dimanche 31 janvier 2010
Le Superbe
Il est plus jeune que moi de 11 mois.
Son père est clarinettiste amateur et joue dans l'orchestre municipal. Ce qui le fait baigner dans la zizik toute sa jeunesse. Il acquiert dans sa jeunesse la pratique du violon et du tuba puis intègre le conservatoire de Lyon où il apprend le trombone et en sort en 1990 avec deux premiers prix. Parallèlement au conservatoire, il s'initie, en autodidacte, à la guitare et à la pop.
En 1995, il est avec L'Affaire Louis Trio, dont le chanteur Hubert Mounier est un ami, aux arrangements. Quatre ans plus tard, il participe à l'écriture, à la réalisation et à la composition du premier album de Keren Ann : La Biographie de Luka Philipsen. La collaboration est si bonne que l'increvable Henri Salavdor leur fait signe à tous les deux , lui et Keren Ann, pour écrire son prochain album. L'album Chambre avec Vue d'Henri Salvador est un grand succès. Il ressucite le chanteur octogénaire et fait briller les auteurs. Le titre phare Jardin d'Hiver est un immense succès en France.
Il continue ses multiples collaborations les années qui suivent. Avant même la sortie de son premier album, il est crédité, en 2000 et en 2001, sur les albums de Raphaël, d'Isabelle Boulay, de Coralie Clément (sa sœur) , d'Hubert Mounier, de Lulu et de Bambou Gainsbourg.
C'est en mai 2001 que sort son premier album : Rose Kennedy, une histoire fantasmée de la famille Kennedy, sur fond de pop jazzy aux arrangements parfois intimistes, parfois sombres. C'est en mai 2001 que sort son premier album : Rose Kennedy, une histoire fantasmée de la famille Kennedy, sur fond de pop jazzy aux arrangements parfois intimistes, parfois sombres.
Il sort ensuite Négatif, en 2003, dans lequel il marie le folk à son univers de cordes, de piano et de claviers de collection, avec une nonchalance un brin Gainsbourgienne. Son ex-femme Chiara Mastroianni a contribué aux chœurs sur ce disque, signe avant-coureur de son projet Home (2004). En effet, elle partage les parties voix sur cet album intimiste en forme de road movie. La même année, il écrit la bande originale du film Clara et Moi.
Il publie au début 2005 À l'origine. Peut-être en raison de sa séparation d'avec Chiara Mastroianni, ce recueil de 14 chansons, qu'il dit plus personnelles, est beaucoup plutôt sombre.
C'est 2007 qui me le mets dans l'oreille avec ceci. Je peux l'écouter 14 fois en ligne avec le même plaisir perpétuellement renouvelé. Cet hymne me colle à la peau et à 2:11 de cette chanson j'ai toujours le même frisson qui se transforme presqu'en larme. L'album Trash Yéyé au grand complet est un bijou avec sa pochette de fin de soirée.
En 2009 quelques jours avant la sortie de son disque double La Superbe, il donne une entrevue au Nouvel Observateur dans laquelle ne seront retenus que ses propos acerbes sur Michel Polnareff et non l'admiration qu'il y exprime pour Jean-Louis Murat, Alain Bashung ou Philippe Katerine. Comme il avait tourné en ridicule l'oeuvre de Bénabar et de Zazie deux ans avant, ces interventions laissent de lui, durablement, l'image d'un artiste peu sympathique. Image qui est peut-être à l'origine de ses ventes modestes. On s'en moque la jalousie des journalistes ne devraient jamais se gérer.
La Superbe* vient d'arriver en Amérique. D'atterir dans mes oreilles aussi. 23 fragments d'un même diamant.
Que
De
Talent
Serge Gainsbourg sor de ce corps!
Merci la vie pour Benjy Biolay!
*il s'agit bien d'un seul plan séquence: magistral.
samedi 30 janvier 2010
Grands Frissons Chéris.
Un froid sec.
J'ai offert un joli glaçon à mon amour. Il a fondu.
Je ne sais pas pourquoi j'aime tant le froids sybériens. J'ai un plaisir fou à savoir les rues désertées par les gens. À les circuler en rentrant mes épaules, en glissant mon cou vers l'intérieur de mon manteau, faisant de la grosse buée à la vapeur courte tellement le frette mord de l'autre bord du jacket.
J'aime le froid probablement parce qu'il justifie l'envie de se coller sur l'amoureuse. Il justifie aussi les interminables habillages d'enfants dans le (trop petit) hall d'entrée avant de sortir. La plus petite à l'air de R2D2 dans son habit de neige. Très drôle. Si j'ai un manteau que l'on dit "-40 degrés" ben aussi bien le tester. Rien de plus agréable que d'être habillé extrèmement chaudement par froid extrème.
C'est en fait le retour au chaud par la suite qui est si agréable. La fatigue du corps qui a travaillé contre le froid. L'après-ski.
C'est par matin de grand froid aussi que l'on découvre dans son journal préféré que les McGarrigle/Wainwright/Latrémouille se sont payé un gros encadré pour souligner le départ d'une des leurs. Ça donne le goût d'écouter Rufus. Mais après l'écoute d'une seule chanson on change pour Martha parce que la voix de fin du monde de Rufus...Pfff! difficile à supporter. Mais Martha Hmmm. Martha...elle donne envie de se rentrer dans le divan.
Bien au chaud.
Parlant de chaud, ça rappelle la bouteille de blanc qu'on a bu la veille. Grand froid = vin blanc, grand froid = la poche de hockey vers 6h30 AM avec Monkee, grand froid = la nuit, les journées courtes (on revient à Martha), les soirées télé collés/collés.
Zavez vu le moral de certains Haitiens hier soir aux nouvelles? Ils chantaient tous dans l'attente des ravitaillements. Un chant très doux. D'une beauté morale qui m'a soutiré une grosse larme lourde.
Leur enfer cessera un jour.
Le nôtre a le bonheur d'être seulement froid.
Et moi ça j'aime.
Autant que Martha n'aime pas son père.
vendredi 29 janvier 2010
Arythmie et déséquilibres
Je suis arythmique et mal coordonnée depuis quelques jours.
Dans la nuit de Mardi à mercredi, mercredi en fait de 1h15 à 5h22 AM j'étais 100% éveillé dans mon sous-sol du 450. J'ai même pensé faire mon jogging du jour. J'ai plutôt sagement opté pour le visionnenement d'un (bon...un vieux Chabrol 1970) film entrecoupé d'un post sur ce blogue.
