mardi 31 mars 2009
guidounes
Le premier tente de le cacher.
Le second ne le cache pas mais s'y prend mal.
La troisième s'en sert et ça lui rapporte.
Les politiciens aimeraient toujours pouvoir controler la place que l'on leur réservera dans l'histoire du pays qu'ils ont gouverné. Ils contrôlent tant bien que mal cette image d'eux-mêmes par leurs faits et gestes mais en échappent souvent l'essentiel: l'honnêteté.
Brian Mulroney aurait voulu que l'on se rapelle de lui comme l'homme par qui est arrivé le lac Meech, le libre-échange, la réforme de la taxation, la saine approche Canadienne des relations internationales. C'est ce que les plus curieux et les plus politiquement informés retiendront peut-être. Mais entendons nous pour dire que ce ne sont pas la majorité des gens. On ne retiens souvent que la dernière blague racontée.
Ce qui transparait de l'enquête de la commission Mulroney/Schreiber jusqu'à maintenant c'est plutôt que le beau Brian s'est fait enchocolaté par un charmeur de serpent(Schreiber)qui lui a fait couler du bidou contre des promesses obscures et non éclaircies encore. C'est l'histoire d'un homme qui se trouvait plus big que l'autre et qui est tranquillement en train de mordre la poussière.
La deuxième guidoune est tristement assez commune. Schreiber est ce type d'homme capable de vendre sa mère pour arrondir ses fins de mois. Quand on négocie des armes et des affaires en même temps on est toujours prêt à planter une arme blanche dans le dos de la personne avec laquelle on négocie. On doit aussi ne jamais présenter son dos à l'autre qui n'attend peut-être que ça pour vous sacrifier.
C'est ce que Mulroney, la putain distinguée, et Schreiber, la putain patibulaire, se font l'un et l'autre. Tout les deux surpris dans le peep show, ils tenteront d'ici quelques semaines de réécrire les lois de la vertus.
Parlant de peep-shows. J'ai resavouré dimanche un autre type de guidoune excessivement répandu. Stefani Joanne Angelina Germanotta est une auteure compositeure interprète étatsuninenne de New York. L'an dernier elle sortait sous le pseudonyme de Lady GaGa un album de musique relativement jetable. Elle affirmait que "tout le monde peut être célèbre". Comme sa musique sera oubliée d'ici 5 ans, pour appuyer ses propos et se rappeller à notre mémoire collective, (ce qui est aussi de plus en plus souvent le moyen des jeunes chanteuses d'exister dans la sphère musicale) elle a choisi d'exposer le plus de chaire possible au regard de son public.
De la nourriture pour l'oreille (si peu)et du candy pour l'oeil (beaucoup).
Alors que je me questionnais ce week-end sur mon intérêt pour le patinage artistique féminin -qui se loge exclusivement dans la cuisse et la bobette- j'ai compris que mon intérêt pour Lady Gaga se logeait au même endroit.
Tapez-là sur Google vous verrez des images à rendre jalouses les filles de la rue Saint-Laurent. Et à faire rêver les designers.
Tapez musique & Lady Gaga et vous tomberez sur le mot "tatoo"...
Mais ne le faites pas au bureau, ça pourraient devenir inconfortable.
Aussi inconfortable que le fauteuil de la retraite de Brian d'ici un mois.
lundi 30 mars 2009
Flat
Ça faisant mal hier.
Notre cinéma méritait quand même un peu mieux. Karine Vanasse n'étais visiblement pas à sa place comme animatrice et on a tous attendu qu'elle finisse la soirée commencée dans un bolide à trois roues.
Faut dire que c'était mal parti. L'un des meilleurs films des 10 dernières années au Québec n'étais pas en lice pour le Jutra du meilleur film. Tout Est Parfait est un grand film qui n'a rien à enlever aux autres nominés mais qui a surtout moins de raisons de se tasser.
Triste hommage à Fernand Dansereau, sans une seule image, hommage qui était destiné à s'effondrer puisque que commencé par...Marina Orsini...Qui ne rapelle en rien l'immense apport de Dansereau au cinéma Québécois. Au bout du compte l'hommage nous aura laissé un réalisateur/scénariste que l'on ne connaissait pas beaucoup, que l'on ne connait pas plus et qui ne s'est porbablement pas reconnu non plus puisqu'il ne s'est pas badré à monter sur scène pour aller chercher son prix.
Malaise.
L'inconfort était total j'ai zappé. Suis tombé sur Lady Gaga. Je ne savais trop quoi penser. Les filles de Star Épidémie ont dû se demander si elle devaient chanter mal et ressembler à une porn star elles aussi pour pogner. Car elles ne sont pas là pour la musique. Elles sont là pour pogner c'est tout. Étais-ce une immitatrice de toute façon? Ç'aurait pu être n'importe qui de bien roulée sous cette casquette. Des prons stars il y en a plein à Montréal.
Suis revenu aux Jutras et suis tombé sur Vanasse dans une nouvelle tenue qui forçait les yeux trop bas...et pourant ça ne mettait pas en valeur sa poitrine tant que ça...c'étais...surréaliste...Très jolie la fille mais comme actrice...comme animatrice...Enfin c'est subjectif tout ça...tout comme la remise des prix de toutes façons.
Mais quelle soirée botchée hier. Ouf.
C'est dommage car ça peut laisser croire que notre cinéma n'est pas en santé. Parce que le show qui l'honore ne l'est vraiment mais alors là vraiment pas.
L'Afrique et le rap qui viennent envahir l'anniversaire de La Guerre Des Tuques? Quelle confusion des genres malheureuse...Je crois avoir été plus ému par la pub de Proxim où tout le monde appelle "maman" que par quoi que ce soit d'autres dans le gala.
J'espère qu'on a pris de bonnes notes pour l'an prochain qui devrait être une grande année.
Le problème c'est que cette année aussi en était une.
Et ça a très peu paru.
samedi 28 mars 2009
Du couscous dans les gencives
J'ai eu une semaine excessivement éprouvante.
Il semble qu'avec le temps mes niveaux de tolérances frôlent de plus en plus le zéro.
Au travail je ne supporte plus du tout les gens qui m'entourent. J'ai vécu trois épisodes de crise de panique dans la dernière semaine. Mon corps entier semble devenu incapable de gérer le stress adéquatement. C'est 7 à 2 pour les nuits commencées au lit et terminées dans le sous-sol depuis 9 jours.
Car je travaille dans mes rêves, j'angoisse. Dans mon sommeil agité je perturbe le sommeil de l'amoureuse. Par respect pour la belle, je glisse vers minuit ou 2h00 du matin et gigote autant que mon corps le souhaite sur le canapé deux étages plus bas.
Je me soigne par l'amour. L'amour de mes proches mais aussi l'amour culturel.
La musique de Vampire Weekend ou de Lily Allen il y a trois semaines.
