les critiques du site Cinémamontréal.com une dominante perçait. Les gens étaient prêts à aimer mais ont trouvé irritant que de la musique anglaise ait tapissé mur à mur la trame sonore de ce film français. Même le personnage de musicien qui gratte sa guitare autour de la table (où tout le monde est français) interprète deux chansons à lui qui sont aussi en anglais .
So
Fucking
What.
La trame sonore de ce film est tout simplement excellente. Bowie, Damien Rice, Iggy Pop, du bonbon. C'est vrai que les répliques étaient souvent baclées et inaudibles, c'est vrai que la réalisation était molle et presque paresseuse, c'est vrai aussi que certains personnages n'étaient pas aussi attachants que l'auraient souhaité le réalisateur-scénariste (qui est aussi acteur en temps normal) mais blâmer la trame sonore sous prétexte qu'elle est dans la langue de Shakespeare. PFFF! Y a du complexe qu'il vaille toujours mieux taire.
On devrait se foutre que la zizik soit en anglais!
Ca me fait penser à ces gnochons qui voudraient que les joueurs du Canadien soient tous francophones.
FOUTAISE!
Qu'ils soient bons! Point à la ligne.
Et la musique des Petits Mouchoirs était bonne. Très bonne même. Meilleur que le titre du film auquel je n'ai trouvé aucune explication. Sinon un justification désobligeante du type: cette histoire veut vous faire verser une larme juste un petit peu alors préparez-vous à sortir vos petits mouchoirs.
***
C'est la rentrée culturelle à la télé. Je ne sais pas pourquoi j'utilise l'adjectif "culturel" car nos produits télé...enfin...c'est la rentrée et chaque station nous as préparé des petits montages de leur cru. La SRC fait dans la sobriété et TVA fait dans la plogue convergente habituelle. Un montage ÉPOUVANTABLE où des faces chantent une chanson de Tricot Machine. J'espère qu'on a mis à la porte tout ceux qui ont pensé, conçu, tourné et mis en onde cette idée. Ça donne envie de jeter sa télé par la fenêtre et d'envoyer les finnissants de Jonquière tous en ondes dès maintenant...
Attendez...je crois que c'est ce qu'à fait TVA cet été...atroce...Des jeunes tous aussi involontairement comiques et une lourde impression de télé communautaire.
TVA semble aussi avoir payé un tarif de groupe pour le botox des miss météo (seule Nathalie Clark semble avoir été épargnée) qui nous reviennent toutes laminées au point de scintiller du front et des joues sous les spots des caméras. Fonderont-elles en direct? TVA nous offre toujours ses meilleurs bijoux (involontaire) en direct.
J'étais à identifier le matériel scolaire de Punkee qui commence sa troisième année de sa voix flutée mardi prochain. Je devais attendre Un Souper Presque Parfait car je errais sur le canal V et voilà le seul et unique programme que je syntonise sur cette station. J'identifiais sa colle Pritt quand la musique de la télé m'a happé. J'ai pas dis l'image, j'ai dis LA MUSIQUE. Je suis passé de la cuisine au salon pour voir un montage des séries à venir, l'excellent True Blood entre autres avec son générique extraordinaire. Sur les images qui jouaient derrière planait une musique que je ne connaissais pas mais qui m'a tout de suite plu. Guess what?
C'ÉTAIT EN ANGLAIS.
Mais surtout, c'était bon.
Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a pas de bonne musique française. Je dis tout simplement que sur des milliards de milliards de musique à travers l'Amérique, pourquoi se contenter du 0,1% produit en langue française?
La francophobie c'est très laid mais l'anglophobie aussi.
Ces choix éditoriaux sont ceux des créateurs et si vous n'aimez pas ces choix parce que les sons qui dansent vous mettent en pleine face votre ignorance, s.v.p. placez-vous dans les vidanges.
vendredi 26 août 2011
Samson a les blues
Monkee a eu droit à sa première journée d'école secondaire cette semaine.
En fait c'était pas réèllement une journée d'école mais plutôt une journée pour aller découvrir sa case, y déposer ses livres, se familiariser avec les cadenas, s'informer sur le transport, la cafétéria, etc.
"Papa j'ai un peu peur..."