Puis le cadran m'a réveillé à 6h49 et le train du jour s'est mis en marche.
Arythmique toutefois. Être mal coordonné et un peu tout croche m'a rappelé les déséquilibres des excès de boisson.
J'ai donc bu.
Étrangement ça a eu l'effet inverse et j'ai retrouvé mon équilibre.
Tenez encore hier quand j'ai été faire le plein de gin et de whisky à la SAQ je me suis mis à chanter Red Red Wine. J'étais dans un bel esprit. Mais je faussais comme un chaudron qui tombe sur le plancher de céramique de la cuisine. Si il y a une place où on peut chanter à tue-tête sans passer pour un demeuré c'est bien la SAQ où les clients saoûls peuvent avoir des comportements hétéroclites. Je n'étais pas saoûl mais j'aspirais à le devenir et je voulais vraiment atteindre cette note haute de la reprise du refrain. Ce devait être atroce pour Bébert au contwère, la fly-à-terre. Je manquais un peu de rythme encore.
J'ai compris pourquoi je n'arrivais pas à atteindre la dite note. IL Y AVAIT UN AUTRE AIR QUI CIRCULAIT DANS LES ALLÉES. Pas de la musique de la SAQ ou quoi que ce soit mais bien quelqu'un d'autre qui chantait autre chose. Un voix de femme en plus. Elle chantait Take My Breath Away avec une intensité tout ce qu'il y a de plus American Idol. J'ai imaginé une poulette du genre Kathy Perry ou Avril Lavigne, pris d'un enthousiame plus ou moins justifié j'ai voulu l'accompagner et j'ai tenté de chanter en choeur ce qu'elle chantait elle aussi. Une allée nous séparait l'un de l'autre. J'ai senti qu'elle était ravie d'avoir un choriste improvisé car elle s'est mise à chanter plus fort. Je pouvais l'entendre courir avec son panier jusqu'au bout de l'allée, tout comme moi pour que Sonny & Cher se fassent enfin face et face de leur vie une totale comédie musicale. Une fois l'un en face de l'autre j'étais si déstabilisé par la laideur de la femme en question que mon chant a ressemblé à ceci momentanément...
Elle puait la robine et a poussé un rire ravi si rebutant que j'ai en été dégoûté. Comme j'ai plus de classe que ça, j'ai laissé tout mes acahats sur place (même les bons...Sauternes 1976)et j'ai fui à toutes jambes.
Une comédie musicale au drôle de rythme. Et moi qui HAIT les comédies musicales.
Et là, ce matin, je veux débuter ma journée de froidure avec un petit film. Parce que toutes les journées du monde devrait commencer dans le plaisir. Et que le plaisir c'est la vitamine de la vie. Je m'étais choisi un film que je croyais bêtement d'une durée de 2h07. Commencer ma journée vers 10 heures moins vingt ce ne serait pas mettre sa journée trop en retard.
Ben non.
Mon film est de 207 minutes. 3h37!!!!. Un film de samurai en plus (un bon...un Kurosawa 1954). Moi qui ai été pris d'incontrôlables fous rires dans les scènes de combats dans Crouching Tiger, Hidden Dragon.
Mauvais rythmes je vous dis.
Pas aussi indigeste que ça.
Mais mauvais rythme pareil.
jeudi 28 janvier 2010
Jerôme David Salinger (1919-2010)
Plusieurs le croyait déjà mort tellement il était sauvage.
Le Réjean Ducharme Américain avait tourné le dos au monde public il y a déjà presque 40 ans.
Moi qui vient de perdre mon père, j'en perds presqu'un deuxième. Si je parle de paternité chez Salinger c'est qu'il es apparu dans ma vie à un moment charnière qui a complètement fait basculer l'homme que je suis.
Il y a eu un "Avant" Salinger et depuis sa découverte en 1989 je vis dans l'"Après".
Quand j'ai lu The Catcher in the Rye j'avais exactement l'âge de son héros, Holden Caulfield. C'étais un pur hasard (où l'étais-ce?)J'étais tout aussi brouillon (sinon plus)et mon tempéremment (pas toujours approprié) était la source de pratiquement tout ce que j'entreprenais. Salinger m'a renvoyé un miroir qui m'a procuré un effet de "renaissance". Pas que j'étais mort mais disons que j'étais plus ou moins bien né. Je penchais dangereusement vers les sentiers les moins féquentables. Un renvoi scolaire plus tard, Salinger me donnait la clé de la vie adulte. En me disant "r'garde de quoi t'as l'air, allume!".
Sa toute première nouvelle (The Young Folks, 1940)raconte justement la errance d'une certaine jeunesse qui fait tout aussi écho à ma vie.
Le ténébreux J.D., de ses 6'3, forme un couple avec la fille d'Eugene O'Neill (Oona) avant que celle-ci ne le laisse pour un certain Charles Chaplin. C'est que J.D. est un être légèrement asocial. À l'instar d'Holden Caulfield, ses rapports avec les autres sont plus troubles et intenses que chaleureux.
7 nouvelles de Salinger (dont I Went To School With Adolf Hitler) sont rejetées par le New Yorker avant que Slight Rebellion off Madison ne soit acceptée. Toutefois l'histoire ne paraitra jamais puisque son personnage, Holden Caufield introduit pour la toute première fois, entretiens des propos et des idées jugées trop intenses par rapport à la tension à l'égard de la guerre. Les Japonnais viennent tout juste de bombarder Pearl Harbor et mettre de l'huile sur le feu serait innaproprié pense-t-on.
Salinger part donc faire la guerre en 1942 prenant part à l'action sur Utah Beach lors du débarquement de Normandie et lors de la bataille des Ardennes. Il y rencontre Ernest Hemmingway alors correspondant de guerre à Paris et les deux développent une admiration commune.
Salinger, qui parle français et allemand, est utilisé lors des interrogatoires des prisonniers de guerre, nazis ou les collaborateurs français. Il est aussi parmi les premiers soldats à entrer sur les sites des camp de concentration maintenant libérés. Il participe à la "Dénazification" des pays voisins de l'Allemagne après la fin de la guerre.
Ces expériences le dégoûteront de la nature humaine. Il ne s'en remettera jamais.