Le visionnement de la première série de Grande Ourse il y a deux semaines.
Le visonnement de trois films cette semaine. Le troisième visionné ce matin.
Si un livre peut me tomber des mains à l'occasion, JAMAIS je ne complète pas un film. La Graine et le Mulet durait 151 minutes: premier irritant imprévu. Il ne fonctionnait pas dans mon dvd du sous-sol: deuxième irritant imprévu. C'est couché dans mon lit( comme certains samedi devraient avoir l'obligation d'être conssomé) sur mon ordi que j'ai donc commencé le César du meilleur film 2008.
On dit souvent que la sensualité se mesure à notre façon de manger ou de gérer le culinaire. Si tel est le cas je suis sensuel tel une bobette de laine mouillée portée en hiver.
J'ai un rapport difficile avec la bouffe. Je mange vite et rarement en communauté car je mange presque toujours comme un animal. Sans manière aucune et simplement pour remplir le trou dans mon ventre. Pas pour étirer un steak de tartare ou m'extasier en mariant la bavette de veau avec le vin d'Alsace. Pour moi manger c'est comme la météo. On l'évoque rapidement et on passe à autre chose. On ne s'étend sur la chose dix milles matins.
Croquer une pêche "dont le jus lui coula jusque dans le cou" n'a rien rien RIEN de sensuel. C'est tout simplement dégueulasse. je jette une orange presque complète quand elle me jute partout au point de devoir prendre une douche après l'avoir mordue.
Donc voir des gens s'attabler et une trame narrative s'installer leeeeeeeeeeeeeentement et bruyamment pendant 54 minutes, continuellement une cuiller de couscous à la bouche, parlant la bouche pleine; faisant de la conversation en s'enlevant le manger de pris entre les dents, voir des personnages qui sapent ou qui rient la bouche grande ouverte dévoilant le pâté de couscous dans le haut du palais m'a tant irrité que j'ai craqué. l'Indien en moi a poussé un hurlement d'Atikamèque en guerre. Quand, à la 53ème minute , j'ai vu un personnage qui m'était plus sympathique que tout ce que l'on me présentait jusqu'à maintenant amener sa cuiller de couscous à son tour à sa bouche; qu`à la 54ème la belle de l'histoire s'assoyait à ses côtés pour elle aussi se taper une platée de coucous, j'ai pété les plombs.
Assez souffert cette semaine la coupe était pleine. Stop/Eject/back to the videostore.
Je n'ai définitivement pas le tempéremmment Français.
Américain jusqu'au bout des ongles.
Suis allé à la bibliothèque en écoutant Françoise Hardy.
Me suis pris La Grande Bouffe, Buffet Froid & Le Festin de Babette ainsi qu'un livre de Jean Barbe.
Afin de fumer le calumet de la paix.
vendredi 27 mars 2009
Intimités
Deux films récemment vus.
Deux solitudes dépareillées mais étrangement reliées pareil.
W est un film qui raconte la vie de George Bush Fils à travers la lunette de l‘inénarrable Oliver Stone. Dans cette œuvre, pas de note disant « toute ressemblance avec un personnage de la réalité serait le fruit du hasard ». Pas du tout. Tout est assumé.
Josh Brolin ressemble à George, James Cromwell est un excellent Bush père, Richard Dreyfuss incarne un fort ressemblant Dick Cheney, Scott Glenn est un Donald Rummsfeld un peu trop mince mais d'une présence forte, Jeffrey Wright est le colonel Powell (la colombe parmi les faucons que l'on devine), Toby Jones est un omniprésent Karl Rove, Elizabeth Banks est ecnore plus excitante que la déjà très jolie Laura Bush et Thandie Newton est une fort caricaturale (et terrible disons-le) Condoleeza Rice.
On souligne l'épisode du pretzel presqu'assassin, l'épisode de l'aval des mesures de tortures à Guantanamo par un Rumsfeld ratoureux mais surtout la solitude d'un fils à papa qui devait se faire un prénom mais qui a peiné à se faire tout juste une lettre du millieu.
Une lettre qui pourrait vouloir dire "Wabo" tellement George nous as tous semblé capable de peu. Le film traité sur le ton tout à fait intime réussit à nous faire sentir relativement triste face à un être assez triste. Très fort moment lorsqu'un journaliste lui demande quel fût selon lui sa plus grande erreur et que George, comme envahi mentalement par l'accumulation d'erreurs, ne sait absolument pas quoi répondre. Touchant moment d'un homme seul face à sa propre ignorance.
Le Cas Roberge est une autre bête.
Si Benoit Roberge séduit beaucoup dans ses capsules de deux minutes sur l'internet son film est une véritable catastrophe. Des acteurs formidablement inégaux, des textes faibles, des gags et des observations douteuses ou assez lâchement éxécutés. Un film botché de bout en bout. Dans la première minute, le Roberge en question répond par l'affirmative à une fille qui lui dit qu'il recherche le maximum de plaisir avec le minimum d'efforts. Jamais une ligne n'aura aussi bien décrit les efforts mis autour de ce film. Les intentions ne sont jamais claires d'une scène à l'autre. Un personnage qui nous est sympathique dans une scène en refusant de trahir un ami nous est finalement plutôt anthipatique trois scènes plus tard alors qu'il incarne ce qu'il avait refusé dans la scène qui nous le rendait sympathique. Le personnage principal lui-même n'est pas clair. Complètement construit sous le signe de l'envie et de la jalousie on a envie de le frapper à toutes les deux scènes. Une intimité que l'on aurait gagné à garder intime.
C'est Jean-Thomas Jobin qui semble le plus vrai dans son rôle et il n'a que 5 lignes et une seule scène presque sous-marine.
Dommage. Ses capsules sur le net peuvent être très amusantes.
Mais étirés sur 1h38 c'est pratiquement un supplice.
The Thrill is gone Goberge.
jeudi 26 mars 2009
Born Again Quebecer
Pas facile de garder le moral ces temps-ci.
Il y a ses parents qui tuent leurs enfants ou leur partenaires de vie à gauche et à droite qui nous font donner des becs plus sentis à nos proches avant le dodo. Il y a des gens comme la mère des octuplés aux États-Unis qui nous démoralisent de la condition humaine. Sans parler de mon travail qui est le camp de concentration du labeur sans splendeur.
Et puis il y a les Conservateurs au pouvoir, dont l'ADN Réformiste se fait de plus en plus sentir. 800 postes coupés chez Radio-Canada hier. On a beau essayer de s'encourager avec Jean-Marc Chaput ou écouter du reggae pendant trois jours pour se remonter le moral. Ça fesse de partout.
Marc Cassivi signe un très juste papier sur le sujet ce matin.
Les Conservateurs/Réformistes/Aliancistes/Créationistes/Calisse ont besoin du plus grand coup de pied au cul que la cote Est peut donner à un parti. Un putsch? Aurait-on les couilles pour le faire? Surement pas on est tellement lâche.