"Du secondaire? C'est une période de découvertes, et l'inconnu fait toujours un peu peur mais vous êtes tous dans le même bassin, vous passez tous de plus vieux et "king" de l'école à ti-cul du secondaire mais imagine les tous assis sur le bol de toilette à forcer un gros caca et crois-moi vous êtes tous pareil."
"De quoi tu parles? j'ai peur de ne pas me rappeler de comment faire mes combines de cadenas"
C'est vrai qu'il y en a 3. C'est vrai qu'il y a les 2# de casiers, les 3 # de combines, le code permanent, le # de fiche étudiante, le mot de passe du pluriportail internet qu'il faille retenir. Mais si c'est tout ce qui l'inquiète, on est déjà pas mal.
Je crois que j'étais plus excité que lui. J'ai vu Martin Matte, Richard et Martin Petit sur photo sur le mur des célébrités ayant fréquenté son collège. Ils avaient tous des cheveux à l'époque. Exact même bouille mais avec des poils au caillou. Matte était particulièrement comique avec ses cheveux frisés.
Il y avait peu d'adultes parmi les gens qui nous accueillaient et surtout des étudiants. Déjà les abus intergénérationnels dans la répartition des tâches. Plusieurs étaient fort malhabiles et bien peu habilités à nous indiquer la marche à suivre pour cette journée d'accueil. Toutefois quand j'ai fait poser mes questions par mon fils à ses contemporains le ton a changé et c'était comme si ils étaient des vieux potes depuis toujours. Ils se sont même donnés quelques briefings sur les profs que Monkee allait avoir et ceux qu'il fallait éviter de croiser ("M.Grognon" entre autre).
"T'allais pas à Champagnard par hasard?" a demandé Monkee a un quidam.
"Oui, toi aussi hein je pense? me semble que je t'ai déjà vu?"
"Ouais j'ai fais tout mon primaire là-bas"
"Chanceux Monkee moi je n'ai jamais fait toute mon école à la même place que ce soit le primaire, le secondaire ou l'université, juste le Cegep..." ai-je commencé avant de fermer ma gueule. Je brisais leur rythme.
Ma gueule. Tasse-toi le vieux. This is not about you, this is all him.
Les filles sont toutes unanimement grandes. C'est l'âge où elles poussent comme de la mauvaise herbe. Les gars commencent tous à avoir des boutons mais ne grandissent pas tous au même rythme. Monkee est encore tout petit dans cette foule de testostérone.
"Tu entres ici un enfant et tu resors dans 5 ans presqu'un homme" lui ai-je dis "Tu vas voir c'est une période très excitante" ai-je doucement enchainé le sentant intimidé. C'est à ce moment qu'une rare adulte du corps enseignant a fait un pas par avant s'approchant de nous.
"Salut c'est quoi ton nom?" a-t-elle demandé gentiment se penchant sur mon pré-ado.
"Monkee Jones" a-t-il répondu sans sourire.
"Il va falloir couper tes cheveux avant la rentrée hein? tu vas voir il y a ici une brigade des cheveux..." a-t-elle poursuivi toujours douce et souriante. Elle a aussi sorti un carnet pour y inscrire son nom avant de souhaiter à mon fils, tout aussi cordialement et avec une application qui faisait défaut aux autres pré-ados supposés nous guider, la bienvenue dans sa nouvelle école. Mon fils était si down de savoir que sa tête de pirate deviendrait une tête plate qu'il a fait la baboune en marmonnant quelque chose, regardant le sol. Une école anti-style.
"Mais papa! Ils vont toujours m'avertir! je vais faire couper mes cheveux mais ils vont toujours repousser!"
"Voyons Monkee, on ne va pas te faire faire une coupe militaire, on va juste les raccourcir, c'est vrai qu'on ne voit même pas tes oreilles ni ton front et de ton cou commencent à friser des mottes"
"Ben là...je veux pas avoir les cheveux courts!"
"T'auras pas les cheveux courts, t'aura juste les cheveux raccourcis..."
Rien n'y a fait il a été down chaque fois qu'on a évoqué son école par la suite.
Plus tard, j'ai croisé dans les gradins d'un aréna la mère d'un kid qui ira à son collège lui aussi.
"Zêtes allé chercher cet horaire avec lui mamzelle Nancy?"
"Oui, Hunter et tu sais ce qu'il m'a dit? Qu'il craignait comme la peste de ne plus se rappeller comment opérer un cadenas à combine!"
"Pour vrai?"