Ses écrits sont rejetés dans leur presque totalité par le New Yorker et autres magazines des États-Unis durant toute la période de la guerre alors qu'il écrit toujours. Il travaille même une pièce de théâtre qui couvrirait son texte presque publié Slight Rebellion off Madison et où il jouerait Holden Caulfield lui-même.
Largement traumatisé par son expérience de guerre Salinger se tourne vers le boudhisme. La déstabilisante et fort habile nouvelle A Perfect Day for Bananafish séduit tant le New Yorker qu'il lui donne un contrat sur-le-champs. Cette nouvelle introduit la famille Glass dont les 7 enfants seront les héros des romans subséquents de Salinger.
The Catcher in the Rye est publié en juillet 1951. Écrit à la première personne, le roman relate les deux jours durant lesquels Holden Caulfield vit seul dans New York, après avoir été expulsé de son école privée. Au travers du livre, il est clair pour le lecteur (mais pas pour Holden) que l'adolescent est effrayé et nerveux à l'idée de grandir, de devenir adulte. À la fin du livre, Holden ne veut pas parler de son présent, le trouvant sans importance. Il devient clair que l'adolescent âgé de 17 ans se trouve dans une sorte d'hôpital psychiatrique. Il se qualifie de "malade" et parle "du psychanalyste d'ici". Il nous précise qu'il entrera dans un nouveau lycée au mois de septembre, et avoue que les personnes dont il a parlées avec fiel dans le roman lui manquent.
Le roman est d'abord décrié par les institutions morales de par ses propos largement libéraux, sur le sexe et la prostitution entre autre, qui sont jugés pervers. Toutefois le roman est un succès majeur en librairie et reste plus de 30 semaines dans les meilleurs vendeurs.
Au début des années 60, 9 ans plus tard donc, le livre est encore considéré comme une référence. Il est le plus populaire dans les écoles secondaire. Ce, même si les institutions scolaires le bannisse en raison des idées évoquées précédemment mais aussi parce que l'on utilise les mots "goddam" 237 fois, le mot "bastard" 58 fois, le mot "Chrissake" 31 fois et , ô disgrâce absolue, le mot "fuck" 6 fois.
Dans les années 70 les professeurs qui proposent le livre en lecture à leurs élèves sont renvoyés ou forcés de quitter leur poste. Le livre obtient l'étrange titre du "livre censuré le plus lu et le plus enseigné dans les écoles".
Mais malgré sa soudaine popularité, Salinger se tient loin des feux de la rampe. Il vit en hermite et se plonge corps et âme dans le boudhisme.
Son roman Franny & Zooey raconte en partie sa relation avec Claire Douglas l'étudiante qui lui donnera deux enfants. L'actrice Zooey Deschanels, duquel je suis aussi amoureux fou, a été baptisée en l'honneur de ce personnage. (Drôle de coincindence qui me ramène encore à Salinger)
Bien entendu la bebitte Salinger ne vit pas longtemps avec sa femme et la rend presque folle. Il passe de femme en femme dans les années qui suivent et son isolement du monde extérieur le fond glisser légèrement dans la démence. Démence contrôlée car l'homme est extrèmement intelligent.
Son expérience de stress post traumatique le laisse toutefois lourdement cicatricé psychologiquement et ses humeurs deviennent imprévisibles.
Je regarde les photos de Salinger plus jeune et je suis frappé de remarquer qu'il ressemble beaucoup physiquement à mon père au même âge. Il a de plus, lui aussi du sang irlandais.
Allez! bonne nuit vieux monstre!
Je t'aime, je t'aimais et je t'aimerai.
Short Cuts
J'ai toujours aimé les courts-métrages.
Quand c'est bien fait c'est l'espace d'une blague, d'une observation coquace, d'un portrait, d'un moment inquiétant traduit sur grand écran, d'un exercise de style, une anecdocte, d'une ritournelle visuelle, d'un mot d'esprit mis en image. En plus, on peut écouter cela en petite dose comme on lirait un recueil de nouvelles.
J'ai toujours aimé les jeudis aussi. Tout l'excès de vitesse des jours précédents commence à ralentir et c'est le week-end qu'on a dans le rétoviseur. Lentement on penche vers le simple plaisir. C'est souvent la dernière grosse journée d'intensité nocive au boulot où on travaillera un peu plus longtemps afin de s'offrir un vendredi plus sain. On arrive chez soi en soirée et on ressent la douce fatigue d'après-ski.
C'est aussi le jour où les journaux culturels sont publiés pour les amoureux de la culture et les jours de paie pour ceux qui veulent investir anywhere.
Pour moi c'est le jour des vidanges. C'est aussi le premier jour de le semaine où je n'ai pas de cours du soir à l'université. Mes cours sont déployés les lundis, mardi et mercredis soir. Le mercredi soir vers 23 heures et le jeudi matin sont donc les moments statistiquement les plus éloignés de mon prochain cours et des devoirs/études qui s'y rattachent.
J'aime donc encore plus qu'avant mes jeudis.
J'ai donc joint deux plaisirs, l'amour du court-métrage et le plaisir d'un congé matinal, pour me taper un dvd rassemblant des cours métrages nommé Cinema 16.
J'ai découvert un délicieux imbroglio mis en images par Adam Davidson dans The Lunch Date.
"Hunteeeeeeeeeeeeeeeeeeeer? chérie d'amour que j'aime plus que tout au monde..."
Quand l'amoureuse commence ainsi c'est que je lui servirai de valet bientôt. 8 minutes plus tard je déblayais son char dans l'entrée avant qu'elle ne quitte pour le boulot.
Peter Sollett nous offre une merveilleuse chronique de la pré-adolescence dans les quartiers pauvres et latinos de New York avec Five Feet High & Rising. D'un naturel confondant. Tellement bien que le court métrage de 30 minutes a été refait en long métrage deux ans plus tard sous le titre Raising Victor Vargas. Il a aussi fait le fort sympathique et agréable Nick & Norah's Infinite Playlist par la suite. Voilà un jeune réalisateur à suivre. Son film ici est dans les trois meilleurs des 16
Drrrrrrrrrrrrrrrrring! non madame je ne suis pas intéresé par un abonnnement au Journal de Montréal. De toute façon même si ça ne vole pas très haut votre propre journal ne s'intéresse même pas à se créateurs alors...