Lâche comme dans donner une prime A VIE de 235 000$ à Michael Sabia nouvellement à la tête de la caisse de dépôt avant même un seul résultat. C'étais nous qui rugissions quand Claude Blanchet avait eu 85 000$ pour la même chose et au même poste il n'y pas si longtemps? N'apprenons-nous pas de nos erreurs?
Québec= Charlie Brown & Suzie with a football.
Avec James "Big bad goon" Moore aux commandes de la culture pourra-t-on encore avoir des séries de qualité tel Les Invincibles qui se terminaient hier?
Tout comme la fin de Six Feet Under, tout comme la fin des Sopranos, tout comme la fin de La Vie, La Vie, la fin des Invincibles, remarquable et brillante série télé, oblige un deuil.
J'emprunte encore à Cassivi pour traduire les émotions qui m'habitent face à ce chef-d'oeuvre télévisuel.
Toute bonne chose a une fin. Celle des Invincibles est à ranger au rayon des «classiques instantanés», parfait dosage de pathos et de ridicule, d'élans dramatiques et de traits d'humour hilarants, d'effets de style mesurés et de répliques percutantes.
(Ne pas lire son article toutefois si vous n'avez pas vu et comptez voir l'épisode final)
La preuve que ce fût une grand série, la Presse signe trois articles sur la finale d'hier ce matin. (ne pas les lire non plus si vous comptez voir la finale et ne l'avez pas vue)Et trois autres dans les jours précédents sur l'appréhension de la fin de la série.
Je ne sais pas si les mains sur le volant de la culture de James Moore nous donnerons encore la chance de voler aussi haut dans nos efforts artistiques à l'écran un jour.
Je le souhaite fortement en tout cas.
On a certes besoin de renaissance à bien des niveaux en ce moment.
Phoenix renait de tes cendres!
(sur le ton de "Pépin la bulle")
mardi 24 mars 2009
C'est la faute à Bono
En revenant de ma journée 100% éternelle au boulot j'ai choisi de m'arrêter à la pharmacie.
Je prends le shampoing de l'amoureuse ces temps-ci car le mien est à sec. Si celui-ci fait de sa tête un chef d'oeuvre, Il fait de la mienne une tête avec une crêpe au poil dessus.
A la pharmacie j'ai vu une splendeur de femme. Un visage tout ce qu'il y a des plus touchants. Des yeux avec des tonnes de cils ça me touche toujours. Mais voilà madame a soudainement choisi de poser LES LUNETTES SOLEIL LES PLUS ÉNORMES DE LA PLANèTE TERRE sur son beau regard.
Tuant le moment.
****
Puisque U2 sort prochainement un nouvel album, puisque dimanche passé c'était la Saint-Patrick, je me tape depuis une compil du groupe Irlandais le moins Irlandais au monde.
Les derniers albums ne m'intéressent pas beaucoup mais revisiter les anciens accords du quatuor me plait encore énormément. Il y a encore une bonne part de merveilleux qui m'habite en entendant The Unforgettable Fire, Surrender, Love Is Blindness The Refugee. La guitare rugueuse de The Edge autour de 1983 qui sonne comme une think à essence vide que l'on gratterais, Clayton & Mullen réglés l'un sur l'autre comme des horloges, la voix multiformes de Bono... Bon ça va traitez-moi d'ancien, de passéiste, de smatte qui trouve que "c'était tellement meilleur dans le temps" en ce qui concerne U2, je l'assume totalement.
Bono et ses trois amis nous ont laissé non seulement un band d'une rare unité mais aussi toute une pléiade de sons forts divertissants qui traversent assez agréablement l'épreuve du temps.
Dans son activisme quelque fois un brin naif Bono a aussi semé quelques graines d'espoir un peu partout dans le monde en rencontrant les plus grand dirigeants de la planète. Bon, ces dirigeants le reçoive de manière polie et n'arroseront probablement pas tous les semances qu'il a tenté d'implanter dans ses projets de lutte contre la pauvreté mais on ne peut pas dire que Bono ne fait pas les efforts afin de rendre notre monde meilleur.
Depuis 1999, il prend une part active à la campagne visant à annuler la dette des pays du tiers monde. En mai 2002 il emmène le secrétaire du trésor des États-Unis, Paul O'Neill, dans quatre pays d'Afrique. Cette même année, il crée une organisation appelée « DATA » (pour Debt, Aids, Trade in Africa) dont le but est d'informer sur les dettes des pays d'Afrique, l'épidémie du SIDA et les règles de commerces inéquitables.
En janvier 2005, en marge du Forum économique mondial de Davos, il participe au lancement d'un label de produits Product Red dont les bénéfices sont destinés à financer des programmes de lutte contre le SIDA, la tuberculose et la malaria.
Il fait parti de Artists Against Apartheid, Amnesty International, Greenpeace, War Child, Jubilee 2000 et a aussi été élu l'Homme de la paix en 2008.
Je ne peux qu'avoir une forte admiration pour un homme aussi appliqué à faire les efforts afin de faire une différence sur terre tout en respectant l'enfant en lui Sinon pourquoi continuer à jouer la rock star à la porte de ses 50 ans? Pourquoi avoir choisi le nom d'un de ses héros d'enfance comme patronyme?
Mais sous cet héritage noble et fort respectable que Paul Hewson nous laisse en plus d'immortels hits et des prises de conscience sur des enjeux majeurs se cachent une tare.
Depuis 1992, depuis leur hit The Fly Bono a réinstauré LES LUNETTES-MOUCHES. Dans le contexte d'un clip, d'un spectacle, d'une chanson épousant le propos, le personnage c'est cute.
Mais partout ailleurs OSTIE QUE C'EST LAITTE!!!! (sacre et faute d'orthographes volontaires)
Quand ma boss est revenue du vacances dans le sud elle étais bronzée mais j'ai eu un léger soubresaut de stupeur, voire un total malaise, en la voyant coloriée de deux énormes cercles blancs autour des yeux sur un visage basané par le soleil. Deux énormes blancs d'oeuf sur une poêle de fonte. Un monstre. Visiblement elle avait elle aussi porté des lunettes-paravents durant son séjour au soleil.
Si vous m'avez traité de passéite plus haut et que vous êtes une amoureuse de ses lunettes titanesque qui manquent de me faire exploser de rire chaque fois qu'on les mets en voulant être pris au sérieux, retirez vos propos tout de suite. Audrey Hepburn les portait en 1961 dans Breakfast at Tiffany`s et personne au monde n'acotte/n'accotera un jour son charme.
Outre un maquillage excessif, rien ne gâche plus un visage féminin que ses lunettes/assiettes dans le visage.
C'est la faute à Bono.
T'inquiètes l'amoureuse, de toute façon c'est toujours toi la plus ravissante.