"...Et il est en maudit de savoir qu'il ne pourra pas se mettre de gel dans le toupet comme il aime se faire de temps à autres..."
Same kid, same worries.
Mon fils a connu sa pire pratique du camp d'entrainement tout de suite après.
Comme si ses nouveaux cheveux courts lui avaient enlevé toute confiance.
Peu importe, son pirate de père ira se faire couper les cheveux lui aussi.
Par soutien moral.
Je peux quand même pas garder ma couette qui me tombe sur l'oeil quand il est forcé lui-même de "porter sa tête propre".
Ce serait tourner le fer dans la plaie.
Le fer à cheveux.
En fait c'était pas réèllement une journée d'école mais plutôt une journée pour aller découvrir sa case, y déposer ses livres, se familiariser avec les cadenas, s'informer sur le transport, la cafétéria, etc.
"Papa j'ai un peu peur..."
"Du secondaire? C'est une période de découvertes, et l'inconnu fait toujours un peu peur mais vous êtes tous dans le même bassin, vous passez tous de plus vieux et "king" de l'école à ti-cul du secondaire mais imagine les tous assis sur le bol de toilette à forcer un gros caca et crois-moi vous êtes tous pareil."
"De quoi tu parles? j'ai peur de ne pas me rappeler de comment faire mes combines de cadenas"
C'est vrai qu'il y en a 3. C'est vrai qu'il y a les 2# de casiers, les 3 # de combines, le code permanent, le # de fiche étudiante, le mot de passe du pluriportail internet qu'il faille retenir. Mais si c'est tout ce qui l'inquiète, on est déjà pas mal.
Je crois que j'étais plus excité que lui. J'ai vu Martin Matte, Richard et Martin Petit sur photo sur le mur des célébrités ayant fréquenté son collège. Ils avaient tous des cheveux à l'époque. Exact même bouille mais avec des poils au caillou. Matte était particulièrement comique avec ses cheveux frisés.
Il y avait peu d'adultes parmi les gens qui nous accueillaient et surtout des étudiants. Déjà les abus intergénérationnels dans la répartition des tâches. Plusieurs étaient fort malhabiles et bien peu habilités à nous indiquer la marche à suivre pour cette journée d'accueil. Toutefois quand j'ai fait poser mes questions par mon fils à ses contemporains le ton a changé et c'était comme si ils étaient des vieux potes depuis toujours. Ils se sont même donnés quelques briefings sur les profs que Monkee allait avoir et ceux qu'il fallait éviter de croiser ("M.Grognon" entre autre).
"T'allais pas à Champagnard par hasard?" a demandé Monkee a un quidam.
"Oui, toi aussi hein je pense? me semble que je t'ai déjà vu?"
"Ouais j'ai fais tout mon primaire là-bas"
"Chanceux Monkee moi je n'ai jamais fait toute mon école à la même place que ce soit le primaire, le secondaire ou l'université, juste le Cegep..." ai-je commencé avant de fermer ma gueule. Je brisais leur rythme.
Ma gueule. Tasse-toi le vieux. This is not about you, this is all him.
Les filles sont toutes unanimement grandes. C'est l'âge où elles poussent comme de la mauvaise herbe. Les gars commencent tous à avoir des boutons mais ne grandissent pas tous au même rythme. Monkee est encore tout petit dans cette foule de testostérone.
"Tu entres ici un enfant et tu resors dans 5 ans presqu'un homme" lui ai-je dis "Tu vas voir c'est une période très excitante" ai-je doucement enchainé le sentant intimidé. C'est à ce moment qu'une rare adulte du corps enseignant a fait un pas par avant s'approchant de nous.
"Salut c'est quoi ton nom?" a-t-elle demandé gentiment se penchant sur mon pré-ado.
"Monkee Jones" a-t-il répondu sans sourire.
"Il va falloir couper tes cheveux avant la rentrée hein? tu vas voir il y a ici une brigade des cheveux..." a-t-elle poursuivi toujours douce et souriante. Elle a aussi sorti un carnet pour y inscrire son nom avant de souhaiter à mon fils, tout aussi cordialement et avec une application qui faisait défaut aux autres pré-ados supposés nous guider, la bienvenue dans sa nouvelle école. Mon fils était si down de savoir que sa tête de pirate deviendrait une tête plate qu'il a fait la baboune en marmonnant quelque chose, regardant le sol. Une école anti-style.