L'étudiant qu'étais George Lucas en 1966 était déjà plein d'ingéniosité suggestive avec des moyens réduits dans le 3 minutes de son court-métrage Freiheit.
AAAAAAAAAAArgh la chatte, normalement si réservée, depuis que Monkee a deux souris, ne cesse de errer autour de la cage et là elle vient de la faire tomber!
Daybreak Express tourné en 1953 par D.A. Pennebacker est un bijou 24 carats/secondes.
Drrrrrrrrrrrrrrrrring! avec la loi interdisant la solicitation téléphonique se sont maintenant des messages pré-enregistrés qui nous téléphone. Je coupe le robot après deux phrases.
Je n'aime pas toujours ce que fait Tim Burton mais Vincent, tourné en 1982 sur et avec Vincent Price est un total poème cinématographique (tout en rime en plus)
Drrrrrrrrrrrrrrrrring! oui je vais aller porter la boite à lunch de mon plus vieux à l'école.
Stefan Nadelman m'offre l'histoire du Terminal Bar de New York tout en photo dans son film...Terminal Bar. "These people will dissapear, the street is going to eat them alive". Portrait(s) Magitragique(s). Fort.
Drrrrrrrrrrrrrrrrring! non madame vous devez le savoir by now ma fille fait semblant d'être malade pour pouvoir rester avec son papa à la maison. Elle reste à l'école, la comédienne.
Le fantasme Terry Tate est une totale jouissance. Rawson Marshall Thurber et la compagnie Reebok l'ont compris en créant Terry Tate Office Linebacker en 2002
Drrrrrrrrrrrrrrrrring! non vous êtes pas chez madame Langevin, non vous pouvez pas lui parler quand même, non vous n'avez plus le droit de rappeler ici pendant que j'écoute des films un jeudi supposément tranquille.
Necrology de Standish Lawder tourné 1971: hantant puis bidonnant dans l'innatendu générique.
C'était pas une bonne idée de boire deux trois gins et du whisky en matinée. 'Viens de vider mes intestins.
William Burroughs et l'étudiant Gus Van Sant : mariage heureux en 1982 pour le film du second adpaté de la nouvelle du premier The Discipline of D.E.
C'étais pas une bonne idée non plus de manger du Chili Con Carne piquant en fin de soirée tard hier soir en écoutant Ikki & Vicky, Célibs et bi et Niaiseuses. 'Viens de confesser mon crime avec la toilette douloureusement.
The Wraith of Cobble Hill de Adam Parrish King: wow!
Drrrrrrrrrrrrrrrrring! oui n'amour je vais aller à l'épicerie, oui je vais acheter du vin en pensant près de la SAQ (et du whisky! et du gin!), non je ne me tromperai pas de petite crème à la vanille légère pour mettre dans ton café cette fois.
George Lucas in Love est une brillante porposition de Joe Nussbaum qui nous offre en 8 minutes ce qui aurait pu inspirer un jeune George Lucas en 1967. Intelligent et hyper drôle. À voir absolument.
Ding! Dong!, la charmante voisine du bloc pas loin est venue porter son chien. J'ai bêtement accepté de garder son cabot quelques heures simplement parce qu'elle est bandante. On ne dit pas non aux demandes des belles filles. Des fois qu'elles nous ouvre la porte de leur jardin. (on est pas fait en bois non plus) Pourquoi n'est-elle pas capable de le laisser tout seul son chien une heure ou deux anyway? pas pens/ y demander, trop troublé par son gilet moulant.
On était capable de grande poésie visuelle en 1943. Comme Maya Deren et Alexander Hammid l'ont prouvé avec le joli Meshes of the Afternoon.
Ostie le chien vient de vider la panier à linge avec sa gueule!
Carmen revisité par l'étudiant Alexander Payne n'est pas à la hauteur du talent qui le révelera plus tard avec Election, About Schmidt et Sideways.
Batinsse! le chien vient de casser une lampe en la sacrant à terre, courant après la chatte au bord de la crise cardiaque!
Feelings de Todd Solondz, exercise de style de deux minutes et demie tourné à l'université de New York en 1984 qui a peu à voir avec le brillant réalisateur de Welcome to the Dollhouse, Happiness et Storytelling.
Cybole le chien viens tu te bouffer tous les coussins du salon?
Paperboys de Mike Mills, documentaire de 40 minutes sur des petits gars du Minnesota qui livrent les journaux et la structure sociale tout autour, est un délice. M'a paru trop court c'est donc bon signe.
Ding! Dong! le chien? tannant? nonon. Faire l'amour avec toi sous un Cyprès d'Arizona pendant que de doux flocons nous mordent la peau? quand tu veux! HEIN? de quoi qu'on parlait déjà? Tu voulais pas le garder tout seul chez vous pour pas qu'il bouffe tout tes coussins? ben oui, ça fait du sens. Anytime! salut!
Andy Warhol est toujours fascinant. Son screen test de 4 minutes de plan fixe sur Helmut (qui le faisait assurément bander) est hilarant. Aurait été toutefois moins compliqué de montrer une photo.
Drrrrrrrrrrrrrrrrring! Je sais que mon sang est rare mais je ne peux plus donner pour au moins un an, j'ai été opéré puis médicamenté, je suis donc disqualifié. Laissez-moi tranquille je le repète chaque semaine quand vous m'appellez!
Fuck la boite à lunch de Monkee!!!
Vais me chercher un Cypres d'Arizona dans le secteur en même temps.
jeudi simple...
mercredi 27 janvier 2010
Téléthéâtres & Mises-en-scène
If you can,t beat them, join' em
Sarko le chiot n'a pas pu résister. Il s'est offert un gros nonosse.
Hyper copain avec les dirigeants de TF1, au plus bas de sa popularité (32%) dans l'opinion publique, il a réuni 10 citoyens Français qui en avaient gros sur le coeur et s'est payé 120 minutes de questions/réponses à heure de grande écoute.
Les questions étaient bien entendus entre les mains de l'homme à la tête de chien quelques jours avant afin qu'il ne paraisse pas pris bouche particulièrement bée. Ceci permettais aussi à son équipe de recherchistes de travailler des réponses de type "je suis avec vous pas contre vous".
Du snake charming comme on dit. De l'hypnose.