And All I Want is You
Des bas bleus et rouges
Quand les Co-Locs ont envahi les ondes radio avec Julie il y a belle lurette j’ai volontairement tourné le dos au band.
D’abord parce que le public qu’attirais ce groupe festif m’agressait. Beaucoup de gens sur le bien-être et souvent fier de l’être. Dédé Fortin leur rendait régulièrement hommage d’ailleurs. Beaucoup de souverainistes aveugles et naïfs aussi. Du genre anti-anglophones alors que le guitariste qu’ils avaient sous les yeux, dans le groupe qu’ils chérissaient tant, était lui-même anglophone.
J’étais assez souverainiste moi aussi à l’époque. Beaucoup plus que je le suis aujourd’hui. Mais de voir des gens hystériques prêcher pour la souveraineté non inclusive me donnait le goût de ne plus être souverainiste du tout. Dédé étais l’exemple de tout le contraire avec ses choristes du Sénégal, son guitariste de la Saskatchewan, son bassiste de la Belgique et son harmoniciste de la France. Et Dédé avait le cœur plus que souverainiste. Il était inclusif à tous les niveaux. Social et culturel. Mais avant le dernier et fatal album le groupe m’agaçait plus qu’autre chose. L’intensité du leader me rappelait la mienne et la musique francophone en général ne venait pas beaucoup me chercher à l’époque.
Par contre quand Dehors Novembre est sorti le groupe m’a beaucoup intéressé. Les parfums de musique Klezmer et tziganes, les trouvailles reggae, les textes douloureux et sentis.
Si douloureusement sentis qu’on connait la suite…
La folie contagieuse et rhytmée du premier album à cédé le pas à la folie malsaine du troisième (le deuxième album étant un album en spectacle avec quelques nouveautés dont « bon yeu ») et Dédé est allé se faire voir ailleurs.
En ce qui me concerne ça a terni l’oeuvre des Co-Locs à jamais. Bien que je reconnaisse des qualités indéniables et franchement géniales à la musique du groupe sur leurs trois albums, les textes de Fortin sont autant d’indices d’un mal de vivre qui, quand on en connait la résolution, me semble une écoute indécente d’une lettre de suicide qui n’en finirait plus.
On dirait que le Québécois que je suis n’a pas voulu se reconnaitre dans le Québécois mentalement fragile et trop intense que fût Dédé Fortin. J’ai assurément tenu à m’en éloigner en tout cas car je remarquais l’autre jour que malgré mon admiration pour des morceaux musical tel Belzébuth, La Rue Principale ou Tout Seul, sur les plus de 10 000 chansons dormant sur mon Ipod il y en aucune des Co-Locs.
Il y a La Patère Rose par exemple, Alfa Rococo, Émilie Proulx, Dumas, Vallières, Cœur de Pirate, Pierre Lapointe, Phillipe B., Les Cowboys Fringants, Daniel Lanois, Leonard Cohen, Handsome Furs, Dobacaracol, Godyouspeedblackemperor, un délicieux hommage à Gaston Miron.
Bien que Michael Ignatieff me face de l’œil grandement présentement.
Je suis encore bleu par en dedans.
Avec des bas rouges dans les mains.
lundi 23 mars 2009
La valeur des mots, le poids des gestes
Je lisais deux pages d’entrevue sur Yoko Ono dans la Presse samedi dernier.
Toujours aussi détestable cette gosse de riche. Elle a réussi à berner le journaliste et à se dépeindre comme une victime.
En allant porter les films des enfants au club vidéo et en m’en prenant trois autres pour moi dans le processus on m’a donné un Journal de Montréal gratuitement. Convergence oblige. A la une : Yoko Ono et tout juste à côté le mot « exclusif ».
Ce mot a-t-il encore une valeur ? « Exclusif » ? Je venais de lire une entrevue avec la riche veuve de New York. En quoi l’entrevue du J de M est elle exclusive alors ? Bon je comprends que l’angle sera probablement différent puisque ce sont différentes taupes qui rencontré la bête mais comment j’explique le sens du mot « exclusif » à mon fils qui me demande c’est quoi la différence ? Alors qu’ils ont utilisé pratiquement la même photo en plus ? (les entrevues ont été réalisées le même jour puisqu’elle est habillée de la même façon).
Il y a de ses mots qui ont étés complètement vidés de leur sens. Il y a 15 ans je n’avais pas compris que le mot « assistant(e) » avait remplacé le mot « secrétaire ». Quand j’ai eu un emploi d’été où l’on me demandait d’organiser des cocktails et de faire des cafés pour les invités (chose que je ne savais même pas faire car le café n’existe pas dans ma vie) j‘ai vite débandé. Ça a duré 30 jours.
En politique l’utilisation du mot « enfant » a –t-il un impact sur quiconque? Personnellement je crois que ce mot devrait être banni des campagnes politiques car il fait toujours pencher les discours dans le grossier et pathétique.
Prix « spécial » collé sur un produit ça vous fais acheter ?
Des mots sans valeur.
Parlant de pathétique. Outre le poids des mots, il y a aussi le poids des gestes. Vendredi dernier Britney Spears effectuait un arrêt au Spectrum. Le lendemain matin, on nous montrait à la télévision des images de son cirque sur scène. Madame encagée en dresseuse de lion. Pleine de volupté, les cuisses bottées, la hanche lousse, le fouet agile. Après quelques pas de danse assez ordinaires, une courbette de serveuse vidant son cabaret et le fouet qu’elle se lisse dans l’entre-jambe. Quelques miaulements et tout plein d’allusions phalliques assez évidentes. Des évocations qui donnent envie de tasser les enfants et de s’attaquer à la belle brune du salon.
Mais voilà, il est là le problème : les enfants. Alors qu’une collègue du bureau me confirmait que nombre d’enfants étaient accompagnés de leur parents dans la foule au spectacle. Qu’y voyaient-ils ? Qu’es-ce qu’ils y comprenaient ?
D’autant plus que ce sont les Pussycats Dolls, ses danseuses en manque de poteau, qui avaient assuré la première partie.
« maman ? pourquoi le fouet ? »
« pour…pour dompter les mauvais esprits… »
« oui mais elle se frotte sur lui ? »
« …ben…ben…il étais en cage tantôt…c’est un méchant lion… »
« Mais elle aussi était en cage tantôt, avec le lion, sur le dos les jambes en split…»
« oui ben elle dansait avec le méchant… »
« … »
« … »
« Si papa était si méchant comme tu le dis souvent pourquoi ne le mettais tu pas en cage maman? »
« Écoute la musique chérie...»
"la musique?"
Ne nous leurrons pas, c’est très très agréable pour le lubrique spectateur que je suis. Pour l’adulte que je suis qui comprend le jeu. Mais pour le kid ? Mon fils me tire le bras pour que je lui achète de billets pour Simple Plan. Si mon grand de 9 ans étais ma fille, peut-être me demanderait-elle de l’accompagner pour Britney et ses jambons. Qu’es-ce que je ferais ? J’irais en faire une danseuse érotique? "Oh ça lui pique entre les jambes, ma puce..."