"Mais papa! Ils vont toujours m'avertir! je vais faire couper mes cheveux mais ils vont toujours repousser!"
"Voyons Monkee, on ne va pas te faire faire une coupe militaire, on va juste les raccourcir, c'est vrai qu'on ne voit même pas tes oreilles ni ton front et de ton cou commencent à friser des mottes"
"Ben là...je veux pas avoir les cheveux courts!"
"T'auras pas les cheveux courts, t'aura juste les cheveux raccourcis..."
Rien n'y a fait il a été down chaque fois qu'on a évoqué son école par la suite.
Plus tard, j'ai croisé dans les gradins d'un aréna la mère d'un kid qui ira à son collège lui aussi.
"Zêtes allé chercher cet horaire avec lui mamzelle Nancy?"
"Oui, Hunter et tu sais ce qu'il m'a dit? Qu'il craignait comme la peste de ne plus se rappeller comment opérer un cadenas à combine!"
"Pour vrai?"
"...Et il est en maudit de savoir qu'il ne pourra pas se mettre de gel dans le toupet comme il aime se faire de temps à autres..."
Same kid, same worries.
Mon fils a connu sa pire pratique du camp d'entrainement tout de suite après.
Comme si ses nouveaux cheveux courts lui avaient enlevé toute confiance.
Peu importe, son pirate de père ira se faire couper les cheveux lui aussi.
Par soutien moral.
Je peux quand même pas garder ma couette qui me tombe sur l'oeil quand il est forcé lui-même de "porter sa tête propre".
Ce serait tourner le fer dans la plaie.
Le fer à cheveux.
jeudi 25 août 2011
Lubie Lybienne
"Quand j'avais une douzaine d'années, je fréquentais à Jérusalem une école religieuse de garcons, très puritaine, quasi victorienne, si tant est que l'on ait su qui était Victoria. Un jour, l'infirmière de l'école, la femme la plus intrépide que j'aie jamais connue, affronta les tretnte-cinq, voire les quarante gamins de la classe. Deux heures durant, après avoir fermé la porte et les fenêtres, elle nous révéla les choses de la vie sans rien nous épargner: les mécanismes et les processus secrets, ce qui devait pénétrer où, les trompes, les tuyauteries et le reste...Je me rappelle notre effroi quand, après cette description détaillée, elle mentionna les deux monstres de la vie sexuelle, pires qu'Al-Qaïda et le Hezbollah réunis:la grossesse non désirée et les maladies vénériennes. J'étais complètement sonné, je m'en souviens en sortant de classe. Si j'avais bien compris la technique, je ne voyais pas ce qu'un individu sain d'esprit avait à y gagner dans cette galère. Apparement cette brave dame avait omis de nous signaler que l'on pouvait également en tirer du plaisir"
Ce passage est tiré du livre Comment Guérir un Fanatique de l'auteur Israélien Amos Oz. Page 10. Ce splendide petit livre de 77 pages réuni trois textes de l'auteur sur la difficulté d'Israël et de la Palestine à cohabiter. Au bout de ce livre tout en disgressions du genre évoqué plus haut, on arrive à comprendre que le proche-orient a une sérieuse longueur d'avance sur l'étude du fanatisme et de ses excès.
En Libye, c'est assez extraordinaire ce qui se passe en ce moment.
On passe de rebondissements en rebondissements. Un fils de Khadafi est capturé. OUps! Il réapparait en soirée faisant un pied de nez au rebelles et aux caméras du monde entier. " 'M'avez pas pogné bande de nuls!"
Par un effet domino auquel les réseaux sociaux ont largement contribué, les habitants de la Lybie ont choisi de se payer enfin une nouvelle liberté. De se payer la tête de leur chef. Plus de 4 ans au pouvoir est toujours douteux. Le tissu social a explosé.
Mouammar Khadafi a été financier du terrorisme international mais, principalement grâce au ressources pétrolière de son pays, il est aussi devenu avec le temps, un partenaire commercial important pour les occidentaux. Ces gens mêmes contre qui il se posait en s'installant en poste en 1969. Inspiré de Nasser (Egypte) et de Boumedienne (Algérie) c'est pour une vision du monde pro-arabe mais aussi anti-occidental que le caporal s'était lui-même promu colonel.