Pour la circonstance, on avait écourté le téléjournal de 20 heures, puisque le président entrait en scène à 20h15, face à la présentatrice Laurence Ferrari, qui n'est pas la plus dangereuse des intervieweuses. La chaîne privée avait renoncé à la tranche publicitaire de 20h30, plus importante de la soirée, et l'émission s'est poursuivie aussitôt, face à des Français sélectionnés par TF1 pour leur représentativité, et un animateur choisi par le président.
Le groupe constitué par TF1 n'était pas ridicule. On y trouvait un trentenaire d'origine maghrébine, un autre d'origine africaine, une diplômée de 26 ans à la recherche d'un premier emploi, une employée d'entretien payée au salaire minimum dans la grande distribution, une agricultrice au bord du dépôt de bilan, un délégué syndical dans l'automobile qui n'avait pas froid aux yeux, une infirmière débordée, bref une nette majorité de mécontents sans complaisance. Notamment sur le chômage, la dégradation du système hospitalier, les salaires faramineux de quelques grands patrons, etc.
Sarko s'est très bien tiré d'affaires. Il sait jouer aux cartes le chiot. Non seulement était-il très à l'aise (bien sur il tirait toutes les ficelles)mais si il avait pu il aurait ronronné en studio. Mais une chiot qui ronronne ça ne fait pas très viril quand même allez, zou! tasse-toi pauvre con! Le barbette a eu la gueule ferme sur son nonosse. Mais quand on est arbitre, joueur et adversaire à la fois et qu'on décide des réglements on ne berne personne. On joue tout seul.
Cet exercise de manipulation de l'opinion publique deviens de plus en plus fréquent.
Ici, Harpon le gigon a choisi d'éviter les deux dames de fins de soirée pour son dernier tête-à-tête. Mesdames Thibault et Galipeau ont été assises sur le banc au profit de deux hommes car Stephen et les femmes, ça ne passe pas bien. Il les aimes si dociles que face à l'aggressivité de certaines questions il pourrait facilement paraitre aussi masculiniste dégradant qu'il l'est.
En Italie Berlusconi, contrôle tous les médias papiers et télé. En Chine ça s'étend jusqu'au contrôle de l'internet.
Ça va bien quand on a appris son rôle en coulisse pour donner de l'impression de candide et de direct.
Mais ce type de dychotomie entre la réalité et la plèbe populaire que semblent vouloir contrôler ses controls freaks créé de la totale asymétrie quelques fois.
Comme cette semaine chez l'empire de Pol Pot Péladeau.
Suite à la première de la télé réalité Québec-Montréal dimanche soir, les journalistes radios, écrits et électroniques ont été unanimes: Ça ne regardait pas bien. La série commençait tout croche et beaucoup d'ajustements sont nécéssaire pour remettre le tain sur les rails. C'est même l'une des productrices de l'émission qui l'avouait dès le lendemain en pleine conférence de presse. "Faut refaire nos devoirs" a-t-elle mentionné avec justesse.
Pourtant, si on ne lisait que les articles du Journal de Montréal et les articles sur Canoë.ca, les produits dérivés de la famille Québécor, la même émission ratée avec sa musique pompier digne des anges de la rénovation ou de America's Next Wannabe a été un total succès qualitatif. Une idée géniale. Un must.
Must rework?
Nonon, un incontournable de la télévision. Une totale réussite sur tout les fronts.
Même sur le front du joueur de Québec qui a planté en pleine face en embarquant sur la glace. On aurait même pu croire que c'était Laporte lui-même qui avait signé les articles en Novembre dernier.
On appelle ça tricher un petit peu.
Un petit peu beaucoup.
On appelle ça jouer au con aussi.
Pietro Patry, un ami qui ne voudrait pourtant que du bien
"j'peux pas sortir avec elle anyway 'est trop style 24 février, genre" m'a dit Patry.
Pietro Patry, un ami à moi qui approche comme moi les 40 ans, a toujours gardé ce langage d'ado.
"Dekesséksé ktu parles man? cékkésé le style 24 février, dude?" ai-je roté.
(Patry déteins un peu sur moi quand je le côtoie)
"Ben tsé, 24: un chiffre plate qui fait référence à rien, Février, un mois plate où on se les gêle et on déprime de l'hiver. C'Fille-là elle devait être né un 24 Février tellement 'étais plate, man, cute, mais plaaaaaaaaate " a t-il précisé.
"24 peut faire penser à la veille de la naissance de Jésus" ai-je senti le besoin de rajouter.
"C'est ça je dis Dude, à rien"
Patry a fait comme moi cette année. Il a choisi de retourner sur les bancs d'école. Si moi j'ai choisi la traduction, lui, ancien finissant en droit criminaliste, a choisi l'économie internationale. Il a un gros examen demain qui l'angoisse beaucoup. Il a atteri dans mon 450 à la fois pour profiter de mon dictionnaire anglais/français, une brique de 88 000 mots, édition 1954, à la fois parce qu'il savait que je serais absent de la matinée et qu'il pourrait étudier dans la quiétude de mon foyer contrairement au multiple bruits déconcentrant du Centre-Ville.
"En plus, y a pas de belles filles qui passent din ' rues par ici" a-t-il rajouté me rappelant mon malheur.
Je l'ai laissé pour aller faire ma commission. Après m'être chargé des pauvres d'Haiti, j'avais décidé de m'occuper des pauvres de Montréal. J'avais commandé un container de cannes de chien à livrer pour l'organisation du Canadien. Pas des cannes de viandeà chien, des cannes de CHIEN POUR QUE LES MULTIMILLIONAIRES APPRENNENT À JOUER AVEC DU CHIEN!
Une fois seul chez moi, Patry est arrivé nez-à-nez avec une mexicaine dans la quarantaine. Pas son genre.
"Zeth kivou?"
"Maria Consuella, je fais le ménage pou' Mossieu Jones, est-ce que c'est vous?"
Je n'en parles à personne de cette femme de ménage car c'est une véritable honte dans ma vie. Je me sens si négrier par rapport à cette femme que j'évite systématiquement de la croiser. Je ne sais pas de quoi elle a l'air et vice-versa. Je m'organise pour ne pas être là quand elle vient se mêler de nos affaires. Je n'en avais jamais parlé à mon ami Patry car je ne suis pas fier de la présence de cette étrangère dans nos pénates. J'ai aussi tendance à l'oublier car je ne reconnais en rien a présence dans ma vie qui est contraire à tout ce que je suis. Je n'étais pas là ce matin là par pur coincidence heureuse.