Au fond, peut-être ne suis-je que jaloux de ces pré-ados qui accepteront d’être encagées et traitées comme du bétail tout en matant leur matou car ce sera ce qu’elles auront admiré à l’âge ingrat.
Peut-être que c'est juste ça.
Peut-être aussi que ce sont les récents épisodes "d'absences mentale" qui me chicotent aussi.
Peut-être que je ne suis qu'une vieille fripouille passéiste aussi.
Fripouille.
C'est quoi la valeur de ce mot-là déjà?
dimanche 22 mars 2009
Voyage au coeur du désespoir
J'y accordais une importance naive.
Ma visite au salon de l'emploi de Laval.
Et pourtant je savais que cet endroit, encore plus en période de crise économique mondiale, n'aurait qu'â offrir que quelques miettes. Des emplois "qui pourraient" (strike one) m'offrir "Jusqu'à" 11$ de l'heure (strike two) "si" je fais 18 mois de shift de nuit (strike three you`re out).
Mais fallait-il s'attendre à autre chose? Il faut quand même mériter son dû, travailler fort et bien. Fournir les efforts et souffrir pour atteindre ses buts dans la vie. Pas attendre que l'on vous offre un job de rêve sur un plateau dans un salon.
Je n'allais pas à un buffet. Mais ne m'attendais pas à une soupe populaire non plus. Il y a bien eu plus de 10 000 personnes qui ont foulé le sol de la Place Forzanni à Laval. Beaucoup beaucoup BEAUCOUP de gens ne parlant qu'anglais. Beaucoup de minorités visibles. Quelques uns ne semblant parler ni anglais ni français. Pour des kiosques à 99% francophones...D'autres plus mal pris encore avec leur femmes à leur côtés ou leurs deux enfants (dont certains pas propres et pas tenables)aux bras.
Quelle genre d'impression ceci laisse-t-il aux potentiels employeurs? Si tu traines tout ça ici que traineras-tu d'autres au bureau?
J'ai croisé beaucoup de visages très peu inspirant. Des regards de gars et de filles assez éteint. Me fondais-je bien dans cette foule bigarée? Humblement j'ai cru que j'étais un peu au-dessus de la mélée. Mais j'étais dans le champs gauche. Si je faisais la même file que tout le monde c'est que j'avais sensiblement les mêmes besoins. La seule différence c'est que pour l'instant je navigue. Mal mais je navigue. Alors que la plupart ici sont probablement à la mer du sans-emploi. A part ceux qui se promènent avec leurs verres fumés. Se croient-ils déguisés avec des verres fumés? Car plusieurs aussi, comme moi, ne veulent pas être vus en train de se magasiner un nouveau job pour ne pas donner un indice de notre inconfort là où nous sommes chez notre employeur actuel. Ce serait comme un gars qui continue de flirter avec les filles dans les bars alors que supposément en couple et en amour. un parfum de traitrise. Vous engageriez quelqu'un dont vous ne connaissez pas le regard vous?
Voilà qu'une femme d'origine arménienne dont je n'ai jamais su le nom mais qui a été flushé de ma grosse compagnie il y a deux mois me hèle.
"Hey Jones!"
"yo...ta yeule..."
On se jase un peu. On découvre qu'on ne se connait pas du tout. Je lui jase surtout en anglais la forçant à parler une langue qui ne lui est pas naturelle. Car je suis très inconfortable de jaser de mon problème de riche (J'ai quand même un bon salaire un job)par rapport à sa misère de femme dans la quarantaine au chômage. Elle me fait presque une entrevue de sa personne et me laisse avec son numéro de téléphone des fois que je vois quelques chose qui pourrait lui ressembler. Mais...mais je ne te connais pas fille...comment veux-tu...enfin...
Quelques jeunes filles se sont pensées sur des terrasses en été avec leur micro-jupe et leur camisole moulante. D'autres m'ont semblé se maquiller pour la toute première fois de leur vie. J'ai vu un homme avec un pantalon si scintillant j'ai cru que c'était une fille. Le rose surtout. Beaucoup d'hommes semblaient avoir oublié les bases de l'hygiène. Un homme avait dans sa demie-barbe une morceau de salade. je ne sais pas comment longtemps il a pu tenir ainsi sans qu'on lui dise. Il y avait aussi toute une série de mélange de parfums qui créaient une orgie malodorante. Beaucoup de très jolies femmes aussi mais je n'étais quand même pas venu dans un bar pour flirter. Juste avec la fille au kiosque de Simons mais c'est elle qui avait commencé avec son beau "allo" invitant!
Tant de désepoir.
J'étais parti avec 50 cv, suis revenu avec 48. Trop déprimant tout ça.
Pour me changer les idées, l'amoureuse et moi sommes allés voir Dédé à travers les Brumes.
Fort.
Et malsain.
Un véritable séjour au sein de la maladie mentale.
Un passage au sein de l'intensité incontrôlable.
Le film, un véritable hommage au moteur créatif et au sacré talent d'un homme trop lourd pour lui-même.
Avec ce film ma journée restais sous le signe du desespoir.
Le thème a été respecté quand j'ai vu le résultat du match des canadiens contre les atroces Maple Leafs de Toronto.
Y a p'us rien qui me fait rien si tu veux mon avis
Y a surement que'que chose qui est pas normal
vendredi 20 mars 2009
Gredin vendredi
J’aurais du me douter que mon vendredi serait encore une fois une journée composée de petites misères…
Après tout c'est vendredi, où la plus grosse folie chez les gens de ma grosse compagnie est de porter un jean.
Ouh, audace.
On dirait que l’accumulation du stress et sa gestion douteuse des 4 jours précédents font de mes vendredis une perpétuelle catastrophe pour moi.
Tout d’abord vers 6hAM je sors de la maison avec la plus grande discrétion possible. Le ¾ de mon unité familiale nage encore en plein rêve à cette heure là, il est donc de bon ton de ne pas faire de bruit. Toutefois ce matin ce sont une cuiller, ma bouteille de crème à raser et le rasoir de madame qui sont tombés ou dans le bain ou ailleurs, là où ils pouvaient résonner en tout cas. Afin d’ajouter une trame sonore aux rêves d’autrui. Avec un soupir du fond de ma chambre provenant de la belle au bois dormant comme cymbale à mes roulements de tambour.
Le vendredi c'est la collecte du recyclage et des vidanges. Ramassés en cochon par ma ville de plouc. L’amoureuse essaie de faire le plein de cochonneries le jeudi soir tard. Cochonneries qu’elle enligne le long de la porte afin que je les sortes en quittant les lieux. Ce matin il y en avait particulièrement beaucoup pour ma main disponible. Comme tout faire en un voyage est souvent ma mission j’ai encore essayé. Sans succès. J’ai dû revenir ramasser la bouteille cassée dans les marches dehors. Ceci a assurément affolé tous les voisins croyant leur voiture en train de se faire voler.