En Tunisie et en Égypte c'est la rue qui a renversé ses despotes. Cette fois en Lybie, l'OTAN, l'occident dont le Canada pendant un temps, est venu en aide à la lutte des rebelles.
Ce que l'OTAN ne fait pas en Syrie où pourtant la situation est la même. En Syrie le risque d'intervention millitaire est toutefois beaucoup plus risquée, le pays est nettement mieux organisé. Les proches liens de la Syrie avec l'Iran et les riches pays Arabes rendent les interventions étrangère beaucoup plus compromettantes. C'est en quelque sorte une porte ouverte sur une troisième guerre mondiale.
Mais cette alliance OTAN/Rebelles Lybiens laisse bien des gens inconfortables. Les plus simplistes y voient un intérêt (vrai) de l'OTAN pour le sol pétrolier de l'endroit. En Irak le pétrole est très Russe et très Chinois et ils ne se sont jamais impliqué dans cette sale guerre.
Les plus informés savent que le problème est beaucoup plus complexe. On parle d'arabisation, de religion, d'application de la charia et de fierté individuelle. Des choses difficiles à évaluer sur papier ou sur une calculatrice. Le portrait réèl du Lybien restera toujours une vision d'occidental informé qu'à moitié.
Les dictatures qui sont tombées cette année ont toutes bien servies l'occident. Qu'est-ce qui est légitime et qu'est-ce qui ne l'est pas dans ce conflit? Je crois que la réponse est toute en nuances dans un conflit tout ce qu'il y a de plus brute.
J'écoute en ce moment l'excellent série télé Rome*, la première saison. Cette série, fictive mais quand même inspirée de la réèlle chute de la république et naissance de l'empire romain, fait côtoyer les plus subtiles tractations politiques avec des combats et un quotidien extrèmement brutal. Une violence quand même lêchée** parce qu'on parle ici de télé. Les parrallèlles entre l'Italie de 48 avant Jésus-Christ et la Lybie de 2011 sont nombreux.
Je n'ai aucune difficulté à imaginer des violences plus extrèmes encore et tout ce qu'il y a de plus vraies dans les rues de la Lybie. La guerre ne faisant jamais dans la subtilité.
Je suis perplexe quand au soutien occidental dans ce conflit. Je ne verserai pas de larmes à la chute complète de Khadafi mais comme l'évoque Amos Oz plus haut dans son livre sur le fanatisme, peut-être n'avons nous que 12 ans en âge militaire.
Et peut-être a-t-on oublié de mentionner que nous éprouvons parfois un grand plaisir à bombarder de l'arabe.
À un certain moment dans la série Rome***, Pompée, l'ancien frère d'arme maintenant ennemi de Jules César, dira de lui "He needs the people and without the people he has nothing".
C'est ce qui arrive à Mouammar Khadafi.
*Corrigez-moi si je me trompe mais en télé il y a HBO et les autres ne sont que pâles essais right?
**Mais extrèmement violente selon les standards habituels de télé quand même.
***Suis tombé amoureux de Kerry Condon, guess what? yip, an irish babe!
Ce passage est tiré du livre Comment Guérir un Fanatique de l'auteur Israélien Amos Oz. Page 10. Ce splendide petit livre de 77 pages réuni trois textes de l'auteur sur la difficulté d'Israël et de la Palestine à cohabiter. Au bout de ce livre tout en disgressions du genre évoqué plus haut, on arrive à comprendre que le proche-orient a une sérieuse longueur d'avance sur l'étude du fanatisme et de ses excès.
En Libye, c'est assez extraordinaire ce qui se passe en ce moment.
On passe de rebondissements en rebondissements. Un fils de Khadafi est capturé. OUps! Il réapparait en soirée faisant un pied de nez au rebelles et aux caméras du monde entier. " 'M'avez pas pogné bande de nuls!"
Par un effet domino auquel les réseaux sociaux ont largement contribué, les habitants de la Lybie ont choisi de se payer enfin une nouvelle liberté. De se payer la tête de leur chef. Plus de 4 ans au pouvoir est toujours douteux. Le tissu social a explosé.
Mouammar Khadafi a été financier du terrorisme international mais, principalement grâce au ressources pétrolière de son pays, il est aussi devenu avec le temps, un partenaire commercial important pour les occidentaux. Ces gens mêmes contre qui il se posait en s'installant en poste en 1969. Inspiré de Nasser (Egypte) et de Boumedienne (Algérie) c'est pour une vision du monde pro-arabe mais aussi anti-occidental que le caporal s'était lui-même promu colonel.