Patry s'est donc senti obligé de quitter les lieux. Il a pris sa voiture pour se rendre à la bibliothèque. En écoutant la radio il a entendu cette ahurissante conclusion du procès Norbourg. Le criminaliste en lui s'est éveillé. Le Québec est tellement le paradis des criminels a-t-il réfléchi. Trop pauvre pour garder ses prédateurs sexuels en dedans pour autre chose que le sixième de leur peine. Trop lâche pour faire le ménage dans la mafieuse cosntruction. Trop illétré pour comprendre les nuances d'une fraude financière. Faudra recommencer à zéro et dépenser encore une fortune avec 12 nouvelles têtes de pioches.
Patry était plus en colère que découragé de son pays-qui-n'est-pas-un-pays-c'est-l'hiver-et-qui-a-refusé-sa-naissance-par-deux-fois.
Rendu à la bibliothèque il s'est trouvé un coin tranquille au fond de la petite bibli. Petit 450, petites gens, petite bibli.
Ayant de la difficulté à déchiffrer les textes en anglais de son cours, de plus en plus agacé par tous les réajustements que sa branche d'étude lui imposait avec le nouveau leadership de l'Euro et ses impacts, Patry a mis à peine deux heures à se sentir étourdi de tout ce qu'il avait à emmagasiner.
C'est là qu'un jeune dans la vingtaine est venu dans la section des "Molières" cherchant du regard un livre. Avec ses doigts il a pianoté sur l'étagère des livres.
plaketaktak taketak taktak.
Trouvant probablement son rythme intéressant il a répété le même geste presque tout de suite après.
plaketaktak taketak taktak.
Patry a levé les yeux vers lui.
plaketaktak taketak taktak.
Patry s'est tourné la tête plus clairement dans sa direction.
plaketaktak taketak taktak.
Patry a regardé vers la fille du comptoir pour voir si elle demanderait au jeune plouc de cesser son tapage. La fille du comptoir était au téléphone avec un(e) ami(e) un peu comme une caissière américaine étire ses journées au comptoir de ses souvenirs cheaps dont personne ne veut sur le bord de la plage. Ça en prendra beaucoup pour la déranger.
plaketaktak taketak taktak.
Patry s'est tanné.
"Hey! t'achèves tu avec ton clapotis de merde?"
Sa colère lui a fait faire une phrase d'adulte. Un long 8 secondes s'est écoulé. Le jeune homme a regardé Patry qui lui renvoyait un regard de haine. Le jeune homme faisait la statue, la bouche en "o" comme si il s'apprétait à siffler en plus! dans une bibliohtèque!
Probablement le type de gars à ne jamais se faire dire quoi faire il a aussitôt fait exprès pour répéter son petit jeu de doigts. Juste pour voir ce que Patry ferait.
plaketaktak taketak taktak.
Patry a aussitôt saisi son livre De l'économie internationale à l'économie globale et l'a tiré de toutes ses forces en flèche en plein dans les dents du jeune homme qui ne s'y attendait pas du tout. Le temps qu'il se relève, Patry le plaquait au sol à nouveau et la matraquais du dictionnaire de 88 000 mots à deux mains à cheval sur le tronc de la victime.
Assommé de milliards de dollars dans les dents et de milliers de mots dans la tête, dont certains en anglais, lui qui cherchait du Molière, le jeune homme était k.o.
Rien pour déranger la fille au comptoir avec son téléphone et sa conversation sur son audition à Star Académie. Patry a ramassé ses livres et a fui les lieux.
Cette journée était un désastre. Qu'es-ce qui lui avait pris? lui qui est normalement si bon pour son prochain. C'est cette niaiserie Norbourg qui l'avait mis dans tous ses états.
Quand la police s'est pointée chez moi parce que mes coordonées étaient dans le dictionnaire oublié sur le lieu du crime j'ai dû mentir que "...je me l'étais fait volé, merci de me le rapporter..."
Sales Vincent Lacroix et autres complices.
Et la justice qui pleure en silence...
mardi 26 janvier 2010
La Bête
J'ai dans mon salon, dans le tiroir sous la télévision, plusieurs cds que l'on écoute rarement.
Les Frères Sénéchal, Ron Sexsmith, un sampler du jazz pour les nuls, l'Orchestre des Pas Perdus, Superbus.
Au sous-sol 150, 200 cd's pour la plupart jamais payés puisque j'avais des privilèges là où je travaillais dans une ancienne vie.
Ceux-là sont les survivants. Ou si vous préférez les "encore écoutables".
Plusieurs ont pris le chemin de magasins d'échanges sur la rue Mont-Royal. Malgré l'étampe "Copie promo, vente interdite". Du 100% de profit dans mes poches. Ayant mis la plupart de mes cd's sur mon Ipod je ne garderai peut-être pas encore longtemps tous ses cd's au sous-sol.
Le tiroir du salon sous la télé est l'antichambre de la mort. Le corridor de la dernière chance avant de se rendre dans un magasin sur Mont-Royal. Je révise ma décision à la dernière minute sur certains, mais la plupart écopent et je vais les vendre.
Un album qui a survécu au moins trois fois et qui survit encore aujourd'hui à toutes les purges c'est La Mémoire et la Mer de Léo Férré.
Sur l'album une chanson que j'adore. Vraiment. Moins une chanson qu'une ambiance, un texte. Intense. On ne trouve pas la version originale sur youtube. Avec les violons, les caisses claires et la voix des anges à l'arrière. Mais celle-là n'est pas si mal non plus.
Ce qui me fait placer le disque de Férré chez les futurs déportés c'est le personnage Férré. Le monstre. Le lion à l'égo démesuré. L'homme inégal qui aimait avec une intensité extrême et haissait avec la même ardeur. Une brute intempestive dont le jugement pouvait foudroyer aussi rapidement qu'il glorifiait. Ses amours sont troubles et machistes. Son couple – dont la relation s'est dégradé perpétuellement - a vécu entouré de très nombreux animaux, à commencer par la chimpanzée Pépée, achetée en 1961 à un dresseur. Léo Ferré a développé une relation privilégiée avec cet animal, mais n'a pas su s'en montrer le maître ; le singe fût invivable, colérique, destructeur. Comme Férré qui l'adore justement pour ça. Cela devient très contraignant et isolant. Sa femme étouffe.