En m’assoyant dans ma voiture le yogourt qui étais dans ma poche a tout simplement explosé. « Ploc ! ». J’ai donc dû revenir dans la maison et torcher mon deuxième dégât en trois minutes.
Une fois au travail, j’ai envoyé un courriel m’inquiétant de matériel potentiellement en retard. Vous savez le type de courriel ferme mais que l’on ne veut pas désobligeant pour des raisons d’affaires et de savoir vivre. Certaines communications se doivent de rester diplomatiques pour des fins de bon partenariat commercial. Toutefois en voulant faire trop vite j’ai conclu avec « Please advise, Yks ! »
« Tks » est très souvent utilisé afin de contracter le mot « Thanks ». Ici, grâce à un doigt engourdi, mon y-k-s pourrait être interprété par une contraction de « Yikes ». Ou si vous préféré en bon québécois « Wach ». Avec son inexplicable point d’exclamation qui trahissait en fait ma fureur contenue comme cerise sur le sundae.
Avec le ton du reste de mon courriel où j’évoquais le potentiel gâchis, ça donnait soudainement une nouvelle couleur à ma missive. Puis un collègue m’a souligné que sous mon bras gauche, dans mon gilet, se cachait un gigantesque trou…J’ai donc enlevé mon gilet pour découvrir que ma chemise blanche en dessous avait elle aussi un coude troué… plus petit celui là mais décidément.
Quand j’ai su que mon patron ne se pointait pas au boulot le soleil est apparu dans mes yeux.
Mais quand il est réellement apparu dans mes yeux, le soleil, au sens propre et qu’il m’empêchait de m’avancer dans ma journée de travail parce que mon écran d’ordinateur était tout en reflet, là j’ai sacré. Encore plus quand l’imprimante a refusée de me sortir une facture urgente et que je ne pouvais pas la réimprimer.
Puis j’ai appris que deux nouvelles divisions tomberaient sous ma gouverne. Après avoir entendu le fil se briser dans ma tête et avoir déblatéré toutes mes appréhensions et surtout ma haine de l’idée, j’ai été vomir tout ce que j’avais dans le ventre aux toilettes.
Me suis regardé dans le miroir.
Me suis pas reconnu.
C’est qui ce gros ?
Ce vieux ?
Ce gars poché sous les yeux ?
Cette grosse tête à fourre?
Je vais me faire couper les cheveux ce soir.
Je sais ce que je vais dire à la belle Lizbeth.
« Please Advise, Yikes ! »
L'air de...
L’amoureuse utilise souvent l’expression « ça a l‘air fou ».
Ce à quoi je réponds inlassablement : « on s‘en sacre pas mal de ce que « ça a l’air » c’est ce que c’est qui compte ». Qui est quelques fois je le concède, fou.
Il y a bien des fois où notre air donne le ton. Tom Kostopoulos ne sera jamais un grand méchant goon de la ligue Nationale de hockey. Il a un visage beaucoup trop sympathique pour cela. Et en plus il est gentil comme tout.
Mais George Laraque aussi est gentil comme tout et encore plus sympathique mais il a l’air qu’il faut, la taille, les muscles, le regard du tueur. Avant même le premier coup de poing il en a donné deux du regard à son adversaire. Il l’a affaibli mentalement en raison de ce qu’il a l’air.
Les gens dans le bars marquent touts leurs points exclusivement de par ce qu’ils ont l’air. Si tu veux une petite vite t’as intérêt ‘a avoir l’air de celui/celle équipé(e)pour veiller tard.
Je me rappelle Jocelyn Coulon aux dernières élections. Coulon est un respecté politicologue, journaliste et essayiste. Il enseigne le journalisme à l'UQAM et il fait partie de l'Institut international d’études stratégiques. Il a été candidat Libéral dans la circonscription d’Outremont aux dernières élections Fédérales.
Outremont.
Qui n’a jamais été autre chose que rouge.
Foncé.
Et bien il a perdu. Contre Thomas Mulcair. Pas seulement parce qu’il était peut-être mauvais, mais aussi en raison de ce qu’il avait de l‘air . On sous-estime beaucoup l’influence des pancartes d’élections et ce que les gens ont l’air. Coulon est de très petite taille, a le regard fuyant et est chauve. Il est affublé en plus d’un étrange timbre de voix. Une voix qui n’aurait pas complètement mué. Il a donc des airs d’adolescent « pas fini de poussé encore ». Ça joue beaucoup dans l’inconscient collectif ça. Rajouter lui un Stéphane Dion à ses côtés et ça vous donne du furoncle duquel on veut détourner le regard. Ce qu’on a l‘air en politique est capital. Sinon comment expliquer les victoires de Josée Verner ou de Maxime Bernier ? Harper a l’air d’un bon père de famille un peu fasciste dans l’éducation de ses enfants. Ça plait au Canada Anglais ça. « sauvez-nous de ses artistes » semble dire l’Ouest du pays.
Hier j’écoutais Monique Jérôme-Forget. Je la regardais aussi bien sur.
Souffrant non ?
Ce roucoulement de pigeon qui ne cesse de glousser. Cette lèvre supérieure inexistante. Ce regard hagard, ce rouge…rouge dans le budget comme à sa taille…souffrant vraiment.
Pourquoi c’est l’Ukraine qui a les pétards ? vous avez déjà vu Ioulia Timochenko ? Suis convaincu qu’il y en tout plein qui ont voté pour elle juste pour la voir plus souvent un peu partout. Ségolène Royal ne peut tout simplement pas s’être rendue là où elle est sans quelques amours aveugles. Vous l’avez entendu s’exprimer ? EF-FRA-YANT.
Vous avez vu le nouveau président de transition de Madagascar? Andry Rajoelina ? Ne faut-il pas avoir au minimum 15 ans avant de devenir chef d’un parti ? Il n’a pas l’air adulte le moindrement.
Je voyais quelques candidats de Star Épidémie l’autre jour. Il y avait une poupée à la poudre de bébé Johnson de Laval, un vendeur de soulier, deux ados qui avaient mal (à en juger par les « ayoye» lancé continuellement) et une chanteuse. Une vraie. La peau noire. La voix, la beauté, les mouvements, elle avait déjà l’air de ce qu’elle est supposée devenir.
Ce que l’on dégage n’est pas étranger à notre destin.
Voilà pourquoi les Libéraux au provincial et les Conservateurs au Fédéral en sont à leur dernier mandat.
Et que les gens aiment bien Obama.
Mais au fond tout ça qu’est-ce que c’est ?
C’est n’importe quoi
L’air de rien.