En Tunisie et en Égypte c'est la rue qui a renversé ses despotes. Cette fois en Lybie, l'OTAN, l'occident dont le Canada pendant un temps, est venu en aide à la lutte des rebelles.
Ce que l'OTAN ne fait pas en Syrie où pourtant la situation est la même. En Syrie le risque d'intervention millitaire est toutefois beaucoup plus risquée, le pays est nettement mieux organisé. Les proches liens de la Syrie avec l'Iran et les riches pays Arabes rendent les interventions étrangère beaucoup plus compromettantes. C'est en quelque sorte une porte ouverte sur une troisième guerre mondiale.
Mais cette alliance OTAN/Rebelles Lybiens laisse bien des gens inconfortables. Les plus simplistes y voient un intérêt (vrai) de l'OTAN pour le sol pétrolier de l'endroit. En Irak le pétrole est très Russe et très Chinois et ils ne se sont jamais impliqué dans cette sale guerre.
Les plus informés savent que le problème est beaucoup plus complexe. On parle d'arabisation, de religion, d'application de la charia et de fierté individuelle. Des choses difficiles à évaluer sur papier ou sur une calculatrice. Le portrait réèl du Lybien restera toujours une vision d'occidental informé qu'à moitié.
Les dictatures qui sont tombées cette année ont toutes bien servies l'occident. Qu'est-ce qui est légitime et qu'est-ce qui ne l'est pas dans ce conflit? Je crois que la réponse est toute en nuances dans un conflit tout ce qu'il y a de plus brute.
J'écoute en ce moment l'excellent série télé Rome*, la première saison. Cette série, fictive mais quand même inspirée de la réèlle chute de la république et naissance de l'empire romain, fait côtoyer les plus subtiles tractations politiques avec des combats et un quotidien extrèmement brutal. Une violence quand même lêchée** parce qu'on parle ici de télé. Les parrallèlles entre l'Italie de 48 avant Jésus-Christ et la Lybie de 2011 sont nombreux.
Je n'ai aucune difficulté à imaginer des violences plus extrèmes encore et tout ce qu'il y a de plus vraies dans les rues de la Lybie. La guerre ne faisant jamais dans la subtilité.
Je suis perplexe quand au soutien occidental dans ce conflit. Je ne verserai pas de larmes à la chute complète de Khadafi mais comme l'évoque Amos Oz plus haut dans son livre sur le fanatisme, peut-être n'avons nous que 12 ans en âge militaire.
Et peut-être a-t-on oublié de mentionner que nous éprouvons parfois un grand plaisir à bombarder de l'arabe.
À un certain moment dans la série Rome***, Pompée, l'ancien frère d'arme maintenant ennemi de Jules César, dira de lui "He needs the people and without the people he has nothing".
C'est ce qui arrive à Mouammar Khadafi.
*Corrigez-moi si je me trompe mais en télé il y a HBO et les autres ne sont que pâles essais right?
**Mais extrèmement violente selon les standards habituels de télé quand même.
***Suis tombé amoureux de Kerry Condon, guess what? yip, an irish babe!
mercredi 24 août 2011
Noyé dans le Mépris
C'était il y a longtemps.
L'hiver, Noël même.
Entre Noël et le jour de l'an pour être plus précis.
Je travaillais alors pour TV5 et je devais m'extirper de ma famille et de mes amis du 418 pour revenir dans le 514 et travailler sur une collaboration avec les Français qui au bout du compte, ne verrais jamais le jour (do they ever?). 5 jours de travail de recherchiste qui serait suivi d'un retour pour fêter le jour de l'an dans le 418.
Mais dès le premier soir à Montréal, sitôt débarqué de mon voyage avec Allo Stop, je me sentais beaucoup trop en forme pour rester tout seul à la maison. Je dirais même que je me sentais un brin arrogant. Très(trop) convaincu de mes pouvoirs de séduction. Une fille au bureau, peu de temps auparavant, m'avait fait de beaux compliments sur mon teint, mes yeux, ma bouche, mes mollets, mes cheveux, mon cul, j'avais bien essayé de capitaliser sur ses signes pourtant clairs mais à l'horizontale elle avait été brutale. Plus grande que moi, de beaucoup, on avait bien essayé toute sortes de positions, j'avais réussi à lui faire mal, elle avait aimé mais bon...pas moi...pas mon truc. Et une fille du bureau. Je n'ai plus été capable de la voir autrement qu'à quatre pattes à faire le bruit du cheval. Inconfortable et désagréable.