Un soir où Férré découche, Pépée se blesse et ne se laisse approcher par personne. Au désespoir, sa femme fait tuer le chimpanzée et plusieurs autres animaux par un voisin chasseur. Ferré en sera terriblement affecté. La chanson Pépée est le requiem de ce drame intime. Une chanson troublante de douleur, d'un amour qu'il ne semble jamais avoir offert à sa propre amoureuse. Du moins en texte.
De toute façon Léo aime surtout Léo et nage en pleine misogynie très souvent dans ses propos. Il se gonfle d'une préciosité bélliqueuse et insupportable qui donnerait envie de frapper de jeunes bébés à une nourrice. En d'autres mots si l'artiste s'écoute (un peu) l'homme est une bête. Imbuvable boule d'orgueil incapable de répondre si il a déjà aimé une femme autant que son chimpanzée.
Râleur cinglant à l'immense mauvais goût, à la provocation immature d'enfant, aux braises douloureuses des mots, il aura été rageur toute sa vie.
Il s'est enveloppé dans la poésie des autres et a lui même pondu quelques bijoux d'écriture.
Comme:
Nous irons sonner la Raison
A la colle de prétentaine
Réveille-toi pour la saison
C'est la Folie qui se ramène
A bientôt Raison à bientôt
Ici quelquefois tu nous manques
Si tu armais tous nos bateaux
Nous serions ta Folie de planque
Il a été le passeur officiel de toute une génération pour découvrir Baudelaire, Apolinnaire, Rimbaud, Aragon.
Mais aussi le plus irritant rustre, le volcan qui ne voulait pas dormir, le magma d'un monde que son arrogance forçait à voir surtout peuplé d'imbéciles.
Certains sont appuyés sur le ciel et ne le voient pas.
Toi tu y loges et nous offre quelques orages au gré de tes humeurs.
Basta Léo! j'ai mis ce qui me plaisait de toi sur mon Ipod, tu quittes ma maison demain.
Ta cruelle exhalaison putride qui monte des nuits de l'enfance, quand on respire à reculons une goulée de souvenance n'a rien à voir avec mon amour et mon plaisir de la vie.
Même imparfaite.
Station Laguerre (ou STM: Steal The Money)
La STM est dans le trou grâce à leur minable gestion de la construction de trois nouvelles stations de métro à Laval sur la ligne orange.
Depuis elle détrousse les honnêtes gens.
Bela descendait dans les escaliers roulants de la station de métro Montmorency.
La mère de deux enfants a dû fouiller dans son sac pour trouver de la monnaie lorsqu’une voix l'a sommée de tenir la rampe des escaliers. Convaincue que ce n'était pas à elle que l'on s'adressait elle a forcé le guignol a répéter ses mots.
"Il faut tenir la rampe madame, mettez-vos mains sur la rampe".
Cette enfantine et fort innapropriée consigne a tout de suite été rejetée de la part de Bela qui avait les deux mains occupées. Tenant sa sacoche d'une main et fouillant toujours de l'autre elle a répliqué "je n'ai pas trois mains monsieur". Sentiment d'autant plus renforcé qu'au moment de l'incident on est en au plus fort de l'hystérie Grippe H1N1. On ne met pas ses mains n'importe où. Surtout pas là où les bactéries pullulent comme les poteaux dans les wagons de métro ou les rampes d'escaliers dans les stations.
On croit avoir entendu un boulon tomber dans le crâne du gars qui servait d'agent à ce moment précis. Voulant assurément excerser un fantasme refoulé depuis longtemps, Anatole Tarla(l'agent) a passer les menottes à une Bela refoulant mal, à juste titre, sa colère.
L'homme, qui n'a probablement jamais eu le droit d'ouvrir le frigo lorsqu'enfant, a alors choisi de lui coller les risibles contraventions d’infraction de 100 $ pour non-respect d’une directive affichée sur un pictogramme, et un second de 320 $ pour entrave au travail d’un agent épais.
Normalement c'est là que quelqu'un avec des caméras serait sorti pour désarmorcer la situation absurde.
Mais non, tout ça était bien vrai. L'agent épais était bien réèl. Même qu'un robot de son service a confirmé l'effroyable : "Ce sont les règles de la STM, si ma mémoire est bonne, même le simple fait de s’asseoir par terre dans une station de métro peut mener à une amende assez salée". Confirmant aussi du coup la totale imbécilité du service constabulaire des stations de métro.
Bien entendu Bela a contesté l'idiotie et le juge s'est excusé de la gelée de framboise qui a servi de cerveau à ce crétin d'agent ce jour-là. Bela s'en est tiré sans payer plus que sa journée de travail perdue.
Hier, Elvis Nshimirimana sortait du métro Sherbrooke avec son amie lorsqu'il s'est fait donner une contravention de 100$. Il transportait ses patins sur son épaule, sans protège-lames.
Pour vrai.
Sans remarquer son pléonasme Elvis a trouvé que les policiers ont manqué de jugement. Après avoir quitté son domicile du Plateau-Mont-Royal, il est entré dans la station Laurier. Il a franchi la barrière sans être interpellé par des agents de sécurité, ni par le personnel de la station. Il a pris place dans un train, et il a retrouvé son amie quelques minutes plus tard à la station Sherbrooke.
Il a été traité comme une personne dangereuse à la fois parce que les policiers s'ennuyaient, à la fois parce qu'Elvis est noir et à la fois parce que le jello était à l'honneur dans la tête des quatre (pas un...QUATRE!) agents épais.
Entendant encore une fois les robots de la STM dire des ânneries Paul a eu un flash. Les mots exacts de la STM ont été : "Ils n'ont fait qu'appliquer le réglement. Il ne faut pas que toutes sortes de personnes puissent se retrouver à l’intérieur des stations".
C'est vrai.
Comme des agents épais.
Paul a pris son bazooka personel de paint-ball et y a inséré quelques cartouches. En se rendant à la station Préfontaine il a repéré trois agents qui s'ennuyaient. Deux hommes et une femme. Après avoir franchi la porte il a appliqué la première règle inscrite sur la porte (tirez). Le premier agent a eu du coup le visage tout bleu s'était délicieux. Les deux autres ont aussitôt réagi, l'autre homme qui était plus près de Paul a voulu lui sauter dessus mais Paul a réappliqué la règle. Cette fois c'est une fresque verte qui a propulsé l'agent vers le sol 4 pieds plus loin totalement aveuglé. La proximité de l'agent semble aussi lui avoir fait saigner du nez ce qui donnait du précieux violet. Avec sa tête de bille ça faisait une belle bille violet. Touchant. Quelques cris sont venus ponctuer l'Opéra Préfontaine qui se déployait sous les yeux attérés du guichetier.