La télé de l'émotion
Stéphanie n'avait pas reçu de retour d'appel de sa bonne amie Jessica depuis l'autre dimanche. Jessica avait bien un nouvel amoureux et lui avait d'ailleurs annoncé qu'elle serait assurément moins disponible puisqu'il travaillait de nuit. Se voyant donc plus irrégulièrement qu'un couple normal.
Stéphanie avait quand même décidé de lui donner une leçon. En se présentant à TVA elle savait qu'elle serait choisie car elle était plutôt jolie et présentable. Deux critères indispensables pour passer à TVA. Une belle blonde dont les yeux pouvaient rapeller ceux de Cameron Diaz. "je recherche Jessica Tremblay" avait-elle annoncée aux rechechistes de Claire Lamarche. Elle avait trouvé toute sortes de faux prétextes, de faux conflits d'horaire afin de ne pas faire de petit 8 secondes en pub d'intro durant la semaine qui aurait alerté Jessica trop vite.
Quand le vendredi est venu, Claire a tendu son micro vers elle dans les toutes premières minutes de l'émission.
"Toi ma belle Stéphanie tu recherches une bonne amie d'enfance..."
"Oui c'est Jessica Tremblay, Jessica on a eu tellement de plaisir ensemble, on étais amoureux des même gars, on a pleuré, on a ri ensemble, pis à un moment donné t'as juste arrété de m'appeller même si mon numéro de téléphone avait pas changé. Tu me manques j'ai le goût de te revoir" a-t-elle dit le regard vitreux.
Jessica de son salon a avalé sa gorgée de Sunny delight tout croche.
"HEin? Fanny? de kessé kriss?"
Elle avait tout de suite appellé à TVA.
"Nos Columbos ont trouvé quelqu'un pour toi ma belle Stéphanie, elle est au bout de la ligne...Jessica?"
"ben oui salut Steph..." a dit Jess sur la ligne en direct.
Stéphanie a joué la scène de la fille les larmes aux yeux.
"oh! Jess comment tu vas"
"ben...pas pire toi? qu'es-ce...qu'es-ce que tu deviens donc?" avait-elle répondue inconfortable alors qu'elle voulait plutôt lui crier "T'es ben conne qu'es-ce que tu fais là man? on s'est parlé il y a 15 jours!"
"Ben je suis à montréal toi?"
"mwé too" a dit Jess faisant réagir de ravissement le public en studio.
Claire Lamarche avait dû inviter Jessica à venir les rejoindre car elle avait son visage ahurie de bonheur qui attendais une réponse pointant vers la caméra. Jessica n'avait pas entendu la question mais a bredouillé "ben...je travaille (ce qui n'étais pas vrai mais confondait à son tour Stéphanie)...je peux pas me libérer..."
"On est ici jusqu'à 23 heures nous, tu travailleras toujours à cette heure là?" a dit Claire Lamarche.
"je vais voir ce que je peux faire" a répondu Jessica voyant passer dans l'oeil de Stéphanie en direct un "tu me rapelles pas mon ostie m'a aller te chercher ailleurs" un peu effrayant.
"on a aussi un appel de Manon de Granby pour toi Jean-Jacques" a poursuivi Claire Lamarche sur une lancée. Jean-Jacques s'est levé tout en sourire d'un bond.
"salut..." a sèchement dit la voix de Manon au téléphone.
"salut Manon, comment ça va?" a dit J-J
"Moi ça va bien..."
"comment va ma fille?" a-t-il poursuivi étranglé par une émotion heureuse.
"T'as pas le droit de t'en approcher a dit le juge...tu le dis pas au monde ça toutes les cochonneries que tu y a faites en la battant pis..." a lancé Manon en direct avant que les techniciens de TVA ne réagissent et ne baissent le son. Jean-Jacques a lancé un rugissement de honte et s'est assis tout rouge, la tête entre les mains, voulant mourir en crachant un "ostie de salope!" que même les micros de TVA ont su capter de loin.
Claire était dans tous ses états.
" Alors oui bien entendu il y a des fois comme ça où...Qu'es-ce qu'on fait?" a dit Lamarche en regardant derrière les caméras. "on a quelqu'un d'autre? ...Oui? Pour Julien ici, tu cherchais ton ami Cédric avec qui tu as grandi" grimpant à l'autre extrémité du studio loin du Jean-Jacques douteux elle se rendit à Julien.
"ouin ben c'est plus ado qu'on s'est connu là" a dit le jeune homme de 21 ans se dandinant comme un joueur de basket attendant le ballon. "C'étais qui lui pour toi Julien?" a demandé Claire,prudente et un peu absente parce qu'encore ébranlée de sa dernière intervention. "un bon ami, un frère" "Eh bien il est avec nous en studio!!!" a-t-elle clamé tout juste avant que la foule ne les enterre d'applaudissements.
Cédric est apparu de derrière les pallisades cheaps. Il devait peser facilement 325 livres. L'excitation de la foule s'est transformée en "oh" de stupeur à sa sortie. Julien a dévalé les marches à toutes vitesse pour se rendre à lui. En voulant le serrer dans ses bras, il est arrivé trop vite et a rebondi comme si il avait frappé un mur de trampoline et est tombé sur son séant. Ça l'a insulté il s'est donc relevé rapidement et lui a sacré une baffe sur le bord de la mornifle.
"T'es ben rendu gros maudit porc sale!"
"C'est quoi ton problème man!" a dit Cédric tout rouge avant de le prendre à califourchon dans ses bras tel un lutteur et le catapulter sur le sol devant une foule maintenant silencieuse.
Quelqu'un a crié "Jerry Springer" et a foncé sur la scène en plaquant sévèrement les 325 livres de Cédric au sol. Julien s'est relevé et s'est à deux que l'on s'est mis à faire rouler le gros Cédric. Bientôt tout le monde serait sur scène en train de se tirer les cheveux, de crier et de se battre.
Un homme aurait apparement tenté de s'ouvrir les veines en criant "Sylvie c'est la huitième fois que je viens icitte!!!!" Un autre a crié "papa je suis gai!!!!!!!"
Claire était pour sa part évanouie dans les gradins.
Cédric et Julien avaient pratiqué leur chorégraphie pendant deux mois. Comme les deux avaient été refusé dans les auditions de La Classe de 5ème (parce qu'ils ne prenaient que de acteurs de l'UDA) les deux amis allaient se venger et donner tout un show.
c'était mission plus qu'accomplie. Ça avait vraiment dégénéré.
La télé de l'émotion en avait eu pour son argent.
jeudi 19 mars 2009
Particules d'essentiel
Quand mon collègue m'a dit qu'il avait vu un film épouvantable ce week-end, je savais qu'il s'agirait d'un film que j'aurais aimé.
Effectivement, I'm Not There de Todd Haynes est non seulement un film que j'ai adoré mais je l'ai tant aimé que je l'ai même acheté.