Mais ce soir de décembre, je ne pouvais tout simplement pas rester chez moi. La nuit était trop belle. J'ai consulté mon journal culturel rapidement et j'ai trouvé Muriel Moreno qui faisait un spectacle de DJ dans le secteur. J'ai appelé pour m'informer du lieu du bar. "...Métro Beaudry..." qu'on m'avait dit.
J'avais un premier indice qui aurait dû me dire que la soirée serait "spéciale".
J'étais trop imbu de moi-même et convaincu de me retrouver peau contre peau avec la sculpturale Muriel (rien de moins) pour réfléchir proprement. Ne roulant pas sur l'or, on m'avait de plus confirmé que le spectacle/set était gratuit. Je l'avais lu et entendu. Good. Dans mon budget. J'avais marché en sifflotant comme le chevalier sur le sentier de la conquête.
À l'entrée, ma présence brisait visiblement la conversation entre deux filles qui y trainaient. Je semblais tant faire problème que j'ai dû confirmer que c'était bien l'endroit où la belle Muriel allait se donner. On m'avait bien confirmé mais on m'avait alors fait payer à la fois un 3$...
-C'est pas gratuit?
-Non.
...et un autre 5 $ de vestiaire.
-Je peux pas garder mon coat?
-Non.
Bon. Je me suis payé une bière et suis allé m'installer plus loin sur une banquette. Avec un étrange sentiment tout à fait étouffant que tout le monde me regardait boire ma bière en solitaire. Et effectivement, en balayant mon regard dans l'endroit je remarquai que j'étais le sujet de beaucoup de murmures. J'ai même dû aller aux toilettes afin de vérifier si je n'avais pas une balafre de marde dans le front. En regagnant ma place je remarquai que certains gars, la plupart en fait, gars comme filles, avaient gardé leur manteaux. Pourquoi moi alors j'avais payé? Puis je remarquai, toujours sous les yeux accusateurs (de quoi!?!) que ce que je croyais être des garçons était en réalité des filles! De très masculines filles mais des filles quand même! j'étais à peu près le seul homme des lieux. Le seul hétérosexuel assurément. Et ces yeux sur moi...y'avaient pas d'affection là...l'ambiance était si lourde...à tous ceux qui ne croient pas au pouvoir du karma...croyez-moi ce soir là je me noyais dans le mépris d'autrui.
La pression sociale, le poids de ses yeux braqués sur moi, la tension du moment me rendait fou. J'avais beau me raisonner et me dire que, voyons, j'ai toute ma tête, j'invente tout cela dans cette tête qui ne revient à personne ici, rien n'y faisait. La tension était si palpable à mon égard, alors que Muriel commençait tout juste à se préparer et que même, elle, me lançait un regard voulant dire "Qu'es-ce que tu fais ici toi?" que la panique a commencé à germer en moi.
Terminant ma bière je me suis levé, ai repris mon manteau et ai quitté les lieux, ma marche de la honte (faisant peut-être la joie des gouines et de efféminés des lieux) dans un état de choc total. J'ai dû marcher une bonne vingtaine de minutes avant de revenir à mes sens.
Que venait-il de se passer? Je resortais la tête de l'eau où on m'avait poussé. Largué par la pression sociale.
Yip
Romeo was bleeding.
J'ai ravalé mon arrogance.
Avec quelques Gins et un peu de Jack.
Un gêné sourire dans mon pack sack.
Dans les dents l'arrogant. Muriel c'était pour elles.
L'hiver, Noël même.
Entre Noël et le jour de l'an pour être plus précis.
Je travaillais alors pour TV5 et je devais m'extirper de ma famille et de mes amis du 418 pour revenir dans le 514 et travailler sur une collaboration avec les Français qui au bout du compte, ne verrais jamais le jour (do they ever?). 5 jours de travail de recherchiste qui serait suivi d'un retour pour fêter le jour de l'an dans le 418.