La femme agent a jonglé de stupeur avec son arme et Paul, en passant les barrières
à appliqué les deuxièmes et troisièmes règles (Pousser & Tourner) sur la jeune femme. Elle est tombée sur le sol et en a perdu son arme. Quand il l'a tournée la tête à l'envers en la prenant par les chevilles il lui a barré une cheville là où une crochet à plante l'a gardée suspendue temporairement la tête à l'envers.
Ainsi immobilisée il lui a réservé sa balle de peinture rouge qui a transformé la blonde en demie-rousse. Si il n'était pas fortement convaincu qu'ele était gouine il aurait peut-être choisi de tenter de la séduire.
Il est retourné chez lui calmement, satisfait du devoir accompli.
Il ne faut pas que toutes sortes de personnes puissent se retrouver à l’intérieur des stations quand même.
lundi 25 janvier 2010
Party Cajun
Le Superdome est un stade couvert de sports de la Nouvelle-Orléans pouvant contenir plus de 80 000 spectateurs.
Situé dans le quartier des affaires de la Louisiane Depuis 1975 c'est le domicile des Saints de la Nouvelle-Orléans, une équipe de la NFL.
Depuis que ce club a été fondé en 1967, il n'avait jamais atteint la grande finale du Super Bowl.
Avant hier ou une erreur du vieillissant quart adverse suivi d'un coup de pied magique en supplémentaire ne les propulse en grande finale.
Le magnifique stade a connu toute sorte de grands moments.
Il accueille le Classic Bayou depuis 1978.
En Novembre 1980 il a été le théâtre d'un étrange et mémorable combat de boxe pour le titre de champion du monde. l'Américain Sugar Ray Leonard et le panaméen Roberto Duran se battaient dans un stade rempli à pleine capacité. Duran est alors le champion en titre et le seul à n'avoir jamais battu Leonard puisqu'il lui a ravi son titre à Montréal au mois de Juin précédent. Toutefois dans les 5 mois qui espacent les combats Duran prend une trentaine de livres en faisant la fête dans on pays où il est accueilli en superhéros. Il doit se remettre en forme et le fait difficilement. Il se présente au combat un peu moins en forme que Leonard. Celui-ci a pour stratégie de le battre mentalement puisque Duran est un exceptionnel boxeur, si fort qu'il ne tombera pas. Au cours du 7 ème round Duran décide de faire son numéro de Muhammed Ali. Il met son visage bien en évidence pour narguer Duran qui, rageur, tente de la frapper de toute ses forces mais fend l'air. Leonard danse autour de Duran pour l'étourdir. Il s'arrête subitement, fait la roue de la main droite pour attirer l'attention du boxeur mais cogne sans prévenir de la gauche en plein dans le mille. Duran est sonné mais sur ces deux pieds. À partir de ce moment la foule s'amuse. Leonard plus que quiconque. Il danse comme un moustique autour d'une vache. Duran est humilié dans son machisme latin. Au 8ème round, en plein combat, il décide qu'il en assez et quitte le ring devant les regards incrédules. Sachant que la plupart des rounds sont à l'avantage de Leonard, sachant qu'il est moins en forme que lui, devenant progressivement l'âne d'un numéro de cirque qu'il n'avait pas calculé, Duran lève le bras pour signaler qu'il concède la victoire à son adversaire. Ça fait si peu de sens que toutes les spéculations deviennent plausibles. Il avait envie d'aller au toilettes, il avait honte de perdre et a voulu tenir les rênes de sa destinée, le match était truqué et il ne voulait pas se coucher. La vérité se trouve probablement au milieu de tout ça. Le plan de Leonard a parfaitement réussi. Reste tout un spectacle pour les gens sur place à ce moment.
En 1981, un concert des Stones accueille 87 500 personnes puis, le stade accueille 6 ans plus tard le pape Jean-Paul II.
Six Super Bowl y ont eu lieu depuis 1967. Car les Super Bowls sont toujours tenus sur de terrains neutres choisis quelques années auparavant peu importe les clubs qui y défendront les grands honneurs. Cette année le Super Bowl aura lieu à Miami. Outre Miami qui accueille l'évènement pour la dixième fois, l'état de la Nouvelle Orléans est celui qui l'a accueilli le plus souvent: 9 fois. Et on y retourne en 2013. Probablement parce que dans cet état au plus grand carnaval d'été d'Amérique du Nord on sait faire la fête.
En Août 2005, la catastrophe frappe la Louisiane. L'Ouragan Katrina ravage tout sur son passage. Le Superdome a été endommagé mais abrite plus de 30 000 résidents qui y logent temporairement. La saison de la NFL commence quelques semaines plus tard. Les Saints de la Nouvelle-Orléans sont forcés de jouer ailleurs. Leurs matchs à domicile sont relocalisés dans l'Alamodome de San Antonio et à Baton Rouge au Tiger Stadium. On prévoit une saison de misère pour les Saints qui, contre toute attente sont exceptionels cette année-là. 4 000 tonnes de détritus et de débris sont enlevées du stade en janvier 2006.
Lors du match de réouverture c'est un mini-concert de Green Day et de U2 qui accueille le retour de l'équipe avec la chanson appropriée The Saints Are Coming.
Pour certains, cet évènement est le symbole de la renaissance de la ville.
Pour moi c'est à partir de ce moment que je m'intéresse à cet impressionnant petit club (et à cette ligue aux moyens enviables) avec ses jeunes stars montantes Reggie Bush, Drew Brees et son sigle d'équipe qui est un fleurdelysé doré.
Ca me fait une maudite belle casquette. Ca fera aussi un maudit beau rendez-vous dimanche dans deux semaines. Surtout que l'ironie a voulu que le joueur étoile de leurs adversaires, Peyton Manning, est le fils d'une des plus grandes stars de l'histoire des Saints: Archie Manning.
Le 7 Février à New Orleans, ca va swingner dans le bayou.
Si New Orleans gagne imaginez la démesure du prochain mardi gras...