Même chose lorsqu'une autre ma dit "Vu une comédie hier, maudit que c'étais pas drôle"
Burn After Reading des frères Coen. Un film qui m'a fait pleuré de rire.
En parlant à un troisième collègue d'une employée d'ici qui me tombe définitivement dans l'oeil. Tous ses arguments pour me la rendre plus désagréable m'ont fait l'apprécier davantage.
"Elle n'est pas tellement aggressive, c'est une artiste"
C'est
une
artiste
Faudra que je m'y fasse "être un artiste" c'est une tare semble-t-il. Je me rapelle dans un emploi précédent il y a 10-12 ans, dans une formation de travail quelconque l'enseignante avait demandé "nommez-moi des défauts qu'il ne faudrait pas avoir en position de leader" un homme avait clamé "être un rêveur". Alors que je m'attendais à ce que l'enseignante le revire comme un crêpe, au contraire elle avait secondé avec un tout à fait, très bon! qui m'avait tant jeté à terre que j'étais tombé convenablement "malade" en m'absentant pour les formations suivantes.
Rêver? un défaut? Je comprends qu'il fût probablement entendu que l'on parlait ici de ne pas avoir les pieds ferme connecté sur la réalité. Mais avant d'associer le verbe "rêver" a un terrible défaut faudra me démonter en morceau et me remonter complètement. Je ne suis pas construis comme cela.
Encore moins dans le moule du "c'est une artiste" afin de justifier les faiblesses de quelqu'un. Quand on me dit "c'est une artiste" on me dit par la bande que cette personne est humaine, sensible, alerte.
Pour moi c'est des petites particules d'essentiel ça.
Comme la musique quand je travaille. Quand je travaille dans ma grosse bâtisse de moron en tout cas. Dans mon emploi de robot.
Je lisais cette semaine qu'écouter son Ipod rivé à son ordinateur pouvait être perçu comme étant de la nonchalance a travail...
En ce qui me concerne je ne travaille jamais plus concentré que lorsque j'ai mes écouteurs. Mon travail est si "mécanique", il y a tant de bruit autour, tant de matantes qui racontent leur week-end et qui en trois phrases te font regretter de faire parti de la race humaine; Si je n'ai pas un contrepoids musical afin de rééquilibrer le cerveau (en perdition lorsque je travaille)je serais certes devenu fou depuis longtemps.
Je me rends à la folie quand même...lentement...
A force de vivre dans un monde où tout doit être rapide et stressant, on finit par ne plus s’en faire. A force de vivre dans un monde qui veut notre attention constante et qui prend peu-à-peu le contrôle total de notre vie, il ne faut pas se suprendre de vouloir garder la main sur quelques repères qui nous rappelle qui nous sommes. Inévitablement on se replie un peu sur soi-même dans ses moments-là.
Lou Reed qui me sussure qu'il n'est pas trop désolé maintenant que son amour est parti.
Jimmy Smith qui me donne du rythme de son chicken shack.
Lilly Allen qui met un peu de soleil dans mes journées grises.
Indispensable.
C'est une artiste?
Wanna date?
mercredi 18 mars 2009
Chiante chimie
Tout est question de chimie dans la vie.
Et pourtant je m’étonne toujours de constater que la chimie reste l’une des choses des plus sous-estimée qui soit.
Le premier ministre la souhaite entre lui et son peuple. L'artiste entre lui et son public. La chimie est primordiale dans la survie d’un couple. Certains shampooing ont des effets douteux sur nos cheveux. Comme celui de l’amoureuse que j’utilise depuis deux jours et qui me donne la tête d’une crêpe trouée imbibée de sirop gluant. La chimie entre le shampooing et le cheveu est essentielle pour obtenir un miroir acceptable.
La chimie est capitale au cinéma, à la télé ou sur scène entre deux comédiens, deux musiciens, deux artistes. Si le courant ne passe pas, ça donne du bonbon surette.
Ou un téléroman à TVA.
Deux de mes amies ont des réactions physiques 100% inverses par rapport au même geste. L’une mange de la poutine aussi régulièrement que l’on boirait un verre d’eau et n’engraisse jamais. Ce, sans jamais ne faire de sport. Pas même baiser. L’autre vous l’aurez deviné fais la même chose et prend 30 livres d’un coup. Même les aliments obligent une réaction chimique sur notre corps. La drogue à ce sujet n’a pas le même effet sur personne. Certaines d’entre elles m’endorment tout simplement, ce qui, dans la crainte de me ne jamais me réveiller, m’ont fait m’en éloigner. (mais je n’en ai jamais pris maman, juré on m’a raconté tout ça !)
La chimie complètement inexistante chez les joueurs du Canadien les catapultera hors des séries assurément cette année afin de célébrer le centenaire de l’organisation sur les terrains de golf.
Le manque total de chimie est aussi à l’origine de la déroute du département pour lequel j’évolue en ce moment dans ma grosse compagnie multi-profits.
Nous étions à l’origine 10. Deux ont été relocalisés, trois autres tout simplement sacrifiés à l’autel de la crise économique mondiale. Déjà que ceux–là étaient plus ou moins « chimiques », des 4 restants il y a un gars de la milice qui vibre partout où je vomis, une fille dangereusement paresseuse physiquement et pire intellectuellement, mon boss avec qui c’est cahin-caha ne serais-ce que par la nature de son poste et moi le grognon artiste mal embou(bau)ché.
Il y a bien Gordon, un gars avec qui je m’entends très bien sur la musique, le sport, les femmes, la vie en général tout ce qui n’a rien à voir avec notre travail respectif en fait. On a surtout en commun un manque d’ambition certain dans la compagnie et un cynisme toujours à la portée du verbe.
Les cuisiniers ratés des ressources humaines qui nous ont engagés il y a plus de 3 ans n’ont jamais pensé à se demander si la sauce allait pogner entre leurs éléments? Ou est-ce notre manière de nous vendre qui était sensiblement la même à l’époque? C’est bien la seule chose que 4 d’entre nous aurions en commun (Gordon travaillait déjà ici et a glissé d’un autre département au nôtre). Je me souviens avoir sucé un peu en disant la phrase « je suis un bon soldat quand vient le temps de répondre aux attentes… » Comme mon collègue d’aujourd’hui(soldat) étais alors déjà engagé à ce moment (sans que je le sache) Ça a dû faire un bel écho dans leurs oreilles.
Reste qu’aujourd'hui des 5 membres restants, 5 sur 5 sans se le dire vraiment, se cherchent un autre emploi.
Même mon boss.
Il ne le dit pas mais je le sais. Je la vois sa page Jobboom au bas de son ordi.
On le fait tous depuis la grande purge de Janvier et la masse d'ouvrage qui en origine depuis.
On se croisera peut-être tous au Salon de l’Emploi samedi.
En s'évitant du regard de la même manière qu'on le fait déjà ici.