Mais dès le premier soir à Montréal, sitôt débarqué de mon voyage avec Allo Stop, je me sentais beaucoup trop en forme pour rester tout seul à la maison. Je dirais même que je me sentais un brin arrogant. Très(trop) convaincu de mes pouvoirs de séduction. Une fille au bureau, peu de temps auparavant, m'avait fait de beaux compliments sur mon teint, mes yeux, ma bouche, mes mollets, mes cheveux, mon cul, j'avais bien essayé de capitaliser sur ses signes pourtant clairs mais à l'horizontale elle avait été brutale. Plus grande que moi, de beaucoup, on avait bien essayé toute sortes de positions, j'avais réussi à lui faire mal, elle avait aimé mais bon...pas moi...pas mon truc. Et une fille du bureau. Je n'ai plus été capable de la voir autrement qu'à quatre pattes à faire le bruit du cheval. Inconfortable et désagréable.
Mais ce soir de décembre, je ne pouvais tout simplement pas rester chez moi. La nuit était trop belle. J'ai consulté mon journal culturel rapidement et j'ai trouvé Muriel Moreno qui faisait un spectacle de DJ dans le secteur. J'ai appelé pour m'informer du lieu du bar. "...Métro Beaudry..." qu'on m'avait dit.
J'avais un premier indice qui aurait dû me dire que la soirée serait "spéciale".
J'étais trop imbu de moi-même et convaincu de me retrouver peau contre peau avec la sculpturale Muriel (rien de moins) pour réfléchir proprement. Ne roulant pas sur l'or, on m'avait de plus confirmé que le spectacle/set était gratuit. Je l'avais lu et entendu. Good. Dans mon budget. J'avais marché en sifflotant comme le chevalier sur le sentier de la conquête.
À l'entrée, ma présence brisait visiblement la conversation entre deux filles qui y trainaient. Je semblais tant faire problème que j'ai dû confirmer que c'était bien l'endroit où la belle Muriel allait se donner. On m'avait bien confirmé mais on m'avait alors fait payer à la fois un 3$...
-C'est pas gratuit?
-Non.
...et un autre 5 $ de vestiaire.
-Je peux pas garder mon coat?
-Non.
Bon. Je me suis payé une bière et suis allé m'installer plus loin sur une banquette. Avec un étrange sentiment tout à fait étouffant que tout le monde me regardait boire ma bière en solitaire. Et effectivement, en balayant mon regard dans l'endroit je remarquai que j'étais le sujet de beaucoup de murmures. J'ai même dû aller aux toilettes afin de vérifier si je n'avais pas une balafre de marde dans le front. En regagnant ma place je remarquai que certains gars, la plupart en fait, gars comme filles, avaient gardé leur manteaux. Pourquoi moi alors j'avais payé? Puis je remarquai, toujours sous les yeux accusateurs (de quoi!?!) que ce que je croyais être des garçons était en réalité des filles! De très masculines filles mais des filles quand même! j'étais à peu près le seul homme des lieux. Le seul hétérosexuel assurément. Et ces yeux sur moi...y'avaient pas d'affection là...l'ambiance était si lourde...à tous ceux qui ne croient pas au pouvoir du karma...croyez-moi ce soir là je me noyais dans le mépris d'autrui.
La pression sociale, le poids de ses yeux braqués sur moi, la tension du moment me rendait fou. J'avais beau me raisonner et me dire que, voyons, j'ai toute ma tête, j'invente tout cela dans cette tête qui ne revient à personne ici, rien n'y faisait. La tension était si palpable à mon égard, alors que Muriel commençait tout juste à se préparer et que même, elle, me lançait un regard voulant dire "Qu'es-ce que tu fais ici toi?" que la panique a commencé à germer en moi.
Terminant ma bière je me suis levé, ai repris mon manteau et ai quitté les lieux, ma marche de la honte (faisant peut-être la joie des gouines et de efféminés des lieux) dans un état de choc total. J'ai dû marcher une bonne vingtaine de minutes avant de revenir à mes sens.
Que venait-il de se passer? Je resortais la tête de l'eau où on m'avait poussé. Largué par la pression sociale.
Yip
Romeo was bleeding.
J'ai ravalé mon arrogance.
Avec quelques Gins et un peu de Jack.
Un gêné sourire dans mon pack sack.
Dans les dents l'arrogant. Muriel c'était pour elles.